Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PIET

de ses parents, M. Franceschini Pietrt, né à Sartène vers 1830, fut attaché au cabinet de Napoléon II l sur la recommandation du préfet de police Pierre-Marie Piétri. En 1859, il suivit en Italie, en qualité de secrétaire, le chef de l’État et devint, en 1864, après la mort de Mocquard, son secrétaire particulier. M. Franceschini Pietri a continué à remplir ces fonctions jusqu’à la mort de son maître (janvier 1873). Il devint ensuite secrétaire particulier de l’ex-impératrice.

P1ETHO (SAN-), montagne de la Corse, sur les limites des arrondissements de Bastia et de Corte ; 1,700. mètres d’altitude. Le Fiumalto y prend sa source.

PIETRO (SAN-), YArcipilrum ou Hieracum insula des anciens, petite île du royaume d’Italie, dans la Méditerranée, près de la côte S.-O. de la Sardaigne, dont elle est séparée par un étroit canal. Elle mesure 13 kilom. du N. au S., sur 8,500 mètres de largeur. Superficie, 43 kilom. carrés ; 3,500 hab. Ch.lieu, Carlo-Forte. Le sol est généralement montagneux et aride ; il produit peu de blé, mais d excellent vin rouge. Sur la côte s’étendent des salines importantes ; pêche active. Cette île fut colonisée en 1743 par des Génois.

PIETRO-AL-FANAGRO (SAN-), bourg du royaume d’Italie, province de la Principauté Citérieure, distriet de Sala, mandement de Pola ; 2,654 hab.

PlETRO-A-MAlDA(5AN-), bourgdu royaume d’Italie, province de la Calabre Ultérieure Ile, district de Nicastro, mandement de Maida ; 2,073 hab.

PIETRO-A-PAT1ERNO (SAN-), bourg du royaume d’Italie, province de Naples, district et mandement de Casoria ; 2,471 hab.

PIETRO-APOSTOLO (SAN-), bourg du royaume d’Italie, province de la Calabre Ultérieure Ile, district de Nicastro, mandement de Gimigliano ; 2,866 hab.

PIETRO-DI-BARBOZZA (SAN-), bourg du royaume d’Italie, prov, de Trevisi, district et mandement de Valdobbiadene ; 2,760 hab.

PIETRO-Dl-TENDA (SANTO-), bourg de France (Corse), chef-lieu de eant., arrond. et à 35 kilom. S.-O. de Bastia ; pop. aggl., 1,060 hab. — pop. tôt.„ 1,079 hab. Aux environs, gorges et défilés pittoresques.

PIETRO-INCAR1ANO (SAN-), bourg du royaume d’Italie, province, district et à 13 kilom. N.-O. de Vérone, sur un affluent de l’Adige ; chef-lieu de mandement ; 2,127 hab.

PIETRO-IN-CASALE (SAN-), bourg du ■ royaume d’Italie, province et district de Bologne, mandement de San-Giorgio-di-Piano ; 7,194 hab.

P1ETRO-SOPRA-PATTI (SAN-), bourg du royaume d’Italie, dans la Sicile, province de Messine, district de Patti, mandement de Raccuia ; 3,496 hab.

PIETRO (Michèle m), cardinal italien, né à Albano en 1747, mort à Rome en 1821. Après avoir brillamment achevé ses études théologiques à Rome, il y professa le droit canon et l’histoire ecclésiastique, fut chargé par Pie VI de prendre part aux travaux d’une congrégation instituée pour examiner les décisions du synode de Pistoie, favorable au jansénisme, et fut un des rédacteurs de la bulle Auctorem fidei (1794). Forcé de quitter Rome en 1798, Pie VI institua di Pietro délégué apostolique et n’eut qu’à se louer de sa conduite prudente dans plusieurs affaires très-délicates. En récompense de sa conduite sous son prédécesseur, Pie VII le nomma patriarche Je Jérusalem (1800), cardinal (1801) et préfet de la Propagande. En 1804, di Pietro accompagna le pape à Paris pour la cérémonie du sacre. En 1809, Pie VII ayant été conduit en France chargea le cardinal di Pietro de la direction des affaires ; mais Napoléon força bientôt ce dernier à se rendre à Paris, et, sur son refus d’assister au mariage religieux de l’empereur, il fut exilé et dépouillé de ses dignités. Enfermé à Vincennes en 1810, il put aller rejoindre le pape à Fontainebleau en 1813. l’engagea à protester contre le concordat qu os lui avait fait signer, revint à Rome après la chute de Napoléon et devint successivement grand pénitencier, préfet de l’index, évêque d’Albano (1816), de PortoetSainte-Rufftne(1820), enfin sous-doyen du sacré collège. C’était un homme d’un caractère flexible, circonspect, qui avait pris part, en 1801, aux travaux du concordat et qui en fut constamment le défenseur chaleureux.

PIETRO DE CORTONE, peintre italien. V.

COBTOHB.

PIETRO DEL BORGO, géomètre italien du xvie siècle. Il avait écrit sur la perspective trois livres qui n’existent plus, mais dont les contemporains font un grand éloge et dont on doit d’autant plus regretter la perte qu’ils formaient, selon toute apparence, le plus ancien traité de perspective qui ait paru : cette branche de la science géométrique n ayant pris naissance que chez les modernes. Le traité de Pietro ael Borgo n’a, du reste, disfiaru que remplacé avantageusement par ceui de Balthasar Peruzzi de Sienne, auquel Vignole s’est référé dans son grand traité d’architecture.

PIEU

PIETItO DELLÀ VALLE, voyageur italien. V. Vallë.

PIETRO LEONE, antipape. V. Anaclet.

PIETROL1NO, peintre italien qui vivait au xu» siècle. II exécuta à Rome, de 1110 a 1120, avec un autre artiste, nommé Guido Guiduccio, des peintures qu’on voit encore sur les murs intérieurs de 1 église de Santi-Quattro-Coronati et qui sont intéressantes au point de vue de l’histoire de l’art.

PIETTE s, f. (pi-è-te — dimin. de pie, par allus. au plumage), Ornith. Nom vulgaire du petit harle huppé : La femelle de la fiettb est un peu plus petite que le mâle, (Jlauduyt.) Il On l’appelle aussi monnettk blanche.

PIEU s. m. (pieu — du vieux françaispiel, qui, d’après Diez, est pour pieil, du latin piculus, piclus, diminutif de picus ; mais il est beaucoup plus probable que le vieux français piel est une forme diphthonguée de pel, qui est provenu du latin palus, pieu, d’où nous avons fait aussi pal. Quant à l’origine du latin palus, Pictet croit que ce mot signifiait primitivement branche, de même que l’ancien slave et russe pafilsa, palka, même sens, polonais pal, palka, palik, illyrien paliza, pieu, bâton, massue, le kymrique palis, latte, etc., toutes formes qu’il rapproche du sanscrit pallava, branche, rejeton, pousse, et aussi extension, expansion, d’où pallauin, arbre, ossète pallas, ancien allemand fetwa, saule. Pallava vient de pall, aller, racine de mouvement, qui se retrouve dans le grec pallà, balancer, agiter, lancer, le latin pello, pousser, le kymrique pellu, repousser, éloigner, l’ancien allemand fallau, Scandinave fa lia, etc., tomber, etc. Les dérivés de pallà perdent ordinairement la réduplication du l comme palma, paltos, palos, etc., etc. En sanscrit même., on trouve pal, aller, à côté de pall. On peut donc en toute sûreté comparer le latin palus, pieu, et les analogues slaves. Le sanscrit pallava doit dériver, par le sufiixe secondaire va, d’un thème plus simplepalla, et une forme pallaka serait tout aussi régulière. Pictet compare à cette forme hypothétique le grec pallax, pallakos, pallakê, jeune homme, jeune fille, le latin pellex, primitivement une branche, un rejeton, une pousse). Pièce de bois qui est pointue par un des bouts, et qu’on emploie à divers usages ; Ficher un pieu en terre. Il Se tenir droit comme un pieu, Se tenir droit et roide.

— Chasse. Gros bâton ferré avec lequel on tue certains animaux que l’on chasse. Il On dit plus ordinairement épieu.

— Mar. Mâtereau d’un trois-mâts-barque, dans le langage des marins du Havre.

— Prosod. Troisième et quatrième élément dont se composent les pieds des vers arabes.

— Ornith. Pieu des rockers, Nom vulgaire du bruant fou.

PIEUMART s. m. (pieu-raar). Ornith. Nom vulgaire du pic vert.

P1EUMENT s. m, (pieu-man). Bot. Ancien nom de la mélisse.

PIEUQUETTE s. f. (pieu-kè-te). Ornith. Nom vulgaire de la farlouse des prés.

PIEUSEMENT adv. (pi-eu-ze-man — rad. pieuse). D’une manière pieuse, avec piété : Vivre pieusement.

Et l’on voit des docteurs qui vont pieusement
Du toute piété saper le fondement.
                       Boileau.

— Avec un sentiment de respect et d’amour : Il faut conserver les traditions du passé, garder pieusement la mémoire des grands nommes, mais ne pas leur sacrifier le présent. (Th. Gaut.)

— Fam. Sans examen, avec une confiance aveugle : Croire pieusement à la vertu de sa femme. Le ciel a daigné m’accorder deux enfants dont je crois pieusement être le père. (Le Sage.)


PIEUVRE s. f. (pieu-vre. — « Ce mot, dit M. Littré, paraît être la vieille forme française du latin polypus, dont la langue méridionale a fait poulpe et dont la langue moderne a fait polype. Pieu répond à poly ; le r est épenthétique, comme dans esclandre. » Nous croyons la conjecture de M. Littré très-hasardée, mais sans pouvoir en émettre une plus probable). Moll. Nom vulgaire des poulpes, sur les côtes du nord de la France.

— Zool. V. POULPE.

Encycl. La pieuvre, c’est le poulpe vu par Victor Hugo, exagéré par son imagination et décrit avec cette puissance que le maître applique au fantastique comme au réel. Le poulpe appartient aux naturalistes ; la pieuvre est une création de Victor Hugo et l’une de ses plus saisissantes. Il l’a révélée au monde dans ses Travailleurs de la mer, en donnant à entendre que les naturalistes connaissaient bien mal l’objet de leurs études, car personne n’avait l’idée de cet être effrayant. Sa description mérite d’être rapportée.

« Tous les idéals étant admis, si l’épouvante est le but, la pieuvre est un chef-d’œuvre. La baleine a l’énormité, la pieuvre est petite ; l’hippopotame a la cuirasse, la pieuvre est nue ; la jararuca a un sifflement, la pieuvre est muette ; le rhinocéros a une corne, la pieuvre n’a pas de corne ; le scorpion a un dard, la pieuvre n’a pas de dard ; le buthus a des pinces, la pieuvre n’a pas de pinces ; l’alouate a une queue prenante, la pieuvre. n’a pas de queue ; le requin a des nageoires tranchantes, la pieuvre n’a pas de nageoires ; le vespertilio-vampire a des ailes onglées, la pieuvre n’a pas d’ailes ; le hérisson a des épines, la pieuvre n’a pas d’épines ; l’espadon a un glaive, pieuvre n’a pas de glaive ; le crapaud a un virus, la pieuvre n’a pas de virus ; la vipère a un venin, la pieuvre n’a pas de venin ; le lion a des griffes, la pieuvre n’a pas de griffes ; le gypaète a un bec, la pieuvre n’a pas de bec ; le crocodile a une gueule, la pieuvre n’a pas de dents... La pieuvre est de toutes les bêtes la plus formidablement armée. Qu’est-ce donc que la pieuvre ? C’est la ventouse... Sa rencontre est toujours possible dans les rochers du large. Une forme grisâtre oscille dans l’eau ; c’est gros comme le bras et long d’une demi-aune environ ; c’est un chiffon ; cette forme ressemble à un parapluie fermé qui n’aurait pas de manche. Cette loque avance peu à peu vers vous. Soudain elle s’ouvre ; huit rayons s’écartent brusquement autour d’une face qui a deux yeux ; ces rayons vivent ; il y a du flamboiement dans leurs ondulations ; c’est une sorte de roue ; déployée, elle a quatre ou cinq pieds de diamètre. Épanouissement effroyable ; elle se jette sur vous. L’hydre harponne l’homme. Cette bête s’applique sur sa proie, la recouvre et la noue de ses longues bandes. En dessous, elle est jaunâtre ; en dessus, elle est terreuse. Rien ne saurait rendre cette inexplicable nuance poussière ; on dirait une bête faite de cendre qui habite l’eau. Elle est arachnide par sa forme et caméléon pur la coloration. Irritée, elle devient violette ; chose épouvantable, c’est mou. Ses nœuds garrottent ; son contact paralyse. Elle a un aspect de scorbut et de gangrène. C’est de la maladie arrangée en monstruosité. Elle est inarrachable. Elle adhère étroitement a sa proie. Comment ? Par le vide ! Ses huit antennes, larges à l’origine, vont s’effilant et s’achèvent en aiguilles. Sous chacune d’elles s’allongent parallèlement deux rangées de pustules décroissantes, les grosses près de la tête, les petites à la pointe. Chaque rangée est de vingt-cinq ; il y a cinquante pustules par antenne et toute la bête en a quatre cents. Ces pustules sont des ventouses. Ces ventouses sont des cartilages cylindriques cornés ; livides sur la grande espèce, elle vont diminuant du diamètre d’une pièce de cinq francs à la grosseur d’une lentille. Ces tronçons de tubes sortent de l’animal et y rentrent. Ils peuvent s’enfoncer dans la proie de plus d'un pouce. Cet appareil de succion a toute la délicatesse d’un clavier. Il se dresse, puis se dérobe. Il obéit à la moindre intention de l’animal. Les sensibilités les plus exquises n’égalent pas la contractilité de ces ventouses, toujours proportionnée aux mouvements intérieurs de la bête et aux incidents extérieurs. Ce dragon est une sensitive... Selon Denis de Montfort, un de ces observateurs que l’intuition a haute dose fait descendre ou monter jusqu’au magisme, le poulpe a presque des passions d’homme ; le poulpe hait. En effet, dans l’absolu, être hideux, c’est haïr. Le difforme se débat sous une nécessité d’élimination qui le rend hostile. La pieuvre nageant reste, pour ainsi dire, dans le fourreau. Elle nage tous ses plis serrés. Qu’on se représente une manche cousue avec un poing dedans. Ce poing, qui est la tête, pousse le liquide et avance d’un vague mouvement ondulatoire. Ses deux yeux, quoique gros, sont peu distincts, étant de la couleur de l’eau. La pieuvre en chasse ou au guet se dérobe ; elle se rapetisse, elle se condense, elle se réduit à la plus simple expression. Elle se confond avec la pénombre. Elle a l’air d’un pli de la vague. Elle ressemble à tout, excepté à quelque chose de vivant. La pieuvre, c’est l’hypocrite. On n’y fait pas attention, brusquement elle s’ouvre. Une viscosité qui a une volonté, quoi de plus effroyable ! De la glu pétrie de haine. C’est dans le plus bel azur de l’eau que surgit cette hideuse étoile vorace de la mer. Presque toujours, quand on la voit, on est pris. La nuit pourtant, et particulièrement dans la saison du rut, elle est phosphorescente. Cette épouvante a ses amours ; elle attend l’hymen. Elle se fait belle, elle s’illumine, elle s’allume, et, du haut de quelque rocher, on peut l’apercevoir au-dessous de soi, dans les profondes ténèbres, épanouie en une irradiation blême, soleil-spectre. La pieuvre nage, elle marche aussi. Elle est un peu poisson, ce qui ne l’empêche pas d’être un peu reptile. Elle rampe sur le fond de la mer. En marche, elle utilise ses huit pattes. Elle se traîne à la façon de la chenille arpenteuse. Elle n’a pas d’os, elle n’a pas de sang, elle n’a pas de chair. Elle est flasque. Il n’y a rien dedans. C’est une peau. On peut retourner ses huit tentacules du dedans en dehors comme des doigts de gant. Elle a un seul orifice au centre de sou rayonnement. Cet hiatus unique, est-ce l’anus ? est-ce la bouche ? C’est les deux. La même ouverture fait les deux fonctions. L’entrée est l’issue. Toute la bête est froide. Le carnosse de la Méditerranée est repoussant. C’est un contact odieux que cette gélatine animée qui enveloppe le nageur, où les mains s’enfoncent, où les ongles labourent, qu’on déchire sans la tuer et qu’on arrache sans l’ôter ; espèce d’être coulant et tenace qui vous passe entre les doigts ; mais aucune stupeur n’égale la subite apparition d’une pieuvre, Méduse servie par huit serpents. Pas de saisissement pareil à l’étreinte de ce céphalopode. C’est la machine pneumatique qui vous attaque. Vous avez affaire au vide ayant des pattes. Ni coups d’ongles ni coups de dents ; une scarification indicible. Une morsure est redoutable, moins qu’une succion. La griffe n’est rien auprès de la ventouse. La griffe, c’est la bête qui entre dans votre chair ; la ventouse, c’est vous-même qui entrez dans la bête. Vos muscles s’enflent, vos fibres se tordent, votre peau éclate sous une peau immonde, votre sang jaillit et se mêle affreusement à la lymphe du mollusque. La bête se superpose à vous par mille bouches infâmes ; l’hydre s’incorpore à l’homme ; l’homme s’amalgame à l’hydre. Vous ne faites qu’un. Ce rêve est sur vous ; le tigre ne peut que vous dévorer ; le poulpe, horreur ! vous aspire. Il vous tire à lui et en lui ; et lié, englué, impuissant, vous vous sentez lentement vidé par cet épouvantable sac, qui est un monstre. Au delà du terrible être mangé vivant, il y a l’inexprimable être bu vivant. »

On verra à l’article poulpe ce qu’il faut conserver et ce qu’il faut rabattre de cette émouvante et fantastique description. Quoi qu’il en soit, la pieuvre ainsi présentée fit sensation. On ne parla que de pieuvres en l’an de grâce 1866, date de l’apparition du livre de Victor Hugo ; des polémiques s’engagèrent, les uns tenant que l’animal était un proche parent du serpent de mer autrefois aperçu par le Constitutionnel, les autres affirmant que la pieuvre était on ne peut plus réelle, qu’ils avaient failli en être mangés, ou bus, comme dit V. Hugo. Les chroniqueurs s’emparèrent de cette actualité et, apercevant une vague analogie de métier entre cet appareil à succion et certaines femmes qui, elles aussi, font le vide, au moins dans le porte-monnaie de l’homme, ils baptisèrent du nom de pieuvres les petites dames maquillées du Casino et du boulevard. Ce nom leur resta quelque temps ; loin de s’en fâcher, elles portèrent des robes à la pieuvre, des chapeaux à la pieuvre, etc. ; une revue de fin d’année, au Châtelet, fit même paraître la pieuvre sous les traits d’une fort belle femme. Tout cela a fini par tomber dans l’oubli.

PIEUX, EUSEadj. (pi-eu, eu-ze — mot qui se rattache au même radical que pio, apaiser, satisfaire, concilier par le sacrifice, honorer et purifier religieusement, d’où piamentum, piaculum, expiutio, etc. L’origine de pius et de pio a été l’objet de plus d’une conjecture. Pott pense au sanscrit priya, aimer, chérir, ùapri, aimer, mais aussi à pi !, purifier. Kuhn identifie également pius et pruja. Ebel doute fort de ce rapprochement et Aufrecht plus encore, a cuuse de l’osque piihio, ombrien piho. Kern songe au védique pioj, tourmenter ; mais l’i de pio est bref et la transition de sens ne s’oxplique que d’une manière bien forcée. Pictet préfère recourir à la racine védique pi, piyali, remplir, augmenter, réjouir. De la aux acceptions diverses de pio et de ses dérivés, la transition serait beaucoup plus naturelle selon lui). Qui a de la piété, qui est fort attaché aux pratiques de sa religion : Un homme pieux. Une jeune fille pieuse. Des dmes pieuses. L’âme innocente et pieuse trouve avec des plaisirs célestes une solide nourriture et un perpétuel renouvellement de sa ferveur. (Boss.) Par te seul intérêt de ta beauté, la femme doit être pieuse. (Chateaub.) Il Qui marquée de la piété ; qui est inspiré par ia piété : Pensées pieuses. USuvres pieuses. Être plongé dans de pieuses méditations. Toute la vie d’un chrétien ne doit être qu’un long et pieux désir. (Fléch.)

— Par ext. Se dit des personnes qui éprouvent un amour mêlé de respect, des actes inspirés par ces sentiments : Un fils pieux. Des soins pieux. Je ne souhaite au monde que d’achever ma vie en vous aimant et en recevant les tendres et pieuses marques de votre amitié. (M^e de Sév.)

Non, il n’est pns pieux d’insulter a des morts.

Pohsakd.

— Ironiq. Se dit d’uno croyance aveuglo, non raisonnôe : Accueillir avec une foi pieuse les déclarations d’un journal officieux.

Legs pieux, Legs que l’on fuit pour être employé en œuvres pies.

Croyance pieuse, Opinion qu’adoptent des personnes pieuses, quoiqu’elle ne soit pas prescrite par la foi : C’était une CROYANCE pieuse de quelques Pères, qu’Adam était enterré sous la montagne du Calvaire. (Acad.)

— Substantiv. Personno pieuse :

Les plus purs d’entre nous, les pieux et les Ions, Au séjour du repos s’acheminent plus vite.

Deluxe.

P1EDX (les), bourg de France (Manche), ch.-l. de canton, arrond. et à 20 kilom. S.-O. de Cherbourg, sur une éminenee ; pop. aggl., 562 hab. — pop. tôt., 1,444 hab. Beau cromlech ; antiquités romaines.

PIEVE-DEL-CA1RO, bourg du royaume d’Italie, province de Pavie, district de la Lomelline, ch.-l. de mandement ; 3,286 hab.

PIBVE-Dl-CADORE, ville du royaume d’Italie. V. Cadorb.

P1EVE-DI-CENTO, bourg du royaume d’Italie, province de Ferrare, district et maudement de Cento ; 4,279 hab.