Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 2, Path-Phel.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PEUP

blique par le gouverneur de Paris, et la même mesure était prise par les préfets de plus de quarante départements. Au mois d’août suivant, plusieurs rédacteurs du Rappel quittèrent le Peuple souverain et furent remplacés par MM : Quentin, Yves Guyot, Tony Révil-Ion, etc. Quelques jours après, le 4 septembre, le journal était supprimé.

Pour le remplacer, les frères Simond fondèrent dans le département de l’Yonne, qui n’était pas en état de siège, un journal ayant le même format et la même rédaction, le Suffrage universel (i octobre 1873). Deux, jours après, un arrêté du gouverneur de Paris interdisait le journal dans tous les départements faisant partie de la ire division militaire et le parquet poursuivait le Suffrage Universel comme n’étant que la continuation du Peupie souverain. À la suite de procès devant toutes les juridictions, la cour de cassation donna gain de cause au journal ; mais, comme les préfets avaient interdit partout la vente de la feuille républicaine, elle ceBsa de paraître le 25 décembre 1873.

PEUPLE s. m. (peu-plë — lat. populus. V. peuplier). Bot. Ancien nom du peuplier resté en usage dans certaines provinces.

— Techn, Bois de peuplier, employé surtout pour faire des voliges.

PEUPLÉ, ÉE (peu-plé) part, passé du v. Peupler. Rempli de peuple : Cette ville est fart peuplée. C’est dans les villes les plus peuplées qu’on peut trouver une plus grande solitude. {K : Bacon.) Les pays les plus peuplés furent sans doute les climats chauds, où l’homme trouve une nourriture facile et abondante. (Volt.) Quand un pays possède un grand nombre de fainéants, soyez sur qu’il est assez peuplé. ("Volt.) Plus un pays est fkvplé, plus il est puissant et riche. (Grimm.) L’absence de liberté crée la solitude ; il n’y a de peuplés que les pays libres. (De Oustine.)

— Où il y a des- hommes, du monde, des habitants : Tout l’Olympe est PliVPLÉde héros amoureux. (Volt.) Les palais seraient bientôt déserts s’ils ne devaient être peuplés que d’amis. (Grimm.)

— Où vivent, où croissent un grand nombre d’nnimaux ou de végétaux : Une forêt peuplée de gibier. Un étang est peuplé de poissons. Il fut un temps où la Sibérie était peuplée d’éléphants. (Flourens.) Arcachon était, il y a quelques années, une lande peuplée de pins. (E. Texier.)

Il peut, dans son jardin, tout peuplé d’arbre» verts, Receler le printemps au milieu des hivers.

Boii.eau.

— Techn. Drap peuplé, Drap bien garni de poils.

PEUPLEMENT s. m. (peu-ple-man — rad. peupler). Action de peupler ; état de ce qui est peuplé : Il faut assainir une contrée avant de songer à son peuplement. Le peuplement d’un bois doit se faire avec, discernement. Le peuplement des colombiers élevés est le plus facile, et le produit bien plus avantageux. (Buff.) J

— Ane. coul. Signification, publication.

PEUPLER v. a. ou tr. (peu-plé — rad. peuple). Remplir de peuple, d’habitants : Iiomulus, après avoir fondé Borne, la peupla de gens ramassés sans choix. (Acad.) Moïse peupla l’Europe des descendants de Japhet. (Chateaub.) Je suis persuadé que, si les gouvernements s’étaient chargés de peupler la terre, elle serait encore à moitié vide. (St-Marc Girard.)

Pour peupler les États,

Les pauvres gens valent mieux que les princes.

Voltaire.

Pourquoi te marier ? un cadet de maison I...

— Eh ! palsambleu, faut-il qu’un cadet se morfonde, Et les alne*3 tout seuls peupleront-ils le monde ?

Destouches.

Il Habiter, former la population de : Lespauvres gens qui peuplent la Trappe sont des malheureux qui n’ont pas eu assez de courage pour se tuer. (H. Beyle.)

— Réunir un grand nombre de personnes dans : L’introduction et tes progrès de la vapeur ont eu pour résultat de peupler les ateliers de femmes et d’enfants. (J. Simon.)

— Attribuer une population a : Il faut avouer que d’ordinaire nous peuplons et dépeuplons la terre un peu an hasard. (Volt.)

— Remplir d’animaux : Peupler un étang de poissons. Peupler une garenne de lapins. Peupler une basse-cour de poules, d’oies, de canards. || Habiter en grand nombre, en parlant des animaux : Les oiseaux qui peuplent une volière.

— Réunir un grand nombre d’objets dans : Peuplkk tut bois, une vigne. Peupler wt musée de statues antiques.

Pauvres enfants ! de fantômes funèbres Quelque nourrice a peuplé vos esprits.

1 BÉKANOER.

— Fig. Se montrer, exister en nombre dans : L’âme du tyran est esclave de tous les vices qui la peuplent et qui la travaillent. {A, Martin.) Les grands hommes peuplent seuls, comme des statues immortelles, tout ce passé qui, suas eux, serait muet et désert. (De Sulvuiidy.) || Dissiper la solitude, faire cesser l’isolement de : La jeunesse a le don par exleilence de peupler la solitude. (Ste-Beuve.)

PEUP

«.... L’étude

Dissipe mes ennuis, peuple ma solitude.

C. Delaviohk.

— Peint. Multiplier les figures de : Callot sait peupler sa composition sans étouffer ses personnages ; on circule toujours librement au milieu de ses foules innombrables.

— Constr. Garnir les vides de : Peupler de poteaux une cloison. Peupler de solives unplancher.

— v. n. ou intr. Se multiplier par la génération : Le lapin peuple beaucoup. Rien ne peuple comme les gueux. (Dider.)

Se peupler v. pr. Être peuplé, devenir peuplé ; Partout où les rayons du soleil peuvent échauffer la. terre, sa surface se vivifie, se couvre de verdure et se peuple d’animaux. (Buff.) Les bocages se peuplekt de musiciens charmants. (A. Martin.)

PEUPLEHAIE s. f. (peu-ple-rè— rad. peuplier). Lieu planté de peupliers.

PEUPLIER s. m. (peu-pli-é ~- lat. populus, mot qui est évidemment de même origine que le persan pulpul. Or, pour un arbre aussi répandu en Occident et en Orient, il est difficile de penser à une transmission. Une provenance commune de l’époque aryenne est d’autant plus probable que ce nom est, sans doute, une réduplication de la racine sanscrite pul, être grand, élevé (comparezpupôla, apûpulat, etc.), et qu’il exprime parfaitement la haute et rapide croissance de l’arbre. Le persan pullah, saule, en- dérive également. Le latin populus a passé dans plusieurs langues européennes : le Scandinave popel, l’allemand pappel, l’anglais poplar. Le kymrique, cependant, a pour le peuplier noir une forme pwmpleren, qui paraît originale. Le lithuanien pêple est, sans doute, l’allemand pappel ; mais l’ancien slave topoliu, e russe topotk, le polonais efl’illyriea topola, le lithuanien tapalas, avec t pour p, transmission très-irrégulière, pourraient bien remonter à la source primitive). Bot. Genre d’arbres, de la famille des salicinées, comprenant une cinquantaine d’espèces qui habitent l’Europe et l’Amérique du Nord : Ce large feuillage expose le peuplier de la Caroline à être facilement endommagé par le vent. (P.-Duchartre.) Le bois du peuplier blanc n’est pas d’un usage aussi familier que celui du peuplier noir. (V. de Bomare.) Le peuplier aux feuilles tremblantes et murmurantes imite le mouvement et le gazouillement des eaux. (B. de St.-B.) J’attache ma nacelle au tronc d’un peuplier.

Sainte-Beuve.

L’aune et le peuplier amoureux des rivages Couronnent les ruisseaux de leurs pâles feuillages.

Rosset.

— Encycl. Les peupliers sont des arbres plus ou moins élevés, à tige droite, à feuilles alternes, souvent plus larges que longues, arrondies, ovale», lancéolées ou cordiformes, inégalement dentées, portées sur des pétioles aplatis latéralement..Les fleurs sont dioïques, en chatons cylindriques. Les fleurs femelles sont placées k l’aisselle dç bractées éeailleuses, découpées et rètiècies à la base ; les mâles présentent huit étuinincs ou davantage, à filets libres, insérés sur un disque en forme de cupule et tronqué obliquement ; les femelles ont un ovaire libre, porté sur un disque semblable et surmonté d’un style très-court ou presque nul, terminé par deux stigmates allongés. Le fruit est une petite capsule renfermant plusieurs graines munies d’une aigrette soyeuse.

Les bourgeons de ces arbres sont recouverts d’écaillés imbriquées et enduits d’un suc visqueux et baisamique ; les fouilles, qui ne paraissent qu’après les fleurs, sont d’une extrême mobilité, grâce à la disposition de leurs pétioles, qui donnent beaucoup de prise aux moindres souffles d’air ; aussi le feuillage de ces végétaux est-il au plus haut degré murmurant. Le grand développement’de leur cime et la disposition traçante de leurs racines les rendent souvent nuisibles aux récoltes voisines, en même temps qu’ils les exposent à être facilement renversés par les vents. Les graines, par leur faible poids et par l’aigrette qui les surmonte, se disséminent au loin. Mais elles servent rarement à la propagation. Le plus souvent, on multiplie les peupliers par boutures prises sur des rameaux plus ou moins forts ; elles reprennent’ très-aisément et ont une croissance rapide. Quelques-uns, surtout parmi les espèces exotiques, se propagent par la greffe sur les espèces voisines.

Les peupliers sont généralement rustiques j toutefois, la plupart veulent être abrités contre les grands vents. Peu difficiles sur la nature du sol, ils végètent mieux dans les terrains frais ou humides, et le bord des eaux leur convient tout particulièrement. Aussi rendent-ils de grands services dans la grande culture, en permettant d’assainir et de mettre en valeur les terrains marécageux, les ber>ges des étangs ou des cours d’eau, dont ils maintiennent les terres. On les exploite, dans la plupart des cas, en ëmondes, c’est-à-dire qu’on coupe les rameaux rez tronc, dès qu’ils ont atteint une certaine grosseur, en ayant soin d’en laisser un petit bouquet au sommet de la cime. Plus rarement, on les exploite en têtards, comme les saules. On les trouve quelquefois dans les forêts, mais jamais comme essence dominante ; ils entrent avantageusement dans l-j. composition des taillis.

PEUP.

Ils ne se recommandent pas moins dans l’horticulture d’agrément et figurent très-bien dans les parcs et les jardins pittoresques. Leurs grandes dimensions, l’élégance de leur port, la régularité de leur tige et de leur cime, la beauté et l’ampleur de leur feuillage les signalent suffisamment à l’attention de l’amateur. À quelque place qu’on les mette, ils produisent toujours un bel effet. On les cultive surtout comme arbres de ligne, soit dans les avenues, soit au bord des fossés, des ruisseaux ou des pièces d’eau. Cependant les espèces exotiques rares ou délicates, et même les essences indigènes qui présentent un port particulier, comme le peuplier blanc et le peuplier d’Italie, gagnent à être plantées isolément, ou bien par petits groupes, au milieu ou sur le bord des pelouses.

Les peupliers croissent rapidement et atteignent de grandes dimensions ; aussi sont-ils, en général, d’une culture avantageuse et d’un bon revenu. Leur bois, sauf les différences qu’il présente suivant les espèces, est blanc, léger, tendre et se décompose promptement à l’air ou dans Veau. On le débite ordinairement en planches. Les layetiers et les menuisiers en tirent parti pour faire des carcasses ou des intérieurs de meubles, d’armoires, des caisses d’emballage, des tables, des vases, des cuillers, des devants de lit, des statuettes et autres ouvrages légers. On l’emploie aussi dans quelques endroits k faire de la volige pour les toits que l’on recouvre d’ardoise. Ce bois brûle aisément, mais donne peu de chaleur ; le charbon eu est très-léger et estimé pour la fabrication de la poudre à canon.

Les jeunes rameaux donnent des fagots qui servent à chauffer les fours. On les emploie aussi, dans quelques espèces, en guise d’osier, ou pour faire des liens. L’écorce peut être utilisée pour le tannage ou pour la teinture. Les feuilles sont fort goûtées do tous les ruminants domestiques ou sauvages ; on les fait sécher pour les donner aux bestiaux en hiver. Enfin, on a essayé, mais avec peu de succès, de fabriquer des tissus, des étoffes ou du papier avec le duvet des graines.

Les diverses parties des peupliers ont des applications médicales assez importantes, L’écorce renferme de la salicine et un autre principe immédiat, mal défini, soluble dans l’eau, blanc, d’une saveur sucrée, aromatique, brûlant avec flamme, qu’on a nommé populine. Cette écorce a été conseillée, ainsi que les feuilles, comme fébrifuge ; mais l’expérience n’a pas confirmé les résultats qu’onen attendait.

Les bourgeons, d un usage bien plus fréquent, surtout ceux des peupliers noir et baumier, renferment une huile essentielle aromatique, une résine d’une odeur analogue à celle du styrax, un extrait gommeux, des acides gallique et malique, une matière grasse particulière, de l’albumine et des sels. On les récolte dans le courant ou vers la fin de l’hiver, et on les fait sécher à l’étuve avant qu’ils s’entr’ouvrent ; ils perdent ainsi une partie de leur odeur et de l’enduit résineux recouvrant leurs écailles, qui deviennent très-luisantes en séchant. On les a conseillés comme sudorifiques ; en Russie, on fuit infuser ces bourgeons dans de l’alcool ; on obtient une liqueur assez agréable, employée contre le scorbut et la dysurio, et à laquelle on attribue aussi des propriétés antigoutteuses et uniirhumatismales.

Les bourgeons de peuplier ont encore été conseillés, soit en boissons, soit en fomentations, comme diurétiques et’ balsamiques, contre les rhumatismes, les maladies de la peau, les affections des reins ou de la vessie, les catarrhes pulmonaires et autres, les cours de ventre invétérés, les ulcères internes, la phthisie, la colique néphrétique, la dyssenterie, la suppression des règles, etc. ; et à l’extérieur, contre les névralgies, les plaies, les brûlures, les gerçures, notamment celles des mamelles, les fissures et crevasses aux lèvres, aux mains, k l’anus, etc. On les fait, dans ces derniers cas, digérer dans un corps gras ; mais, en général, on préfère employer l’onguent populéum, dont ils forment la buse, et qui jouit d’une réputation méritée, comme câlinant, contre les douleurs et surtout contre les hémorroïdes. On a proposé d’utiliser, en guise de coton, dans le traitement des brûlures, le duvet que renferment les bourgeons de diverses espèces.

La résine des peupliers possède des propriétés expectorantes, excitantes, vulnéraires et balsamiques. On emploie, pour calmer les deuleurs de la goutte et les hémorroïdes, les feuilles fraîches, qu’on pile et qu’on applique sur la partie malade, à On peut, dit V. de Bomare, tirer des boutons à fleur des peupliers une espèce de cire : il faut cueillir ces boutons à l’instant de leur maturité, c’est-à-dire lorsqu’ils sont bien visqueux ; on les écrase dans un mortier et on les fait tremper dans de l’eau bouillante, on verse le tout dans un sac de grosse toile ; on l’exprime au moyen d’une presse, et l’on obtient une cire molle d’un jaune grisâtre, très-combustible ai qui donne une odeur agréable. » L’écorce pulvérisée sert à nourrir les moutons, et on en fabrique même dans certains pays une sorte de pain. Ou a prétendu que, si on la répand suides terres bien fumées, elle fait naître des champignons*

Le genre peuplier renferme une quarantaiue^u’espèces répandues dans les régions

PEUP

735

tempérées de l’hémisphère nord, et dont le plus grand nombre habile l’Amérique. Toutes sont susceptibles de croître eu plein air dans nos climats. Quelques-unes, par leur importance, ont reçu des noms particuliers et sont l’objet d’articles spéciaux : tels sonti’ypréau, le grisard, le tremble et le tacamahac ou peuplier baumier^v. ces mots). Passons rapidement les autres en revue.

Le peuplier noir, appelé aussi peuplier franc, est un arbre de 25 à 30 mètres, k tige couverte d’une écorce noire et crevassée, à rameaux étalés, portant des feuilles ovalesarrondie, s, acuminées, dentées, glabres, lui-santes et presque également vertes sur leurs deux faces ; ses bourgeons sont très-visqueux. Cet arbre est très-répandu dans l’Kurope centrale. Son bois est plus dur et moins facile k fendre que celui des autres espèces ; ses rameaux peuvent remplacer l’osier, surtout quand il a crû dans un fond humide. C’est 1 espèce généralement préférée pour les usages médicaux. Elle était très-célèbre dans "antiquité ; Homère et Théophraste en font mention.

Le peuplier pyramidal, vulgairement nommé peuplier d’Italie, est un bel arbre de 30 à 40 mètres, regardé par plusieurs auteurs comme une simple variété du précédent ; ses rameaux dressés forment une cime étroite et- pyramidale, qui de loin présente l’aspect d’une colonne ; ils portent des feuilles grandes, plus larges que longues, triangulaires, acuminées, presque tronquées à la base, crénelées ou dentées, d’un beau vert. Originaire de l’Asie Mineure, suivant l’opinion la plus probable, cette espèce était depuis longtemps cultivée en Italie, quand elle a été introduite de cette contrée en France ; d’où son nom vulgaire. Nous n’en possédons dans nos cultures que des pieds maies. Elle présente une variété à rameaux grêles, flexibles, d’un vertjaunâtre. Le bois du peuplier d’Italie est de bonne qualité ; on en emploie beaucoup pour la fabrication des sabots. Comme il est très-léger, c’est celui que l’on préfère pour faire. les caisses d’emballage. Ses fagots sont bons pour chauffer les fours, pour cuire le plâtre et la chaux, etc.

Parmi les autres espèces appartenant k l’ancien continent, nous citerons : le peuplier osier ou à feuilles de saule, arbre de 10 à 15 mètres, à bourgeons odorants, k feuilles ovales-oblongues, éttoites, inégalement dentées, glabres, vert foncé en dessus, glauques en dessous, originaire de l’Altaï ; le peuplier à feuilles de laurier, grand arbre à rameaux anguleux, à feuilles grandes, ovales ou oblongues, cordées k la base, acuminées, dentées, à peine.pubescentes, blanchâtres en dessous, et qui croit dans l’Altaï et en Sibérie ; le peuplier odorant, petit arbre k rameaux dressés, a feuilles ovales - lancéolées, denticulées, glauques et réticulées en dessous, exhalant une odeur balsamique, originaire de !a Sibérie.

Le peuplier faux-tremble, appelé aussi peuplier d’Athènes et très-improprement peuplier grec, est un arbre de 10 a 15 mètres, à feuilles longuement pétiolées, arrondies, acuminées, un peu tronquées ou cordiformes à la base, dentées, légèrement pubescentes. Il présente des variétés à branches horizontales, a rameaux pendants, k feuilles glabres, etc. Cette «spèce ne croit pas en Grèce, comme on pourrait le supposer, mais aux États-Unis, près de la ville d’Athènes. On la multiplie par la greffe sur le peuplier d’Italie ou sur le grisard. Elle mérite d’être plus répandue dans les jardins paysagers, où elle produit un bel effet par son feuillage. Le peuplier à grandes dents diffère du précédent par ses feuilles grandes, longues, ovules, aiguSs, profondément dentées, pubescentes dans le jeune âge, glabres à l’état adulte ; originaire des mêmes contrées, il se propage de même et sert aux mêmes usages.

Le peuplier de la Caroline atteint la hauteur de 25 mètres ; ses rameaux.olivâtres, fortement anguleux, subéreux sur les angles, portent des feuilles très-grandes, plus larges que longues, cordées k la base, dentées, a, nervures saillantes, la médiane rougeâtre. Cette espèce, dont le nom fait assez connaître la patrie, est très-ornementale, mais difficile à multiplier. Les boutures et les marcottes réussissent rarement ; aussi emploiet-on presque toujours la grefle sur le peuplier d’Italie, opération qui manque souvent, surtout quand on la pratique en automne. Cet arbre doit être placé en avant des massifs, dans les lieux frais et bien abrités, car il donne beaucoup de prise aux vents, ce qui nécessite parfois l’emploi de forts tuteurs.

  • veuplier du Canada atteint les dimensions

Ju précédent ; son écorce est brunâtre ; ses rameaux gros et anguleux portent des feuilles triangulaires, très-larges, tronquées ou cordiformes à la base, acuminées, dentées, glabres, portées sur de longs pétioles glanduleux, d’un jaune rougeâtre. Il réussit très-bien sous nos climats. Sa croissance est rapide et son tempérament rustique ; mais il a le défaut d’offrir beaucoup de prise au veut, sa grosseur n’étant pas toujours proportionnée k sa hauteur. Tout terrain lui convient, pourvu qu’il pe soit ni trop sec ni trop argileux. Ou le multiplie de boutures prises sur les rameaux de l’année ; il so propage très-bien aussi par ses drageons.

Le peuplier de Virginie, plus connu sous ?0 nom impropre de peuplier suisse, ressemble beaucoup au précédent ; il s’en distingue sur-