Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 1, Pourpre-Pube.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Î>RIÊ

ment s funéraires de l’architecture primitive, oh rencontre fréquemment des figures d’hommes et surtout de femmes, debout, les mains étendues, un peu élevées vers le ciel et la face tournée vers l’orient. Ces figures, auxquelles les archéologues ont donné le nom â’orants (personnes qui prient), sont ordinairement vêtues avec une certaine somptuosité. « Ce luxe, dit M. l’abbé Murtigny, semblerait, au premier abord, constituer une contradiction ou un contraste avec la modestie bien connue des femmes chrétiennes de ta primitive Église. Mais, en décorant ainsi leur image, on avait bien moins pour but de retracer aux yeux ce qu’elles avaient été dans là vie que d’exprimer allégoriquement la gloire dont elles jouissaient dans le ciel. Dans lés sépultures de tout genre, l’orante, placée ordinairement entre deux arbres, image hiéroglyphique du paradis, était le symbole de

l’âme devenue l’épouse de Jésus-Christ et admise, à ce titre, au festin céleste. Ainsi s’explique la magnificence du vêtement de Priscille représentée en orante dans le cimetière de son nom, à Rome. Telle est encore l’image de sainte Praxède qu’on peut voir dans une belle mosaïque romaine, couverte de là tête aux pieds de pierres précieuses (v. Ciampini, Vel. monim, II, pi. 47). Plusieurs de ces femmes en prière, qui sans doute étaient de nobles matrones romaines, comme fatiguées d’une oraison prolongée, «nt les bras soutenus par des hommes que, k leur costume, on peut supposer être leurs serviteurs. » Dans tes temps modernes, on a fréquemment placé sur les autels, de chaque côté du tabernacle, des statues d’anges en prière, désignés sous le nom d’anges adorateurs. LeSassoferrato a excellé à peindre des Madones en prière.

Parmi les compositions profanes représentant des figures en prière, nous, citerons en première ligne la charmante Statue de M. laley, qui a paru au Salon de 1833 et k l’Exposition universelle de 1855 et qui appartient au musée du Luxembourg ; c’est une chaste et gracieuse jeune tille qui joint les mains avec une expression de douceur angélique. Sous ce titre : la Prière, d’autres statues de marbre ont été exécutées par M. Geefs (Salon d’Anvers, 1837), L.-E. Cocheret (Salon de 1859), Santarelli (statuette de petite liile âgenouillée, payée 4,100 francs k la vente de la galerie de San-Donato en 1870) ; des bustes de marbre, par J.-B. Fossin (Salon de 1846), Ant. Galli (Imposition universelle de 1855), J. Luini (Exposition universelle de 1855) ; des. tableaux, par T. Johannot (gravé pardi. Carey), Ch. Chazal (Exposition universelle de 1855), Édouard Frère (Salon de 1859 et Exposition universelle de 1867), Mmi ! Becq de Fouquières (Salon de 1859), H. Holfeld (gravé à la manière noire par A. Jouaniu, Salon de ’ 1864), Toulmouche (Salon de 1859), V. Vidal (pastel, gravé par Desmaisons, Salon de 1861), Joseph Caraud (Salon de 1861), Ribot (tableau exposé au Salon de 1863 et gravé b l’eau-forte par l’auteur lui-même, dans Te recueil de la Société des aquafortistes), Al. Muraton (Salon de 1868), Piassan (Salon de. 1868), Perrault (gravé par Abel Lurat, Salon de 1870), etc. Plusieurs de ces tableaux, ceux de MAI. Ed. Frère et Toulmouche notamment, représentent des enfants occupés à prier. C’est un vieux moine que M. Muraton nous montre agenouillé, les mains jointes, les yeux clos, priant avec une sorte de ferveur extatique. Un artiste hollandais, M. Bissehop, a exposé à Paris, en 1867, une peinture des plus remarquables, intitulée la Prière inferromptte : une belle jeune allé, assise dans une stalle bizarrement sculptée, les mains posées sur les genoux, détourne ses regards d’une Bible ouverte devant elle sur un prie-Dieu, pour les diriger vers quelque nouveau venu dans le temple ; sa physionomie respire la candeur et ses grands yeux noirs n’expriment aucun trouble ; celui qui peut l’avoir ainsi distraite de sa prière ne saurait être qu’un frère ou tout au plus un fiancé. M. Ch. Baugniet a peint la Prière de la mariée (Salon de 1867) ; M. Edmond Castan, la Prière d’une mère (Salon de 1867) ; M. Meyer, de Brème, la Première prière (Salon de 1859) ; M. dallait, la Prière des enfants (gravée par A. Charpentier, Salon de 1861) ; M. Édouard Frère, la Prière des petits Bretons (gravée k l’eau-forte par Veyrassat, Salon de 1863) ; M. Eugène Leroux, la Prière dans un intérieur bas-breton (vieillard debout, les mains jointes, devant une image de la Vierge) ; Schnetz, la Prière ou le Vœu à la Madone (église Saint-Roch, k Paris) ; Boulanger, le même sujet (gravé par A.-J. Weber, Salon de 1833) ; M. Auguste Bard, le même sujet (Salon de 1859) ; Durupt, la Prière à Notre-Dame-desBoti (Salon de 1833) ; le comte de Forbin, la Prière du soir denaut une statue de ta Vierge eu Italie (Salon de 1S24) ; Ary Scheffer, des Jeunes filles en prière devant une statue de la Vierge pendant un combat (Salon de 1827) ; Horace Vernet, un Arabe en prière (gravé à lu manière noire par Sixdéniers, Salon de 1844) ; Léon Cogniet, des Brigands en prière devant une Madone (ancienne galerie Pourtulès) ; M. Gérome, la Prière chez unchefarnaule (v. la description ci-après) ; Charles Brun, la Prière (costumes de la province de Constantine, Salon de 1859) ; G. Guilluumet, la Prière du soir dans le Sahara (tableau exposé en 1863 et 1867 et appartenant au musée du Luxembourg), etc. Des tableaux intitulés , la Prière du matin ont été peints par Greuze

(vente Duelos-Dnfresnoy en IT95, 59,050 fr..), Édouard Dubiife (Salon de 1844), Fréd. Legrip (Salon de 1844), Al. AlopKe (Salon de 1859) ; E. Hillemacher (Salon de 1S59), Emile Piassan (Salon de 1859), Ed. Frère (Salon de 1857) ; Ansiaux a peint la Prière du soir (Salon de 1833), Gallait. Ie même sujet (1859) ; Pils, la Prière du soir à l’hôpital (gravé par Alphonse Masson, Salon de 1865) ; Promis, la Prière du soir à bord (Salon de.1868). Citons enfin la Prière à l’Amour, délicieux tableau de Greuze, qu’ontgravé Henriquez et Moles, et Prière à la Fièvre, scènede mœurs antiques, peinte avec une grande finesse par M, Hector Le Roux (Salon de 1870).

IVU ru au jardin de» Olivier» (la). Iconogr.

Nous avons donné au mot Christ quelques renseignements iconographiques relatifs k cet épisode.de la passion et nous avons décrit les principaux chefs-d’œuvre qu’il a inspirés. Le titre inscrit en tête de cet article-ci sert très-fréquemment k désigner les compositions qui retracent cette scène. Aux peintures que nous avons mentionnées dans l’étude rappelée ci-dessus, il faut ajouter celtes d’Arsenne (Salon de 1827), Édouard Bertui (église Saint-Tbomas-d’Aquin, k Paris), Henri Boichard (Salon de 1844), Luca Cambiaso (au palais Balbi, à Gênes), Girolamo da Carpi (gravé par V. Benucci), L. Carrache (gravé par Césare Fantetti), Philippe de Champagne (autrefois dans l’église des Filles-du-Calvaire, à Paris), C. Corot (paysage historique, exposé au Salon de 1852 et appartenant au musée de Langres), Michel Coxcie (volet de triptyque, au musée de Bruxelles), Fr.-Gustave Dauphin (Salon de 1859), Carlo Dolci (collection de la duchesse de Galliera, k Paris), J. Duval Le Camus (Salon de 1859), D. Feti (au palais Corsini, k Florence), le Garofaîo (à la pinacothèque de Ferrare), G.-F. Gessi (à la

f)inacothèque de Bologne), Le Guide (au paais del Magistrato, k Ferrare, et au palais Mozzi, k Florence), Geraert van Haerlem (k la pinacothèque de Munich), H. de Hess (fresque de l’église de Tous-les-Saints ; à Munich), Ha.ns» Holbein le vieux (à la pinacothèque de ’unich), Lebault (musée de Dijon), Charles Le Brun (gravé par J. Boulanger et par Claude Duflos), Philippe de Llano (ancienne galerie de las Marismas), Mantegna (musée de Tours), Norblin (Salon de 1841), P. Pérugin (galerie de l’Académie des beaux-arts, à. Florence), MatteoRosselli (église San to-Domenieo-nel-Maglio et église de la Trinité,

à Florence), B. Schidone (ancienne galerie Salamanca, 1867), le Tintoret (gravé par P, van Lisebetten).

Des estampes sur le même sujet ont été gravées par Daniel Altenburgh, ch. Audran (d’après J. Palma), J.-G. Bergmûller, Gio-P. Bianchi (16S2), S. van Bolswert, N. Bonifazio (d’après le Titien), J.-B. Bonnart (d’après Ant. Coypel)rAbr. Bosse, Hans Burgkmair, G. Chastenu (d’après Ant. Coypel), Luca Ciamberlano (d’après Al. Casolano), C.-M.-F. Dien (Salon de 1842), B. Dietterlin.(d’après Hil. Dietterlin, 1621), Pierre Brevet (d’après Jean Restout), W. Faithorne le vieux, Jac. Felsitig (d’après C. Dolci)) 3. François (d’après Pau ! Delaroche), El.-Christ. Heiss (d’après Carie Manille), Nicol. Lastmau (d’après Pieter Lastman, 1648), Benedetto Montagna, H. Kuessner (d’après E. Deger),

Frédéric Villot (d’après Eugène Delacroix, Salon de 1866), Lucas Vorsterman (d’après Annibal Carrache).

Un des bus-reliefs de la chaire de l’église Saint-Laurent de Florence, par Donatello, représente la Prière au jardin des Oliviers. « Ce bas-relief, dit M. Jean Rousseau, vous charme par la qualité accoutumée de l’auteur, l’expression de la vie. Quel abandon dans ces apôtres endormis 1 11 en est un qui sommeille assis, la tête penchée ; comme ce bronze remue et comme on sent que le poids de la tète entraîne le corysl à Fnleonet a sculpté, pour le chosur de l’église Saint-Roch, à Paris, une statue du Christ agonisant au jardin des Oliviers. Une statue de marbre du Christ au jardin a été exposée par M. Dieudonué au Salon de 1848 ;

’ Prière ehet un chef a munie (LA), tableau de M. Gérome (Salon de 1857). Dans une salle dépouillée d’ornements, huit Arnautes, rangés en file, écoutent les versets du Coran que récite le chef, tourné vers La Mecque ; ils ont déposé leurs babouches à l’entrée du sanctuaire, mais ils ont gardé leurs armes ; quelques-uns prient, la main sur la poignée de leur kandjar ou sur le pommeau de leur pistolet. La prière a calmé pour l’instant ces soldats bronzés et farouches ; elle revêt d’une sorte de majesté patriarcale le rude vieillard qui profère les paroles sacrées. Toutes ces figures respirent une foi absolue, une soumission suns bornes aux volontés d’Allah, e H n’y a la, dit M. Paul de Saint-Victor, rien de l’amour ni de la ferveur de l’oraison chrétienne ; c’est l’hommage de l’esclave qui baise le pied du maître endormi sans eu attendre ■un regard, avec la gravité de l’être qui accomplit son destin. Deux figures attendrissent ce sanctuaire stoïque : l’une est celle d’un jeune gwrçon aux cheveux blonds, aux joues de vierge, dont on sent la prière monter vers le Très-Haut, comme la fumée de l’holocauste d’Abel ; l’autre, celle de l’esclave qui se lient humblement derrière ses maîtres, au rang où l’a placé le Dieu qu’il adore avec eux. Si l’exécution valait le sentiment, ce ta mm

bleau serait un çhef-dfœu vre. Quel..dommage que ces figures, si finement observées soient si sèchement peintes, isolées les unes des autres comme des statuettes mises sous globe, dans un intérieur incolore, sans ajr, sans dégradation de plans, sans liaison de teintes ! » Un critique distingué qui a visité l’Orient, et l’a étudié k fond, M. Maxime Du Camp, a loué la finesse et la vérité des types reproduits par M. Gérome ; mais il a reproché k la composition le manque d’exactitude : t Le geste, chez les musulmans, dit-il, fait partie du rituel dans la prière ; or, quand un homme dirige la prière, et.c’est le cas du tableau actuel, tous les assistants mesurent leurs gestes sur les siens. M. Gérome, qui a évidemment peu de mémoire, aura oublié cette particularité. De plus, les attitudes sont rigoureuses ; en oraison, le croyant tient toujours les talons rapprochés ; un Arabe qui fait sa prière les jambes écartées et la main appuyée sur sa ceinture, ou tète nue et les bras derrière le dos, comme j’en aperçois dans les personnage du peintre, cela ne s’est jamais vu. Les souvenirs de M. Gérome l’ont mal servi. >

M. Gérome a exposé au Salon de 1865 une autre Prière orientale : du haut des minarets, la voix du muezzin appelle les croyants à faire leurs dévotions du soir ; le crépuscule descend lentement du ciel vaguement éclairé

4â3

PRIESSNITZ, (Vincent), le créateur de l’hydrothérapie, ne à Græfenberg (Silésie autrichienne) en 1799, mort en 18,51. Fils d’un paysan, il reçut un peu d’instruction et s’adonna d’abord à l’agriculture. Doué d’un, esprit très-observateur, il était au fait de tous les secrets des rebouteux de son pays quand, en 1816, un cheval, lui appliquant ses fers à la face, lui contusionna du même coup le bras gauche et fractura deux côtes. Le jeune Silésien appuya sa poitrine contre ; l’angle d’une chaise en retenant sa respiration et il ne voulut d’autre appareil sur son mail qu’un essuie-main mouillé, avec de l’eau froide. Grâce à l’emploi continu de l’eau, il guérit rapidement. A partir de ce moment, Priessnitz se livra à de véritables expériences sur le pouvoir de l’eau et à de vives critiques des prescriptions des médecins. Une expérimentation véritablement hippocratique du jeune homme fut de nourrir deux porcs, l’un avec des aliments chauds, l’autre avec des aliments froids. Le résultat confirma les prévisions de Priessnitz : le porc nourri avec des aliments froids était le seul dont les entrailles fussent blanches, fermes, utilisables pour la charcuterie. Le résultat de ses observations, dans lesquelles il montra une rare sagacité, l’amena à adopter tout un système thérapeutique, basé sur l’emploi varié de l’eau froide, et qui devait être si rapidement célèbre sous le nom d’hydrothérapie. Il se mit à soigner

se.prosternent et adorent ; celui-ci se tient

debout les mains étendues, ceux-lk courbent

le front jusqu’à terre, d’autres s’étendent sur

le sol et invoquent Allah.

Prière des naatrnçi* (LA), drame en Cinq

actes, de MM. Dennery et Duguè (Ambigu-Comique, 20 octobre 1853). Un capitaine de vaisseau, proscrit par suite de la révocation de l’édit de Nantes, fait voile vers le Mexique. Son équipage, excité par un certain Carlos, se mutine et le livre aux hasards de la. mer, lui et les siens, dans un simple canot qu’une vague peut engloutir ; mais le dieu de l’Ambigu veille sur les infortunés et il n’y a pas de naufrage, quoique le titre annonce qu’il y aura des naufrages. L’embarcation, si légère qu’elle soit, est même une assez bonne marcheuse. Qu’on en juge : au premier acte, elle nage dans les eaux de l’Amérique du Sud ; à l’acte qui suit, elle parvient aux extrémités de l’Amérique du Nord. Le drame, lui, a été moins vite. Les voyageurs à qui les auteurs auraient pu, ce nous semble, faire faire le tour du monde moyennant quelques tableaux de plus, les voyageurs’, ou plutôt les naufragés qui n ont pas fait naufrage, ont pris possession d’un glacier où ils vivotent tant bien que mal et grelottent en famille. Nos Robinsons ont brûlé leur embarcation qui, malgré un aussi long voyage, pouvait encore tenir la mer. Ils l’ont brûlée pour réchauffer leurs membres engourdis, si bien que, le dégel arrivant, ils se trouvent dans une situation affreuse ! Le glacier s’entr’ouvre sous leurs pieds, ils disparaissent et la pièce serait terminée si la fille du capitaine, une enfant de dix ans, n’était fort heureusement portée sur un glaçon aussi doucement que Moïse dans sa corbeille jusqu’au rivage, où des sauvages la recueillent, l’élèvent et lui inculquent Ta férocité qui lui sera nécessaire un jour pour bien venger ses parents. L’enfant doit donc son salut k une prière que venait justement de lui apprendre sa mère et qu’elle a répétée au moment de sombrer. L’efficacité de la prière est ainsi établie en plein théâtre. Malheureusement, comme ceux qui croient aux miracles, les deux auteurs ne brillent pas par la logique. On Se demande, en effet, comment le matelot Barabas, qui n’a pas dit de prière, qui a même quelque peu juré tout en mâchant du tabac en carotte, qui, de plus, n’ayant pas trouvé sous ses pieds, comme l’enfant, de glaçon docile pour le porter, a disparu avec sou capitaine par la brèche du glacier, comment, disons-nous, cet homme, qui n’a sous sa vareuse ni seapulaire ni médaille de Notie-Dame-de-Liesse, ni morceau delà vraie croix,

peut se retrouver bien portant, la pipe et le sourire aux lèvres, quand vient le dernier acte. Le dieu de MM. Dennery et Dugué parait être enclin a un affreux défaut, la partialité, nous allions dire l’injustice : il trouve bon de noyer la mère qui a habitué sa fille à la prière et de sauver Ventant qui répète comme un perroquet, sans trop savoir ce qu’elle fait, cette même prière ; en outre, il envoie un brave père au fond des eaux servir de pâture aux poissons, tandis qu’il laisse la vie sauve à ce Barabas, qui n’a pour toute attache en ce bas monde que sa pipe culottée. M- Ed. Fournier n’explique ce salut du matelot que par l’indispensable besoin qu’en avaient les auteurs pour aider, au dénoùment, la fille du capitaine, devenue Ogaritha, la jolie sauvkgesse, et- pour confondre avec elle l’infâme Carlos, qu’ils ont l’Un et l’autre retrouvé sous les magnifiques habits du marquis d’Antas. Ce drame, qui, " malgré d’énormes iiivruisemblauees et un style k faire crier les honnêtes gens, renferme des situations pathétiques, a été un des grands succès du boulevard, grâce surtout k la collaboration des décorateurs et du machiniste. Il a été repris assez heureusement, au même théâtre, au mois de mai 1S64.

PRIERIAS (Sylvestre), dominicain et controversiste italien. V. Mazolini.

ses compatriotes malades, leur ordonnant de manger froid, de boire do l’eau de source, de faire au grand air un fort exercice, et les lavant avec une éponge mouillée. Celui qu’on nommait déjk le docteur de l’eau lit plusieurs cures et sa réputation s’étendit. Aussitôt les médecins et les prêtres se liguèrent contre lui. Vers 1829, il lut arrêté et conduit devant les magistrats. Un meunier qu’il avait guéri de cruels rhumatismes fut cité connue témoin : « À qui devez-vous votre guérison, lui demande le président ? — À Priessnita et aux médecins. — Expliquez-vous ! — Les médecins m’ont débarrassé de mon argent, Priessnitz m’a débarrassé de mes souffrances. » Les médecins se rejetèrent sur l’éponge, qu’ils coupèrent et examinèrent au microscope. Rien, pas le moindre sortilège I Priessnitz eut peur cependant, il renonça à l’éponge et ne se servit plus que de la main, justifiant son nouveau procédé par un axiome naturiste et mystique à la l’ois ; « La vie sur la vie. » De nouveaux procès, en effet, assaillirent Priessnitz. Mais, ayant guéri un personnage de la cour de Vienne, il reçut, en 1830, l’autorisation.de guérir. Il admit cette même année 54 malades dans un établissement hydrothérapique qu’il fonda k Grœfenberg ; il en avait 64 l’année suivante, 118 en 1832, 206 en 1833, etc., 1,116 en 1842. Priessnitz tenait enfin la fortune, celle de l’idée unie k celle des intérêts. Pauvre, il s’était vu refuser la main d’une jeune fille qu’il aimait ; mais, ayant guéri ie père de celle-ci d’une maladie grave, il vit se lever tous les obstacles et sa jeune femme devint son premier disciple. À partir de co moment jusqu’à sa mort, il vécut heureux. Son établissement de Grœfenberg devint le type de ceux qu’on a fondés depuis en Europe. Il mourut à cinquante-deux ans, nullement d’une hydropisie, comme le prétendirent ses adversaires acharnés. Le seul tort de Priessnitz, qui n’avait cependant aucun esprit da charlatanisme, fut de croire que l’hydrothérapie était une sorte de panacée universelle. V. hvdrothurapie.

PRIESTLEY (Joseph), célèbre chimiste, philosophe.et théologien anglais, né k Fieldbead, près de Leeds, le 13 mars 1733> mort k Northumberland, en Pensylvanie, le 6 février 1804. Fils d’un fabricant de draps, Priestley avait été destiné par son père k lui succéder dans ta carrière coinmereiale ; mais1 les circonstances, jointes k l’exaltation religieuse k laquelle il était en proie, l’entraînèrent bientôt sur une scène1 plus agitée. A peine âgé de six ans, il avait perdu sa inêro, et son père t’avait livré aux soins de sa sœur, Mm» ICeighley. Colle-ci pinça le jeune Priestley dans une pension libre, où ilapprit-le latin, le grec et l’hébreu. Priestley se fit remarquer par des succès qui témoignaient de son aptitude toute particulière pour la philologie. Bientôt, en effet, il se familiarisa avec les langues arabe, .chaldéenne et syriaque et arriva, sans maître, k parler l’allemand, l’italien et le français. C’est k ce moment aussi qu’il se jeta dans les controverses théologiques, encouragé qu’il y était, d’ailleurs, par sa tante, chez laquelle se tenaient régulièrement des conférences religieuses. Iàl en contact avec les représentants des diverses communions chrétiennes, il entama déVives polémiques et ne tarda pas à sentir. le doute s’éveiller en lui. Un incident le lit exclure desrangs des fidèles de l’Église.presbytérienne klaquelle appartenait sa fumille. « Il fallait subir un examen, raconte M. Dumas (Leçons de philosophie chimique), et, dans ses réponses, Priestley souleva la question du péché d’Adam et énonça ses opinions sur cette matière avec le ton d’un homme qui est peu dis- ■ posé k les modifier. Des objections lui furent faites. Il demanda quelques jour-s de réflexion, après lesquels il vint annoncer au-consistoire ■ qu’endépitde ses efforts il’nepouvait éprouver le moindre repentir du péché d’Adam

ï

u’il avait eu beau s’exciter

peen

a la

contrition,

lui était impossible d’y.parvenir. En cou-