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nalistes et autres, condamnés sans jugement à la déportation, par mesure de sûreté publique, le lendemain du coup d’État. La correspondance de Pichegru servit de base à l’exposé de la conspiration que publia le Directoire et montra aux moins clairvoyants à quels périls venait d’échapper la république. La clémence prévalut pourtant et, des soixante-dix individus portés sur la première liste des déportés, quinze seulement subirent leur peine ; Pichegru fut un de ceux-là. Embarqué à Rochefort et conduit, avec ses compagnons, dans les marais pestilentiels de Sinnamari, il eut la chance d’échapper aux atteintes meurtrières du climat, puis, profitant de la semi-liberté qui lui était laissée, il s’évada, parvint à Surinam et de là se rendit à Londres, où il reçut du gouvernement anglais un accueil chaleureux. Résidant tantôt à Londres, tantôt à la suite des armées ennemies, Pichegru devint l’âme de toutes sortes de machinations. Durant la campagne de 1799, qui fut si fatale à la république, il accompagnait l’état-major autrichien et était attaché à la personne de l’archiduc Charles ; un peu plus tard, il figura dans l’état-major du général russe Korsakoff et donna, dit-on, à ce dernier, avant la bataille de Zurich, d’excellents conseils dont il ne sut pas profiter. Triste rôle pour le sauveur de la patrie ! La victoire étant revenue aux armées françaises, il se réfugia en Prusse, y noua des relations avec le comte d’Entraigues, un des émissaires des Bourbons dont il machinait encore le retour ; le gouvernement français exigea son expulsion et il dut retourner en Angleterre. Là il fut encore au centre de toutes les intrigues qui avaient pour but soit de rallumer la guerre en Vendée, soit d’attenter à la vie du premier consul. Sa participation, comme celle même de Georges Cadoudai, à l’attentat de la rue Saint-Nicaise n’a pu être prouvée, mais il était alors en Angleterre et très-lié avec le célèbre chef de chouans. Un nouveau complot fut tramé à la fin de 1803 et, cette fois, Cadoudal et Pichegru en étaient les chefs avérés avec un prince de la maison de Bourbon qu’on n’a jamais pu déterminer, le comte d’Artois, le duc d’Enghien ou le prince de Condé, et qui, du reste, abandonna les conjurés au moment décisif. Cadoudal s’étant rendu secrètement à Paris (août 1803), Pichegru le suivit de prés et fut spécialement chargé de rallier à la cause des royalistes Moreau, alors considéré comme le premier général du monde après Bonaparte et resté fidèle aux idées républicaines. Quelques entrevues eurent lieu : l’une, le soir, près de la Madeleine, l’autre à Chaillot, dans le domicile secret de Georges, sans aucun résultat. Les deux anciens frères d’armes se réconcilièrent et Moreau adhéra bien au projet de faire disparaître, de façon ou d’autre, le premier consul, mais pour le remplacer par lui, Moreau, et non par les Bourbons dont il se souciait peu. Les pourparlers durèrent deux mois sans que la police de Bonaparte, si vigilante pourtant, fut mise en éveil et soupçonnât même la présence à Paris des deux incorrigibles conspirateurs accompagnés d’un certain nombre d’affiliés. Mais, parallèlement à ce qui se tramait à Paris, une autre intrigua était nouée à Munich par les ministres anglais en Hesse, en Wurtemberg et en Bavière, et cette intrigue, découverte par un agent français, mit entre les mains du premier consul le fil conducteur de la seconde. Il connut ainsi le point des côtes de Bretagne où se pratiquaient les descentes des conjurés (la falaise de Biville), le chemin de contrebandiers qu’ils suivaient et jusqu’aux étapes, préparées loin des grandes routes, qui leur permettaient de franchir incognito la distance qui sépare les côtes de la Manche des portes de Paris. L’arrestation et les aveux d’un certain nombre d’agents subalternes ne laissèrent plus de doute sur la connivence de Moreau et sur la présence, dans la capitale, de Georges et de Pichegru. Moreau fut arrêté à Grosbois ; mais les deux derniers déjouèrent longtemps les recherches de la police. Bonaparte fit alors voter par le Corps législatif une loi par laquelle tout individu qui les recèlerait, ainsi que soixante de leurs complices dont le signalement était donné, serait puni de mort. Paris fut fermé pendant plusieurs jours, les portes furent étroitement gardées et des canots que montaient des marins de la garde consulaire surveillèrent la Seine. Pichegru trouva pourtant des amis dévoués qui le reçurent, et entre autres un des ministres mêmes de Bonaparte, Barbé-Marbois, qui avait été jadis déporté avec lui à Sinnamari ; mais personne ne se souciait de l’abriter plus de quelques heures et souvent il lui fallut payer 7,000 ou 8,000 francs.cette précaire hospitalité. Il menait cette vie errante et inquiète depuis huit ou dix jours, lorsqu’un de ses anciens officiers d’état-major, un nommé Le Blanc, promit d’indiquer sa retraite moyennant finance. « Il fut, dit Napoléon (Mémorial de Sainte-Hélène), victime de la plus infâme trahison. C’est vraiment la dégradation de l’humanité ; il fut vendu par son ami intime. Cet homme que je ne veux pas nommer, tant son crime est hideux et dégoûtant, ancien militaire qui depuis a fait le négoce à Lyon, vint offrir de le livrer pour 100,000 écus. Il raconta qu’ils avaient soupé ta veille ensemble ; la nuit venue, lui, fidèle ami, conduisit les agents de police à la porte de Pichegru, leur détailla la forme de la chambre, ses moyens de défense. Pichegru avait des pistolets sur sa table de nuit, la chandelle était allumée, il dormait. On ouvrit doucement la porte avec de fausses clefs que l’on avait fait faire exprès, on renversa la table de nuit, la lumière s’éteignit et l’on se colleta avec Pichegru éveillé en sursaut. Il était très-fort ; il fallut le lier et le transporter nu ; il rugissait comme un taureau. « C’est rue Chabanais, le 28 février, que se passait ce petit drame ; Pichegru fut mené au Temple par le commissaire de police Comminges, roulé et ficelé dans une couverture. Le premier consul refusa de payer à Le Blanc les 100,000 écus que la police lui avait promis et lui fit répondre seulement que sa conduite était horrible ; mais il était bien aise de tenir Pichegru, et l’arrestation de Cadoudal, le 9 mars suivant, fit tomber les bruits qui couraient et d’après lesquels toute cette conspiration avait été imaginée par la police. Pichegru, dans les interrogatoires qu’il subit, s’attacha à ne compromettre ni Moreau, ni Cadoudal, refusa absolument d’avouer quel était le but des conjurés, leurs moyens d’exécution et, après un peu plus d’un mois de détention, persuadé qu’il ne sortirait de prison que pour monter à l’échafaud, il se résolut au suicide ; on le trouva étranglé avec sa cravate. Le bruit courut alors que ce suicide était simulé et que Pichegru avait été étranglé secrètement par ordre de Bonaparte.

Cette assertion doit être reléguée au rang des fables ; Bonaparte, qui fit faire publiquement le procès de Moreau, celui de Georges et de ses complices, n’avait aucun intérêt à se débarrasser de Pichegru ; il voulait, au contraire, lui pardonner. « Belle fin, dit-il à Réal, chargé de l’instruction de l’affaire, belle fin pour le vainqueur de la Hollande ! Mais il ne faut pas que les hommes de la Révolution se dévorent entre eux. Il y a longtemps que je songe à Cayenne ; c’est le plus beau pays de la terre pour y fonder une colonie. Pichegru y a été proscrit ; il le connaît, il est de tous nos généraux le plus capable d’y créer un grand établissement. Allez le trouver dans sa prison, dites-lui que je lui pardonne, que ce n’est ni à lui, ni à Moreau que je veux faire sentir les rigueurs de la justice. Demandez-lui combien il faut d’hommes et de millions pour fonder une colonie à Cayenne ; je les lui donnerai et il ira refaire sa gloire en rendant des services à la France. » Ces promesses furent transmises à Pichegru ; il n’y vit qu’un leurre destiné à lui arracher le secret de la conspiration, et il est impossible de savoir s’il se trompait ou non ; il préféra se donner la mort.

La Restauration, qui confia le portefeuille de la guerre au général Bourmont, le transfuge de Waterloo, ne pouvait négliger la réhabilitation de Pichegru. Louis XVIII lui fit ériger dans le cimetière Sainte-Catherine un tombeau monumental et décréta (6 novembre 1815) qu’une statue lui serait érigée sur la place publique d’Arbois, sa ville natale. Cette statue, en marbre, œuvre de J.-E. Dumont, fut exécutée seulement en 1828 et exposée, l’année suivante, dans la cour du Louvre. L’inauguration devait avoir lieu avec solennité, mais les compatriotes de Pichegru manifestèrent une telle répugnance pour l’effigie du traître, qu’il fallut renoncer à cette royale fantaisie.


PICHENETTE S. f. (pi-che-nè-te. — L’origine de ce mot est inconnue, à moins, dit M. Littré, qu’on n’y voie une altération de pique-nez). Chiquenaude, coup donné sur le nez ou sur les doigts en détendant l’index et le médius : Donner des pichenettes à quelqu’un.


PICHET s. m. {pi-ehè. — On disait autrefois picher, pichier. Ce nom est, dans les autres langues romanes : provençal pechier, pichier ; vieil italien pechero ; italien moderne bicchiere. Il vient du bas latin peccarium, bicarium, que l’on rattache au germanique : vieux haut allemand pehhar, beckar, vase à boire, coupe, gobelet ; ancien allemand bechi, oechin, bassin, bechar, coupe ; Scandinave bikar ; allemand bêcher ; hollandais beker ; anglais beaker, pitcher. Le nom germanique représente le sanscrit bhagana, vase en général, pot, coupe, plat, de bhag, diviser, partager, auquel correspondent également l’irlandais buaxgh, buaighueach, coupe ; lithuanien bekis, même sens ; russe bocka, tonneau ; polonais beszka ; lithuanien baszka, même sens ; grée bikos, vase à anse). Sorte de petit broc dans lequel on met du vin, du cidre ou quelque autre boisson : Le pot que les paysans de cette partie de la Bretagne appellent pjchbt doit toujours être plein de vin, de cidre ou de lait. (A. Hugo.)

— Ane. métrol. Mesure de capacité pour la sel.

PICH1 s. m. (pi-chi). Mamm. Espèce du genre tatou : Le pichi est un charmant petit animal très-familier, absolument inoffensif et extrêmement recherché pour sa chair.

PICHINA s. m. (pi-chi-na). Coram. Etoffe croisée de laine brune et de la famille des serges, qui se fabriquait anciennement à Haubourdin, près de Lille, et servait presque exclusivement à la confection des vêtements des cannes.

PICH1NCIIA, montagne volcanique de l’Amérique du Sud, dans la chaîne des Andes, république de l’Equateur, province et à

PI Cil

Il kilom. N.-O. de Quito ; paru» Il’delatit. S. et 81» 12’delongit. O. ; altitude, 4,851 mètres, d’après les calculs de Humboldt. Les principales éruptions du Pichincha eurent lieu en 1535, 1577, 1660 et 1690.

PICHIO (Ernest-Louis), dit Piq, peintre français, né à Paris en 1826. Il se consacra d’abord aux arts industriels et travailla dans divers établissements comme graveur, dessinateur et chimiste ; il était a la tête d’une fabrique de bijouterie, lorsqu’il résolut de se consacrer h la peinture, et fréquenta les ateliers de J. Vialle et Auguste Couder. 11 débuta au Salon de 1864 par deux portraits en pied, ceux de M, T... et de M"*» *", qui furent remarqués ; en 1866, il exposa un petit tableau d’histoire, Charles IX dans la nuit de la Saint-Barthélémy ; en 1868, un tableau de genre, l’Héritage du pauvre ; en 1869, un cortrait, celui de Roger de Beauvoir. Cette même année, au moment où le réveil de l’opinion publique s’accusait par une -tendance marquée à discuter les origines du second Empire, M. Pichio exécuta un tableau d’une certaine importance, la Mort du représentant du peuple Èaudin. Le refus d’autorisation da vente des reproductions photographiques de cette toile ne fit qu’irriter la curiosité publique. Le peintre fut honoré des suffrages de toutes les notabilités démocratiques, et la presse s’occupa pendant quelque temps de l’œuvre et de l’auteur, dont on retint le nom. Ce tableau, d’abord obstinément refusé par le jury, fut pourtant admis au Salon de 1870, grâce à un revirement libéral de l’administration. Depuis, on n’a rien vu de M. Pichio aux Salons de 1873 et de 1874 ; une de ses dernières œuvres n’a pu être exposée, et pour cause : elle représente une exécution sommaire des insurgés de la Commune au PèreLachaise.

Il y a dans les ouvrages de M. Pichio de la conscience, une fidélité parfaite, un dessin net et vigoureux et des effets bien compris. Le choix de ses sujets atteste chez lui une conception élevée du rôle de l’art, qu’il cherche à faire servir aux grands enseignements de l’histoire, et non à la glorification banale du succès.

PICHL (Wenceslas), musicien allemand, né à Bechin (Bohême) en 1741, mort à Vienne en 1804. Il eut pour maître le célèbre Segert, devint, en 1775, directeur de la musique de l’archiduc Ferdinand, à Milan, puis se fixa à Vienne, où il mourut d’une attaque d’apoplexie. Outre un grand nombre de morceaux pour le violon, on lui doit de petits opéras, des messes solennelles, vingt-nuit symphonies, etc.

PICHLER (Veit), théologien et jésuite almand, né à Berchofen (Bavière), mort en 1736. Il enseigna successivement le droit canonique à Dillingen, à Ingolstadt (1716) et à Munich (1731). On a de lui quelques ouvrages estimés des théologiens, entre autres : lier polemicum ad Ecclesis catholics véritalem (Augsbourg, 1708, in-8o) ; Examenpolemicum super augustinaconfessione (Augsbourg, 1708, iu-80) ; Theologia polemica (Augsbourg, 1709 in-4o) ; Summa’jurisprudentùe sacras (Augsbourg, 1723, 5 vol. in-8o) ; Jus canomeum practice explicatum (Augsbourg, 1728, in-4»).

PICHLBR (Caroline ns Greinbr, dame), féconde romancière allemande, née à Vienne en 1769, morte en 1843. Elle s’est fait une réputation européenne par ses romans, qui ont presque tous été traduits ou imités par M016 de Montolieu. Agathoclès, publié en 1812, a été comparé aux Martyrs de Chateaubriand. Elle réussit moins dans le roman historique, où elle ne put s’élever à la hauteur de Walter Scott, son modèle. Parmi ses nombreux écrits, on cite comme les plus remarquables : Idylles, recueil qui renferme ses premières œuvres (1803) ; Olivier, roman (1812, 2 vol., «e édit.) ; Léonore (1804, 2 vol.) ; Ruth, tableau biblique en trois idylles (1805) ; les Comtes de Bohenberg (1811, 2 vol.) ; le Siège de Vienne en 1683 (1824, 3 vol.) ; les Suédois à Prague (l%21) ; la Reprise de Bude (1829,2 vol.) ; Henriette à Angleterre (1832) ; Frédéric le Belliqueux (1831, 4 vol.) : Tableaux contemporains (1840), etc. Elle s’était aussi essayée dans la littérature dramatique, mais avec peu de succès, sauf dans la tragédie de Ferdinand II (1816). La collection complète de ses Œuvres forme 60 volumes (Vienne, 1820-1845) ; cette collection a pour supplément les Souvenirs de ma vie (1844, 4 vol.), qui ne furent publiés qu’après la mort de 1 auteur et qui renferment d’intéressants détails, quoiqu’on y trouve, comme dans presque tous ses ouvrages, trop de longueurs et d’expressions triviales.

PICHOLINE s. f. (pi-cho-li-ne). Nom provençal d’une espèce d’olive de grosseur médiocre, mais charnue, longue et pointue ; nom de la même olive préparée verte pour être mangée crue en hors-d’eeuvre : Les olives qu’on envoie à Paris et dans les autres départements portent le nom de pichounks, de Picholini, qui en inventa la préparation. (A. Hugo.)

— Adjectiv. Des olives pichounes.

PICHON, ONNE s. (pi-chon, o-ne — mot provenç.). Petit enfant : Encore que mon amour maternel soit demeuré au premier degré, je ne laisse pas d’avoir de l’attention pour les pichoks. (M"" de Sôv.)

— s. m. Mamm. V, pichoo.

PICH

PICHON (Jean), missionnaire et jésuite français, né à Lyon en 1683, — mort à Sion, canton du Valais (Suisse), en 1751. Après avoir prêché des missions dans différentes villes de la Lorraine et de la Champagne, sous le patronage du roi Stanislas, il fit paraître, sous ce titre : l’Esprit de Jésus-Christ et de l’Église sur la communion fréquente (1745, in-12), un ouvrage dans lequel il attaquait l’opinion des jansénistes sur la communion. Ce livre eut un débit qu’il ne méritait guère, grâce aux critiques des jansénistes et aux censures djss partisans de la bulle Unigenitus, qui l’accusèrent d’avoir dépassé le but et d’être tombé lui-même dans des erreurs graves. Condamné par l’évêque Caylus (1747), Pichon déclara désavouer et rétracter les opinions qu’il avait émises et crut, par là, acheter le repos. Mais, étant allé prêcher en Alsace, il intrigua sourdement pour amener des évêques a protester contre la proscription de son livre. Relégué pour ce fait à ; Mauriac, en Auvergne (1748), puis exilé, il se réfugia chez l’évêque de Sion, qui le prit pour son grand vicaire.

P|CHON (Thomas), littérateur français, né à Vite (Normandie) en 1700, mort en Angleterre en 1781. Successivement avocat, administrateur des hôpitaux de l’armée de Bohême (1741), inspecteur de la régie des fourrages en Alsace (1743), directeur des hôpitaux de l’armée du Bas-Rhin (1745), il devint ensuite commissaire ordonnateur au Canada (1758) et fut pris par les Anglais. Depuis lors, se dénationalisant, il vécut à Londres sous le nom

de Tyrrel. Il épousa M^o Le Prince de Beaumont, veuve d un premier mari. En mourant, il légua à Vire, sa ville natale, sa bibliothèque, qui fut rendue publique en 1783. On lui doit : Lettres et mémoires pour servir à l’histoire naturelle, civile et politique du Cap Breton jusqu’en 1758 (La Haye, 1760, in-12).

PICHON (Thomas-Jean), littérateur français, né au Mans en 1731, mort en 1818. Il entra dans les ordres, se fit recevoir docteur en théologie, devint chanoine de la Sainte-Chapelle du Mans et fut nommé historiographe de Monsieur, frère du roi. Pendant la Révolution, il refusa de devenir évêque constitutionnel de la Sarthe, mais il accepta une place d’administrateur de l’hôpital du Mans. Nous citerons, parmi ses ouvrages : la Raison triomphante des nouveautés (Parts, 1*56) ; Traité historique et critique de la nature de Dieu (Paris, 1758) ; Cartel aux philosophes à quatre pattes (Bruxelles, 1763), contre le matérialisme ; Mémoire sur les abus du célibat dans l’ordre politique {Amsterdam, 1763, in-8o) ; la Physique de l’histoire (La Haye, 1765), sur le tempérament et le caractère des peuples ; les Droits respectifs de l’État et de l’Église rappelés à leurs principes (Paris, 1766) ; Des études théologiques (Avignon, 1767) ; les Archives de la raison en faveur de la religion et du sacerdoce (Paris, 1776, in-18).

PICHON (Louis-André, baron), diplomate français, né à Nantes en 1771, mort à Paris en 1850. Secrétaire de la légation de France aux États-Unis (1791), il fut nommé, à son retour, sous-chef de division au ministère des affaires étrangères, appelé alors des relations extérieures (1795). Accrédité (1800) comme consul général près de la grande république américaine, il fut rappelé, à ce qu’on prétend, pour avoir mal parlé du gouvernement impérial français. Par la suite, le roi Jérôme Bonaparte le lit conseiller d’État, puis intendant général des finances (1809), fonctions dont il se démit en 1812. La Restauration le traita bien. Louis XVIII nomma Pichon maître des requêtes en 1814, conseiller d’État en 1820. Il fut aussi secrétaire général au ministère de la justice. De 1817 à 1830, il remplit des missions administratives dans nos colonies d’Amérique et à Haïti, reçut le titre de baron et fut fait officier de la Légion d’honneur. Le premier intendant civil de l’Algérie après la conquête française, il ne quitta le pays qu’en 1832. Le gouvernement de Louis-Philippa lui conserva son titre de conseillerd’État. Il a mis au jour les ouvrages suivants : Lettres d’un Français à Pitt (1798, in-8o) ; De nos constitutions /««ures(Paris, 1814, in-8») ;Z ?e l’étatde la France sous la domination de Napoléon (1814, in-Su) ; De ta pêche côtière dans la Manche (1831, in-S^j Alger sous la domination française (1833, m-8"). On lui doit aussi plusieurs traductions da 1 anglais.

PICHON (Jérôme, baron), littérateur français, fils du précèdent, né à Paris en 1812. Il est membre de la Société des bibliophiles français, dont il a été pendant plusieurs années président, et il s’est particulièrement adonné à l’étude des anciens monuments de la langue française. Outre des articles insérés dans le Recueil des antiquaires de France^ dans le Bulletin du bibliophile, etc., -on lui doit : la Chasse aux cerfs, en rimes françaises ; le Ménagier domestique (1840), publié d|après des manuscrits ; Histoire d’un braconnier ou Mémoires de la vie de La Bruyère (1844) ; Mémoire pour servir à l’histoire de*ùléda», près de Poissy (1849), etc.

PICHON (Pierre-Auguste), peintre français, né à Sorèze en 1805. Comme portraitiste et comme peintre d’histoire, M. Pichon est un des derniers représentants de cet art austère et profond dont Ingres a été l’expression la plus haute au xixe siècle. Il vécut longtemps comme cloîtré dans l’atelier