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PEUC

Qui découvre une vérité,

A dit un grave personnage,

La gai dora pour soi, s’il est quelque peu sage Et chérit sa tranquillité.

ARNAUI.T.

1 Un temps qui ne sera pas long :

.. Est-il juste qu’on meure

Au pied lové ? dit-il. Attendez quelque peu.

La Fontaine.

Tant sait peu, Un tant soit peu. Une très-petite quantité ; un temps très-court : Mettez-en tant soit peu. Attende : un tant SOIT peu. Jiestez-là un tant soit peu.

Si peu que rien, Une très-petite quantité : Donnes m’en si peu que rien.

j — Un peu bien, Un peu beaucoup, Trop, k excès : Je le trouve un peu bien fat. Vous tardez un peu beaucoup.

L’une encor verte et l’autre un peu bien mûre. La Fontaine.

Dans peu, Sous peu, Avant peu, Avant qu’il soit peu, Dans un avenir prochain : Il arrivera sous peu, avant qu’il soit peu. Dans peu voua allez voir vos froides rêveries

Du public exciter les justes moqueries.

BOILEAU.

Enfin, bornant le cours de tes galanteries, Alcippe, il est donc vrai, dans peu tu te maries ?

Boileau.

Depuis peu, Il n’y a pas longtemps : Il est mort depuis peu.

— Peu après, Après un court intervalle de temps : Il vint chez moi à midi ; peu après il me quitta. (Acad.)

— A peu près, Presque, environ : Il est mort ou A peu prés. J’en ai compté À peu pues cent. L’azote forme à peu prés les quatre cinquièmes de l’air atmosphérique. (F. Piilon.) Le grand défaut des lois, c’est de ne s’appliquer jamais qu’k peu prés. (Mme Guizot.) Piron ne voulut jamais consentir à se faire médecin, ayant, disait-il, toujours voulu savoir k peu près ce qu’it disait, et plus encore k peu prés ce qu’il faisait. (**".) u Substantiv, Approximation, chose approchante : L’k peu près suffit dans les choses qui n’exigent pas une grande précision, (Acad.) Il Par à peu près, Sans une grande exactitude, par approximation : Juger, raisonner par à. peu près.

Peu à peu, Par une progression presque, insensible ; Dans la plupart des hommes, les changements se font peu à peu. (BossJ Le corps meurt peu A peu et par parties. (Buff.) Les habitudes déterminent peu à peu le Caractère. (Rigault.) Dans le mariage, les cœurs se confondent peu À piîU. (Maquel.) Il faut beaucoup de temps et d’efforts pour regagner peu à peu ce qu’un instant a ravi. (Bignon.) La liberté doit abolir peu à peu toute idolâtrie. (Proudh.)

— Loc.’conj. Pour peu que, Si légèrement que : Il le fera, pour peu que vous lui en parliez. Sous un soleil ardent, les montagnes sont toujours magnifiques, pour peu que leurs flancs soient verts et leurs cimes tieiçeuses. {Mich, Chev.)

Pour peu qu’an s’en écarte, aussitôt on se noie.

Boileau.

— Loc. piépos. Un peu de, Une petite quantité de : Un peu de charbon de terre combiné avec le fer donne l’acier. (Cuv.)

— Syn. P«u, cuire. V. guère.

— Gramm. Après peu de suivi d’un substantif pluriel, les mots variables en rapport avec cette locution s’accordent ordinairement avec le substantif pluriel : Peu de personnes seront disposées à vous croire.

Après le peu de suivi d’un substantif singulier ou pluriel, les variables s’accordent tantôt avec peu, tantôt avec le substantif suivant. La plupart des grammaires formaient la règle ainsi : Lorsque le peu signifie le manque, il commande lui - même l’accord ; lorsqu’il signifie une petite quantité, l’accord se fait avei ? le substantif. En réalité, le peu ne signifie jamais le manque absolu, tout au plus signihe-t-il le manque d’une quantité suffisante, l’insuffisance ; et la règle devrait être formulée comme il suit : Le peu de transmet le nombre singulier et le genre masculin aux mots qui le suivent quand il est nécessaire à la phrase, et que le sens serait complètement faussé si on le remplaçait par un simple article : Le peu de diligence qu’il a mis dans la conduite de cette a/faire est cause qu’elle a échoué ; le sens., serait faussé si l’on disait la diligence qu’il a mise, etc. Dans le cas contraire, on fait accorder les mots variables avec le substantif qui suit peu : Le peu de leçons que j’ai prises ont suffi ; on pourrait dire, sans contre-sens, les leçons que j’ai prises ont suffi.

Peu suivi d’un pronom relatif appelle souvent le mode subjonctif. V. la note sur le mot, subjonctif.

PEU (Philippe), médecin français, mort k Paris en 1707, dans un âge avancé. Il fat pendant dix ans chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Paris et publia les résultats de sa pratique dans un ouvrage qui est justement compté parmi les meilleurs de l’époque. Il a pour titre : la Pratique des accouchements par Ph. Peu, maître chirurgien et ancien préuost et garde des maîtres chirurgiens jurés de Paris (Paris, 1694, in-8o).

PEUCE, lie de la basse Mœsie, sur la rive occidentale du Pout-Euxin, formée par les bouches du Danube et habitée par les Bas PEUC -

tarnes. C’est là que Darius fit jeter un pont pour marcher contre les Scythes. Elle porte aujourd’hui le nom d’île Moische et forme la partie septentrionale de la Dobrouscha, dans la Bulgarie.

FEUCÉ s. m. (peu-sé — du gr. péukê, pin). Bot. Genre d’arbres, de la famille des conifères, comprenant plusieurs espèces fossiles des terrains houillers et oolithiques.

PEUCÉDAN s. m. (peu-sé-dan — lat. peucedanum, du grec peukedanos, amer, de peulcê, pin). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères, type de la tribu des peucédanées, comprenant plus de quarante espèces qui habitent les régions chaudes et tempérées de l’Europe et de l’Asie. Il On dit aussi

PEUCÉDANE.

— Encycl. Les peucédans sont des plantes herbacées, en général vivaces, à feuilles une ou plusieurs fois pennatiséquées, très-découpées. Les fleurs, blanches, jaunes ou verdâtres, sont groupées en ombelles terminales, munies ou non d’un involucre variable et d’involucelies ordinairement k plusieurs fofioles. Elles présentent un calice ordinairement à cinq dents, parfois oblitéré ; une corolle k cinq pétales obovales, amincis en lanière infléchie, échnnerés ou presque entiers. Le fruit est comprimé par le dos, ovale ou oblong, entouré d’une bordure plane, dilatée ; il renferme des graines planes à la face intérieure. Ce genre, sur la circonscription duquel les auteurs ne sont pas d’accord, renferme un assez grand nombre d’espèces, appartenant presque toutes k l’ancien continent.

Le peucédan officinal, vulgairement nommé fenouil de porc ou queue de pourceau, est une plante vivace, k racines longues, épaisses, pivotantes ; la tige, haute de l’mètre environ, cylindrique, rameuse, un peu glauque, porto des feuilles alternes, pétiolées, embrassantes, finement découpées en nombreux segments linéaires et très-longs. Les fleurs sont blanches ou d’un blanc rosé. Cette plante est. commune dans toutes les régions tempérées de l’Europe ; elle croît dans les prés, dans les taillis, dans les clairières et sur la lisière des bois, etc. Elle se propage facilement de graines ou d’éclats de pied ; mais on ne la cultive que dans les jardins botaniques.

Le peucédan est plutôt nuisible qu’utile dans les prairies, car la plupart des bestiaux ne le mangent pas et il nuit au développement des bonnes herbes ; il y a toutefois un excellent moyen de s’en débarrasser, c’est de le faire pâturer par les cochons, qui, étant très-friands de ses racines, les déterrent avec leur groin et détruisent ainsi la plante.

Cette racine a été jadis et est quelquefois encore employée en médecine ; elle exhale, quand on l’arrache, une odeur forte qui porte souvent à la tète ; aussi les anciens prenaientils quelque précaution avant de procéder à sa récolte, en se frottant la tète et le nez avec quelque bonne odeur, dans la crainte d’être pris de vertige. Comme on ne l’emploie guère çme fraîche, on l’arrache au printemps ou k

I automne ; elle est longue, grosse, noirâtre en dehors, blanche en dedans. Elle renferme un suc jaunâtre gommo-résineux, d’une odeur forte et vireuse, qu’on employait autrefois dans la matière médicale, après l’avoir fait épaissir au feu ou au soleil ; on estimait surtout celui qu’on tirait de Sardaigne. Ou ne peut pas dire toutefois avec certitude si le peucédan des anciens était bien la plante que nous désignons aujourd’hui sous ce nom.

La racine de peucédan, fraîche et râpée, a été vantée autrefois contre la paralysie, l’épiiepsie, les maladies nerveuses, etc. À l’extérieur, on l’appliquait sur les plaies et les ulcères, comme détersive. Le suc, seul ou associé avec du miel, était administré contre les toux opiniâtres, la coqueluche, l’hypocondrie, l’aménorrhée, la difficulté d’uriner, etc. On le prenait quelquefois en pilules. La mauvaise odeur de ce médicament l’a fait à peu près abandonner. Toutefois, on l’emploie encore en médecine vétérinaire, comme apéritif, diurétique, antispamodique et, k l’extérieur, comme détersif et résolutif. La graine de peucédan a une saveur acre et amère ; elle n’est pas usitée.

Le peucédan de France ou de Paris diffère peu du précédent, dont il n’est peut-être qu’une simple variété. Le peucédan d’Italie, appelé aussi peucédan des Allemands ou saxifrage des Anglais, s’en distingue aisément k première vue, en ce qu’il est plus grand dans toutes ses parties. Il possède k peu près les mêmes propriétés que le peucédan officinal et a été surtout vante contre les maladies de la vessie et comme diurétique ; il est k peu près complètement inusité aujourd’hui. Quelques auteurs rapportent encore k ce genre l’impératoire. V. ce mot.

PEUCÉDANE, ÉE adj. (peu-sé-da-nérad. peucédan). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au peucédan.

— s. f. pi. Tribu de la famille des ombellifères, ayant pour type le genre peucédan.

PEUCÉDANINE s. f. (peu-sé-da-ni-nerad. peucédan). Chim, Substance neutre contenue dans la racine d’une espèce de peucédan, et dansd’autresplantesuela famille des ombellifères et du la tribu des peucédanées.

II On l’appelle aussi impkratorink. On a dit aussi FEUCÉOANIN et peucédanitk.

— Encycl. La peucédanine Ci*ril !Q3 est une

PEUC

substance neutre que l’on rencontre dans l’impératoire et dans quelques autres ombellifères de la tribu des peucédanées. Pour l’obtenir, on épuise la racine d’impératoire par l’alcool bouillant, on évapore l’extrait, on lave le résidu a l’eau et k l’alcool, et on le fait reeristalliser dans l’éther. Ce liquide sépare la peucédanine d’une substance résineuse insoluble que l’extrait alcoolique renferme. La peucédanine cristallise en prismes légers, brillants, transparents et incolores, qui sont groupés en touffes. Elle fond à 75» sans perdre rien de son poids et se concrète de nouveau, mais aveo lenteur, en donnant d’abord un sirop transparent qui se prend ensuite en une masse ayant la consistance de la cire. Elle ne se dissout dans l’eau ni à froid ni à chaud ; l’alcool froid la dissout aussi très-peu. Elle est plus soluble dans le même liquide bouillant. La solution aune saveur acre très-persistante et n’agit pas sur les couleurs végétales. Ia peucédanine est très-soluble dans l’éther, les huiles et les essences.

L&peucédanine renferme de G9,6 k 71 pour 100 de carbone et de 5,8 k 6,5 dlhydrogène. La formule Cwl-n»0’ exigerait 70,6 pour 100 de carbone et 5,9 pour 100 d’hydrogène. Cette formule est d’ailleurs confirmée par la réaction de la peucédanine sur la potasse. En présence de la potasse, en effet, la peucédanine se dédouble en acide angélique et oréoséline

C’H«0*

en absorbant les éléments d’une molécule d’eau.

C1SH1S03 + FpO = C511802 + CH«Oî P* : u- Eau. Acide. Oréosé

cédunine. angélique. fine.

La peucédanine est insoluble dans les acides. Ni l’acide sulfurique, ni l’acide chlorhydrique, ni l’acide acétique n’agissent sur elle k la température ordinaire. L’acide azotique concentré la dissout avec l’aide de la chaleur et la convertiten nitropaucédanine ou en acides oxalique et oxypicrique. Le chlore et le brome la décomposent. Il en est de même de l’iode. Certains sels métalliques, l’acétate cuivrique par exemple, précipitent sa solution alcoolique.

(— Nilropeucédanine CtîH»(AzOî)03. On l’obtient en maintenant la peucédanine k Bùo avec de l’acide azotique de 1,21 de densité. La solution jaune qui en résulte se solidifie par le refroidissement en une masse cristalfine que l’on peut purifier par une cristallisation dans l’alcool, La.nitropeucédanine forme des écailles incolores, modérément solubles dans l’alcool et dans l’éther, presque insolubles dans l’eau. Elle fond et se décompose à 100°. Chauffée k 100" dans un courant de gaz ammoniac, ou chauffée avec une solution alcoolique d’ammoniaque, elle se convertit en nitropeucédamide CiWAzîQ* :

C1W(Az02)0» + AzH3

Nitropeucédanine. Ammoniaque.

. = HîO + Cl«1112Az204

Eau. Nitropeucé

damide.

Ce dernier corps cristallise dans l’alcool bouillant en prismes rhombo’ïdaux brillants, très-solublesdans l’aleool et dans l’éther et insolubles dans l’eau. Les acides faibles et la potasse caustique le saponifient avec production d’ammoniaque et de nitropeucèdanine.

PEUCER (Gaspard), savant allemand du XVIe siècle, gendre de Mélanchthon, dont il a publié les œuvres, né à Bautzen en 1525, mort en 1602. Il fit ses études à Wittemberg, où il apprit les belles-lettres, la philosophie, la théologie, la médecine et les mathématiques, devint professeur de mathématiques dans cette ville en 1554, de médecine en 1559 et remplaça l’année suivante, comme recteur, son beau-père, le célèbre Mélanchthon. Peucer, qui jouissait d’un grand crédit à la cour de Saxe, donna les principales chaires de l’université de Wittemberg à des partisans des doctrines de son beau-père, obtint en 1569 que tous les ecclésiastiques de l’électorat fussent contraints de souscrire au Corpus doctrinæ de Mélanchthon et fit adopter, dans une réunion convoquée par l’électeur en 1571, une partie des opinions du célèbre réformateur, opinions analogues en plusieurs points à celles des calvinistes. À cette nouvelle, les luthériens s’émurent et les ennemis de Peucer profitèrent de cette circonstance pour le perdre dans l’esprit de l’électeur de Saxe, Auguste. Appelé à Dresde pour se justifier des imputations qui pesaient sur lui (1574), Peucer fut arrêté et traité avec une grande rigueur. Ou lui fit entendre que, pour recouvrer sa liberté, il lui suffirait d’avouer qu’il avait cherché, au moyen d’intrigues, à introduire en Saxe les croyances sacramentaires et à signer cet aveu. Peucer y consentit ; mais cet acte, qui lui avait été arraché par ses ennemis, devint entre leurs mains une arme terrible. Ses coaccusés furent traités de la façon la plus sévère ; tous les partisans des doctrines de Mélanchthon furent bannis de Saxe ; quant à Peucer, bien que l’empereur Maximilien II eût demandé sa mise en liberté, il fut enfermé à la Pleissembourg, près de Leipzig, et traité comme un criminel d’État (1576). Ce ne fut qu’au bout de onze années de détention que Peucer fut relâché, à la demande du prince d’Anhalt, beau-père de l’électeur de Saxe. Il se retira alors à Zerbst, dans les États du prince d’Anhalt, qui lo nomma son médecin et le chargea de plusieurs missions diplomatiques, et, devenu veuf, il épousa, en 1587, une riche veuve qui voulut lui faire partager sa fortune. C’était un homme d’un vaste savoir, d’une grande probité, de mœurs très-douces, mais d'un orgueil excessif. Parmi ses nombreux ouvrages, aujourd’hui oubliés, nous citerons les suivants : Elementa doctrinæ de circulis cælestibus et primo motu (Wittemberg, 1551), rédigé d’après les principes de Copernic ; un curieux Traité de la divination (Wittemberg, 1553, in-4o) ; De dimensione terræ (Wittemberg, 1554, in-8o) ; De origine et causis succini prusiaci (Wittemberg, 1555, in-8o) ; Hypothèses astronomicæ (Wittemberg, 1571, in-4o) ; De essentia, natura et ortu animi hominis (Marbourg), 1590) ; Tractatus historicus de Melanchthonis sententia de controversia Cœnæ (Amberg, 1596, in-4o) ; Practica curandi morbos internos (Francfort, l6u), et une histoire de sa captivité, sous le titre de Historia carcerum et liberationis divinæ Gaspar Peuceri, ouvrage rare et curieux, publié à Zurich en 1605.

PEUCESTES, un des plus illustres capitaines d’Alexandre, qui lui dut la vie au siégo de la ville des Oxydraques. Après la mort du conquérant, il obtint le gouvernement de la Perse, dont il fut plus tard dépouillé par Antigone, k cause de l’appui qu’il avait prêté k Eumène.

PEUCÉTJE, en latin Peucetia, petito contrée de l’ancienne Italie méridionale, au N.-E. de laMessapie, le long de l’Adriatique, entre l’Apulié et l’Iapygie. Les villes principales étaient : Brutiuin, Egnatia et Rudies. Cette contrée tirait son nom de Peucétius, un des fils de Lycaon, roi d’Arcadie ; elle est aujourd’hui comprise dans la province de Bari.

PEOCHET (Jacques), publiciste et littérateur français, né à Paris en 1758, mort dans la même ville en 1830. Il se fit recevoir maître es arts, puis fit ses études de droit, devint avocat, entra, en 1785, en relation avec l’abbé Morellet et travailla au Dictionnaire de commerce, ainsi qu’k divers mémoires contre la Compagnie des Indes. Il coopéra ensuite k ('Encyclopédie méthodique et fut chargé, pendant les deux assemblées de notables en 1787 et 1788, de divers travaux administratifs par de Calonne, puis par Loménie de Brienne. Au commencement de la Révolution, en 1789, Peuehet devint successivement électeur, représentant de ia commune de Paris, membre

de l’administration municipale au département de la police ; il se prononça d’abord avec une grande énergie dans le sens des idées de réforme, puis se rapprocha de la cour, obtint la rédaction de la Gazette de France et, quelque temps après, la rédaction politique du Mercure, défendit avec chaleur les idées monarchiques et fut emprisonné après le 10 août. S étant retiré ensuite à la campagne, il devint administrateur du district de Gonesse pendant la l’erreur, reçut, en 1795, la direction du bureau des lois et des matières contentieuses sur les émigrés, les prêtres, les conspirateurs, au ministère de la police, et fut destitué après le 18 fructidor, pour avoir montré dans 1 exercice de ses fonctions une trop grande indulgence. En 1801, Chaptal lo nomma membre du conseil du commerce et des arts. En 1805, il devint archiviste de l’administration des droits réunis, sinécure qu’il conserva pendant toute la durée de l’Empire. Nommé censeur des journaux lors de la crémière Restauration, archiviste de la préfecture de police après les Cent-Jours, Peuehet fut mis k la retraite en 1825, pour avoir manifesta dans un de ses ouvrages du goût pour les opinions de Mirabeau. On doit à Peuehet un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Dictionnaire de police et de municipalité (Paris, 1789-1791, 2 vol. in-4o) ; Dictionnaire universel de la géographie commerçante (Paris, 1799-1&00, 5 vol. in-4o) ; Vocabulaire des termes de commerce, banque, manufactures, etc. (Paris, 1801) ; Bibliothèque commerciale (Paris, 1802-1806, 12 vol. in-8") ; Statistique générale et particulière de la France et des colonies (Paris, 1803, 7 vol. in-8") ; Statistique élémentaire de la France (Paris, 1805, in-8o) ; Campagnes des armées françaises en Prusse, Saxe et Pologne (Paris, 1807, 4 vol. in-8o) ; Description topographique et statistique de la France (Paris, 1810-1811, 2 vol. in-4o) ; Dictionnaire universel d’écono~ mie politique (Paris, 1810, 4 vol. in-8o) ; Collection des lois, ordonnances et règlements de police depuis le xura siècle (Paris, 1818-1819, 8 vol. in-8o) ; État des colonies et du commerce des Européens dans les deux Indes, de 1783 à 1821 (Paris, 1821, 2 vol. in-18) ; Mémoires sur Mirabeau et son époque (Paris, 1824, 4 vol. in-8o) ; Mémoires tirés des archives de la police de Paris (Paris, 1837-1838, 6 vol. in-8»), ouvrage intéressant et curieux. En outre, Peuehet a collaboré activement au Moniteur universel, k la Clef des souverains, k la Biographie universelle, etc.

PEUCKER (Édouard de), général prussien, né k Schmiedeberg, en. Silésie, en 1791. Entré en 1809 dans l’artillerie, il lit partie du corps auxiliaire prussien pendant la campagne de Russie en 1812 et, kla fin de la campagne, fut nommé aide de camp du commandant de l’artillerie de ce corps. En la même qualité, il fit, avec le corps d’armée d’York, les campagnes de 1813 et de 1814 contre Napoléon et se con-