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PIE adj. (pî — de pie, substantif). Se dit de la couleur de quelques animaux quand ils ont le poil ou le plumage blanc et noir, comme la pie commune : Cheval pie. Vache pie. Pigeons pie. Un albinos et une femme nègre font un enfant pie, (Maquel.)

— Substantiv. Cheval pie, jument pie : Un beau pie. J’ai été chez Mignard ; il a peint M. de Turenne sur sa pie. (Mme de Sév.) || Inus. au féminin, malgré l’exemple de Mme de Sévigné.

— Rem. Plusieurs auteurs écrivent pies au pluriel ; c’est une faute contre la règle qui veut que les substantifs, comme citron, puce, groseille, etc., pris adjectivement pour désigner une couleur, soient invariables.


PIE adj. (pî — lat. pius, même sens). Œuvre pie, Œuvre pieuse : Employer son bien en ŒUVRES PIES.

Avoir du goût pour le roi Très-Chrétien,
C’est œuvre pie ; on n’y peut rien reprendre.
                            Voltaire.


PIE Ier (saint), pape de 142 à 157, né à Aquilée. Il succéda à Hygin sous le règne des Antonins. On ne sait rien de certain sur sa vie. On croit qu’il combattit les hérésies de Valentin, platonicien qui mêlait l’Évangile de saint Jean à la théogonie d’Hésiode, aux mystères des nombres et à la doctrine des idées, et de Marcion, dont la foi était entachée de manichéisme. Baronius lui attribue la qualité de martyr, et le P. Pagi et Fontanini soutiennent l’authenticité des Lettres qu’on a sous son nom ; mais ces allégations sont dénuées de fondement. L’Église l’honore le 11 juillet.


PIE II (Æneas-Silvius Piccolomini), de l’illustre famille siennoise des Piccolomini, né à Cossignano (Toscane) en 1405, mort à Ancône en 1464. Il se fit remarquer de bonne heure par sa passion pour les lettres anciennes, par ses manières agréables, sa belle humeur, son éloquence naturelle, gagna les bonnes grâces du cardinal Capronica, qui l’attacha à sa personne en 1431, suivit alors ce personnage au concile de Bâle, remplit successivement dans cette assemblée, dont il soutint les droits et les intérêts contre le pape Eugène IV, les fonctions de secrétaire, de référendaire, d’abréviateur, de chancelier, d’agent général, fut chargé de diverses missions en Allemagne, en Savoie, chez les Grisons, et acquit en même temps de la réputation par ses écrits en vers et en prose. Lorsque le duc de Savoie parvint à la papauté sous le nom de Félix V, Æneas-Silvius devint son secrétaire et il l’envoya à la diète de Francfort en 1448. Cette même année, sur la recommandation de l’archevêque de Trêves, l’empereur Frédéric III prit Piccolomini pour secrétaire, lui conféra le laurier poétique, le nomma son conseiller et l’employa dans diverses négociations importantes, notamment à Rome (1445) pour y négocier avec Eugène IV, qui était resté en possession du trône pontifical après la nomination de Félix V. Æneas-Silvius, qui écrivait à cette époque au chancelier impérial Schlick : « Soyons hypocrites, puisque tout le monde l’est, et tirons parti des hommes tels qu’ils sont, » abandonna le parti de Félix V dès qu’il vit baisser la fortune de ce pontife, et se prononça en faveur de ce même Eugène IV, qu’il avait tant combattu. Nommé alors secrétaire apostolique, il fut bientôt après appelé à l’évêché de Trieste par le nouveau pape, Nicolas V, contribua à la conclusion du concordat de Vienne, échangea en 1450 son évêché contre celui de Sienne, fut successivement nonce en Autriche, en Hongrie, en Bohême, assista comme légat à plusieurs diètes de l’empire et rendit en ces diverses circonstances de grands services au saint-siége. Nommé cardinal en 1456, il fut élu pape en 1458, à la mort de Calixte III, et essaya de reprendre comme souverain pontife le projet de croisade, qu’il avait soutenu comme écrivain et négociateur, contre les Turcs et Mahomet II, qui venaient de s’emparer de Constantinople. Les princes de l’Europe répondirent froidement à cet appel. Les envoyés de Charles VII, roi de France, au congrès de Mantoue (1459), imposèrent au pape, pour condition première, la reconnaissance des droits de René d’Anjou au trône de Naples et la déposition de Ferdinand d’Aragon. Le pontife refusa d’accéder à cette demande et menaça Charles VII de ses armes spirituelles s’il ne voulait point casser la pragmatique sanction. Le roi protesta en plein parlement contre cette prétention par l’organe du procureur général Jean Dauvet et en appela au futur concile. De retour à Rome, où il fit mettre à mort un nommé Tiburce, qui avait excité des troubles populaires, Pie II reçut les ambassadeurs des souverains de Perse, de Trébizonde, d’Arménie, réclamant son concours pour amener les princes de l’Europe à reprendre Constantinople, tombée au pouvoir de Mahomet II. L’Allemagne, l’Angleterre et la France ayant refusé de s’associer à ce projet, le pape essaya de gagner le sultan des Turcs en lui envoyant une lettre fameuse, la 396e de son recueil, qui a été le sujet de tant de commentaires et de controverses, et qui peut-être ne parvint point à son adresse. Bientôt après, alarmé des nouveaux progrès faits par les Turcs, il fit un nouvel appel à la chrétienté et prépara une expédition, à la tête de laquelle il voulut se placer en personne ; mais, au moment de s’embarquer, il mourut à Ancône (1464). Il avait obtenu de Louis XI, en 1461, l’abolition de la pragmatique sanction de Bourges. Par une bulle de 1463, il avait rétracté solennellement tout ce qu’il avait écrit en faveur du concile de Bâle, afin d’empêcher ses adversaires de l’embarrasser par des citations prises dans ses ouvrages.

Théologien, orateur, diplomate, canoniste, historien, géographe, poète latin, Pie II se distingua dans toutes les branches de l’activité humaine. Il montra malheureusement une versatilité qui fait peu d’honneur à son caractère. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : Description de l’état de l’Allemagne ; Histoire de l’Empire sous Frédéric III ; Euryale et Lucrèce, roman de sa jeunesse ; des Lettres ; des Harangues, etc. Ses Œuvres ont paru à Bâle (1571, in-fol.). On a publié séparément ses Œuvres historiques et géographiques {Helmstædt, 1699, et Leipzig, 1707, in-4o).

Pie II (la vie de), célèbres fresques du Pinturicchio, dans la bibliothèque de la cathédrale de Sienne. Le cardinal Fr. Piccolomini (depuis Pie III) fit construire, en 1495, cette bibliothèque pour y mettre les livres laissés par son grand-oncle, Æneas-Silvius Piccolomini (Pie II), et ceux qu’il avait réunis lui-même. En 1502, il appela de Rome le Pinturicchio, qui avait alors la réputation d’être un des premiers artistes du temps, et le chargea de peindre à fresque, dans cette bibliothèque, les principales actions de la vie de Pie II. On conserve, dans les archives de Sienne, le contrat passé entre le cardinal et le peintre pour l’exécution de ce grand ouvrage ; il y est dit expressément que le Pinturicchio est tenu de faire de sa propre main tous les dessins de ces fresques, aussi bien sur le papier que sur le mur, et de peindre lui-même toutes les têtes. Or, à en croire Vasari (Vie du Pinturicchio), les esquisses et les cartons de toutes les fresques seraient de la main de Raphaël, que le Pinturicchio avait connu dans l’atelier du Pérugin et qu’il emmena avec lui à Sienne. Il est juste d’ajouter que, dans sa Vie de Raphaël, Vasari, se rectifiant lui-même, dit que Raphaël exécuta seulement quelques-uns des cartons des peintures dont il s’agit. Quelques auteurs n’ont voulu croire qu’à la première de ces assertions ; ils ont été jusqu’à prétendre que les fresques mêmes de la Libreria de Sienne avaient été exécutées en très-grande partie par Raphaël, et qu’il conviendrait pour le moins de lui attribuer tout ce qu’il y a de grand, de beau, de magnifique dans les peintures. D’autres écrivains ont soutenu une opinion tout opposée ; ils ont mis en doute le voyage de Raphaël à Sienne et sont d’avis qu’il n’a pu peindre en tout cas qu’une part assez faible dans l’œuvre qui nous occupe ; ils ont remarqué que, lorsque le Pinturicchio commença ce travail, il avait quarante-neuf ans et jouissait d’une grande réputation ; Raphaël n’en avait que vingt et était à ses débuts ; comment donc supposer que, dans une œuvre de l’importance de celle qui lui était confiée, le Pinturicchio eût consenti à abandonner à un tout jeune homme l’invention et la composition, se réservant seulement l’exécution matérielle ? Les critiques modernes les plus éclairés et les plus judicieux ont reconnu que la composition de la plupart des peintures de la bibliothèque de la cathédrale de Sienne peut être regardée comme étant du Pinturicchio, et que l’exécution de toutes appartient certainement à ce maître ; la part de Raphaël se bornerait à deux dessins, dont il a fourni évidemment la composition et qui sont ceux de la première et de la cinquième fresque. Disons maintenant quels sont les sujets de ces peintures.

1° La première représente le jeune Æneas-Silvius Piccolomini accompagnant le cardinal Capranica au concile de Bâle. Monté sur un cheval blanc, qui est placé au premier plan et a la croupe tournée du côté du spectateur, le héros de l’épopée se retourne par un mouvement plein d’élégance et de fierté ; il chevauche tout auprès du cardinal, qui s’avance, au second plan, de gauche à droite, précédé de hallebardiers et de hérauts à pied et suivi de prélats à cheval. À gauche, un charmant page, monté sur un cheval bai, tient en laisse un grand lévrier. Dans le fond, au bord d’un large fleuve où voguent des barques et des navires, une ville s’élève en amphithéâtre ; au-dessus, l’arc-en-ciel se dessine à travers la pluie. Le musée de Florence possède le dessin que Raphaël fit pour cette première fresque, où il est d’ailleurs facile de reconnaître le génie naissant de l’illustre artiste, sa grâce exquise, son imagination abondante et mesurée.

Æneas-Silvius se présente au roi d’Écosse comme ambassadeur du concile. Cette fresque est bien loin d’avoir l’animation et le pittoresque de la précédente.

Æneas-Silvius est couronné du laurier poétique par l’empereur Frédéric III. La scène se passe sur une place publique, au fond de laquelle s’élève un édifice percé de cinq vastes arcades bordées de colonnes ; l’empereur, coiffé d’une mitre et assis sur un trône, couronne le jeune Piccolomini, agenouillé devant lui ; un page se tient sur les degrés du trône, la toque à la main ; de nombreux personnages assistent debout à la cérémonie. Les groupes sont assez mal disposés, mais les costumes sont traités avec soin, et plusieurs têtes sont peintes d’après nature avec une grande fermeté.

Æneas-Silvius, envoyé par l’empereur à Eugène IV, est fait évêque à Trieste.

Æneas-Silvius donne l’anneau nuptial Frédéric III 'et à Éléonore de Portugal. On conserve dans le palais Baldeschi, à Pérouse, le dessin que Raphaël fit pour cette cinquième fresque, où l’on retrouve, suivant M. Charles Blanc, la grâce dont est empreint le célèbre Sposalizio de Milan.

Æneas-Silvius est nommé cardinal par Calixte III.

Æneas-Silvius est élevé à la papauté sous le nom de Pie II.

Æneas-Silvius tient une assemblée à Mantoue pour la croisade contre les Turcs.

Æneas-Silvius canonise sainte Catherine de Sienne.

10° Arrivé à Ancône pour l’embarquement de la croisade, Æneas-Silvius meurt.

« Malgré le mérite transcendant qui brille dans les fresques du Pinturicchio, a dit un critique, il nous semble qu’il y manque de mesure et qu’il y commet des erreurs de goût. Beaucoup de figures posent et ne s’identifient point avec la scène ; des mains sont levées, on ne sait pourquoi ; bien des têtes sont renversées, avec les yeux dirigés vers le ciel, où il n’y a rien à voir, tandis que la scène devrait attirer leur attention ; mais ces airs de tête sont ici des réminiscences du Pérugin, dont on retrouve fréquemment le sentiment et la manière dans ces compositions. Il y a une recherche, parfois bizarre, dans le détail du costume, et des enfantillages selon le goût du temps, tels que des ornements d’architecture ou d’armes, des boucles de harnais en relief doré. » Ces fresques ont été gravées par R. Faucci en 1770.

En dehors de la bibliothèque, sur le mur qui est du côté de l’église, le Pinturicchio a peint à fresque le Couronnement de Pie II, avec un grand nombre de personnages, dont la plupart sont des portraits.


PIE III (Antoine Todeschini), neveu du précédent, successeur de l’odieux Alexandre VI (1503), né à Sienne en 1439, mort à Rome en 1503. Son pontificat dura vingt-cinq jours, au bout desquels il succomba à une maladie mortelle qui fut attribuée au poison. Toutefois, ce court espace de temps lui suffit pour causer de grands désordres en chassant les Français de Rome, à cause de la protection que le roi Louis XII accordait à César Borgia, fils du pape précédent.


PIE IV (Jean-Ange Medici ou Medichino), pape, né à Milan en 1499, mort à Rome en 1565. Il était frère du fameux marquis de Marignan. S’étant rendu à Rome, il y jouit de la faveur de plusieurs papes, fut nommé protonotaire apostolique par Clément VII, archevêque de Raguse, vice-légat de Bologne, envoyé extraordinaire en Pologne et en Hongrie, cardinal (1549) par Paul III, légat par Jules II et évêque de Foligno par Paul IV, à qui il succéda comme pape en 1559 après quatre mois de conclave. Un des premiers actes de son pontificat fut l’exécution des Caraffa, neveux de son prédécesseur (Paul IV). Il publia ensuite un bref contre Catherine de Médicis, qui avait convoqué en France un concile national et offert aux calvinistes une sorte d’amnistie dont s’indigna le pape. La réouverture du concile général de Trente (1562), l’établissement des séminaires, des embellissements à Rome, la création de l’imprimerie du Vatican occupèrent la fin de son règne. Peu de temps avant sa mort, il découvrit une conspiration tramée contre lui par les frères Accolti et autres, fit arrêter les conjurés et ordonna de les mettre aussitôt à mort. Ce pontife était un homme habile, fécond en ressources, peu scrupuleux sur les moyens d’arriver à son but et qui s’attira par ses sévérités la haine des Romains. Après avoir impitoyablement frappé le népotisme dans les familles de ses prédécesseurs, il s’attacha à élever sa famille et confia le soin des affaires de l’État à un de ses neveux, Charles Borromée, alors âgé de vingt-trois ans. Bien qu’il n’appartînt point à la famille des Médicis de Florence, le grand-duc de Toscane le reconnut pour son parent et Pie IV lui en témoigna sa reconnaissance en donnant le chapeau de cardinal à Jean de Médicis, qui n’avait pas dix neuf ans, et en voulant faire donner le titre de roi au grand-duc.


PIE V (Michel Ghislieri, saint), pape, successeur du précédent, né près d’Alexandrie, d’une famille obscure, en 1504, mort à Rome en 1572. Il entra dans un couvent de dominicains et se fit remarquer par son caractère rigide, sa piété extatique et son zèle ardent pour les intérêts de l’Église. Sa haine violente contre les hérétiques le fit nommer inquisiteur de la foi dans le Milanais et la Lombardie, puis cardinal en 1557, enfin inquisiteur général de toute la chrétienté, évêque de Sutri, de Mondovi, etc. Élu pape en 1566, il porta sur le trône pontifical son inflexible rigidité ; le supplice du feu était l’argument terrible dont il se servait pour rétablir la pureté de la foi. Le célèbre écrivain Aonius Paléarius fut une de ses victimes ; il fut brûlé pour avoir écrit que l’inquisition était un poignard aiguisé contre les savants. Les annales du temps sont pleines d’exécutions de ce genre. Pie V se signala également par ses violents efforts contre les protestants d’Allemagne, de Pologne, de Prusse, de France, des Pays-Bas, et l’histoire lui attribue la plupart des conspirations papistes qui troublèrent le règne d’Élisabeth d’Angleterre. Ce pontife s’attacha à réformer les mœurs par des règlements de police et de discipline, chassa de Rome les courtisanes, défendit les combats de taureaux dans le cirque, interdit le trafic des indulgences, força les cardinaux à donner l’exempte de la continence et de la piété, obligea les évêques à la résidence. Inflexible défenseur des maximes qui établissaient la domination du saint-siège sur toutes les puissances séculières, il fit de nouvelles additions à la fameuse bulle In cœna Domini, qui renferme toute la doctrine ultramontaine. Sa ligue contre les Turcs eut peu de succès, malgré la célèbre victoire de Lépante ; il ne put y attirer ni les rois de Pologne et de France, ni l’empereur d’Allemagne, et en fut réduit à solliciter l’appui des Perses et des Arabes. Il n’eut pas le temps de recevoir leurs réponses, car la mort l’emporta peu