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PRÉt

signifie vouloir : Le despote prétend que tout fléchisse devant sa volonté.

, — Syn. Prctendro, affirmer, nsaurer, etc. V. AFFIRMER.

— Prétendre, aspirer. V. ASPIRER.

PRÉTENDU, UE (pré-tan-du, û) part, passé du v. Prétendre. À quoi l’on prétend : Les droits prétendus par les princes, il Peu usité. ■ — Suppose, affirmé, mais non fondé ou Justine : Uiie prétendus science. Un prétendu héros. L’humanité, dans.sa marche inflexible, ne se laisse pas égarer par les hallucinations de ses prétendus sages. (Proudh.)

— Dont le mariage est convenu, arrêté : Un gendre prétendu. Une belle-fille prétendue.

La religion prétendue réformée, Nom que les catholiques donnaient autrefois au protestantisme.

— Substanliv. Personne dont le mariage est convenu, arrêté : Il est avec sa prétendue. Elle est sortie avec son prétendu. Il Homme qui aspire à la ’main d’une femme : Cette demoiselle a plusieurs prétendus.

Prétendus (les), roman de Frédéric Soulié (1S<3, in-go). Mme Ménier, fille d’un noble ■ ruiné, a épousé !e fils de l’intendant de son père, afin de redevenir riche, et pour son plaisir elle a pris un amant, le comte de Canal, dont elle empêche le mariage avec sa sœur. Celle-ci, M™e d’Houdailles, qui est veuve, vient lui rendre visite. M"» Ménier, pour écarter une rivale aussi dangereuse, convoque le ban et l’arrière-ban des prétendants à la main de la jolie veuve. Ce sont : M. de Sommerive, quarante ans, député, aimable, qui semble fait exprès pour une femme raisonnable ; le marquis de Luc, trente ans, dans toute la fleur de la jeunesse, roi de la mode, mari excellent pour une femme qui aimerait les fêtes et les plaisirs ; Victor, neveu de la maison, vingt ans, peu de fortune, mais une jolie figure, un cœur noble et ardent, recommandé à toute jeune femme mélancolique et passionnée.

Cette réunion semble avoir pourvu à toutes leséventuaiités et à tô*utes les exigences du goût le plus capricieux ; mais M™" d’Houdailles a conservé une lueur d’amour pour le comte de Canal. Sa sœur s’en aperçoit et la calomnie avec une telle audace qu’elle passe bientôt pour la maîtresse du comte. Oh rapporte ces propos à Mme d’Houdailles, qui s’évanouit ; Mme Ménier la plaint hypocritement, disant qu’elle est épileptique comme M. Ménier. Ce dernier est frappé d’une attaque si violente qu’on le croit mort ; sa femme, n’ayant plus rien à craindre, relève la tête et se fait presque gloire de sa passion adultère. Tout à coup le prétendu mort se dresse devant elle ; il a tout entendu. M™« Ménier épouvantée tue son amant et se suicide. Mme d’Houdailles, touchée de la conduite généreuse du marquis de Luc, lui accorde sa main, et M. Ménier, délivré de ses chagrins, guérit du mal qui, par moments, troublait sa raison,

Prétendu (le), comédie en trois actes, en vers, de Riccoboni (Comédie-Italienne, 6 novembre 1760). L’auteur a résolu le problème d’être amusant et gai sans la moindre invention ; il n’y a pas dans sa pièce une situation, une scène, un déguisement qui ne soit emprunté à Molière, Regnard, Destouches, etc. Un Géronte quelconque veut marier sa fille à un provincial, mais la jeune fille aime un galant officier. Celui-ci s’introduit sous le costume de maître de danse et il est surpris aux pieds de son amoureuse par le bonhomme de père qui le chasse avec courroux. Le provincial arrive ; l’amoureuse s’est déguisée en soubrette et la soubrette passe pour la fille à marier ; toutes deux s’amusent de lui. La fausse soubrette l’entreprend de la manière la plus égrillarde et lui dépeint les privilèges des jeunes femmes de Paris sous de si vives couleurs, qu’il n’a plus guère envie de se marier. L amoureuse feint d’avoir éprouvé tant d’émotion durant cette entrevue qu’il faut envoyer chercher le médecin ; c’est Léandre qui vient, affublé de la robe doctorale. Il déclare au père que le mal de sa fille a son siège dans le cœur et qu’il faut lui donner celui qu’elle aime. Le bonhomme n’en fait rien et pressa le provincial de conclure. La soubrette alors reprend son tablier et déclare au benêt le subterfuge dont il a été victime. Il trouve que tout est au mieux, car elle est bien plus jolie et bien plus aimable que sa maîtresse ; il lui dit que c’est elle qu’il adore et il lui propose de l’enlever. Marine fait semblant de s’évanouir de bonheur et lui donne un rendez-vous. C’est le père qu’il y rencontre ; il lui dit dans l’obscurité un tas de choses désagréables sur sa fille, et le bonhomme, sa faisaut reconnaître, le congédie poliment. Il ue reste plus qu’à marier les deux amoureux.

Prétendus (les), opéra en trois actes, paroles de Rochon de Chabannes, musique de Lemoyne (Académie de musique, 2 juin 1789), Le succès de cet ouvrage, maintenant oublié, a duré plus de trente ans. Le compositeur, tour à tour gluckiste, piccinniste et vaudevilliste musical, a montré plus de souplesse que de génie dans les évolutions de son talent. L’ouverture est une composition assez plate. Le premier duo entre Julie et Valère est assez bien traité, quoique les rentrées et les dessins d’accompagnement soient d’una

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uniformité ennuyeuse. Les récitatifs sont traités à l’italienne ; les batteries d’un sol passa abondent dans cet ouvrage. L’air de ténor chanté par la Dandinière est assez agréable : Venez jouir d’un sort si beau. Celui de Julie : De quel plaisir je vais jouir dans mon ménage ! qui le suit, ne manque pas de vivacité. La scène dans laquelle Julie se moque de Mondor et, assise à son piano, contrefait l’inspirée : Quel dieu descend de ta voûte azurée ? est bien réussie et a décidé du succès de l’ouvrage. Il y a dans cet air des hardiesses vocales qui ont dû y contribuer aussi. Lorsque Julie s’est débarrassée de ses prétendants en faveur de Valère, un divertissement clôt le spectacle. Il y a dans cette partie de l’œuvre de Lemoyne des effets assez jolis de tambourin et de galoubet avec le premier violon, une ronde entraînante, dont le refrain :

De la jeunesse pour danser

Toujours prêt à recommencer,

a été populaire, et enfin une pastorale dont l’instrumentation est bien traitée.

PRÉTENDUMENT adv. (pré-tan-du-man

— rad. prétendu). D’une manière prétendue, fausse : Un homme prétendument riche. I ! Peu usité.

PRÊTE-NOM s. m. Celui qui prête son nom dans une affaire où le véritable contractant ne peut ou ne veut pas paraître : Être leprête-nom de quelqu un. Servir de prêtenom. Beaucoup d’entreprises s’adjugent à des prête-noms. (Acad.) il L’Académie écrit au pluriel prête-noms, bien que cette forme de pluriel puisse être difficilement justifiée.

PRETENTAINE S. f. V. PRETANTAINE.

PRÉTENTIEUSEMENT adv. (pré-ten-sieu-ze-man

— rad. prétentieux). D’une manière prétentieuse : Un style prétentieusement fleuri.

PRÉTENTIEUX, EUSE adj. (pré-tan-si-eu eu-ze — rad. prétention). Qui a des prétentions : Homme prétentieux. Femme prétentieuse. Les gens d’esprit, au village, sont fins et avisés, ils ne sont pas prétentieux. (St-Marc Girard.) La société repousse tous les gens prétentieux, parce qu’ils la blessent ou l’ennuient. (Boitard.) Le simple naturel vaudra toujours mieux qu’une sottise prétentieuse. (P. Janet.)

— Qui annonce de la prétention, de la recherche : Air prétentieux. Ton prétentieux. Toilette prétentieuse. Style prétentieux. Le pédantisme n’est qu’une vanité prétentieuse du savoir sans tact ou sans esprit. (Latena.)

— Substantiv. Personne qui a beaucoup de prétention : Un prétentieux. Une prétentieuse. Les pauvres d’esprit sont plus faciles à supporter que les prétentieux a’esprit. (Lacretelle.)

PRÉTENTION s. f. (pré-tan-si-on — rad. prétendre). Droit, privilège, faculté que l’on s’arroge : Prétention légitime. Prétention mal fondée. Prétention ridicule, extravagante. Jiéussir dans ses prétentions. Se désister d’une prétention. Les Jtomains augmentaient toujours leurs prétentions à mesure de leurs défaites. (Montesq.) C’est une prétention des grands criminels de supporter gaiement les douleurs de la conscience. (Chateaub.) Les prétentions de nos ancêtres étaient trop humbles en fait de justice et de bonheur pour tous. (Guizot.) Les gens qui vivent de prétentions, selon eux légitimes, sont sans pitié pour les prétentions mal fondées d’autrui. (G. Sand.) La philosophie est la prétention de créer la vérité avec des mots. (Proudh.) L’impuisance des philosophes éclate dans leur prétention à révéler l’inconnu, l’infini ou la divinité. (H. Castille.)

— Volonté, désir ambitieux : Je n’ai poiiit la prétention de l’emporter sur vous. (Acad.)

— Pensée vaniteuse, idée vaine qu’on a de sa propre excellence : Avoir des prétentions. Être rempli de prétention. C’est une femme simple et sans prétentions. Il a rabattu de ses prétentions. Que les hommes soient spirituels sans prétention. (Brill.-Sav.) L’affectation tient surtout aux mots, la prétention à la vanité de l’écrivain. (J. Joubert.) Toute prétention est ridicule, même celle de n’en pas avoir. (Latena.) On nest ridicule, ou n’est vulnérable que par ses prétentions. (M«io E. de Gir. J II n’y a point d’honnête homme au monde sans quelque prétention. (J. Casanova.) C’est une bien grande prétention que de s’en croire complètement exempt. (Mme C. Bachi.)

Dans ses prétentions une femme est sans bornes.

Boilbau.

PRÊTER v. a. ou tr. (prê-té — du latin prxstare, vaincre, l’emporter sur, être devant ; de prx, devant, et de stare., se tenir). Donner, céder pour un temps, à charge de restitution : Prêter un livre. Prêter de l’argent. Donner est un mot pour lequel il a tant d’aversion, qu’il, ne dit jamais je vous donne, mais je vous phète te bonjour. (Mol.) On n’a jamais pour ami celui à qui on prête de l’argent. (A. Houssayo.) Il faut vingt mille francs, veux-tu me les fréter ? C. Delaviuhe.

Elle alla crier famine

Chez la Fourmi, sa voisine,

La priant de lui prêter

Quelque grain, pour subsister

Jusqu’à la saison nouvelle.

La Fohtaime.

ÊRÊÏ

— Offrir, procurer, fournir, communiquer : Tout prête des armes à ta volupté. (Mass.) Le peintre donne une âme à une figure e, t le poêle prêts une figure à un sentiment ou à une idée. (Chamfort.) L’éloquence demande à l’imagination de lui prêter son charme. (De Barante.) Bien n’excuse l’homme qui prête son assistance à la loi qu’il croit inique. (B. Const.) En cédant à ses désirs, on leur prête une nouvelle force. (V. Cousin.) La pudeur. prête à*l’amour le secours de l imagination. (H. Beyle.) La jeune fille prête de la gru.ee à toutes choses. (Mme Romieu.) La musique prête un langage aux passions. (Custine.)

— Offrir l’aide de : Prêter sa plume^ son bras, sa bourse, son crédit à un ami. Prêter sa voix à l’infortune.

0 ouït ! de mon repos compagne aimable et sombre, A de si noirs forfaits prêierflî-lu ton ombre ?

Boileau.

— Attribuer : Il me prête des intentions que je n’ai jamais eues, des discours que je n’ai jamais tenus. L’adulateur prête aux grands les vertus qui leur manquent. (Mass.) L’imagination, qui toujours agit au gré du cœur, prête à la personne aimée le mérite qui lui manque. (Mme de Lambert.)

Au sein des eaux s’élève et nage avec fierté’ Le cygne au col superbe, au plumage argenté, Le cygne a qui l’erreur prêta des chants aimables Et qui n’a pas besoin du mensonge des fables.

Deliu.e.

— Absol. Prêter de l’argen-t : // n’aime point à prêter. On dit qu’il prête à ’intérêt, à gros intérêt. Règle générale : Voules-vous être bien avec tout le monde, ne prêtez jamais à personne. (Scribe.) Mieux vaut donner que prêter, c’est souvent moins onéreux. (M." C. Bachi.)

Prêter à la petite semaine, Prêter pour un temps fort court et à de gros intérêts.

Prêter le collet à quelqu’un, S’offrir pour se battre contre lui. Il Lui tenir tête, lui ré* sister, entrer en lutte avec lui.

Prêter la main, l’épaule à quelqu’un, L’aider à porter, à soulever un fardeau. Il Prêter la main à. Soutenir, appuyer : C’est le propre du mysticisme de confiner en même temps à la philosophie et au fidéisme et de prêter la main tantàt au rationalisme le plus absolu] tantàt k la superstition la plus intempérante. (Renan.)

Prêter main forte à, Aider par l’emploi de la force : Prêter main forte a la loi, k l’autorité.

La moitié de tes gens doit occuper la porte, L’autre moite te Buivre et te prêter main forte.

Corneille.

Prêter l’oreille à, Écouter avec attention :

Rois, soyez attentifs ; peuples, prêtes l’oreille.

J.-B. Roussbau.

Prête, sans me troubler, l’oreilled mes discours ; D’aucun mot, d’aucun cri n’en interromps locours.

CUR.NEILLK.

Philosophes, que dis-je ? antiques discoureurs, C’est prêter trop longtemps l’oreille à vos erreurs.

L. Racine.

Il Écouter complaisamment : Prêter l’oreille a des propositions. *

Elle aima mieux, pour s’en faire conter, Prêter l’oreille aux fleurettes du diable, Que d’être femme et ne pas coqueter.

Sarrasih.

Prêter attention, son attention à, Être attentif : Prêtez toute votre attention à ce que je vais dire ; k ce qui va se passer.

Prêter silence, Faire silence pour écouter : PRÊTEZ-mot un instant de silence.

Prêter son nom, Laisser figurer son nom dans un acte, dans une affaire ; autoriser quelqu’un à s’en servir : Je ne veux pas prêter mon nom à une pareille intrigue.

Prêter serment, Faire serment, jurer : Prêter SERMENT devant un tribunal. Être admis à prêter serment. Le jésuite français prête serment d’obéissance absolue à un supérieur étranger. (Dupin.) Le serment répugne à la conscience ; le devoir est de ne pas te prêter. (Proudh.) Je n’aime pas tes jeux de mots en matière sérieuse ; on dit ; Prêter un serment 1 Serait-ce-pour faire entendre qu’on en touche les intérêts ? (A. d’Houdetot.)

Si Dieu lui prêle Die, "S’il vit assez longtemps : Cet enfant ira loin, si Dieu lui prête vie. Je veux faire ce voyage, si Dieu me prête vie.

Petit poisson deviendra grand,

Pourvu que Dieu lui prête vie !

La Fontaine.

— Prov. Oit ne prête qu’aux riches, On ne rend des services qu’à ceux qui sont en état de les récompenser. Il On attribue volontiers certains actes, certaines choses à ceux qui sont coutumiers du fait, habitués à faire ces choses ou réputés les posséder : L’abbé de Voisenon ayant dit, en se plaignant de la vtéchancelé de ses envieux, qu’on lui prélait beaucoup de sottises : « Tant pis ! reprit vivement d’Alembert, on ne prête qu’aux riches. »

— Art milit. Prêter le flanc, Se poster ou marcher de manière à présenter le flanc à l’ennemi. Il Fig. Donner prise : Prêter le flanc à la malveillance. Malheur à qui prête le flanc au ridicule ; sa caustique empreinte est ineffaçable. (J.-J. Rouss.) La pauvreté prête le flanc à tous les maux dont la ri-

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chesse se débarrasse bien vite. (Raspail.) Toutes les métaphysiques prêtent le flanc au scepticisme. (E. About.)

— Mar. Prêter le travers ou le calé à, Se ranger de flanc en face de : Jean Bart, laissant Fortin, prêta bravement le travers k ce nouvel assaillant. (E. Sue.)

— v. n. ou intr. Être susceptible de s’étendre, de s’étirer, de s’agrandir sous un effort : Ces bottes ne prêtent pas. Ces étoffes prêtent beaucoup.

— Être abondant, riche, propre à fournit de grands développements : Ce sujet prête beaucoup ; un dramaturge habile en tirerait grand parti.

Prêter à. Donner matière, sujet à : Prêter a la médisance, k la critique, au ridicule. Cette action, ce discours prête k des interprétations fâcheuses. Une mort par indigestion prête toujours au ridicule. (Brill.-Sav.) Il n’y a que (es gens qui prêtent au ridicule qui soient certains a"être remboursés. (Petit-Senn.) Quand les femmes ne prêtent plus k la médisance, elles s’y adonnent. (E. Augier.)

Se prêter v. pr. Être prêté : Le capital doit se prêter non gratuitement, mais librement. (lf. Bastiat.)

Se prêter à, Se laisser aller, s’accommoder, se plier : Il faut savoir se prêtera l’illusion. Certaines terres se prêtent k toutes les cultures. Les lois su prêtent à tout, quand le pouvoir en use avec habileté. (Lamenn.) Ceux-là seulement savent causer qui savent SB prêter À l’esprit des autres et en même temps leur.prêter unpeu du leur. (St-Marc Girard.) L’esprit de la femme se prête difficilement k l’abstraction, k la généralisation. (Vacherot.)

Aux faiblesses d’autrui tachons de nous prêter ; Quand nous vivons ensemble, il faut nous supporter.

Mouere.

Tous les hommes plaisantaient,

Et les femmes te prêtaient

À la gaudriole.

BÉRANGER.

H Donner les mains, consentir par complaisance à : Se prêter k un accommodement, k une réconciliation. Se prêtes à des manœuvres déloyales, k de basses intrigues. C’est un homme qui SE PRÊTE À tout, qui ne SE PRÊTE À rien. (Acad.)

— v. réciproq. Se donner mutuellement ; Les amis ne devraient se prêter que ce qu’ils peuvent se donner. (A. d’Houdetot.) L’énergie et la dignité du caractère sa prêtent un mutuel appui. (Latena.)

— s. m. Prêt, action de prêter : Le prêter est quelquefois plus onéreux que le donner.

C’est un prêter à ne jamais rendre, C’est un prêt fait à une personne insolvable.

Ami au prêter, ennemi au rendre, Celui qui est votre ami quand vous lui prêtez devient votre ennemi quand il s’agit de rendre.

PRÉTÉRIT s. m. (pré-té-rit, en prononçant légèrement le f, d’après l’Académie ; mais plusieurs prononcent prétéri — du lat. prster, au delà, et ire, aller). Gramm. Temps passé : Le présent, te prétérit et le futur, il Ce mot vieillit ; on dit plus ordinairement PASSÉ.

Prétérit pluft-liue-gMirraH do verbe pouaer

(Il prêterito più que perfetto del verbo pensare), satire de Uiusti, qui rappelle le Marquis de Carabas de Béranger. Dans la satire italienne, le vieux débris du passé s’écrie ; Ah ! l’heureux temps 1... Nous n’étions pas empestés de livres et de gazettes I... C’était l’Index qui disait pour nous : Je pense ! ■ Tandis que maintenant, « on ne le croirait pas..., la croix est insultée jusque sur les habits ; passe encore à l’églisel Pour vivre en liberté, gagner la mort, mieux vaut la cage et la cour ! Là, serf et sujet du faste royal, le noble léchait bât et licou, et puis, de sa cravache aulique, prenait sa revanche sur la livrée. O temps barbare ! Personne aujourd’hui n’estime plus le vrai mérite, celui de naître avant 1 ■ On a supprimé le droit d’aînesse qui gardait « en ligne directe, de génération en génération, l’hérédité de l’ànerie. Maintenant, celui qui ne sait pas lire s’appelle une brute I On met sous clef jusqu’aux barons ! On abolit sans jugement ia corde, le bourreau et le saint office 1 Et l’on s’alambique, on se distille à tel point la tète qu’un chimiste à présent ruine un saintt »

PRÉTÉRITION s. f. (pré-té-ri-si-on-lat. prsleriiio ; de prsterire, passer, omettre, aller au delà). Rhét. Figure par laquelle on déelare ne pas vouloir parler d’une chose, dont on parle de cette façon indirecte, il On dit aussi prétermission.

— Dr. rom. Omission faite par un testateur d’un des héritiers nécessaires, ce qui rendait nul le testament.

— Encycl. Rhétor. ParlapréférifYo», on rap-proche, on réunit des circonstances qui, présentées isolément, seraient loin de produire autant d’effet. C’est le procédé suivi par Pellisson au début de son Histoire de Louis XIV : « Je n’aurai point à décrire la division dans la maison royale, la guerre civilé jointe à l’étrangère et l’autorité disputée entre le prince et ses sujets. Il ne sera pas besoin que je représente non plus une cour agitée de secrètes factions, la fortune des particuliers élevée par des bassesses, la grandeur opprimée par la faveur et le ministre plus