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et de Molière, celui de Fénelon, de Bossuet, du duc de Saint-Simon et de M«i« de Sévigné. Cette dernière y excelle : elle laisse trotter su. plume la’bride sur le cou et, chemin faisant, elle sème à profusion couleurs, comparaisons, images, et l’esprit et le sentiment lui échappent de tous côtés. » C’est précisément chez lus écrivains plus libres, plus vrais, plus naturels que les autres, qu’il faut en général chercher le pittoresque. La Fontaine, nourri de la lecture des vieux auteurs, admirateur (le Régnier et de Marot. profond observateur de la nature, est plein de traits pittoresques ; il ne les étend pas, sa manière reste sobre, mais ces traits suffisent pour donner à. son style une saveur particulière.

Quand, à la suite de Jean-Jacques Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre, le paysage prit une plaça importante dans la littérature française, le pittoresque se développa en même temps, finit par prendre des proportions excessives et, au lieu de rester la simple conséquence du style naturel et libre, devint souvent un produit de convention. On a vu, de nos jours, des ouvrages écrits d’un bout à l’autre avec la préoccupation d’être constamment pittoresque. Cet excès se manifeste déjà chez M. Victor Hugo, mais allié à do si hautes qualités et à une telle force de génie que, dans son défaut même, il devient une puissance. Ce n’est plus cette description classique, dont les anciens cours de littérature fournissaient les règles et les modèles, cette imitation factice de certains bruits de la natitre au moyen de mots choisis et savamment combinés, et qu’on appelait l’harmonie imitative. C’est une véritable éruption de sentiments, d’impressions, d’idées, qui entraîne dans un courant impétueux tous les mots péie-méle de la langue, archaïsmes oubliés, néologismes inconnus. Le procédé est celui de l’amplification à outrance. S’il s’agit de vagues, de rochers, d’écueils, de bruit, d’ombre, de lumière, de pluie, de vent, d’orages, de trombes, etc., l’objet décrit sera montré sous tous ses aspects, pris à son origine, suivi dans toutes ses transformations. La langue poétique, la langue scientifique seront tour à tour épuisées.

Quelle que soit, du reste, l’exagération apportée par les poistes et les prosateurs de notre siècle dans l’emploi du pittoresque, et bien qu’on ne puisse nier les défauts qui en résultent souvent, il est impossible aussi de se refuser à reconnaître les beautés qui naissent du pittoresque mis en œuvre à propos et savamment. Chez tous les écrivains de la période romantique, l’élément pittoresque a repris dans le style la place qu’il n’aurait jamais dû perdre. Chateaubriand, dans son Atala, dans ses Martyrs, a montré comment les grandes images pouvaient traduira les grandes pensées sans rien leur faire perdre, en les rendant au contraire visibles et tangibles. Lamartine, avec ses grands coups d’ailes, ses larges périodes qui s’étalent comme des fleuves, n’a jamais décrit pour décrire, et cependant que de pages pittoresques dans les Méditaiions, dans Jocelyn, dansHnphaëU Auguste Barbier doit an pittoresque de ses expressions, à la fois si vraies et si brutales, l’incomparable vigueur de ses ïambes.

Th. Gautier est le chef d’une école qui a poussé le pittoresque à l’excès, qui n’écrit que pont ; peindre. Chez lui. quoique le pittoresque soit admirablement ordonné et mis en relief avec un art extrême, il est des critiques qui ont appelé des défauts ses vivantes qualités. « Singulier cerveau, dit M. de Pontmartin, en qui les tons et les contours tiennent la place des sentiments et des pensées ! Etrange talent qui vibre par le regard comme d’autres par 1 oreille, par l’imagination et par l’âme. Pour une pensée fine, délicate, pour un sentiment vrai, pour une analyse attentive et pénétrante des ténuités du cœur humain, pour une étude psychologique me livrant un nouvel aperçu de passions et de caractères, le tout en style grisâtre et même un peu janséniste, je donnerais toutes les perles et tous les rubis que l’école matérialiste enchâsse dans l’or ciselé de ses métaphores. » Demander à. Gautier une étude psychologique t Gautier eût sans doute été un pauvre Somme et un médiocre écrivain si, écoutant ce critique borné, il s’était mis à parler de Dieu, de l’âme, du souverain bien, de nos destinées futures et autres questions toujours intéressantes quoique un peu vieilles, mais qui n’étaient pas 1 objet de ses études. Dans le cercle où il s’est borné, poésies matérialistes et sensuelles, récits de voyages, romans fantaisistes, descriptions minutieuses de tableaux et d’objets d’art, patientes analyses d’écrivains et de poètes, Th. Gautier est resté un maître ; pas une de ses pages, si curieusement travaillées, qui ne se transforma en peinture et ne mette sous les yeux la couleur, le relief, la physionomie des choses dont il parle. Duns ses critiques d’art, ses descriptions de tableaux valent les tableaux et quelquefois elles les dépassent ; ses récils de voyages reproduisent, grâce a, la magie du style, tout ce qu’il est possible à l’œil de voir et au pinceau de rendre. Ses disciples, en exagérant ces qualités, en ont fait des défauts. «Dansson avidité à s’emparer de tout ce monde de réalités que la poésie négligeait avant lui, et par une espèce de réaction contre la pauvreté de formes et de couleurs de l’art classique, ’le romantisme, dit M. Scherer, a versé dans le matérialisme. L’art classique était trop spiritualiste, il man PITT

quait de corps ; le romantisme a versé avec excès dans la chair et dans la chose. La forme, pour les classiques, n’était qu’un voile assez mince et assez pauvre ; les romantiques en ont fait une magnifique parure sous laquelle la personne humaine a souvent disparu. Les vices s’accentuent avec l’âge ; les imitateurs n’imitent guère que les défauts de leurs modèles. Le romantisme eut une seconde époque, dans laquelle s’exagéra le traK que je viens de signaler. Nous avions la forme pour le beau, nous eûmes la forme pour la forme ; elle débordait déjà le fond parfois, elle l’opprima, le supprima, elle en prit la place. On donna une importance capitale aux parties subordonnées de l’art ; on sacrifia tout m pittoresque. On ne parla plus à l’esprit, mais aux yeux ; on s’étudia aux raffinements. On mit sa gloire aux difficultés vaincues. On courut la terre et les mers à la recherche de mots rares et nouveaux ; le style eut son chic et son ragoût. On a, en passant de l’atelier des maîtres dans celui de ces inimitables ouvriers, la même impression qu’en sortant du musée des Antiques pour entrer chez un marchand de curiosités. • Ce pittoresque à outrance est sensible dans les poésies de Leconte de Lisle, de Th. de Banville, de Baudelaire et plus encore dans les mauvais copistes de ce dernier. Baudelaire s’y est laissé entraîner plus d’une fois ; mais il y a porté un talent très-personnel, et en même temps il a caché sous ses peintures les plus audacieusement réelles une idée morale, un enseignement fort visible pour ceux qui pénètrent au fond de sa pensée. Chez ses imitateurs, le talent moins pénétrant et une sorte de réalisme gratuit laissent mieux voir à quelle recherche do laideur peut mener un tut parti pris. Nous en donnerons pour exemple ces quelques vers d’un sonnet compris dans le recueil des Sonnets et eausc-fortes, publié en ÎSGS, par M. A. Lemerre, et mis en regard de la Mort de César, de M. Gérome :

César sur le pavé do la salle déserte Gît, drapé dans sa toge et dans sa majesté. La bronze de Pompée avec sa lèvre verte À ce cadavre blanc sourit ensanglanté... Et sur le marbre nu des bancs, tout seul au centre, Des mouvements égaux de son énorme ventre Rhythmant ses ronflements, dort un vieux Sénateur... Tout ce volume, qui est l’expression la plus juste des tendances de la jeune école pittoresque et qui contient d’ailleurs des morceaux fort remarquables, au moins comme métier, n’est rempli que de descriptions du même style ; c’est une série de tableaux de genre, peints avec la plume.

PITTORESQUEMENT adv. (pi-to-rè-skeman

— rad.pittoresque). D’une manière pittoresque : un hameau pittoresquiîment perché sur un roc/ter.

PITTORI ou PITTORIO (Ludovico Rigi, dit), en latin Pictorius, poëte latin moderne, né à Ferrare en 1454, mort dans la même ville en 1520. Il étudia la philosophie, la théologie, sans entrer toutefois dans les ordres, et s’adonna d’une façon toute particulière à la poésie. La facilité extrême avec laquelle il composait des vers latins et son humeur facile le firent rechercher des grands, notamment de Pic de La Mirandole, du prince de Carpi, des ducs de Modène, d’Urbin, etc, Pittori avait de l’imagination ; mais, se fiant à sa facilité, il écrivait avec peu de soin, de sorte que son style abonde en incorrections. Nous citerons de lui : Candida, poëme (Modène, 1491, in-4o) ; Tumultuariorum carminum libri VII (Modène, 1492, in-4o) ; Christianorum opuscnlorum libri III (Modène, 1496, in-4o) ; Epigrammata in Christi vitam (Milan, 1513, in-4o) ; Sacra et satyrica epigrammata, (Modène, 1514, in-4o); Epigrammata moralia (Modène, 1516, in-8o), etc.

PITTOSPORE s. m. (pi-to-spo-re — du gr. pitta, poix ; sporos, graine). Bot. Genre d’arbrisseaux ou de petits arbres, type de la famille des pittosporôes, comprenant une quarantaine d’espèces qui habitent les régions chaudes de l’ancien continent et de l’Océanie : Le pittospore ondulé croit dans la NouvelleGalles du Sud. (De Jussieu.)

— Encycl. Les piitospores sont de petits arbres ou des arbrisseaux à feuilles alternes, ordinairement entières, à fleurs solitaires ou groupées en corymbes axillaires ou terminaux, munies de bractées ; le fruifr est une capsule à parois épaisses et coriaces, renfermant de nombreuses graines visqueuses. Plusieurs espèces sont cultivées dans nos jardins, à cause de l’élégance ou de l’odeur agréable de leurs feuilles ou de leurs fleurs. On remarque surtout le pittospore ondulé, petit arbre à feuilles longues, odorantes quand on les froisse, à fleurs blanches exhalant une odeur de jasmin ; les pittospores coriace et tobira, qui se distinguent surtout du précédent par leur taille plus petite. La plupart de ces arbrisseaux exigent l’orangerie ou la serre tempérée ; on les conserve très-bien aussi, avec quelques soins, dans les appartements.

PITTOSPORE, ÉE adj. (pi-to-spo-rêrad. pittospore). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au pittospore.

— S. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type lo genre pittospore.

— Encycl. Les pittosporées sont des arbres ou des arbrisseaux, à feuilles alternes, dé PITT

pourvues de stipules. Les fleurs, solitaires ou diversement groupées, ont un calice à cinq sépales libres ou soudés à la base ; une corolle à cinq pétales ; cinq étamines ; un ovaire libre, à une ou plusieurs loges multiovulées, surmonté d’un style que termine un stigmate simple ou lobé. Le fruit est une baie ou une capsule, renfermant des graines arrondies, anguleuses ou réniforroes, à tégument lisse et luisant, à embryon très-petit à l’extrémité d’un albumen charnu. Cette famille, qui a des affinités avec les rhamnées, comprend les genres pittospore, citriobathe, bursaire, oncospore, mariajithe, sollya, billardière, etc. Ces végétaux croissent dans les régions chaudes de l’ancien continent.

PITTS (William), sculpteur, surnommé le Ceiliitt de l’Angleterre, né à Londres en 1790, mort dans la même ville en 1840. Son père, qui était ciseleur, lui apprit son art. William se maria fort jeune, se débattit dans de constants embarras d’argent, n’obtint point de son vivant la réputation qu’il méritait ot finit par s’empoisonner. C’était un artiste d’an rare talent, comme ciseleur et comme sculpteur. Ses œuvres sont en général pleines de grâce et d’un sentiment exquis, mais elles n’ont pas la fougue du célèbre Florentin, auquel on a voulu le comparer. On cite, parmi ses œuvres les plus remarquables : le Déluge (1823) ; les Boucliers d’Enée (1828), de Brunswick (1830), d’Hercule (1834) ; ('Enlèvement de Proserpine (1829) ; le Triomphe de Cerès (1840) ; las Apothéoses de Spenser, de Shakspeare, de Milton ; des vases, etc.

P1TTSDOCRG, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Pensylvanie, à 588 kilom. N.-O. de Philadelphie, au confluent de l’Alleghany et de la Monongahela, dont la réunion forme l’Ohio. La population de cette ville, qui n’était en 1800 que de l, G50hab., s’élève aujourd’hui à 90,000 hab., et, en comprenant les annexes qui ne font plus aujourd’hui avec elle qu’une seule agglomération, elle compte 240,000 hab. Evêchê catholique, tribunal d’arrondissement, académie, bibliothèque. Pittsbourg a des rues droites et perpendiculaires aux deux rivières ; mais ses

maisons noircies par la fumée de la houille lui donnent un aspect triste. Située dans une plaine triangulaire, au confluent de deux cours d’eau importants, sur le chemin de fer de Pensylvanie, elle doit à sa position et à ses nombreuses voies de communication son importance commerciale et industrielle. Elle est entourée de nombreux villages remplis d’usines et qui semblent ne faire qu’un tout avec la ville. Ses’environs abondent en hauts fourneaux, en fonderies de fer et de cuivre, — en établissements métallurgiques de toute sorte. On y compte à peu près 500 machines à vapeur. Dans son voisinage existent de vastes et riches mines de charbon et de houille. Par sa position, Pittsbonrg est le principal entrepôt de la Pensylvanie avec le Nord, la grande voie de communication des États de l’Ouest avec ceux de la coHe. Ses usines sont au nombre de plus de 2,000 et on en compte 220 à ses portes, dans les villes de l’Alleghany. Ses établissements industriels les plus importants sont : uno fonderie de canons et des fabriques d’autres armes rayées, de grands ateliers de machines, de locomotives, de nombreux hauts fourneaux, des fonderies, des fabriques de roues de moulin, do blanc de plomb, de soude, de clous, do iaine et de coton, d’huile de lin, des verreries, des papeteries, des distilleries. Le produit annuel de ces manufactures est évalué à 150 millions de francs ; les ouvriers employés dépassent 25,000 et leurs salaires annuels 100 millions. Les industries de Pittsbourg et de ses environs élèvent naturellement les échanges à un chiffre considérable ; on le porte 'a. 250 millions par année. Les principaux articles d’exportation sont : les cotons, les tabacs manufacturés, les fers bruts et ouvragés, le lard. Ses exportations ne s’opérant en grande partie que par eau, il s’ensuit une grande activité dans le mouvement de son port. On compte annuellement pour l’entrée et la sortio 17,000 steamers et barques, jaugeant ensemble plus de 3 millions de tonnes. On peut juger de l’importance industrielle de cette ville de manufactures par ce fait, que la part de Pittsbourg dans la production totale des États-Unis est de 46 pour 100 pour le verre, de 38 pour 100 pour lo fer et de 68 pour 100 pour l’acier. Aussi a-t-ello reçu le surnom de Birmingham américain. En échange dos produits de sa fabrication, cette ville reçoit une grande quantité de produits agricoles. C’est le grand marché de jambons de l’Ohio, du beurre, des vaches, de la farine, du chanvre, du tabac, du Coton, du sucre, dos mêlasses, du café et autres produits coloniaux, qui remontent le Mississipi et l’Ohio comme fret de retour. Sur l’emplacement de cette ville était autrefois lo fort Duquesne, appartenant aux Français et qui fut cédé aux Anglais, dont il reçut le nom de Pitt. On ne commença à. y bâtir Pittsbourg qu’en 1760. Les guerres contre les Indiens et les troubles dont les régions de l’Ouest étaient le théâtre furent un obstaele à ses progrès jusqu’en 1793 ; mais, à partir de cette époque, ils furent des plus rapides, par suite de sa situation éminemment favorable.

PITTSFIELD, bourg des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Massachusetts, h

PITÛ

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180 îtilom. O. de Boston, à 9 kilom. N. d» Lenox ; 6,500 hab. Nombreuses manufactures, principalement filatures de coton et de laine, fabrication de lainageS,

PITOER1UM, nom latin de PiThiviers.

PITTjitaire adj. (pi-tui-tè-re — rad. pituite). Anat. Qui a rapport à la pituite, qui •A le caractère de la pituite : Liquide pituitaire. il Membrane pituitaire, Membrane muqueuse qui tapisse les cavités nasales, depuis les ouvertures des narines jusqu’au pharynx ; La membranes pituitairk est le siège de l’odorat. (Acad.) n Fosse pituiiaire ou Selle lurcique, Enfoncement quadrilatère profond, que l’on observe sur la ligne médiane de la face cérébrale du sphénoïde, il Glande pituitaire. Petit corps arrondi qui porte aussi le nomd ’appendicis suspiiénoïcal do cerveau. Il Tige pituiiaire, Prolongement mince et conique qui se continue inférieuiement avec la glande pituitaire.

— s. f. Bot. Nom vulgaire de la dauphinelle staphisaigre.

— Encycl, Anat. La membrane pituitaire, qu’on désigne encore sous le nom de membrane de Schneider, présente une épaisseur considérable, ce qui fait que le3 fosses nasales paraissent beaucoup plus étroites à l’état frais que sur le squelette. La membrane pituitaire bouche un grand nombre d’ouvertures, en rétrécit d’autres, prolonge les saillies formées par les cornets et efface leurs inégalités. En dedans, elle tapisse le cartilage de la cloison médiane, ainsi que la lame perpendiculaire de l’ethmoïde ; à la partie supérieure, elle envoie un prolongement dans le sinus sphénoïdal, après avoir rétréci l’ouverture de cette cavité. En dehors, après avoir tapissé le méat inférieur, elle va rejoindre et continuer la^muqueuse du canal nasal, puis elle revêt le cornet inférieur, qu’elle prolonge en avant et en arrière. Arrivée dans le méat moyen, elle pénétre dans l’infundibulum, dans les cellules ethmoïdales, les sinus frontaux et maxillaires, passe sur lo cornet moyen, arrive dans le méat supérieur et dans les cellules ethmoïdales postérieures. En avant, elle se confond avec la peau ; en arrière, elle se continue sans ligne de démarcation avec les muqueuses du pharynx,

de la trompe d’Eustache et de la face supérieure du voile du palais. Le ehorion de la membrane de Schneider est très-épais, très-résistant ; il se confond dans presque toute son étendue avec le périoste et sa trouve par cela même extrêmement adhérent aux os sous-jacents. La partie libre est cotonneuse, pleine de sang, qui lui donne une couleur rose foncé, riche en nerfs, ’ qui la rendent sensible a la douleur et aux impressions mécaniques, enfin pourvue de papilles, de flocons, de plis et d’une multitudo de glandes mucipares, de sorte.qu’elle est susceptible de sécréter abondamment un mucus épais, connu sous le nom de morve (Huschke). La membrane pituitaire est composée d’un tissu propre, d’une couche épithéliale et d’un grand nombre de glandes. Lo tissu propre est formé de fibres lamineuses disposées en faisceaux quis’entre-croisenteu tous sens. La surface libre est tapissée par une couche d’épithélium vibratile, qui commenco au niveau d’une ligue partant du bord libre des os du nez a l’épine nasale antérieure du maxillaire supérieur, et qui s’étend à toute la muqueuse située au-dessus de cette ligne, a l’exception du locus lutetis. Le reste est couvert d’épithélium pavimenteux. Les glandes de la pituitaire, décrites par M. Sappoy, appartiennent à la classe des glandes dites en grappe ; elles sont trè^-nombreuses ot constituées par des ncini pourvus de leurs canaux excréteurs qui vont se rendre à un canal commun à toute la glande. Les artères de la membrane pituitaire viennent de la maxilfaire interne ou de l’ophthahnique. Les nerfs émanent de la branche ophthalmique de Willis et du maxillaire supérieur ; mais la plus important est le nerf olfactif, qui préside à la perception des odeurs. V. olfaction.

Glande, corps pituiiaire. Organe situé dans la selle turcique, enveloppé presque entièrement par la dure-mère et considéré par quelques anatomistes comme un ganglion lymphatique, par d’autres comme un ganglion nerveux, et par d’autres, enfin, comme un des ganglions du grand sympathique. Les fonctions du corps pituiiaire sont encore inconnues.

PITUITE s. f. (pi-tui-te — lat. pituita, suo épais des arbres. Pictet rapproche ce mot du persan pêd, pih, pi ; ossète fiu, graisse ; irlandais bith, bioth) résine, gomme ; ancien slave pitati, engraisser ; ancien allemand fieist, gras ; Scandinave feitz ; anglo-saxon faetl, gras ; pidha, sève ; anglaispith, même sens. Toutes ces formes se rapportent sans doute au sanscrit pita, jaune, lequel forme le nom du pin ; sanscrit pitassa, grec pitus, ancien allemand fieta, fiel ; mais il est ?ort douteux que l’acception de jaune soit bien l’acception primitive en sanscrit ; il est plus probable que pita a désigné dans 1 origine une substanco jaune, sans doute la résine, ce qui convient parfaitement au sens de pituita, peut-être d’un thème pila ; la question serait alors simplifiée, parce que pita peut être rapporté à la racine sanscrite pgâi, être gras, grec piainâ ; la résine et lo suc des urbres pouvaient fort bien être appelés une sub»