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PIBR,

nète télescopique, Cérès, le J« janvier 1801. Piazzi, avant d’inscrire sur son registre les coordonnées définitives de chaque étoile, ne manquait jamais de l’observer plusieurs jours de suite pour prendre la moyenne des résultats. C’est à cette précaution qu’est due sa découverte. La troisième observation de l’astre, que Piazzi prenait d’abord pour une petite étoile négligée par ses prédécesseurs, accusa un petit mouvement. Piazzi soupçonna la vérité ; mais une maladie dangereuse l’ayant, sur ces entrefaites, enlevé à son travail, il n’eut pas le temps de déterminer les éléments de l’orbite de sa planète, de sorte qu’après s’être rétabli il ne put la retrouver. Il eut heureusement le courage de publier ses observations sans se laisser arrêter par la crainte de paraître s’être trompé ou parcelle de se voir enlever une partie de l’honneur de la découverte. Grâce à cette conduite, dont il est juste de faire ressortir le caractère honorable, tous les astronomes de l’Europe s’étant mis a la recherche de la petite ptanète, elle put être retrouvée-un an plus tard par Olbers et de Zueh.

On sait que Cérès occupe justement, avec toutes les autres planètes télesc*piques, la place où Kepler, guidé par des considérations arbitraires, avait pensé qu’il en devait exister une ; d’un autre côté, la loi empirique de Bode avait depuis laissé un vide à cette même place ; aussi la découverte de Piazzi excita-t-elle dans toute l’Europe savante tant d’intérêt et un si grand zèle, qu’il put avant de mourir voir trois nouvelles petites planètes prendre place à côté de la sienne.

Piazzi avait fait construire ses instruments par Ramsden, t le plus grand des artistes, ■ dit Delambrej son catalogue et sa table de réfraction étaient irréprochables ; la bonté de ses instruments l’encouragea à reprendre la tentative, dans laquelle avaient échoué Roëmer et Bradley, de déterminer les parallaxes annuelles des étoiles les plus brillantes ; ses recherches ne furent pas inutiles, mais elles abaissèrent seulement la limite k laquelle on peut, si l’on veut, porter les plus grandes parallaxes, et cette limite resta de même ordre que les erreurs d’observation, d’où il semble résulter que, plus les instruments sont parfaits, plus, par conséquent, les erreurs sont petites et plus les parallaxes des étoiles tendent a s’évanouir.

Piazzi fut plus heureux dans sa recherche de la diminution de l’obliquité de l’éeliptique : il trouva la même valeur que Delambre. La concordance des résultats en garantit l’exactitude. ■

fiazzi reçut du gouvernement plusieurs missions-importantes, entre autres celles de réformer, d après le système métrique, les poids et mesures de la Sicile et de présider à une nouvelle division territoriale (1812). 11 fut ensuite chargé d’examiner les plans d’un nouvel observatoire que Murât voulait établir à Naples, et en eut quelque temps la direction.

Il était membre des Académies de Naples, de Turin, de Gœuingue, de Berlin, de Saint-Pétersbourg, associé étranger de l’Institut

de France, de la Société royale de Londres, de l’institut de Milan, etc.

Outre ses mémoires publiés dans les recueils des Académies avec lesquelles il était en correspondance, on a de lui : Délia specola astronomica tib. 1 V (Palerme, 1792) ; Suit’ orologio llaliaiw e l’Europeo (Palerme, 1798) ; bel la scoperta del nuovo ptanetu Cerere Ferdinandia (Païenne, 1802) ; Prascipuarum stellarum inerrantium positiones ineunte SXculo xix (1803) ; c’est son premier catalogue, étendu eu 1814 ; Codice metrico siculo (Catane, 1812) ; Lesioni di aslronomia (Palerme, 1817) ; Jlagguaglio dal reale osservatorio di Navoli (1821).

PIAZZOLA, bourg du royaume d’Italie, province, district, mandement de Padoue ; 4,258 hab.

P1BLE (À) loc. adv. (pi-ble — ancienne forme du mot peuplier). Mur. Se dit des mâts qui sont d’une seule pièce, ou plutôt dont les parties sont assemblées de façon à figurer un morceau unique : Mal A pible.

PIBOLë s. f. (pi-bo-le). Nom de la musette ou cornemuse, dans le Poitou.

PIBOO s. m. (pi-bou — altér. du iat. populus, peuplier). Bot. Nom vulgaire du peuplier noir, dans le midi do la France. Il On dit aussi

PIBOUL, et l’IDOULK OU PIBOULADE S. f.

PIBOULADE s. f. (pi-bou-la-de). Bot. V. r-iBOu. Il Nom vulgaire de quelques agarics comestibles, dans le midi de la France,

PIBRAC (Guy du Fauk de), magistrat, diplomate et poute français, né à Toulouse en 1529, mort à Paris en 1586. Il était fils d’un président au parlement de Toulouse et avait pour bisaïeul Gratien du Faur, chancelier du eonite d’Armagnac, puis ambassadeur de Louis XI eD Allemagne. Sous un précepteur érudit, Pierre Buuce, il apprit le grec et le latin et se rendit ces deux langues aussi familières que le français ; puis, après avoir commencé l’étude du droit dans sa ville natale, il alla suivre, u l’université de Padoue, les cours du célèbre Alciat. Une épître latine de P. Manuce, qui lui o^l dédiée (1549), montre que le jeune éiudiant cultivait aussi la poésie. Revenu à Toulouse pourvu du diplôme de maître en droit, il débuta au barreau et se plaça au premier rang ; des lectures publi PIBR

ques de jurisprudence attirèrent autour de lui un auditoire sympathique et il fut, malgré son extrême jeunesse, appelé à un siège de conseiller au parlement, puis nommé jugemage de la cité de Toulouse. En 1559, il passa au parlemeut de Paris comme conseiller et se signala, cette année même, avec quelques-uns de ses collègues, par un acte de haute indépendance qui faillit lui coûter cher. Le parlement ayant cassé trois arrêts de condamnation à mort prononcés contre des luthériens et émis le vœu « qu’on fît cesser les peines capitales pour fait de religion, • Henri II et les Guises se transportèrent au couvent desGrands-Augustins, où se tenaient les séances de mercuriales du parlement,

Eour briser cette résistance inattendue. Pirac avec le président du Ferrier, Ant. Fumée, La Porte, Paul de Fois et quelques autres appuyèrent fortement le bien jugé des arrêts de cassation ; Anne Du Bourg fut plus vif ; il prit directement la défense de ceux qui, • en présence de la turpitude romaine, disait-il, demandaient une salutaire réformalion. • Henri II fit saisir sur leurs sièges Anne Du Bourg, Pibrac et trois de leurs collègues par le connétable de Montmorency ; ils fuient mis k la Bastille et la mort du roi les délivra seule d’une condamnation inévitable. L’issue fatale n’était que retardée pour Anne Du Bourg, destiné à périr sur lelbûcher ; Pibrac, au contraire, jouit de toute la faveur royale sous Charles IX, dès que prévalurent les idées de conciliation. Charles IX le choisit, conjointement avec du Ferrier et Saint-Gelais de Lswsac, pour le représenter en qualité d’ambassadeur au concile de Trente (1562). Ce fut Pibrac qui rédigea la harangue dans laquelle les envoyés de France tirent connaître l’objet de leur mission aux Pères du concile ; cette harangue était une sommation en termes modérés, mais formels, d’avoir à en finir avec de misérables disputes et de rendre la paix à l’Europe depuis si longtemps troublée par les affaires religieuses. Le ton en fut jugé si vif, que les Pères levèrent la séance sans vouloir répliquer, et les ambassadeurs se heurtèrent, peu de temps après, contre un mauvais vouloir si évident que, prétextant une question d’étiquette dans laquelle ils surent encore maintenir fermement les droits de la France, ils demandèrent leur rappel. Le chancelier de L’Hospital fit obtenir à Pibrac la charge d’avocat général au parlement (1564). Six ans après, en 1570, il fut nommé conseiller d’État. Mais ce n’était pas impuuément qu’un homme, même de son caractère, pouvait approcher des princes aussi corrompus que les Valois ; pour complaire au prince qui daignait recourir a ses lumières, l’ancien défenseur de la Réforme au parlement n’eut pas honte de faire l’apologie du massacre de la Saint-Barthélémy dans une épître latine qui fut répandue dans toute l’Europe : Ornati&simi cujusdam viri de rébus galticis ad Stanislavm Eluidium epislola (Paris, 1573, in-4o). On dit bien, pour l’excuser, que, pendant la tuerie, il essaya de fléchir le roi vers la clémence et que cette défense n’était qu’une pièce diplomatique destinée h. diminuer le retentissement du massacre à l’étranger. Ce n’en est pas moins un acte pour lequel on a le droit de se montrer sévère ; il est, de plus, déplorable de constater que de tous ses écrits c’est celui qui est travaillé avec le plus de soin.

Une fois en faveur, Pibrac poursuivit le cours de sa haute fortune. Le duc d’Anjou, le futur Henri III, ayant été élu roi de Pologne, l’emmena au milieu de s» petite cour française en qualité de chancelier (1573). Il s’y trouvait avec les mignon» et raffinés, Quélus, Saint-Luc, Scbomberç, Coconas, Larchant, un des futurs assassins du duc de Guise, mêlés à fort peu d’honnêtes gens, le brave Crillon, un Rochefort, t»n Dampierre, le poète Desportes, etc. Ce ce fut qu’un voyage de quelques mois, terminé par une fuite honteuse qui faillit se changer, pour Pibrac, en une catastrophe. Pour ne pas donner l’éveil aux Polonais en grossissant le cortège du roi, le chancelier avait pris une autre route ; il s’égara, tomba entre les mains de paysans, qui, le reconnaissant pour Français, l’accueillirent à coups de pierres ; il fut réduit à se cacher durant quinze heures dans la vase d’un marais et, couvert ce fange, grelottant de fièvre, ayant perdu son chapeau et jusqu’à ses bottes, il fut heureusement recueilli par le grand référendaire de Pologne, Stanislas Sandivoge, qui passait par hasard près de là en carrosse et qui le conduisit sain et sauf jusqu’à la frontière. G. Colletet a raconté toutes les péripéties de cette fuite dans une Vie de Guy du Faur de Pibrac, restée manuscrite et dont M. Th, de Larroque a publié d’intéressants fragments. Cette mésaventure n’empêcha pas Pibrac de revenir en Pologne en 1575, pour essayer de conservera Henri" ! ! ! le trône qu’il avait déserté ; malgré ses efforts, les Polonais déclarèrent sa de» chéance. De retour* en France, il accepta une mission plus honorable, celle de conclure la paix avec les protestants (1576), Chose assez singulière et qui peint bien le désarroi des familles en ces temps de dissensions, il négocia ce traité avec son propre frère, Louis du Faur de Grutens, chargé d’affaires du parti huguenot, en qualité de chancelier de la reine de Navarre. En récompense de ses services, du Faur de Pibrac fut nommé président à mortier ; peu de temps après, Mar PIBR

guérite de Navarre, femme de Henri IV, l’enleva à son frère, le fit venir près d’elle à Pau et le nomma son chancelier en remplacement de Louis du Faur. Pibrac atteignait alors la cinquantaine, il était depuis longtemps marié a une femme qu’il aimait, Jeanne de Custos, dame de l’arabel, et il en avait déjà de grands enfants ; il n’en tomba pas moins amoureux de la séduisante Marguerite, qui se moquait de lui et, raconte Brantôme, faisait des gorges chaudes avec ses familiers des lettres passionnées qu’il lui adressait. Le vieux chancelier devint la fable des courtisans, a Pau comme au Louvre ; on le mit en chansons. C’est lui qui est désigné dans ce couplet du temps que nous a conservé l’annaliste Lafaille :

J’estais président,

Euyne Margot, Marguerite,

J’estois président

En la cour du parlement.

Je m’en suis desfait,

Reyne Margot, Marguerite,

r Je m’en suis desfait

Pour être a vous tout à fait.

Henri de Navarre connut cette intrigue, comme tout le monde, et voici les paroles un peu crues que lui prête à cette occasion l’auteur du Divorce satirique ; • De quelques-uns de ses amants, elle se moquoit (Marguerite), comme vous diriez de ce vteux ruffian de Pi- oi’acque l’amour avoit fait devenir son chancelier, duquel, pour s’en moquer, elle me montrait les lettres. » La bonne intelligence dura peu, du reste, entre la reine et le chancelier amoureux ; Marguerite l’accusa de jouer double jeu près d’elle, de la trahir en faveur de la cour du Louvre à laquelle il était resté attaché, et elle le pria de lui rendre les sceaux dans une lettre presque injurieuse à laquelle Pibrac répondit en termes dignes, mais non sans laisser percer une grande amertume (octobre 15S1). Après avoir essayé de rentrer dans les affaires comme chancelier du duc d’Alençon, il quitta la vie publique et alla s’enfermer, atteint de mélancolie et de langueur, dans son château de Pibrac ; puis il revint à Paris pour y mourir peu de temps après. Il fut inhumé dans l’église des Augustins, d’où son tombeau fut transféré, à. la Révolution, au musée des monuments français créé par Alex. Lenoir. La pierre tombale, qui, au lieu d’épitaphe, contenait toute sa biographie en latin, accompagnée de quatrains choisis parmi ses meilleurs, était une des curiosités de ce musée.

Ses écrits et discours politiques, en latin, qui lui valurent de son temps une grande réputation, sont à peu près oubliés aujourd’hui. Du Faur de Pibrac n’est plus connu, comme littérateur et comme poste, que grâce à ses quatrains moraux :

Lisez-moi comme il faut, au lieu de ces sornettes, Les Quatrains de Pibrac et les doctes Tablettes Du conseiller Matthieu........

dit Molière dans Sganarelle, par la bouche du bonhomme Gorgibus, haranguant sa fille. Sans être d’une haute poésie, les quatrains de Pibrac ne sont pas tout à fait à dédaigner ; leur style archaïque, qui semble nourri de Montaigne, a conservé de la saveur ; le vers est net, franc et il atteint parfois une concision énergique. Ces quatrains ont été réimprimés un nombre de fois incalculable et traduits non-seulement dans toutes les langues de l’Europe, mais en turc et en persan. Ils avaient paru pour la première fois en 1574, chez Gilles Corbin, à l’enseigne de ('Espérance (iu-8° de 13 pet. feuillets) ; cette édition n’en contenait que 50, pour la plupart imités de Phocylide, Epieharme et autres poêles gnomiques grecs. F. Morel en fit paraître une seconde série de 51 sonnets (1575, in-4«), puis réunit les deux séries (1576, in-4o). L’édition de 1584 contient 120 sonnets rangés dans un ordre définitif. Les autres poésies françaises de Pibrac se composent d’un petit poëiue inachevé sur es Plaisirs de ta vie rustique (1576, in-8<> ; 1583, in-12) et de Sowets publiés au xvie siècle dans divers recueils. Toutes ces poésies ont été réunies par l’éditeur Alphonse Lemerre en un volume, qui est un petit qijou typographique : les Quatrains de Pibrac, suivis de ses autres poésies (1874, iu-16) ; ces Quatrains sont précédés d’une excellente étude biographique de M. Claretie, à laquelle nous avons emprunté la plupart des détails nouveaux qui précèdent.

Les autres œuvres de du Faur de Pibrac sont : Itecueil des points principaux des deux remontrances faites en In cour à l’ouverture du parlement de 1569 (Paris, 1570, in-4o) ; Omatissimi cujitsdam viri epislola (1573, in-4»), apologie de la Saint-Barthélémy, dont nous avons parlé plus haut et qui fut aussi répandue en français sous ce titre : Traduction d’une épitre latine d’un excellent personnage de ce royaume, etc. (1573, in-4o) ; Stanislai Camcovii episcopi Vrudislaviensis ad Benricum Yalesium Polonite regem désignatum panegyricus ; Guidonis Fabri de Pibrac responsio (Paris, 1574, in-4"), recueil des harangues prononcées lors de l’entrée du duc d’Anjou à Cracovie ; Discours de l’âme et des sciences ; Apologie du sieur de Piblae à la reine de Navarre, pièces imprimées en tête d’un Recueil de plusieurs pièces des sieurs de Pibrac, d’Espeines et de Belletièvre (1635. in-8<>).

PIC

PIBROCK s. m. (pi-brok). Cornemuse écossaise, u Air écossais pour la cornemuse.

PIC s. m. (pik. — Un des noms persans de la pioche est pikan, paykan, et paykân signifie aussi un dard, une lance, ’une pointe de lance. Comparez l’arménien pkhin, flèche ; latin spica, pointe, spiculum, dard, flèche. L’analogie avec pioche, pic, pique, piquer est évidente et s’explique probablement par l’intermédiaire du celtique.-En armoricain, en

effet, pik, pic, et pigel, houe, dérivent de pika, piquer et fouir, comme le kymrique pig, pic, pointe, picell, dard, de pigavi, piquer. L’irlandais péac, pointe, piciâh, pique, piocaid, hoyau, ainsi que picarim, je pique, sont des termes d’emprunt, à cause de leur c non aspiré ; et il en est de même de l’anglo-saxon pykan, Scandinave piakas, anglais topick, etc. Une racine pik, avec le sens de blesser, piquer, piler, broyer, et, en général, nuire, peut s’inférer de tout un groupe de termes semblables, épars dans les langues aryennes. Ainsi : en sanscrit, peçi, carreau de foudre ; pëçoara, qui broie, qui pile ; pieiuia, méchant, cruel ; en grec, pikros, amer, âpre, cruel ; en lithuanien, peikli, mépriser, blâmer ; paikas, mauvais, méchant ; piktè, méchanceté ; piktis, le diable, etc.). Instrument de fer courbé et pointu vers le bout, qui a un manche de bois, et dont on se sert pour casser la pierre ou pour ouvrir une terre très-dure : La pioche, l’enclume, la sonde, le pic et le marteau, voilà les plus brillants joyaux. (O. Sand.)

Armons-nous sans retard de la pioche et du pie. Bar.tmSi.ejiy.

— Morceau de fer pointu avec lequel on attise un feu de charbon de terre.

— Petit crochet de fer qui sert à diriger, par de petits coups, les cassures qui surviennent au bonnet du manchon, dans la fabrication du verre.

— Petit ouvrage de cartisane, de forme carrée, dont les angles sont émoussés.

— Sorte d’ornement que les carrossiers, les selliers et les tapissiers appliquaient autrefois sur leurs garnitures : Le pic se composait d’une foule de petits cercles égaux, assemblés et entrelacés symétriquement. (Compléta, do l’Acad.)

— Mar. Extrémité de la vergue d’artimon.

— Jeux. Coup de cartes, au piquet, qui arrive quand l’un des joueurs, ayant compté un nombre quelconque de points avant déjouer, continue en jouant jusqu’à trente, sans que l’adversaire ait rien compté, auquel cas, au lieu d’annoncer seulement ces trente points, ce joueur en annonce soixante : Le pic ne peut être fait que par le premier en caries. Il Faire quelqu’un pic, Gagner le pic contre lui, et Fig. Le vaincre, triompher de lui :Vous allez faire pic, repic et capot tout ce qu’il y a de galants dans Paris. (Mol.)

— Métrol. Mesure de longueur en usage dans les Echelles du Levant.

— Géogr. Nom donné à certaines montagnes très-hautes, dont le sommet, vu de loin, paraît aigu et élancé : Le pjc d’Adam. Le pic du Midi. Le Pic de Tênciiffe se voit de quarante lieues. (B. de St.-P.) Ce n’est pas volontairement gue l’homme quitte les sentiers doux et faciles de la plaine pour les pics aigus de la montagne. (Renan.) Il Partie d’une montagne qui s’élève en pointe au-dessus des autres parties : La plupart des (les de l’océan Indien ne présentent que des pics et des sommels isolés qui vomissent le feu. (Buff.)

— Vitic. Sarment qu’on ne taille pas, pour que chaque œil donne du fruit, à On dit aussi

PLliYON, RAQUETTE et LON& BOIS.

— Loc. adv. A pic, Verticalement : Ce rocher est coupé k pic, esi K pic. Le Saint-Gothard est taillé k pic du côté de l’Italie. (Chateaub.)

— Fam. Fort à propos, à point nommé : Cela tombe k pic. Vous arrivez k pjc.

— Mar. Bâtiment à pie, à long pic, Celui dont le câble est tendu verticalement au-dessus de l’ancre, il Virer à pic, Virer la chaîne au cabestan, pour amener, le navire au-dessus de son ancre : Je fus obligé de couper mon câble à trente brasses de l’ancre, le vent d’est très-frais et le jusant m’empêchant de virer À Pic. (Bougainvilie.) Il Le vent est à pic, Le penon est pendant, aucun souffle de vent ne l’agite.

— Encycl. Techn. Le pic est un outil dont on se sert dans les terrassements, lorsque les terres présentent une trop grande cohésion pour qu on puisse les ameublir avec la pioche ou tournée, c’est-à-dire quand elles commencent à avoir la consistance du roc. Cet instrument est à une ou deux pointes fortement aciéréas, et l’œil qui le termine d’un côté ou qui le traverse en son milieu, suivant le cas, reçoit un manche dont la longueur varie de 0«»,60 à O’ii. SO, suivant la longueur du pic, qui dépend elle-même de la nature des terres à fouiller. Généralement, le pic ne sert qu’à pratiquer des saignées, dans lesquelles on enfonce des coins pour opérer l’excavation, que l’on achève en soulevant les blocs avec une pince.

— Agric. Le pic sert, en agriculture, à ouvrir et travailler les terres dures ou caillouteuses, et, au besoin, à casser les pierres et les morceaux de rocher. Le manche est fait en bois ferme et flexible, tel que le frêne, l’érable ou le pommier sauvage. Le pic simple