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cesse Natalie (avril 1776), il se rendit à Berlin pour y voir une nièce de Frédéric le Grand, la princesse Dorothée-Sophie-Augusta de Wurtemberg, dont la main lui était offerte. Frédéric lui fit un brillant accueil. Après avoir causé avec lui, il écrivait à d’Alembert : « Ce prince possède de grandes et nobles qualités. Il est un peu grave ; cela tient à son caractère, mais le fond est excellent. » Au mois d’octobre 1776, Paul épousa la princesse Dorothée, qui prit alors le nom de Marie-Fœdorovna, et il trouva auprès d’elle le bonheur domestique. En 1780, sous le nom de comte du Nord, il quitta la Russie avec sa femme et visita avec elle la Pologne, l’Allemagne, l’Italie, la France et la Hollande, laissant partout la meilleure impression. De retour en Russie, il se retira au château de Gatchina. Tel était encore à cette époque le joug sous lequel on le tenait, qu’il ne put obtenir l’autorisation de visiter la flotte de Cronstadt, bien qu’il portât le titre de grand amiral. Épris, comme tous ceux de sa race, des choses militaires, il voulut, en 1787, prendre le commandement des troupes russes contre la Turquie. Catherine s’y opposa, et comme il insistait vivement en disant : « Que pensera de moi l’Europe, instruite de mon dessein, quand elle saura que je ne l’exécute pas ? » Sa mère lui répondit froidement : « Elle pensera que vous êtes un fils respectueux. » Plus tard, ce ne fut pas sans de grandes difficultés qu’il obtint d’assister à la campagne de Finlande contre les Suédois. Il vivait dans la retraite, aigri, tourmenté par la crainte de complots imaginaires contre sa vie ou contre ses droits, lorsque la mort de Catherine II le fit soudain monter sur le trône (17 novembre 1796). Le vertige que donne le pouvoir ne devait pas tarder à achever de troubler son intelligence et à faire de lui le plus odieux des despotes.

Le premier soin de Paul Ier en prenant possession du pouvoir fut de faire exhumer les restes de Pierre III et de punir ses meurtriers ; puis, lors de son couronnement, il régla par un acte constitutionnel l’ordre de succession au trône, laissé jusqu’alors au bon plaisir du souverain, et il décida que la succession au trône aurait lieu par ordre de primogéniture par les mâles. Parmi les premières mesures qu’il prit, plusieurs firent bien augurer de son règne. Ainsi, il diminua considérablement les charges du trésor, supprima des emplois inutiles, réforma des abus dans la marine et dans l’armée, favorisa le commerce et s’occupa activement de joindre par des canaux la Baltique à la mer Noire. Un instant il eut la pensée de rétablir le royaume aux Polonais exilés ou emprisonnés ; mais en même temps il prenait à tâche de bouleverser tout ce que sa mère avait fait. L’armée, l’administration, les tribunaux, même la division politique des provinces, subirent une entière transformation et il frappa d’exil les plus fidèles serviteurs de Catherine. « À des mesures dignes d’un vrai politique, dit M. de Ségur, succédaient tout à coup des caprices absurdes et des tracasseries sans nom. Sa manie de tout réglementer ne connaissait pas de limites, et son despotisme s’exerçait de préférence là où il est le plus insupportable, dans les petites choses. Tantôt il proscrivait, par haine pour la France, les modes françaises, déterminait la forme des chapeaux et des vêtements ; tantôt, joignant l’odieux au ridicule, il ordonnait que sur son passage tout le monde, hommes et femmes, descendît de voiture et s’inclinât devant lui. Un jour, il dit à un ambassadeur étranger, qui s’excusait d’un retard en alléguant la visite d’un personnage considérable de sa cour, cette parole que Louis XIV, dans tout l’enivrement de sa gloire, n’eût point osé prononcer : « Apprenez, monsieur, qu’il n’y a de considérable ici que la personne à qui je parle et pendant le temps que je lui parle. » Logique dans son orgueil et sa folie, il se mit en tête de dire la messe, en sa qualité de chef suprême de l’Église orthodoxe : « Puisque je suis leur chef, disait-il, j’ai le droit de faire tout ce qu’ils font. » En dépit de toutes les observations, il commanda des ornements somptueux, fit disposer une chapelle digne de son souverain pontificat, et il eût accompli sa folie sacrilège si un évêque russe n’eût imaginé de lui dire que, d’après saint Paul, un veuf remarié ne pouvait être admis aux ordres sacrés. Ce raisonnement le désarma, et avec sa mobilité habituelle, une fois le projet ajourné, il n’y pensa plus. On souffrait cruellement autour de lui de ses caprices et de ses folies. Sa méfiance, qui voyait partout des complots, les préparait en voulant les prévenir. Il passait son temps à exiler les gens en Sibérie par colère ou par soupçon, à les rappeler par des retours de sa bonté et de sa justice naturelles, et à les exiler de nouveau. »

La Révolution française inspira à ce fou couronné une haine profonde. Pour empêcher les idées nouvelles de pénétrer dans son empire, il eut recours à toutes sortes de mesures arbitraires, qui parurent des vexations gratuites. Il rappela de l’étranger tous ses sujets, entrava l’accès de la Russie aux voyageurs, défendit l’importation des livres français et même de tous livres étrangers, etc. Se déclarant le champion des vieilles idées monarchiques, il aspira bientôt à devenir le chef de la coalition européenne formée contre la République française. Il venait d’accepter le protectorat de l’ordre de Malte, lorsque l’île de Malte fut occupée par les Français. Sur l’offre de quelques chevaliers, il s’empressa de se proclamer grand maître de l’ordre à la place de Hompesch, qui venait d’accepter une pension du Directoire, et ce fut sous le prétexte de défendre l’ordre de Malte qu’il entra dans la coalition contre la France, non-seulement avec l’Autriche et l’Angleterre, mais encore avec la Turquie (1798). Pendant qu’une flotte russo-turque enlevait aux Français les îles Ioniennes, Paul envoyait contre l’héroïque République trois armées, l’une qui allait rejoindre le duc d’York en Hollande, la seconde qui allait opérer en Suisse, sous les ordres de Korsakof, la troisième qui, sous les ordres de Souvarof, entrait dans le nord de l’Italie. Mais bien que ce dernier eût vaincu les républicains français à Caztano, à la Trebbia et à Novi (1799), la fortune changea bientôt de face. L’armée de Hollande éprouvait un échec grave ; Korsakof était battu à Zurich par Masséna, et le vieux Souvarof, épuisé par ses victoires mêmes, était contraint de battre en retraite. L’insuccès de cette campagne, dans laquelle il avait engagé 100,000 Russes, indisposa vivement Paul contre ses alliés, qu’il abandonna à eux-mêmes. Ce qui mit le comble à son irritation, ce fut de voir l’Angleterre mettre la main sur Malte et la garder. Bonaparte, qui était devenu alors premier consul, profita habilement de l’état d’esprit du czar et de l’admiration qu’il avait su lui inspirer : il reconnut à Paul le titre de grand maître de l’ordre de Malte, dont il s’était décoré par un puéril orgueil ; il lui renvoya tous les prisonniers russes, sans rançon, équipés et vêtus de neuf ; il lui montra dans l’Inde une proie facile à saisir sur l’Angleterre, avec la coopération de la France. Dès lors, l’autocrate fut gagné. « Que m’importe, dit-il un jour, que ce soit Louis XVIII, Bonaparte ou un autre qui soit roi de France ; l’essentiel, c’est qu’il y en ait un ! » Un traité fut alors conclu entre lui et le premier consul, dont il avait placé le buste dans le palais de l’Ermitage, et, pour gage de sa sincérité, il chassa les Bourbons, auxquels il avait accordé jusque-là l’hospitalité et des subsides (23 janvier 1801). En même temps, il rompait complètement avec l’Angleterre, bien décidé à lui déclarer la guerre, et fit contre elle des traités avec le Danemark, la Suède et la Prusse.

Cependant l’état mental de Paul était devenu une menace perpétuelle pour ses sujets et pour sa famille. Il encouragea et organisa la délation, multiplia les condamnations arbitraires et alla jusqu’à provoquer en duel les souverains qui différaient d’opinion avec lui. Ce fut alors que se forma, pour le renverser, une conjuration à la tête de laquelle se trouvait un de ses favoris, le comte de Pahlen, gouverneur général de Saint-Pétersbourg, et dont les principaux membres étaient le comte Panine, les frères Zoubof, les généraux Benningsen et Ouvarof. Pour s’assurer l’impunité et le concours du futur empereur, Pahlen fit connaître ses projets au jeune Alexandre, en lui disant que l’abdication de son père était nécessaire au salut de l’empire et en lui promettant qu’il ne serait point attenté à sa vie. En ce moment, Paul, devenu de plus en plus ombrageux, paraissait avoir comme le pressentiment du danger qui le menaçait. Peu de jours avant sa mort, il se trouvait avec Pahlen lorsque, le regardant fixement, il lui dit : « On veut recommencer aujourd’hui la révolution de 1762. — Je le sais, répondit Pahlen, je connais le complot, j’en fais partie. — Quoi ! vous êtes du complot ? — Oui, sire, mais pour être mieux averti et plus en mesure de veiller sur vos jours. » Grâce à son sang-froid, Pahlen détourna les soupçons qui pouvaient peser sur lui ; mais, par sa révélation, il jeta un trouble encore plus grand dans l’esprit du czar. Le 12 mars 1801, Paul fit écrire à Berlin une dépêche dans laquelle il enjoignait au roi de Prusse de se déclarer immédiatement contre l’Angleterre. Pahlen lut la dépêche et y ajouta ces mots : « Sa Majesté est indisposée aujourd’hui. Cela pourrait avoir des suites. »

Le soir même, il réunit chez lui les conjurés qui, à minuit, divisés en deux bandes, se rendirent au palais Michel, sorte de forteresse où Paul s’était enfermé. La bande de Benningsen, dit M. de Ségur, entra la première et se dirigea vers l’appartement de l’empereur ; celle de Pahlen resta à l’arrière-garde, prête à marcher au premier appel. Paul dormait, gardé par deux soldats de confiance qui veillaient à la porte extérieure de sa chambre a coucher. La troupe conduite par Benningsen arrive sans bruit, surprend les factionnaires, tue l’un, blesse l’autre qui s’enfuit, enfonce la porte et se précipite dans la chambre de l’empereur. Au bruit de la lutte, Paul subitement réveillé avait sauté hors de son lit et cherché un refuge chez l’impératrice, dont la chambre communiquait à son alcôve par un escalier intérieur. Mais, dans sa méfiance, le malheureux prince avait barricadé cette issue et s’était ainsi fermé lui-même la retraite. Éperdu, il court à la cheminée et s’y cache tant bien que mal à l’aide d’un paravent. Les conjurés marchent droit à son lit, le trouvent vide et s’écrient avec stupeur : « L’empereur n’y est plus ; nous sommes perdus ! » Déjà ils s’apprêtent à fuir quand l’un d’eux, mieux avisé, leur dit : « Le lit est encore chaud : il doit être ici ; cherchons. » Ils cherchent en effet, déplacent le paravent, aperçoivent les jambes du malheureux Paul dont le corps était caché par la cheminée et l’attirent au milieu de la chambre. Alors se passa une scène indescriptible. « Que vous ai-je fait ? » s’écria l’empereur, reconnaissant parmi les conjurés plusieurs de ceux qu’il croyait ses amis. Et, recouvrant en présence de la mort la majesté de son rang, reprenant devant ces indignes courtisans l’attitude d’un souverain, il leur parla pendant quelques minutes avec une grandeur si simple, une éloquence si touchante, que plusieurs d’entre eux, émus jusqu’aux larmes, étaient prêts à se jeter à ses pieds et à lui demander pardon. « Il est trop tard ! Il ne peut plus nous pardonner ! il faut qu’il abdique ! » répondirent tumultueusement les autres. Et serrant de plus près l’empereur, ils le pressaient de signer son abdication. Paul résiste, supplie. À dessein ou par hasard, la lampe qui éclairait cette scène lugubre tombe à terre et s’éteint, Benningsen sort et va en chercher une autre. À ce moment, un des conjurés frappe Paul au visage avec le pommeau de son épée et lui brise à demi le front et le nez. Un autre veut le percer : le malheureux prince saisit le fer de ses mains et trois de ses doigts sont coupés. Il tombe renversé, les assassins le frappent de toutes parts. On l’étrangle, on lui coupe la carotide. Quand Benningsen rentra dans la chambre, il rendait le dernier soupir. Le lendemain, on sut dans Saint-Pétersbourg que l’empereur Paul Ier était mort d’une attaque d’apoplexie foudroyante. Son corps fut exposé, suivant l’usage, revêtu de son habit d’uniforme. Des gants recouvraient ses mains mutilées et son visage était presque entièrement caché par une large cravate qui montait jusqu’à la bouche et par son chapeau qui s’abaissait jusqu’à ses yeux. Personne, ni en Russie, ni en Europe, ne se méprit sur le genre de sa mort. »

De son mariage avec Marie-Fœdorovna, morte à Saint-Pétersbourg en 1828, Paul Ier avait eu quatre fils : Alexandre Ier qui lui succéda, Constantin, Nicolas et Michel, et six filles, dont deux moururent avant lui. Les quatre qui lui survécurent étaient Hélène, qui épousa le prince de Mecklembourg-Strélitz ; Marie, qui devint grande-duchesse de Saxe-Weimar ; Catherine, qui fut reine de Wurtemberg, et Anne qui monta sur le trône des Pays-Bas.

Paul Ier, opéra en trois actes, paroles de Luce et Victor Lefebvre, musique de Bovery ; représenté à Douai vers 1830. Ce fut presque le début de ce bon musicien qui lutta pendant de longues années contre la fortune et qui est mort chef d’orchestre d’un des plus modestes théâtres de Paris. L’auteur de Jacques Artevelde, du Giaour, était un mélodiste distingué et plusieurs de ses romances sont devenues justement populaires.


PAUL le Silentiaire, poète grec du vie siècle de l’ère chrétienne. Il était chef des silentiaires ou secrétaires de Justinien. Il a laissé des épigrammes quelquefois gracieuses et passionnées, souvent aussi maniérées et licencieuses, ainsi qu’une Description (en vers) de l’église Sainte-Sophie.


PAUL, exarque de Ravenne, mort en 728. Il fut nommé patrice, puis exarque de Ravenne par Léon l’Isaurien. Ce prince, ayant été excommunié par Grégoire II, chargea Paul de marcher sur Rome et de s’emparer du pape. Mais Grégoire vit se réunir autour de lui une armée de Romains, de Lombards et de Toscans, devant laquelle l’exarque dut se retirer sans oser combattre. De retour à Ravenne, Paul fut assassiné pendant une émeute populaire.


PAUL (Paul de Saumur, connu sous le nom de Chevalier), célèbre marin français, né dans un bateau en 1597, d’une lavandière qui faisait le trajet de Marseille au château d’If, mort à Toulon en 1667. Comme il était enfant naturel et que sa mère ne pouvait lui donner le nom de son père, il reçut celui de Paul, qu’il devait illustrer et qu’il tenait de son parrain, Paul de Fortia, gouverneur du château d’If. À neuf ans, poussé par le goût des aventures, il se glissa dans un navire qui allait partir. Le capitaine s’aperçut en pleine mer de sa présence et dut le garder. Après avoir navigué pendant plusieurs années, il s’engagea comme matelot sur une galère de l’ordre de Malte. Ayant, dans un duel, tué un de ses supérieurs, il fut condamné à mort ; mais la rare intrépidité dont il avait fait preuve en toute occasion lui valut sa grâce, et bientôt il devint capitaine d’un brigantin. Avec ce navire, il fit la chasse aux galères turques, dont il devint la terreur, et il amena à Malte des prises si nombreuses que le grand maître de l’ordre le nomma frère servant d’armes et chevalier de grâce. C’est à partir de ce moment qu’il fut appelé le chevalier Paul. Sa renommée parvint jusqu’au cardinal de Richelieu, qui l’appela en France et le nomma capitaine de vaisseau. Par la suite, il devint chef d’escadre (1647), lieutenant général et vice-amiral. En avril 1647, il combattit pendant cinq jours de suite, avec des forces de beaucoup inférieures, une flotte espagnole qu’il eût anéantie si elle n’avait reçu tout à coup six vaisseaux de renfort. En 1650, avec deux vaisseaux, il remporta une victoire complète près de la Corse, sur cinq vaisseaux de guerre espagnols. Le grand maître de l’ordre de Malte l’ayant nommé chevalier de justice en 1651, il lui fit présent d’un navire armé estimé à 400,000 livres. En 1663, il détruisit un grand nombre de corsaires et fit une campagne en commun avec le duc de Beaufort. Il ne rentra à Toulon qu’en 1667 et reçut alors le commandement général de la marine de cette ville. Il mourut la même année, laissant un nom redouté des ennemis de la France et béni des innombrables chrétiens qui lui devaient leur liberté. Il s’était élevé, avec le produit des richesses qu’il avait conquises sur mer, une habitation célèbre de son temps. Louis XIV, étant allé à Toulon, alla voir, avec toute sa cour, le chevalier, qui le reçut avec une magnificence extraordinaire. À cette époque, le chevalier Paul était aussi célèbre que Jean Bart et que Duquesne. Il avait assisté à autant de combats et fait autant de prises que chacun de ces illustres marins. On doit attribuer le peu de célébrité dont il jouit de nos jours à ce que ses opérations navales eurent toutes pour théâtre la Méditerranée, et qu’il ne combattit jamais que contre les Espagnols et contre les musulmans. Sa gloire eût été plus durable s’il eût eu les Anglais pour adversaires. Il laissa par son testament tout son bien aux pauvres.


PAUL (François), médecin français, né à Saint-Chamas (Provence) en 1731, mort en 1774. Il prit le grade de docteur à Montpellier, puis exerça son art à Avignon et dans sa ville natale. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Mémoires de l’Académie royale de Prusse, contenant l’anatomie, la physiologie, la physique (Avignon, 1768-1770, 2 vol. in-4o) ; Dictionnaire de chirurgie (Paris, 1772) ; Mémoires pour servir à l’histoire de la chirurgie au XVIIIe siècle (1773), etc.


PAUL (Armand-Laurent), grammairien et jésuite français, frère du précédent, né à Saint-Chamas en 1740, mort à Lyon en 1809. Il enseigna les belles-lettres dans divers collèges, à Marseille, à Arles, etc., et passa en Espagne à l’époque de la Révolution. Paul consacra presque toute sa vie à la composition d’ouvrages élémentaires pour l’étude du latin. Le meilleur de ses livres pédagogiques est un Cours de la vérité (Lyon, 1807 et suiv., 10 vol. in-12). On lui doit aussi plusieurs traductions dont la fidélité rachète la sécheresse.


PAUL (sir George-Onésiphore), publiciste anglais, né en 1774, mort en 1820. Il s’est fait connaître par son zèle philanthropique pour la réforme des prisons et de divers établissements utiles. Nous citerons de lui : Considérations sur les vices des prisons (1784, in-4o) ; Manière de procéder des grands jurés, magistrats, etc., du comté de Glocester pour une réforme des prisons (in-8°) ; Doutes sur la nécessité et l’utilité d’établir un asile pour les fous dans le comté de Glocester (1813, in-8o).


PAUL (Paul Dutreil, connu au théâtre sous le nom de), chanteur français, né en 1780, mort à Paris en 1848. Il s’exerça d’abord en province, puis il vint à Paris et débuta à l’Opéra-Comique le 27 avril 1804, par les rôles d’Azor, dans Zémire et Azor, et de Derson, dans Lisbeth. Le nouveau venu, beau garçon, doué d’une voix étendue et bien timbrée, fut bien accueilli par le public. La retraite d’Elleviou, arrivée en 1813, permit à Paul de s’affirmer dans l’emploi de premier ténor ; mais il se laissa bientôt distancer par Ponchard, qui avait moins de voix que lui, mais infiniment plus de talent. Il devint ensuite gérant de la Société de l’Opéra-Comique et quitta ce théâtre en 1822. En 1829, Paul prit la direction des théâtres de Rouen, mais son administration fut loin d’être brillante. À partir de 1831, il vécut dans la retraite. Les principales créations de Paul sont : M. de Blémont, dans Monsieur Deschalumeaux, opéra de Gaveaux ; Saint-Clair, dans Avis au public, de Piccini ; Nephtali, dans Joseph, de Méhul ; Charles, des Rndez-vous bourgeois, de Nicolo ; Téligny, dans Lina, de Dalayrac ; Saint-Romain, dans Un jour à Paris, de Nicolo ; Ramir, prince de Salerne, dans Cendrillon, de Nicolo ; Florville, neveu, dans le Poète et le musicien, de Dalayrac ; le marquis Aliprandi dans le Magicien sans magie, de Nicolo ; Quinault, dans Lulli et Quinault, de Nicolo ; le chevalier Lucival, dans Jeannot et Colin, de Nicolo ; le comte de Montfort, dans la Bergère châtelaine, d’Auber, etc.


PAUL (Cécile Michu, dame), chanteuse française, femme du précédent, née en 1785, morte à Paris en 1844. Fille du ténor Michu, elle débuta à l’Opéra-Comique le 25 février 1807, par le rôle de Lucile, dans l’opéra, de Grétry. Sa beauté, sa jeunesse et le mérite déjà réel de son style la firent accueillir avec faveur, et, pendant vingt ans, elle rendit de grands services à ce théâtre. Elle prit sa retraite en 1832. Voici la liste de ses principales créations : Lina, dans l’opéra de Dalayrac ; Mathilde, dans Joconde ; Hélène, dans Jeanne Darc, de Caraffa ; Mme Palmer, dans Emma, d’Auber ; Marceline, dans le Solitaire, de Caraffa ; la Baronne, dans Marie, opéra d’Hérold, etc. Cette cantatrice se distingua aussi dans l’ancien répertoire.


PAUL (Frédéric-Guillaume), duc de Wurtemberg, naturaliste et voyageur allemand, né à Carlsruhe, en Silésie, en 1797, mort en 1860. Il était fils du duc Eugène et de la duchesse Louise, née princesse de Stolberg-Gedern. Le duc Paul fut élevé à la cour de Stuttgard et reçut, en 1806, le grade de capitaine.