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lesquelles sa femme Yolande avait administré l’empire.


PIERRE Ier, surnommé Mauclerc, duc de Bretagne. V. Mauclerc.

PIERRE II, duc de Bretagne, fils de Jean V et de Jeanne de France, mort au château de Nantes en 1157. Il succéda en 1150 à son frère François Itr s’occupa pendant tout son règne d’apporter des réformes à la législation, d’abolir les impôts onéreux, d’encourager l’agriculture, l’industrie, d’épurer les mœurs du clergé, de prévenir les extorsions des agents du pouvoir, etc., se fit aimer du peuple par ses sages réglemente et s’attacha la noblesse et les prêtres par ses largesses. Comme homme, il était d’un caractère mélancolique, alrubiluire, et d’une piété qui allait jusqu’aux dernières limites de la superstition. Il épousa Françoise d’Auiboise, mais ■vécut avec el’# dans la plus parfaite continence ; toutefois, ayant conçu de la jalousie contre sa chaste épouse, il lui arriva souvent de la traiter avec une grande brutalité et de lafouetterlui-mêtneavec des verges, fierre II s’était fait recevoir chanoine de Saint-Gratien de Tours. Étant tombé malade à Nantes, il se crut ensorcelé par l’évêque de cette ville, à la promotion duquel il s’était onposé, et mourut peu après, ne laissant tju une fille naturelle et instituant pour son héritier Anus de Richement.

PIERRE, dit le Petit Cbarlemagne, Comte de Savoie, né au château de Suze en 1803, mort eu 1268. Septième fils du comte Thomas 1", il reçut le titre de comte de Romont, acquit beuucoup de réputation par sa bravoure, se rendit à la cour de Henri III, roi d’Angleterre, qui avait épousé sa nièce, devint son premier ministre et reçut, outre d’imponatits domaines, le gouvernement de Douvres et plusieurs places importantes. Lorsqu’on 1258 expira la trêve signée entre l’Angleterre et la France, il futeburgé, comme ambassadeur, de prendre part aux négociations de paix. En 1203, il lut appelé à succéder, comme comte de Savoie, à son neveu Boniface. Il soumit la.ville de Turin, qui s’était révoltée, retourna quelque temps en Angleterre, obtint la succession du comte de Kybourg, eut pour compétiteur Eberhard de Habsbourg, avec qui il dut faire la guerre, s’allia avec la ville de Berne et mourut, laissant le gouvernement de la Savoie à son frère Philippe Ier,

PIERRB 1er, roi de Sicile (1282-1285), le même que Pikrrk III, roi d’Aragon.

PIERRE II, roi de Sicile, fils de Frédéric II et d’Eleunore d’Anjou, né en 1305, mort en 1343. Il fut associé au trône en 1321 et régna seul, après la mort de son père en 1337. Ce prince, corrompu par l’éducation des cours, s’adonna entièrement à son goût pour les plaisirs et s’aliéna ses sujets par son mauvais gouvernement. Son règne de cinq ans ne futqu’une suite de guerres civiles et extérieures. Le peuple se souleva pour se soustraire aux impôts qui l’accablaient ; ce fut alors que "Jean, frère de Pierre II, essaya de le renverser, et le roi de Naples, Robert d’Anjou, profita de ces dissensions pour entreprendre la conquête de la Sicile. Messine venait de capituler, lorsque Pierre II mourut de lu peste, laissant le troue à son fils Louis, alors en bas âge.

PIERRE 1er (Étienne Mali), prince de Monténégro, né en Croatie vers 1*30, mort en 1774. C’était un aventurier croate qui se rendit au Monténégro en 1767, s’y lit passer pour le czar de Russie Pierre III, échappé à ses meurtriers, g ; igna de nombreux partisans, appelu les Monténégrins aux armes contre les troupes du sultan Mustapha III en 1768 et attaqua avec une telle impétuosité le camp des pachas de Bosnie et de Roumélie prés de Kehevo, que les Turcs durent battre en retraite, après avoir subi des pertes considérables tant en hommes qu’en munitions. La foudre ayant, sur les entrefuites, incendié les magasins de poudre des Turcs près de la Tchernitsn et ceux que les Vénitiens, également hostiles au Monténégro, avaient à Bndua, cette coïncidence d’événements heureux fit regarder Étienne Mali comme étant protège par le ciel. Il eu profita pour asseoir son pouvoir, gouverna avec une graude fermeté, et supprima presque entièrement le brigandage dans ses États. Depuis trois ans, il avait perdu la vue en faisant sauter une mine, lorsqu’il fut assassiné par son domestique, à i’instigation du pacba de ■ Scutari.

PIERRE II (Pétrovitch-Niégouch), prince ;.^êque de Monténégro, né à Nîégouch vers tJ&Qï-mortà Cettigné en 1830. Il était neveu digtatnce-évêque Sava, à qui il succéda en iîtfï’.TgiPrès s’être fait sacrer comme évêque isàf’lé saint-synode de Saint-Pétersbourg, il battit le pacha de Scutari, qui avait envahi le Monténégro, proclama, en 1787, l’indépendance de sou pays, lit alliance avec la ttussie et l’Autriche, en guerre avec la Porte, en 1791, tint eu échec 50,000 Turcs et reçut, lots du traité de Szisiova, une indemnité de guerre, mais n’obtint point, comme le lui avaient promis ses alliés, d’être reconnu prince indépendant. De 1792 à 1796, Pierre profita d’un important matériel de guerre que lui avait laissé l’Autriche pour battre ii plusieurs reprises le sultan de Scutari, lequel finit par être fait prisonnier et décapité. Dé PIER

barrasse de son ennemi, Pierre II s’occupa de réformes et d’améliorations intérieures et publia un résumé du droit civil et administratif en vigueur, sous ce titre : De la loi fondamentale et civile de Monténégro et Berda. L’utile appui que le prince de Monténégro donna, en 1805, à l’empereur de Russie, alors en guerre avec Napoléon, lui fit donner par Alexandre l’ordre de Saint-Wladimir-Newski. En 1809, la côte de la Dalmatie fut cédée à la France, et Napoléon s’étant allié avec la Turquie, l’ennemie naturelle du Monténégro, Pierre II se montra plus que jamais hostile à la France. Après avoir battu le pacha de Scutari, il se tourna contre les Français et les força h évacuer Cattaro en 1813. Il eut à soutenir, en 1819 et 1821, de nouvelles guerres contre les Turcs, obtint en 1825, de 1 empereur Nicolas, le payement d’une rente aituuelle que la cour de Russie n’avait pas envoyée depuis dix-sept ans, essaya, mais en vain, de mettre un terme aux luttes sanglantes des tribus monténégrines entre elles et laissa en mourant la réputation d’un saint.

PIERREIII (Pétrovitch-Niégouch), princeévêque de Monténégro, poète, neveu du précèdent, né à Niégouch en 1812, mort à Cettigné en 1851.11 succéda à son oncle en 1830, institua le sénat en 1831, lit, l’année suivante, une brillante campagne contre Méhémet Reohid-Facha et se rendit, en 1833, à Saint-Pétersbourg pour s’y faire sacrer évêque.

De retour dans le Monténégro, il sévit contre une puissante coalition intérieure qui s’était formée depuis 1832 pour le renverser, exila le président et le vice-président du sénat, abolit la cour suprême de justice et d’administration, réorganisa le sénat, créa une

garde du corps pour l’accompagner partout, Et exécuter les lois avec la plus grande sévérité, s’occupa en même temps de l’amélioration morale et matérielle de son pays, fonda plusieurs écoles, notamment une école supérieure à Cettigné, et rétablit l’imprimerie de cette ville. Pierre III, pendant le reste de son règne, fut en guerre avec l’Autriche de 1833 à 1840 et presque constamment en lutte avec la Turquie. À la suite de plusieurs combats heureux livrés contre divers pachas de 1339 à 1844, il avait incorporé au Monténégro les districts de Scutari et de Grahovo ; mais il dut les rendre en 1845 et ne put même garder les deux Iles du lac de Scutari, Lessendria et Vranina, qui dominent l’embouchure des deux principales rivières du Monténégro. De 1847 à 1849, Pierre II remporta de nouvelles victoires sur les Turcs, sans parvenir toutefois à agrandir son territoire. Ce prince parlait le français, le russe, l’italien et l’allemand. Il cultivait la poésie et fut le réformateur littéraire de son petit peuple. Pierre III a composé les plus beaux drames serbes modernes. Nous citerons de ce prince, entre autres ouvragés : Garski Vienac ou Emancipation des montagnes Noires (Vienne, 1847), drame serbe, mêlé de danses, de chœurs, et dans lequel un profond sentiment religieux se joint à des traits d’héroïsme féroce ; Poustiniak ou la Solitude dans le Monténégro (Cettigné, 1848), recueil de poésies lyriques pleines de grâce ; Qgledalo, recueil de chants slaves (1850) ; Sticpan Mali, drame historique (Agram, 1851) ; Slobodianlia ou Poème sur la liberté (1854, in-s») ; Histoire tragique de l’aventurier autrichien qui s’était donné pour Pierre III (Agram, 1855). Pierre III eut pour successeur Danilo 1er.

III. PlËRliK (PERSONNAGES DIVERS).

PIERRE, patriarche d’Alexandrie, mort en 381. Il aida comme prêtre saint Athanase dans ses travaux apostoliques et fut désigné par ce dernier pour lui succéder sur le siège d’Alexandrie. Elu en 373, il fut dépossédé peu après de son siège par les ariens, se rendit à Rome et reprit possession de son siège grâce au pape Damase (377). Pierre eut le grand tort de faire ordonner évêque de Consiaiitinople Maxime le C> nique, au lieu de saint Grégoire de Nazianze, dont il avait d’abord approuvé l’élection. On a de ce patriarche deux Lettres, qui nous ont été conservées par Théodoret.

PIERRE le Patrice, historien byzantin, né à Thessalonique ; il vivait au vie siècle de notre ère. La réputation qu’il acquit à Constantinople comme rhéteur et comme avocat

le fit charger par Justinien, en 534, de se rendre en ambassade auprès d’Amalasunthe, régente du royaume des Ostrogoths. Pendant son voyage, Amalasuntbe fut emprisonnée par Théodote, chef gofh qu’elle avait épousé, et, peu après son arrivée à Ravenne, l’ambassadeur vit mettre à mort cette princesse. Conformément aux ordres de Justinien, Pierre déclara la guerre à Théodote. Celui-ci, eifrayé, offrit, pour détourner la guerre, d’abdiquer, puis, changeant de résolution, il retint prisonnier l’ambassadeur byzantin. Pierre, ayant recouvré la liberté en 538, revint à Constantinople, fut nommé maître des offices, charge qu’il exerça avec une grande capacité, reçut ensuite la dignité de patrice, et remplit des missions diplomatiques près du roi de Perse Chosioès (550), près du pape Virgile (552) et de nouveau en Perse (5C2). Pierre avait composé une Histoire, qui allait du règne d’Auguste à celui de Constantin, et un traité Sur t organisation de l’État. Il reste de ces deux ouvrages des fragments qui ont été insérés dans les Excerpta legationum.

PIER

PIERRB, dit l’Ermite, le prédicateur et le chef de la première croisade, né à Amiens vers 1050, mort à l’abbaye de Neu-Moutier, près de Liège, en 1115. Il suivit d’abord la carrière des armes et servit dans la guerre que le comte de Boulogne lit en Flandre, vers 1071. Il quitta ensuite les camps pour la vie de famille : enfin, devenu veuf, il se retira dans la solitude : de là son surnom d’Ermite. À cette époque, de grandes révolutions venaient de s’accomplir en Asie : les hordes turques, inondant l’Asie occidentale, avaient fondé un formidable empire qui reconnaissait pour chefs spirituels les califes arabes de Bagdad, réduits au rôle pontifical, et pour chefs politiques et militaires les sultans turcs de la famille des Seldjoucides. Ils enlevèrent Jérusalem (1076) aux Fatimïtes d’Égypte, conquirent sur les Grecs Antioche, la haute Syrie, presque toute l’Asie Mineure et vinrent planter leurs tentes noires et pousser leurs clameurs sauvages presque en face de la cité de Constantin. L’empire grec jeta un cri de terreur qui retentit dans toute ta chrétienté. Le fanatisme conquérant des premiers musulmans reparaissait chez les Turcs, associé à une férocité inconnue de la généreuse et brillante race arabe, qui avait su rendre sa dominalion supportable aux chrétiens d’Orient. Les plaintes des pèlerins, qui, échappés des mains des barbares, revenaientaltérésde vengeance après avoir vu les saints lieux souillés de mille outrages, nourrirent et accrurent l’impression d’horreur et de colère causée par les récits lamentables des cruautés des Turcs envers les chrétiens d’Orient. Ce fut alors que Pierre l’Ermite sortit de sa retraite pour suivre des pèlerins en Palestine ; il. vit de ses propres yeux les calamités de l’Église d’Asie, s enflamma de colère et d’enthousiasme religieux dans sesentrevuesavec Siméon, patriarche de Jérusalem, et rapporta en Europe l’inexprimable ardeur qui allait soulever le monde chrétien. C’était un homme de petite stature et d’apparence vulgaire, mais qui portait, disent les chroniques, « une grande âme dans son corps ebétif. ■ Il vint à Rome et communiqua la flamme de son exaltation au pape Urbain II. Les moines étaient les tribuns de cet âge, et leur parole avait une grande action sur la multitude ; aussi le pape n’hésita pas à confier au pauvre moine la mission de parcourir l’Europe en préchant la ■ guerre sainte i (1094). Pierre, vêtu d’une robe grossière, le corps ceint d’une corde, la tête et les pieds nus, un crucifix dans la main, traversa d.’abord l’Italie et attendrit les populations au récit des souffrances de l’Église d’Asie. Puis il vint en France, sa patrie, portant en tous lieux sa parole ardente avec l’autorité d’un prophète, et prêchant tour à tour sous la voûte des cathédrales, dans les palais seigneuriaux et sur les places publiques des cités et des plus humbles villages. Ce fut comme une étincelle sur une traînée de poudre. Dans cet âge de foi naïve et dans ce pays des élans impétueux, l’explosion fut soudaine et universelle : • On avait pleuré en Italie, dit Voltaire, on s’arma en France. • Ce fut, en effet, la France qui eut l’initiative de l’attaque dans cette immense réaction de l’Europe chrétienne sur l’Asie musulmane. Aussi les Asiatiques ontils confondu tous les Occidentaux sous le nom générique de « Francs. » Quand la croisade eut été résolue au concile deClermont (1095), un mouvement immense se produisit ; ce fut comme une marée humaine dont on n’avait pas d’exemple dans l’histoire ; les barons vendirent ou engagèrent leurs fiefs ; les serfs, les manants (maneutes, ceux qui demeurent fixés au sol), brisant la chaîne héréditaire qui les attachait à la glèbe, s’attroupèrent par myriades sans que personne songeât à les retenir. L’armée des vilains fut prête avant celle des chevaliers, et Pierre l’Ermite accepta inconsidérément le commandement de ces bandes irrégulières qui l’acclamaient pour chef. Il n’a plus dès lors qu’à disparaître de l’histoire, car son rôle éclatant est fini. Ou connaît le sort misérable de cette première émigration religieuse qui entraînait dans son torrent des femmes, des enfants et des vieillards ; on sait qu’après avoir traversé l’Allemagne, elle se livia en Hongrie à des brigandages que Pierre ne sut ou ne put empêcher ; le fer des Hongrois et des Bulgares en lit justice, et ceux qui échappèrent, après avoir a grand’peine franchi le Bosphore, périrent presque tous sur le chemin de Nioée (v. CROiSAWiS). Ces nuées d’hommes faciles a dissiper annonçaient un plus terrible orage pour l’Orient ; la vraie force militaire européenne, la chevalerie, se réunissait de toutes parts ; les barons franco-germains quittaient en foule leurs manoirs pour aller se tabler des principautés dans ces provinces d’Asie où les masses populaires de l’Occident étaient venues se briser : où la foi avait échoué, l’ambition devait réussir. Quant au cénobite Pierre, après avoir préparé ces immenses mouvements de population, après avoir précipité lu chrétienté sur l’Orient, il rentra dans la foule obscure des pèlerins ordinaires ; il n’est plus question de lui dans les chroniques qu’à 1 époque du siège d’Aiitioche (1097), et ce qu’elles en disent n’est pas honorable pour son caractère et son courage. L’armée des croisés était en proie & une horrible disette, et Pierre s’enfuit du camp pour éviter de partager la misère de ses compagnons. Tan PIER

créde le poursuivit, le ramena et le contraignit à jurer sur l’Évangile qu’il n’abandonnerait jamais une cause qu’il avait prêchée. Après la prise d’Antioche, les croisés, assiégés à leur tour dans la ville conquise, le députèrent au sultan Kerbogah pour lui offrir une bataille générale. Il suivit les croisés à Jérusalem et ne se fit remarquer au siège de cette ville que par un discours qu’il prononça au milieu des guerriers réunis sur le mont des Oliviers. L apôtre des croisades revîut oublié en Europe, alla fonder le monastère de Neu-Moutier, près de Huy, dans le diocèse de Liège, et y mourut en 1115, dans une profonde obscurité. Amiens lui a érigé une statue en 1854.

PIERRE 1» Vénérable, abbé de Cluny et réformateur de son ordre, né vers 1093 de l’illustre maison des comtes de Montboissier en Auvergne, mort en 1156, D’abord prieur de Vézelay, il fut élu abbé de Cluny en 1122, rétablit ta discipline, contribua, avec saint Bernard, à faire triompher en France le parti d’Innocent II sur l’antipape Anaclet (1130), fit plusieurs voyages en Italie, <puis en Espagne, où il alla étudier la religion des Maures et d’où il rapporta une traduction latine du Coran, inconnu alors en Europe. Son infatigable activité l’a fait accuser, par saint Bernard lui-même, d’intrigue et d’ambition. 11 mourut en 1156, laissant des Lettres, des traités et des poésies latines. Ses Œuvres ont été réimprimées dans la Bibliothèque des Pères (Lyon, 1Ô77). Pierre le Vénérable avait accueilli avec bonté, en 1140, le célèbre Abailard, condamné par le concile de Sens.

PIERRB, chroniqueur français, qui vivait dans la première moitié du xu« siècle. On croit, sans preuves certaines, qu’il fut chanoine de Saint-Martin de Tours. Il a laissé une Chronique qui commence à la création du monde et finit en 1137. La plus grande partie de cette compilation, dans laquelle on trouve quelques détails intéressants, a été publiée dans les Chroniques de la Touraine de Salmon.

PIERRE le Peintre, en latin PelruePIcior, poète latin moderne, qui vivait au xite siècle. Il fut chanoine à Saint-Oiner et composa un poème en vers hexamètres intitulé.• De sacramento altaris, lequel a été imprimé dans les œuvres de Pierre le Blois.

PIERRE le Bibliothécaire OU le Diacre,

chroniqueur italien, né à Rome.en 1107, mort vers 1160. I ! prit tout jeune l’habit de bénédictin au Mont-Cassin, où il remulit les fonctions de bibliothécaire et d’archiviste. En 1138, il se fendit, avec plusieurs autres moines de son couvent, auprès de l’empereur Lothaire II, qui s’était constitué l’arbitre dans une querelle entre les bénédictins du Mont-Cassin et le pape Innocent II. Le pape avait excommunié les religieux pour avoir reconnu l’antipape Anaclet et exigeait d’eux serinent d’obéissance avant de les relever de l’excommunication. Pierre soutint avec chaleur la cause de son ordre, parvint à convaincre l’empereur de la justice de sa cause, mais ne put ébranler la résolution du pontife, à laquelle les bénédictins durent finalement se soumettre. Mais Lothaire, qui avait conçu beaucoup d’estime pour le caractère et le talent de Pierre, le nomma successivement loijothela a seereiis, auditor, churtulaire et chapelain impérial. Pierre passa le reste de su vie au Mont-Cassin, qu’il dirigea pendant quelque temps, durant une vacance abbatiale, et y composa plusieurs ouvrages théologiqites et historiques. Nous citerons de lui : Libellus de viris illustribus Casiiiensibus (Rome, 1635) ; Liber de notis literarum (Venise, 1525) ; Disciplina monastica, dans la Colleciio auclorutn ordinis saneli Beitedicli (Paris. 1725) ; Vila saneli AUemarii, dans le recueil des boltandistes ; Vita sancti Placidi, dans les Acla ordinis sancti Benedicli ; le IVe livre du Chronicon sancti tnonasterii Casinensis (Venise, 1513) et divers autres ouvrages restés manuscrits,

PIERRE le Cbantre, théologien français, né dans le Beauvoisis, mort en 1197. Il professa la théologie à Paris, devint en 1184 grand chantre de la cathédrale (d’où son surnom), fut élu évêque de Tournay en 1191 et èvéque de Paris eu 1196, sans pouvoir prendre possession de ces siégea, reçut du pape la mission de prêcher la croisade et devint doyen de Reims peu de temps avant sa mort. On a de lui plusieurs ouvrages de théologie, dont l’un a été publié sous ce titre : Verbum abbreviatwn (Mons, 1639, in-4o).

PIERRE, prélat français, mort à Narbonne en 1245. Il devint successivement chanoine, camérier, grand archidiacre, enfin archevêque de Narbonne (1220). Après l’extermination des albigeois, il s’attacha à pacifier son diocèse d’après les procédés de son temps, confisqua les biens possédés par les hérétiques, introduisit les dominicains dans sa ville archiépiscopale et fit prêter à tous les habitants le serment de massacrer tout hétérodoxe. Le joug qu’il faisait peser sur les ha • bitants de Narbonne amena une insurrection pendant laquelle il fut chassé (1234). Pour rentrer, il dut renvoyer les dominicains. Par la suite, ce fougueux prélat alla auprès de Jayme 1"^ roi d’Aragon, afin de combattre les Maures, prit une part active aux combats livrés sous les murs de Valence (1238), chassa, en 1239, Raymond de Taucarvel de