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(Tarn) en 1800. Successivement interne des hôpitaux civils de Paris, élève du Val-de-Grâce et chirurgien-major îi l’armée, il se fit recevoir docteur en 182,0. M. Pinel dirige depuis plus de trente ans une maison de santé spécialement consacrée aux maladies nerveuses et mentales, qui fut d’abord à Chaiilot et qu’il transporta plus tard au château Suint-James, à Neuilly, Cet établissement jouit d’une grande notoriété. Il a publié : Recherches sur l’hérédité des maladies nerveuses et mentales ; De la monomanie considérée sous le rapport psychologique, médical et légal (1855, in-8c) ; Du traitement de l’aliénation mentale aiijuë en général, et principalement par les bains lièdes prolonges et des arrosements continus d’eau fraîche sur la tête (Paris, 1856, in-8o).

PINELLI (Lucas), théologien et jésuite italien, né à Melfi, mort à. Naples en 1607, Il appartenait à une famille qui avait donné des doges à Gênes. Après avoir enseigné la théologie à Ingolstadt et à Pont-à-Mousson, il devint successivement recteur à Florence, à Pérouse et à Païenne. Le Père Pinelli a composé plusieurs ouvrages qui ont joui d’une grande vogue et ont été souvent réédités. Les principaux sont : Meditazioni del sacramento (Breseia, 1599, in-12), trad. en fiançais sous le titre de Pieux entretiens (1850) ; Gersone, overo délia perfesione rehniosa, traduit en français (1847, in-S°) ; Trattato dell’ altra vita e dello stato deW anime in essa (Venise, 1604), curieux ouvrage traduit en français sous le titre de Traité de l’attire vie (1607, in-12) ; Meditationes de IV hominù novissimis qus suni mors, judicium, infernus, paradisus (Cologne, 1605), etc. L’édition la plus complète des Œuvres spirituelles du Père Pinelli est celle de Cologne (1604, 3 vol. in-12).

PINELLI (Jean-Vincent), bibliophile italien, né à Naples en 1535, mort à Padoue en 1001. Il était de la famille du précédent et fils d’un riche négociant. Passionné pour l’étude, il étudia, outre les mathématiques, la médecine, la jurisprudence, la philosophie, la littérature, la musique, les langues anciennes, l’hébreu, le français et l’espagnol, fonda dans sa ville natale un jardin botanique, où il réunit des plantes rares, puis alla vers 1558 se fixer à Padoue, où il fit de sa maison une sorte d’académie fréquentée par tout ce qu’il y avait d’hommes distingués dans cette ville. Pinelli consacra une partie de sa fortune à protéger les artistes et les lettrés, à former une magnifique bibliothèque, un cabinet d’antiquités et de médailles, une collection d’instruments de musique, do physique, de métaux, de dessins, etc. Un n’a, de ce savant érudit, que des Lettres publiées dans divers recueils et des Notes sur les Chronica Veitela. d’Andreu Dandolo. Plusieurs contemporains de Pinelli lui ont dédié des ouvrages. De Tliou le compare pour le savoir et la libéralité à Pomponius Attieus.

PINELLI (Maffeo), bibliophile italien, né à Venise en 1736, mort dans la même ville en 1789. Il succéda à son père comme directeur de l’imprimerie ducale. Au goût passionné des beaux livres, il joignait celui des tableaux etdesantiquités, et ilfurmaune belle bibliothèque, dont son ami, l’abbé Morellt, a dressé le catalogue sous le titre de Bibliotheca Maphxi Pinelli (Venise, 1787, 6 vol. in-8») et qui fut vendue à l’encan en 1790. On doit à Pinelli : Prospetto di uarie edisioni degli autori classici yreci e latini (Venise, 17so, in-8«), traduction de la Bibliothèque des classiques par Harwood, avec des notes intéressantes.

PINELLI (Bartolomao), célèbre peintre et graveur italien, né à Rome le 20 novembre 1781, mort le 1er avril 1835. Son père, qui faisait des figurines en terre pour un faïencier, le fit étudier à l’Académie de Saint-Luc. Pinelli n’avait pas neuf uns lorsqu’il suivit son père à Bologne, où la rigueur de quelques créanciers le contraignit à se réfugier. Le jeune Bartolomeo y demeura sept ans et, grâce aux secours du prince Larabertini, il y put continuer ses études de manière a remporter le premier prix de peinture à l’âge de quinze ans. Peu après, le jeune artiste quitta cette ville et rentra à Rome pour n’en plus sortir. Sans protecteurs, presque sans moyens d’existence, il recommença avec courage à fréquenter l’Académie et fit de rapides progrès dans l’art de grouper les figures, grâce à l’étude approfondie et passionnée de Raphaël et de

Michel-Ange. La statuaire eut part aussi h ses travaux, et tels furent ses succès dans les deux branches, qu’il remporta la même année le grand prix de peinture et celui de sculpture. Ces grands prix étaient peu de chose, pécuniairement parlant. Pressé par le besoin, le jeune homme était souvent obligé de manquer l’école pour faire quelque dessin au crayon ou à la plume, qu’il vendait ensuite à vil prix dans les cafés. Il croqua de cette façon, à la plume, quelques faits historiques d’une manière si originale et avec tant de vigueur, que ces premiers essais suffirent à lui attirer la renommée. Ce succès ï’éloigna lotit à fait de l’Académie, où il ne rencontrait que de rigoureux censeurs, tandis qu’il était ailleurs choyé et encouragé par d’aimables et spirituels amateurs. Il copia pour eux, avec une incomparable vivacité, endos PINE

sins de moyenne grandeur, quelques-uns des plus beaux tableaux de l’Albane. Lenombrede dessins d’une rare vigueur qu’il a fnits ainsi pour le premier étranger venu qui lui en demandait est incalculable.

Il marqua ses débuts dans ce genre par une collection de costumes tant anciens que modernes, laquelle a été copiée, imitée et répandue dans toute l’Europe. Vers ce temps, il peignit aussi à l’aquarelle quelques petits tableaux. Keisermann, peintre allemand, en fut émerveillé et se lia avec Pinelli au point de loger et de faire ménage commun avec lui. Ce fut pendant le cours de cette intimité que Pinelli peignit le pins à l’aquarelle et k

I huile. Les deux amis étaient cependant presque toujours en course hors de Rome, parcourant ensemble, un Virgile à la main, la scène des six derniers livres de l’Enéide.

Pinelli fit, durant cette période, un assez grand nombre de paysages et de vues d’une remarquable exactitude, prises, pour la plupart, dans les délicieux environs de Tivoli. En 1809, il se mit à graver à l’eau-forte ces espèces de caricatures populaires, qui, sous le nom de Caralteristi ou Buffi caricati, forment une des plus notables parties de son œuvre, et il donna la figure et un peu l’air de Keisermann à un personnage comique d’un des meilleurs dessins de cette série ; ce dernier en fut vivement blessé et rompit avec l’artiste italien. Les Caralteristi ou Suffi caricati avaient été enlevés et couraient la monde : le mal était irrémédiable. Keisermann s’éloigna pour toujours de son ami.

Pinelli, s’abandonnant au cours de ses inspirations, quelquefois un peu abruptes, mais toujours pleines de chaleur et de vie, publia coup sur coup des collections de dessins sur toutes sortes de sujets. Les illustrations d’un Virgile et d’un Dante qu’il fit paraître peu après obtinrent le même succès. Mais ce qui le mit tout à fait hors ligne et lui fit une réputation à lui, dans un genre nouveau, quoique les modèles s’en trouvassent sous les yeux de tout le monde, ce furent ses costumes et ses scènes des habitants de la campagne et des faubourgs de Rome. Rien de plus vrai, de plus énergique et de plus vivant que. ses Transteverini, que ses Ciociare, que ses paysannes d’Anagni, de Monte-Circeo, de Spoleto, etc. Le fougueux artiste voulut être à la fois et fut, en effet, dessinateur, graveur, peintre et sculpteur. Il gravait surtout à merveille à l’eau-forte, et n>n a de lui en ce genre des œuvres d’une touche pleine de vivacité, de force et d’éclat. Nous citerons particulièrement les cinquante-deux planches in-4o oblong qu’il publia en 1823 pour l’illustration de la seconde édition d’un poBme héroï-comique, intitulé : Il Meo Palacca, poema giocoso nel tinguaggio romanesco, par Giuseppe Berneri, etc. En même temps, il faisait force groupes en terre, très-appréciés des connaisseurs. D’ordinaire, ces excellentes statuettes représentent des hommes et des femmes de la campagne romaine.

II exécuta un grand nombre de ces groupes dans sa première jeunesse et un plus grandnombre encore dans les dernières années de sa vie. Quelques-uns des plus remarquables sont maintenant à Paris dans divers cabinets d’amateurs ; da ce nombre est le groupe si pittoresque, si animé des Joueurs de boule. Il faut citer encore le Berger des marais Pontins, conduisant à cheval, comme au temps de Virgile, une lance à la main, son turbulent troupeau.

Pinelli était grand et bien fait de sa personne ; il avait une figure belle et noble, des cheveux bruns, des yeux noirs très-vifs. Il était très-négligé dans son extérieur. Quand on lui en faisait des reproches, il disaitcomme le grand Corneille : à Je n’en suis pas moins Pinelli. » Il avait beaucoup lu et avait des connaissances étendues en histoire et en poésie. Ami des pauvres, affable avec les petits, il était altier et parfois même insolent avec les grands. On cite à ce sujet divers refus faits à des Anglais de travailler pour eux, même au plus haut prix. Il tirait, d’ailleurs, peu de profit de ses travaux, qui enrichirent les marchands, et connut toute sa vie la pauvreté, par suite de son excessive générosité, de son insouciance et de son désintéressement. Il travaillait incessamment pour vivre, toujours exploité par les marchands, et c’est k cette dure nécessité de toujours produire, de toujours graver sur cuivre ou modeler la terre en statuettes expressives pour les vendre immédiatement,

qu’on doit cette innombrable suite de vigoureuses esquisses.du maître ; mais, de là aussi, l’impossibilité où il fut, dès sa jeunesse, de s’appliquer à la grande peinture et à la grande statuaire. Dans les derniers temps de sa vie, le pauvre artiste faisait marcher" de front trois ouvrages différents ; il s’occupait d’une suite de dessins sur les traits les plus saillants de Don Quichotte et il en publiait la dernière gravure peu de jours avant sa mort. Les deux autres ouvrages sont restés inachevés ; c’étaient : les faits sublimes de l’histoire romaine, et le Maggio Romanesco, poème dans le genre du Meo Patacca, écrit dans la langue populaire de Rome. Dix-huit heures avant de mourir, il donnait la dernière main à une gravure de cet ouvrage.

Pinelli a laissé, tant en gravures qu’en dessins, plusieurs milliers de sujets. Ou a de lu* quelques rares tableaux et diverses pochades a l’huile et une quantité vraiment

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prodigieuse de groupes et de sujets variés en terre cuite. Parmi ses séries a l’eau-forte, les plus célèbres sont celles qui se rappor’ tent à l’histoire de la république romaine et des empereurs, aux œuvres de Virgile, de Dante, de l’Arioste, du Tasse, au Télémaque, à l’histoire de Pie VII, aux sept collines de Rome et au Meo Patacca. On a aussi de lui un certain nombre de lithographies sur des sujets tirés du roman de Manzoni, / Promessi sposi. Elles datent des premiers temps de la lithographie ; mais il n’eut jamais beaucoup de goût pour ce procédé. Dans tous ses ouvrages, l’artiste romain fit preuve d’une grande fécondité d’imagination et se montra d’une incomparable habileté à, grouper les figures, à marquer les poses, à faire ressortir les accidents pittoresques des physionomies et des costumes. Il fut vrai, simple, varié, plein de vigueur et d’expression. Quelquefois, un œil délicat pourrait y reprendre plus d’un trait de dessin incorrect ; mais n’oublions pas que Pinelli improvisait constamment,

PINEtUE s. f. (pi-nèl-lî — de Pinelli, érudit italien). Bot. Genre de plantes, de la famille des aroïdées, tribu des anaporées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Inde.

PINELO (Antonio de Léon-), écrivain espagnol du Pérou et celui qui a le plus travaillé a l’histoire de l’Amérique espagnole, né dans les dernières années du xvi» siècle. Lorsqu’il eut achevé son éducation U Lima, il se rendit en Espagne et fut successivement avocat ou rapporteur au conseil des Indes, juge honoraire au tribunal de la Contratation, à Séville, et enfin historiographe des Indes. On croit qu’il mourut entre les années 1672 et 1S80. Pinelo avait fuit d’immenses recherches sur l’histoire des Indes. Frappé de la confusion qui régnait dans la législation civile et administrative des colonies espagnoles, par suite de la multiplicité des édits, souvent contradictoires, il entreprit d’en former une collection méthodique, publia en 1623 le plan de son ouvrage, obtint de pouvoir compulser toutes les archives publiques et, après un immense travail, il parvint à terminer son entreprise. Parmi ses nombreux ouvrages, on cite particulièrement ; Becopilacion gênerai de las leyes de las Indias (1680, 4 vol. in-fol.), collection complète des édits et des ordonnances royales pour les colonies espagnoles ; Traité des confirmations royales (Madrid, 1630), ouvrage important pour la jurisprudence de l’Amérique espagnole ; Sumarios de la recopilacion gênerai (1628, in-fol.) ; Epitome de la Bibliotlieca orieutal y occidental, nauticay géographica (Madrid, 1629, in-4«), répertoire bibliographique, précieux pour l’histoire littéraire de l’Amérique espagnole et refondu dans une nouvelle édition (Madrid, 1739, 3 vol. in-fol.) ; Vélos antiguos y modernos en los rosiras de las mugeres sus conveniencias y danos (Madrid, 1641, in-4o) ; Âparato politico de las Indias occidentales (1653, in-fol.) ; El Paraiso en el nuevo mondo (1656, in-fol.) ; AcuerdosdelconsejodeIndias{$S, in-4o), etc.

P1NEROLO, nom italien de Pignerol.

FINESSE s. f. (pi-nè-se). Bot. Nom vulgaire du sapin ;

PINET s. m. (pi-nè). Bot. Nom donné aux champignons comestibles, dans la basse Provence.

PINET (Jacques), homme politique français, mort à Bergerac en 1844. Avocat dans la Dordogne au début de la Révolution, il adopta avec chaleur les idées nouvelles, devint administrateur du district de Bergerac en 1790, fut élu l’année suivante membre de la Législative, où il siégea parmi les membres les plus avancés, et fut également réélu par la Dordogne lors des élections pour la Convention nationale. Dans cette assemblée, Jacques Pinet s’associa à tous les votes de la Montagne, se prononça lors du procès du roi pour la peine de mort sans sursis ni appel au peuple, remplit diverses missions à l’armée des Pyrénées-Orientales, dans l’Ardèehe et dans les Lun des, avec Cavuignac et Dartigoeyte, se vit dénoncé pour anus de pouvoir après le 9 thermidor et fut arrêté à la suite du mouvement du 1er prairial an III (20 mai 1795). Rendu à la liberté par l’amnistie de l’an IV, il devint peu après un des administrateurs de la Dordogne, mats fut destitué pour avoir voulu influencer les élections (1798). À partir de ce moment, il rentra dans la vie privée, dut quitter la France, comme régicide, en 1816, et retourna finir ses jours dans son département natal, après la révolution de Juillet.

PINET (Antoine du), archéologue français. V. Dupinkt.

PINETON DE CHAMBRUN (Jacques), ministre protestant. V. Chambrun.

PINEY, bourg de France (Aube), ch.-I. de cant., arrond. et à 21 kilom. N.-E. de Troyes ; pop. aggl., 1,185 hab.— pop. tôt., 1,588 iiab. Fabrication de cordages, tuiles, briques. Commerce de bois. La commune de Piuey renferme plusieurs hameaux où l’on remarque de vieilles églises du xive et du xv» siècle. Ce bourg eut autrefois le titre de duché-pairie, érigé en 1581 en faveur de François de Luxembourg.

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PING s. m. (pingh). Métrol. Mesura du capacité chinoise valant 560 litres.

P1NGEL (Christian), naturaliste danois, né à Copenhague en 1793. Il étudia d’abord le droit, puis alla compléter son instruction en Allemagne, où, de 1814 à 1820, il s’attacha particulièrement à. l’étude de la philosophie et des sciences naturelles. De retour en Danemark, il fit des recherches sur la géologie de ce pays, visita les États Scandinaves, explora, de 182S à 1829, le Groenland, dont il étudia l’histoire naturelle et les antiquités, et fut nommé, en 1842, membre de l’Académie des sciences de Copenhague. On lui doit un grand nombre de savants mémoires insérés dans les Transactions de cette Académie, dans les Monuments historiques du Groenland et dans divers autres recueils.

P1NGERON (Jean-Claude), littérateur français, né h Lyon vers 1730, mort à Versailles en 1795. Il prit du service en Pologne, devint capitaine d’artillerie et ingénieur à Zamosc,

Jiuis revint en France et obtint un emploi dans es bureaux de la couronne, h Versailles, Pendant les loisirs que lui laissaient ses fonctions, il cultiva les lettres, visita l’Italie at parcourut, avec le marquis de Néelle, les Échelles du Levant, Malte et la Sicile. À l’époque de la Révolution, il perdit sa place et termina ses jours dans l’obscurité. On lui doit des articles et des mémoires, insérés dans le Journal de l’agriculture, du commerce, des arts et des finances, dans ta Bibliothèque physico-économique, et un grand nombre de traductions, parmi lesquelles nous citerons : Traité des vertuset des récompenses, ûe Dragonetti (1708) ; Musai sur la peinture, d’Algarotti (1709) ; les Abeilles, de Ruccellaf (1770) ; Vies des architectes, de Milizia (1771, 2 vol.) ; Voyage dans la Grèce antique (1789, in-8u) ; Lettres, de Sestini (1789,3 vol. in-8o) ; Voyai/e dans le nord de l’Europe, deMarslml(1776, in-8o), etc. Enfin, on lut attribue VArt de faire soi-même les ballons aérostatiques (Paris, 1783).

FINGO s. m. (pain-go). Mamm. Un des noms vulgaires du pécari.

PINGOLIER s. m. (pain-go-lié). Ornith. Nom vulgaire du pivert.

PtNGON (Emmanuel-Philibert de), baron db Cusv, seigneur de Prémeiskl, historien savoisien, né à Chambéry en 1525, mort a. Turin en 1582. Il fit ses études à Lyon, puis k Paris (1540), où il composa en vers latins l’éloge de Budè. Pingon se rendit ensuite h. Padoue, se fit recevoir docteur en droit (1550) et dut k la façon élégante avec laquelle il parlait latin d’être nommé vice-recteur de l’université et d’être, en cette qualité, député au sénat de Venise, pour défendre devant ses procurateurs les droits et les privilèges de cette université. Il parcourut ensuite l’Italie, séjourna à Rome, où il s’occupa d’archéologie, puis revint à Chambéry, s’y fit

recevoir avocat et exerça les fonctions d’official du décimât. En 1551, à la suite d’une inondation, il devint syndic pour la réparation des digues. Nommé ensuite président du conseil de Genevois siégeant à Annecy, il sut se concilier tellement l’estime publique, que le duc ’de Savoie Emmanuel-Philibert l’appela à Turin, où il le lit conseiller d’État, référendaire, vice-chancelier et réformateur de l’université. « Pingon, dit Grillet, s’occupa toute sa vie de l’histoire de sa patrie et tut le premier de nos historiens qui ait cherché h découvrir la vérité parmi tant de récits fabuleux contenus dans les chroniques mensongères du pays. » Nous citerons, parmi ses ouvrages : Augusia Taurinornm (Turin, 1577, in-fol.), annales de la ville de Turin ; Inclytorum Saxonis Sabaudi&une principum arbor geiUilitia (1581, in-fol.) ; Phiiiberti Pingonii Sabaudi, Cusiacensis baronis Sindon evangeliea (Turin, 1581, in-4o), ouvrage relatif au saint suaire de Turin, etc. Pingon était lié avec beaucoup de lettrés et avec le chancelier de L’Ilospitul. Il avait fait une très-belle collection de médailles rares, dout le Père Possevin se servit utilement pour composer son Apparat historique. La médaille représentant Pingon a été frappée eu 1582. »

PINGOUIN s. m. (pain-gouain — du lat. pinguis. Cette étymologie est contestée ; on a songé au breton peu guienn, tête blanehe ; malheureusement, le pingouin a la tête noire). Ornith. Genre d’oiseaux palmipèdes, type de la famille des ulcidées, comprenant deux espèces qui habitent l’Europe boréale : Les pingouins ont le corps couvert d’une épaisse couche de graisse. (Z. Gerbe.) Les pingouins se plaisent au voisinage de la mer Glaciale. (A. Maury.) Le grand pingouin a des ailes, mais ces ailes sont dépourvues de pennes et ne peuvent par conséquent lui servir pour le vol. (Toussenel.) Le pingouin, frère du manchot, mais plus dégrossi, porte ses ailes comme un véritable oiseau. (Michelet.)

— Argot. Nom que les saltimbanques donnent au public : Vois-tu le pingouin, comme il s’allume ? Ça n’est rien ; à la reprise je vais l’incendier. (E. Sue.) Il Pingouin gros, Public nombreux. u Pingouin maigre, Public peu nombreux.

— Bot. Nom vulgaire de l’agave marron.

— Encycl. Les pingouins ont pour caractères : un bec plus court que la tête, ’convexe, conique, comprimé latéralement et comme vertical, à dos tranchant, ordinairement sillonné en travers, surtout vers la pointe, qui