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la casaque blanche a gros boutons, les larges pantaious, les souliers blancs, mais il a remplacé le chapeau à la Colin par le serre-tête noir qui fait ressortir ses oreilles comme deux anses ; aucune émotion ne paraît jamais sur Son masque enfariné et c’est par un geste fugitif, par un pli de la bouche, par un froncement de sourcil que les maîtres du rôle excellaient à rendre toutes ses passions tenaces et toutes ses’âpres convoitises. Par exemple, personne mieux que lui ne sait détacher le coup de pied, de plein fouet ; fourrer par mé farde sa pantoufle dans l’œil du beau Léanre et faire sauter la perruque de Cassandre, les mains derrière le dos. Pâle, efflanqué, famélique, il circule & travers l’action, insouciant en apparence, mais commettant en cachette toutes sortes de méfaits. Arlequin, Colombine, Cassandre s’évertuent autour de lui à sortir de situations plus ou moins tendues : pour lui, il s’agit uniquement de savoir s’il volera ou s’il ne volera pas un pâté, Charles Nodier, Jules Janin, Th. Cautier, Champfleury n’ont pas dédaigné d’étudier de très-près ce type original, tel que l’avait créé Deburau. Th. Gautier a même écrit pour le mettre en relief une pochade étonnante de verve, Pierrot posthume ; Champfleury a composé pour Deburau et Paul Legrand le scénario d’un, grand nombre de pantomimes ; nous analysons les trois meilleures.

Pierrot ou Afrique, pantomime (théâtre des Funambules, 1842). Dans une caverne se sont réfugiés les Arabes avec leurs femmes et leurs enfants ; on entend le bruit de la fusillade, les Français approchent ; le premier soldat qu’on voit apparaître, c’est Pierrot, qui après avoir été si longtemps bafoué veut devenir un héros et mériter la croix. Les Arabes le voyant seul le font prisonnier ; mais il se démène si bien, que l’armée française a le temps d’arriver a son secours. Après des charges interminables des Français et des Arabes, Pierrot entre dans le palais des chefs algériens, mène mollement la vie d’un Sardanapale, et se fait promener triomphalement monté sur une girafe. Mais bientôt la voix de l’honneur le rappelle, il lui faut renouveler ses exploits ; il quitte ses superbes vêtements et reprend son shako, il enlève un drapeau à l’ennemi et déploie un courage martial digne d’un des premiers rôles du Cirque.

Pierrot, volet de la Mort, pantomime en

sept tableaux par Champfleury (théâtre des Funambules, septembre 1846). L’auteur affirme avoir voulu enchâsser dans cette œuvre légère une profonde conception philosophique. « L’homme spirituel, dit-il dans la préface du scénario, se débarrassera définitivement de la mort ; il tuera, il écrasera la mort pour arriver à ses destinées supérieures : alors il sera délivré des conditions matérielles et relatives qui arrêtent ses progrès ; les facultés psychologiques ou physiques, seules connues et étudiées jusqu’ici, se transformeront en facultés hyperuhysiques et l’esprit jouira de toute sa spontanéité créatrice. > Voilà l’idée non moins ambitieuse qu’obscure que M. Champfleury essayait de faire développer par les cinq personnages éternels de toute pantoniime ; le vieux radoteur Cassandre ; sa hlle, la sensible Colombine ; Pierrot, le pâle et gourmand Pierrot ; Polichinelle avec sa bosse j Arlequin avec son museau noir et son habit bariolé. Les trois derniers se disputent Colombine ; Cassandre veut la donner au plus adroit tireur ; on apporte une cible. Polichinelle tire le premier et Pierrot va voir s’il a mis dans le noir. Arlequin s’arrange de façon à lui envoyer une balle dans le dos. Voilà Pierrot lien malade. Colombine, tout en le soignant, donne près de son chevet des rendez-vous a Arlequin, le préféré ; Cassundre et Arlequin importunent le malade de leurs querelles. Pierrot chasse tout le monde. Le médecin arrive, il ordonne à Pierrot de prendre un lavement ; Pierrot le prend, mais non par où il aurait dû le prendre. Le médecin ordonne alors des sangsues ; on les apporte dans un verre d’eau et Pierrot, qui n’en a jamais vu, avale non moins courageusement cette bizarre médecine. Le docteur désespéré s’enfuit en emportant quelques petits souvenirs choisis dans le mobilier du mourant ; Pierrot mourant le poursuit à coups de traversin, puis il meurt sur cet exploit. Nous voici chez la Mort. Pierrot arrive ; la Mort, pour rire un peu, le ressuscite et le laisse retourner sur la terre à condition qu’il lui enverra Arlequin et Polichinelle. Pour ce dernier, rien de plus facile ; il n’y a qu’à lui faire chanter trois fois le même air, il mourra aussitôt. Polichinelle, excité par lui, chante deux fois, puis, il a de la méfiance et se tait ; impossible de le décider à continuer. Pierrot alors se bat avec Arlequin, mais c’est Cassandre qui reçoit les coups. Enfin la fée Vitalia qui protège les amours de Colombine et d’Arlequin les transporte dans son palais. Pierrot, Cassandre, Arlequin y accourent aussitôt ; là ils trouvent la Mort qui accable Pierrot de reproches, pour avoir si mal tenu sa promesse ; mais Polichinelle, sans perdre la tête, profite du moment où elle pérore si bien (par gestes) pour lui prendre sa faux et la faucher elle-même, d’un bon coup. La Mort supprimée, tout le monde est heureux et Pierrot marié Colombine à Arlequin. Telle est, dans une pantomime vive, amusante et assez bien conduite, lagrandeidéehumanitairedeM. Champfleury. « Au reste, ajoute Théophile Gautier

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la philosophie moderne n’a rien produit de plus clair. »

Pierrot pendu, pantomime, par Champfleury (théâtre des Funambules, 1847). Cassandre a résolu de marier sa fille à celui qui lui apporterait 1,000 francs. Arlequin, Pierrot et Polichinelle aspirent a ce glorieux mariage, mais leur bourse ne contient que des toiles d’araignée. Pierrot accoste un certain capitaine, porteur d’un sac d’argent, et l’emmène jouer ; mais il perd constamment et se voit forcé de laisser ses vêtements en gage. Polichinelle demande à prendre sa place à la table de jeu ; aidé de Pierrot, qui posté dernière le capitaine indique toutes ses cartes, il l’allège de son argent. L’inconnu s’enfuit en lançant cette prédiction sinistre : « Pierrot, tu seras pendu I a Arlequin a obtenu de l’argent d’une fée et va épouser Colombine ; la noce est prête, mais voici Polichinelle et Pierrot qui viennent tout troubler j Pierrot avale le contrat, puis il s’enfuit, revient par la cheminée, puis, serré de près, se blottit dans le coucou ; l’horloge éternue au lieu de sonner les heures. On le fait déguerpir, on l’assomme à moitié ; il se réfugie chez un peintre de ses amis, dont il crève les toiles pour montrer sa figure au travers. De là il passe dans un matelas ; mais justement les cardeuses se mettent au travail et il manque d’être mis en morceaux. Pour échapper au châtiment que ses méfaits lui ont mérité, il s’embarque ; mais son mauvais génie veut qu’il pousse dans la mer une pauvre femme ; on le ramène à terre et on le conduit en prison, puis devant les juges qu’il insulte ; il est condamné. Il s’efforce alors de gagner du temps, il dénonce Polichinelle, il demande du bordeaux, un poulet, veut haranguer le peuple.’ ; mais enfin il est au bout de son peloton et on le hisse à la potence. La pièce, pleine de bouffonnerie spirituelle, se termine par le mariage d’Arlequin et de Colombine.

PIERRURES s. f. pi. (piè-ru-re — rad. pierre). Vénér. Ce qui entoure les meules ou la racine du bois d’une bête fauve, et qui ressemblé à de petites pierres : Les pierruhes de la tête d’un daim, d’un cerf, d’un chevreuil,

P1ERHV, village de France (Marne), canton et à 3 kiloin. d’Epernày ; 864 hab. Église au portail roman. On récolte à Pierry des vins mousseux de première qualité, peu inférieurs à ceux d’Aï ; ils sont plus secs, durent plus longtemps et se distinguent surtout par un goût de pierre a fusil assez prononcé. Malheureusement, des propriétaires peu soigneux changent les anciens plants pour d’autres plus productifs, mais de moindre qualité ; on a multiplié outre mesure le cépage dit de Brie ou meunier, qui donne de mauvaises récoltes en grande abondance. Aussi les vins de Pierry perdent-ils peu à peu de leur valeur, et un jour viendra peut-être, où on ne les classera plus qu’au second rang parmi les vins de Champagne.

P1ERS (Hector-Beaurepaire), archéologue français, né à Saint-Omer en 1793. Il est devenu bibliothécaire de sa ville natale et archiviste de la Société des antiquaires de la Morinie. Nous citerons de lui : Variétés historiques sur la ville de Saint-Omer (Saint-Omer, 1832) ; Histoire de Ttiérouanne (Saint-Omer, 1833) ; Histoire de Bergues et d’autres localités (Saint-Omer, 1833) ; Biographie de Saint-Omer (Saint-Omer, 1835) ; Histoire des Flamands du Haut-Pont et de Lyzel (Saint-Omer, 1836, in-8o).

PIERSON (Christophe), peintre hollandais, né à La Haye en 1631, mort en 1714. Marié "tout jeune et mis dans une maison de commerce, il abandonna bientôt sa femme et son emploi pour voyager avec le peintre B. Meyburg, son ami, qui lui avait appris son art. Par la suite, il se fixa à Gouda (1679) et se remaria. Cet artiste excellait dans les tableaux de nature morte et surtout quand il peignait des attributs de chasse. Il entendait bien la composition, distribuait avec habileté la lumière et les ombres et dessinait avec une grande correction.

PIERSON (Jean), philologue hollandais, né à Bolswaerd (Frise) en 1731, mort- à Leeu■warden en 1759. Il remplit les fonctions de recteur au gymnase de cette dernière ville et se fit connaître à la fois comme poète et comme savant philologue. Pierson a publié : De laudibus kumaniorum litierarum et poeseos (1755, in-4o) et Verisimilium libri 11 (Leyde, 1752, in-8o), recueil remarquable de corrections et de conjectures pour la restitution du texte des anciens classiques grecs et latins.

PIERSON (Blanche), actrice française, née à l’île Bourbon vers 1840. Fille d’un comédien qui joua longtemps en province et nièce de Numa, l’excellent comique du Gymnase, elle fut destinée de bonne heure au théâtre. Toute jeune encore, elle joua les ingénues au théâtre de Bruxelles, puis vint à Paris et fît ses débuts à l’Ambigu dans le rôle de la veuve Contarini de Gaspardo le Pécheur. Engagée peu après- au Vaudeville, elle y parut pour la première fois dans le rôle de Christine du Jïoman d’un jeune homme pauvre, en novembre 1858. Elle s’y lit remarquer aussitôt, sinon par son talent, du moins par sa beauté blonde, par le charme de son sourire et par son don inné de séduction. À la suite d un coup de tête, M11» Blanche Pierson quitta le Vaudeville pour entrer dans la troupe du

Gymnase, dont elle n’a cessé depuis lors de

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faire partie. Sur ce théâtre, elle se borna pendant longtemps à n’être qu’une comédienne agréable, jolie entre les plus jolies et portant à ravir de délicieuses toilettes fort admirées des connaisseurs. Mlle Pierson doubla longtemps les rôles d’ingénue et de coquette, particulièrement ceux de Mlle Delaporte. On la vit paraître dans un grand nombre de pièces, notamment dans les Curieuses, de Meilhac (1864), où elle remplissait le rôle de Bébé Patapouf ; dans le Point de mire, de Labiche (1865) ; le Lion empaillé, de Gozlan (18C5) ; Nos bons villageois, de Sardou (1866), où elle joua le rôle de Mariotte ; la Cravate blanche, de Gondinet (1867). À cette époque, M"* Pierson se livrait à des études sérieuses et le public ne tarda pas à être frappé de ses progrès. Elle se montra bonne comédienne dans les Grandes demoiselles, de Gondinet (1868), dans Fanny Lear, de Meilhac et Halévy (1868), dans le Monde ml l’on s’amuse, de Pailleroû (1868), dans Frou-Frou, de Meilhac (1869), etc. Ses progrès furent encore plus sensibles lorsqu’elle interpréta, en 1871, le rôle de Mme de Termonde dans la Princesse Georges, d’Al. Dumas, et dans celui d’Alice, de la Comtesse de Sommerive (1872). Mais ce fut surtout dans la reprise de la Dame aux camellias, en 1872, que M’1* Pierson s’affirma enfin comme une actrice d’un talent véritablement remarquable. Un critique qui fait autorité, M. Sarcey, disait d’elle après cette reprise : « Elle a joué le rôle de Marguerite Gauthier avec une merveilleuse ardeur de tempérament. Tout son être respire la passion, une passion vigoureuse qui va bien à ce charmant sourire de ses yeux et de sa bouche. Elle a trouvé des accents d’une tendresse et d’une douleur incomparables ; des mouvements et des gestes,

dont le naturel et le pathétique ont emporté la salle ; et, à travers toutes ces explosions d’amour et de désespoir, des finesses d’intonation délicieuses. Elle s’est montrée tout à fait comédienne ; elle a réussi à balancer dans tous les esprits le souvenir de Mme Doche ; elle a effacé toutes celles qui, après Mm& Doche, avaient tenté de nous rendre la Dame aux camellias. » Depuis lors. M"6 Pierson a créé avec un vif succès et beaucoup de séduction le rôle à’Andréa, dans la comédie de ce nom de Sardou (1873), et, avec une passion vraie, celui de M"1" de Montaiglin, dana Monsieur Alphonse, d’Alexandre Dumas (nov. 1873).

P1ERCS (mont), montagne de la Grèce ancienne. V. Piérib.

P1ERUS, roi de Macédoine, père des Piérides. Il établit à Thespie te culte des Muses et composa des hymnes en leur honneur.

PIESME s. f. (piè-sme — du gr. piesma, pression). Arach. Genre d’insectes hémiptères, de la famille des réduviens, tribu des aradides, comprenant deux espèces qui habitent l’Europe.

PIESTE s. m. (piè-ste —"du gr. piestos, comprimé). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachéîytres, type de la tribu des piestiniens, comprenant une douzaine d’espèces qui habitent l’Amérique équinoxiale.

PIESTÏNIEN, IENNE adj. (piè-sti-ni-ain, i-è-ne — rad. pieste). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au pieste.

— s. m. pi. Tribu d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachélytres, ayant pour type le genre pieste.

PIESTOCÈRE s. f. (piè-sto-sè-re — du gr. piestos, comprimé ; Itéras, corne). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des sternoxes, tribu des élatérides, dont l’espèce type vit au Brésil.

PIESTOSOME s. m. (piè-sto-so-me — du gr. piestos, comprimé ; soma, corps). Entom. Genre d’insectes hémiptères, de la famille des réduviens, tribu des aradides, dont l’espèce type habite la France.

plESTRONs.m.(piè-stron —dugr.piwdje comprime). Chir. anc. Instrument dont on se servait pour écraser la tête du fœtus dans la matrice.

P1ET (François), littérateur français, né à Montmédy en 1774, mort à Noirmoutier en 1839. Après avoir fait les campagn.es de Belgique et de Vendée au commencement de la République, il devint, en 1794, commissaire des guerres à Noirmoutier, où il se fixa et remplit successivement les fonctions de notaire (1800) et déjuge de paix (1830). Outre des articles de journaux, on lui doit : Mémoires sur la vie et les ouvrages d’Édouard Richer (Nantes, 1836, in-8») et des Mémoires (in-4«), publiés à, un petit nombre d’exemplaires.

Pietà. Les Italiens désignent sous le nom de Pietà, dont la traduction exacte est • pitié, compassion, • les compositions représentant la Vierge éplorée soutenant sur ses genoux le cadavre de son fils descendu de la croix. Autrefois, on a dit chez nous, dans le même sens, une Piété, mais cette désignation impropre est tombée en désuétude ; on emploie fréquemment aujourd’hui le mot italien Pietà, mais aussi souvent on intitule la scène : Déposition de croix ou Christ au tombeau. Nous avons décrit, sous le premier de ces titres (VI, 484 et 485), les chefs-d’œuvre du Pérugin, d’Andréa del Sarto, de Fra Bartolommeo et du Cigoli, que possède le palais Pitti, et le

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tableau du Corrége, qui est eu musée de Parme ; on trouvera, au second titre (II, S12 et 213), l’analyse de diverses compositions du Titien (Louvre), du Tintoret (église S&n-Fraucesco-della-Vigna, à Venise), Schiavone

(musée de Dresde), Schidone (au Louvre), Sguazzella (au Louvre), le Caravage (au Vatican), Annibal Carrache (coll. de lord Carlisle et musée du Louvre), Rubens (musée de Bruxelles). Dans quelques-uns de ces ouvrages, le Christ est étendu sur la piarre.du sépulcre ou porté par Joseph d’Arimathie et Nicodème. et la Vierge a une attitude çlus ou moins oouloureuse. Le titre de Pietà s applique plus spécialement aux compositions qui représentent la Vierge, tantôt seule, tantôt accompagnée de saint Jean et des trois Marie, portant elle-même dans ses bras ou sur ses genoux le corps de son fils crucifié.

La Pietà de Michel-Ange, qui a donné so« nom à une des chapelles de Saint-Pierre de Rome, est célèbre ; le grand artiste l’exécuta, dit-on, à l’âge de vingt-quatre ans, pour le cardinal J. Villiers de La Grolaye, abbé de Saint-Denis. Nous consacrons ci-après un article spécial à ce chef-d’œuvre, dont il a été fait deux copies par Nanni di Baccio Bigio, l’une pour l’église Santa-Maria-deH’-Anima de Rome, l’autre pour l’église San-Spirito de Florence. Cette dernière ville possède une Pietà de Michel-Ange, œuvre originale, mais non terminée, qui est placée derrière le mal. tre-autel de Santa-Maria-del-Fiore. On voit encore dans l’église de l’hospice des pauvres, à Gênes, un bas-relief attribué au grand maître florentin et représentant la Vierge pressant dans ses bras le corps de Jésus mort. Une Pietà, d’un style grandiose, sculptée en 1579 par Ippotito Scalza, décore la cathédrale de Sienne ; elle se compose de quatre figures colossales. Dans l’église San-Severino de Naples est une Pietà, ébauchée par l’habile sculpteur Giovanni Merliano et terminée par son élève Domenico d’Auria. Un groupe attribué à Jean de Bologne orne.une chapelle souterraine de la cathédrale d’Urbino. Un autre, sculpté par Andréa Montauti, est placé dans le caveau de la chapelle Corsini, à Saint-Jean-de-Latran : la Vierge, d’un type trop jeune et trop joli peut-être, se renverse douloureusement en arrière, soutenant de la main droite la tête du Christ qui est assis devant elle et s’affaisse sur les genoux de sa mère. L’église de la Trinité, à Florence, possède une Pietà eu marbre, sculptée en 1743 par Vittorio Barbiere, Avant la Révolution de 1793, le pont d’Orléans était orné d’une Pietà en bronze d’un travail ancien, qui avait été restaurée par Jean Lescot ; les statues de Charles VII et de Jeanne Dare accompagnaient ce groupe. De notre temps, des groupes représentant la Pietà ont été sculptés par Pradier (pour une chapelle funéraire, près de Toulon, sculpture en marbre d’une admirable exécution, exposée au Salon de 1847), Bonnardel (pour léglise Saint-Germain-l’Auxerrois), Cortot (pour l’église Notre-Dame-de-Lorette, à Paris), Jean Clesinger (Salon de 1850, groupe en pierre de Confions), Sansou (pour l’église de Nemours, Salon de 1869), Ignace Jacometti (à Rome, œuvre d’un sentiment pathétique, exécutée vers 1857). M. Maurice de Vaines a dit de la Pietà de Pradier : « Le Christ est bien mort et bien affaissé sur les genoux de sa mère ; on retrouve dans cette figure toute la souplesse, toute la finesse du ciseau de Pradier, et les chairs sent traitées en maître ; mais la tête de la Vierge est un peu trop grasse, trop jeune, les plis de sa draperie et de sa coiffure sont trop symétriques. > Gustave Planche a jugé fort sévèrement l’œuvre de Cortot ; il résume ainsi son appréciation : « Le groupe de M. Cortot ne relève ni de l’art antique, ni de l’art chrétien, ni de la réalité ; l’auteur n’a consulté ni la tradition ni la nature ; aussi ne faut-il pas s’étonner s’il a produit une œuvre dépourvue de vie aussi bien que de beauté. ■ Parmi les innombrables tableaux représentant la Pietà, nous citerons ceux qui ont été peints par Alessandro Allori (galerie de l’Académie, à Florence), Fra Angelioô {fresque du couvent de San-Marco, à Florence), le Bassan (musée des Offices), Giovanni Bellini (peinture à la détrempe au palais communal de Rimini, tableaux au musée de Berlin et à la pinacothèque de Milan), lppolito Borghèse (musée de Naples), Brandi (musée de Tours), Girolamo da Brescia (cloître des Carmes, à Florence), Angiolo Bronzino (musée des Offices), L. Cambiaso (église des Capucines et église Sanite-Marie-de-C’arignan. À Gènes), Bern. Cainpi (au Louvre, gravé dans les recueils de Filhol et de Landon), V. Camuccini (gravé par P. Bettelini), Alonso Cano (galerie Suermondt, à Aix-la-Chapelle), Louis Carrache (au Louvre et au palais Corsini, à Rome), Annibal Carrache (musée de Naples et musée de Montpellier), Cazes (autrefois dans l’église des Camaldules, à Yères, près de Paris), Philippe de Champagne (autrefois dans l’église de Sainte-Opportune, à Paris), le Cigoli (église Santa -Croce, à Florence, et , musée du Belvédère), Ph. Comairas (Salon de 1844), Crayer (musée de Bruxelles), Daniel Crespi (lithogr. par J. Jacott), A. Durer (pinacothèque de Munich et palais Pallavieim, à Gênes), Van Dyck (musées du Louvre, n<> 138, du Belvédère, d’Anvers, de Madrid, de Modène et de Munich, et galerie Suermondt), Paolo Franceschi (pinacoth. de Munich), Eugène Delaeroix (église S&iat-Denifr’du-Saint 125