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commencé par être protestant orthodoxe, connaît à merveille"" lesichoses dont il parle, et jon peut le.croire, sur. parole quand ’il. dressele bilan des.hérésies, ’des.variations et des faiblesses de l’orthodoxie.. -.

pourquoi, se demande-t-il dès le début, pour, qupi^nel.’so.mines-nous pas catholiques ? Tout simplement parce que nous rie1 croyons —paSjà-Mafaillibilité.de l’horrinie^t que nous refusons d’admettre l’infaillibilité de ses interprétations quand’il s’agit’de l’Évangile.

C’est poiir la même raison-que nous ne som-1 mes pas orthodoxes.’ Les orthodoxes ne sont que-des catholiques inconséquents.’ Ils ontdéplacé le siège- de l’autorité, maisvbilà tout. Ce n’est plus le pape ou-l’Église qui possèdel’infaillibilité, c’est la Bible. Mais la Bible in « terprétée par qui ? Par eux, cela va sans dire. Sans doute, les orthodoxes ont le droit d’interpréter ’ la ’.Bible ; ’ comme tout le ; monde, mais à là’ condition-de laisser aux autres la faculté d’arriver à- des conclusions contrai •jres. J En vain-l’orthodoxie se prévaut-elle dal’immutabilité Ides doctrines.essentielles ; le [

fait, est’ qu’il7 est très-difficile, — sinon irapossi•ble, ’ !’da ’dire les idées qui-la constituent. « Il •"n’est peut-être pas’ un pasteur en France, dit

M. Bôst, — qui puisse ’accepter la confession

« de foi fqui faisait—autorité dans l’Église du

« xvr» ’siècle.’ Ce n’est même.pas assez dire :

« un très-grand nombre d’entre eux, qui’se di-^

■ sent orthodoxes ; qui passent.pour tels et qui

nénous ménagent pas les objurgations, se•raient-eu’X : mêmes excommuniés si le régime | > d’autrefois’îeparaissait-’àu.milieu de nous. > !

Et ce n’est pas tout.encore : non.-seulement ’

l’orthodoxie ; a’abandonné les doctrines d’au- ;

trefois, mais elle n’a plus d’autorité qui puisse j —en déterminer dénouvelles ; Enfin, si-l’on.examine les idées qui sont généralement eu j ■ faveurJ parmi. ses adeptes, on ’s’aperçoit |

qu’elles sont1 irrationnelles >et, par’- consé-, ’ quentjinadmissibles.x - , j- i. ; i.- ;•.■- : !

Après avoir ainsi déblayé le terrain, M.-Bost f examineisueeessivement les différe.utes.faces i de la question religieuse. Ilinsiste avec beaucoup d’énergie sur.la, nécessité de distinguer, la^ieligion’de la ?’théolpgiej le sentiment reli- i gieiïx’de tous les essais qu’on’â ’faits pour le | réduire en systèmevA propos du surnaturel, ’ il’n’hésitépas àrsé’prononcer cbntrë’Je miracle, sans nier, d’ailleurs, poûr-cèla’1'action ■ ^ cbnstântê"étfrèguliè’re’de"Dieu sur’lémonde. Ilï’afrirmei’fortèment’la^’libertètihumaihê-êt ■l’ëc6nnait1-’la, ’réalité.idu- péché ;-i niais au lieu d’en voir>l’originé’ dàns-de-idogme du-péché , ., originel, -.il jestime plutôt £ue, le (péçhé, est le i ..résultat^ dé (.l’imper, ^.

finie, et ; là, .conditiondé’.toute, inôraiite, qui ! | supposé/l’effortjVers.’le bién.’et la résistance au mal. Quant au salut, " il rîé’lédistingue pas de la sanctification et n’y met d’autre condi-tion’què^’amélioration ’morûlèT^ 0S1T ° " "’. M. Bost’à"la prétèntion’de né"pas !s’6rtir du ’ christianisme.’ « Nous ; affirmons, dit-il ; que nous gardbns’le’forids’essentiel ; la substance intime du christianisme et que nous ne faisons 1 qu’appliquer Iëiprincipë’/"protestant en ’ •’dohhaht’^ce fonds essentiel ’latforme de ’là r penséémoderne.» Eii’atrirmanfil’obligiHiôu ! de réaliser d’idéal’humain^qui’nous est olfert j . en, Jésus-Çhrist, en affirmant laArelation.natureiléde rhomme.eti’de.^pi’éu !eriaJnecessité ’ r-pour l’^ommeile s’approcher^ de la’sainteté j a’travers les fautes et les périls’de la liberté, . Je protestantisme libéral préparé’une traris- ’■ > ; formationtnécèssàiré’.iiurtïfiristianisnrééc’clé- ’

  • siastique ;"i Quelques-uns’pensent que le principe

chrétien est épuisé, que Inhumanité a besoin, de ^quelque eh.qs6r.de^nouveau. Nouscroyons, ^.rioûs, qué^ia’rêligionrde /Jésus- ’ r Çhi’ist, est d’une vérité, éternelle, "qu’elle, pourra]offrir, un abri’.tdtélaife à.toutes’ les !gë’néraUon’s, ’des gommes ; Mque, . commé..un i ’ principédery’ie, "elle.’ ;6é créera, o/âgé.én âge !et l de pays en pays j des, formes.qui répoii- I drouf auxt.bésoinsttu. moment, tout en dé- ! méûràiit supérieure "à1 toutes ces ’formés, a, ] toutes ces.confessions différentes. ■ v ; ^^sysfômeNfë M. Bost’a *é.tô’*'s’olènné]le- j

’méntIJcdrida’mn’é :’pàrl ; là’dé’cla, rati’6ri de foi’

">6’sttitm^aâ fut]pàril’eâçalyinistes’vèrsror "thbjtô’x&’romàineliôù’ làsiraplé ’consommation’d^ù"n sc^isméirrémé’diable dans l’Église protestantéde France ; • ■-"•*’■" ■ ■ ■

>’K■ • ■ ■, ii^ii.’- t !*.-t i-1 » ’.'..., . ’ 'y*. à Protestantisme-en. fronce ’an, xviu£rJ siècle . { HISTOIRE DE LA, RESTAURATION y, DU), ; par !

M. Edmond Hughes (1872, 2.vol., lii-8°), ’ou-vragetcouronnej.par l’Académie française. ; fL’auteurja(éclairéed’une..vive, lumière une période assez (Obscure, de l’histoire du protestantisme en France. La, révocation de l’édit , ’.de Nantes, ; les persécutions qui suivirent, —l’insurrection des Cévenols sont connues dans ! tous leurs détails ;-, ce.qui l’est moins, .c’est la, situation. que, les réformés conservèrent endépit des persécutions, situation- assez forte pour.quef dès 1780, le maintien des lois por- ’ lées.contre eux lut.considéré, par les.magistrats, comme, un péril social et que. Mulesherbes conseillât de.leur rendre au moins l’état civil. Ce qu’il fallut d’efforts énergiq*i33 ’et dé ténacité-à ce million d’hommes, ’ ■ forcés de plier en apparence, mais gardant’

— au fond. du.cœur leur liberté -de ; conscience, vaut la peinéd’être étudié et admiré. Ce su-. < jet a tenté M. Hughes ; il avait déjà été-et-, Heure par Peyrat dans ses Pasteurs du désert.

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M. Hnghes montre qu’à la révocation de l’édit de Nantes, en’1685, les protestants, menacés.dans leur religion, se partagèrent en trois groupes : les plus riches émigrèrerit ; ces grandes familles allèrent porter leurs capitaux, leur intelligence et leur industrie à îa •Prusse, à la Hollande, à l’Angleterre, à l’Amérique ; le secon’d groupe prit les armes et finit par être écrasé, malgré des prodiges d’héroïsme ; le troisième, ’le plus nombreux, resta attaché à la France et parvint malgré tout à vivre, à’subsister en gardant-sa foi ; ■ mais son histoire est lamentable. Jamais l’Eglise catholique ;.qui. se plaint d’avoir souf.. fert d’innombrables persécutions, -n’a subi de —si cruelles épreuves.- Voici que^fut’le sort des protestants, — tel que ierégla l’ordonnance dë1724 : Défense de faire aucun exercice de religion autre que la religion catholique, à peine, .pour les hommes j des galères perpétuelles et, pour les femmes, d être rasées et enfermées, avec confiscation’des biens des ■uns et des autres ; peine de mort contré les prédicants-qui auront convoqué des assemblées, qui yiauront prêché ou fait aucune fonction ; ordre de conduire : les enfants à la messe et au.catéchisme ;-ordre aux médecins de prévenir lest curés quand-un malade protestant sera en danger.de mort ; défense aux religionnaires, sous peine des galères perpétuelles ; d’exhorter leurs frères malades ; proces faits aux cadavres des relaps ; ordre de se marier à l’église, le mariage consacré par le pasteur — outre- qu’il emportait peine de mort "pour celui-ci — étant considéré comme nul et les enfants qui en surviendraient comme bâtards ; peine des galères pour les parents ou tuteurs dont les enfants’se mariéraient hors l’Église, etc ;, etc. C’est-cette charte abominable que l’abbé Caveirac déclarait être ■ le chef-d’œuvre de lai politique chrétienne et humaine• (Mémoire -politico-cri.tique, ’i) ; c’est elle que les évêques<faisaient jurer au roi de France,1e jour du.sacre, soiis cette formule atroce -.■■De terra mea wiiversos hxreticos e.-cterminare sludebo. "Cette charte fut misé en œuvre, dansiéLanguédoé surtout, par des intendants féroces ;lé’ministre Saint-Florentin les stimulait de son mieux : «Rien ne peut faire plus d’im—pression que le supplice d’un prédicant, écri-vait-il à l’un d’eux, et il est fort à désirer que vous-réussissiez-dans les vues quévous^avez pour en faire arrêter quelqu’un : » Et les évê- | ques.criaient qu’on usait de trop de.modéra- ’ lion, que cette chose exécrable, là liberté de conscience, gagnait du terrain, suppliaient les intendants de ne pas mollir, dénonçaient des synodes, des, réunions, des prêches, jetaient tant qu’ils pouvaient de l’huile sur le ^feu.. — -, , ’.

., ,11 se trouva pourtant des pasteurs pourconserver la direction de ce troupeau’si mal- ’■ ]traité. De. ce nombre fut Antoine Court, à ’ l’apostolat duquel M.. E. Hughes a consacré ’ une^bonne partie de son livre. Antoine Court résume, en’effet, tout l’effort du protestan-tisme, .de 1715 à 1760, pour résister à ce, code draconien des catholiques et parvenir enfin à la réintégration. Ce fui sur.la question’ du mariage ; que la lutte fut soutenue avec le plus. d|énergie ;. elle, intéressa les plus intè-. grès parmi les magistrats du temps, Kippert-Montelar ; Turgot, Malesherbes, Robert Saint-yincent et le parlement lui-même."De.cette lutte, qui ne fut pas seulement glorieuse pour ’ les protestants, mais, féconde pour toute la France, estsortiéla.’.sécularisation’dél’état civil : Lorsque enfin.la Révqluïiôn/plaça entre les.’mains de l’officier deJ’ètàt, civil les (actés de naissance, dé mariage et de décès, elle brisait souverainement unétat dé choses [que l’Église elle-meraé-àvait rendu, impqssi"ple par là’situatio’ri qu’elle faisait, ’depuis un demi-siècle aux protestants.’En réduisant un million d’hommes à. vivre hors mariage pu à violehtè"Mèùr" conscience en’feigriânf’d’éntendre une messe pour légitimer leurs.enfants, l’Église forçait la France -"entière à applaudir le jour’ôù on-lui retirerait l’odieux privilège qu’elle s’était fait attribuer ; c’est ainsi que le progrès suit sa’route et que les ’

frétentions-msensées ;.de ceux, qui croient1 arrêter ne font que lui ouyrir.une plus large I

« issue.., ,, . -j, ,, ,. : ’, .., .. -, ., ;

. Le livre de M. : Hughes est d’une lecture

r en traînante.^ Le. récit des persécutions, l’-histoire.de tous.ces hommes de cœur jetés -aux

galères, pendus, noyés, décapités, torturés

, de mille, façons, a quelque chose de lugubre ; mais il en sort un grand enseignement ; on y trouve les plus-nobles exemples de fermeté, d’abnégation, .de.civisme ;, on se pénètre de plus en plus de la’ grandeur et de la justice d’une révolution qui" a^ pour jamais, empêché le retour de pareilles horreurs.

PROTESTATAIRE s. (prc-tè-sta-tè-re 4rad. protester). Celui qui proteste, qui fait une protestation.

’ PROTESTATEUR s. m. (pro-tè-sta-teurrad.-protester ). Hist. relig. -Nom donné à ceux qui, .en 1650, protestèrent contre les décisions du parlement.

PROTESTATION s. f. (pro-te-stà-’si-bnlat. protestatio ; de protestari, protester). Déclaration publique que l’on fait de ses dispositions, de sa volonté : II-fit une protestation de sa fidélité au service du, roi. (AoaiL) Il Promesse, assurance expresse. : , Faire des protestations d’amitié.

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Moi je ne hais rien tant que les contorsionsDe tous ces grands faiseurs de protestations.

' • ■, ’ MOUÈRB.

"Il S’emploie généralement au pluriel dans ce sens.

— Déclaration en forme par laquelle on s’élève contre quelque chose, on déclare la contester ou s’y opposer : Faire une protestation par-devant riotaire. Il Écrit qui contient cette ’déclaration : Faire enregistrer une protestation. Signer une protestation.

— Fig. Fait qui a la valeur, l’effet d’une protestation : Il y a, même dans le silence dès victimes, une protestation tacite qu’enregistre l’histoire. (Mme L. Colet.) Durant les deux siècles, gui précédèrent l’ère chrétienne, les Juifs furent une vivante protestation courre la superstition et le matérialisme religieux. (Renan.)

— Hist. relig.. Acte par lequel les principaux partisans de la doctrine de Luther protestèrent, en 1529, contre un décret de la diète de Spire rendu par l’empereur et les princes catholiques.

^—"Syn. Protestation*, démonstration*, témoignages. V. DÉMONSTRATIONS.

PROTESTATOIRE àdj. (pro-tè-sta-toi-rera ! ù."protester). Qui a la forme ou la valeur d’une protestation : Pétition protestatoirk,

PROTESTÉ, ÉE (pro-tè-sté) part, passé du v. Protestar. Qui est. l’objet d’un -protêt : Billet protesté, il Dont les effets commerciaux sont l’objet d’un protêt : C’est un négociant honorable qui n’a jamais été protesté.

PROTESTER v. a. ou trf (pro-tè-sté — latin protestari ; de pro, devant, et de testari, témoigner). Promettre fortement ; assurer positivement, publiquement : Protester à quelqu’un qu’on ne l’abandonnera pas. Soyes persuadé que je vous donnerais cent pistâtes au lieu de trente si j’étais eu fonds ; mais je ’bous’proteste que je n’ai pas dix écus dans ma caisse. (Le Sage.)

L’exorda m’a coûW beaucoup, je vous proteste.

Reonard.

— Comm. Faire un protêt contre : Protester un billet. Il Faire un protêt contre le billet de : Protester un négociunt.

— — v. n. ou intr. Faire une protestation, une déclaration par laquelle on s’oppose ou l’on contredit : Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après ta philosophie il faut l’action- ; ta vive force achève ce que l’idée a ébauché. (V. Hugo.) Ne pas protester contre une mauvaise action, c’est la commettre. (A.. d’Houdetot.) Il Avoir la valeur ou l’effet

•d’une protestation : Tout au monde proteste

'contre l’égalité. (Ch. Bailly.)

— Jurispr. Protester de nullité, Protester d’incompétence, Déclarer qu’on regarde une procédure comme nulle, * une juridiction somme incompétente.

— Syn. Protester, attester. V. ATTESTER.

’ PROTET (Auguste-Léopold), marin français, né à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) en 180S, mort en Chine en 1862. Il fut admis en 1824 à l’École navale d’Angoulême, devint enseigne en 1830, lieutenant de vaisseau en 1837, capitaine de frégate en 1846, prit part à l’expédition de la Plata, se fit remarquer par sa vigueur et par- son énergie, et concourut, de 1847 à 1850, à la suppression de la traite des nègres sur les côtes occidentales d’Afrique. Nommé capitaine de vaisseau et gouverneur.du Sénégal en 1852, il agrandit considérablement cette colonie, lui donna pour limites deux fleuves, le Sénégal et la Gambie, refoula les Trarzas, annexa une partie des royaumes de Wallo et de Bondou, —et prit en 1854, avec 600 hommes, Dinmar, position extrêmement forte que détendaient —plus de 2,000’hommes. En 1855, Protêt dut revenir en France par suite du mauvais état de. sa santé. Promu contre-amiral en 1861, il —reçut, au commencement de l’année suivante, le commandement de la station navale dans-les mers de la Chine et du Japon. En ce moment, les Taepings, insurgés contre la dy— nastie impériale mandchoue, venaient d’obtenir de grands succès et menaçaient l’établissement de Shang-haï. Protêt se concerta avec l’amiral anglais Hope et le colonel américain Ward pour repousser les rebelles et assurer la sécurité des comptoirs français, s’empara avec les Anglais de ïsioapow, battit peu après les Taepings à Nésiun, emporta d’assaut Kiadin, Tsing-pou, . Nekio (16 mai), et fut mortellement frappé d’une balle dans cette dernière affaire.

"PROTÊT s. m. (pro-tô — rad. protester).. Acte légal constatant un refus de payement :

L’huissier a bien le droit d’écrire son protêt Dans un hideux patois que l’univers renie.

. Tu. de Banville.

— Encycl. On nomme protêt un acte du ministère d’un officier public. (huissier ou notaire), acte destiné à constater soit le refus d’acceptation d’une lettre de change par la personne sur laquelle elle est tirée, soit le refus de payement à l’échéance d’une lettre de change ou de tout autre effet de commerce négociable par vote d’endossement. L’acte prend le nom distinctif de protêt faute d’acceptation dans le premier cas, et de protêt faute de payement dans le second.

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Il est, en général, facultatif au porteur d’une lettre de change de la présenter ou non à l’a.cceptatron et de faire en conséquence constater par un protêt le refus de cette acceptation. Néanmoins, il en est autrement

quand l’échéance de la traite n’est pas à jour fixe, mais à un ou plusieurs jours ou mois de vue.’ En pareil cas, la date de l’acceptation par le tiré peut seule déterminer la date ultérieure du jour de payement, et il est de rigueur que le porteur fasse la présentation de l’effet et requière cette acceptation. Dnns tous les cas, et que la présentation de ’ l’effet à l’acceptation soit obligatoire ou facultative, le refus d’accepter de la part du tiré doit être constaté par le protêt fauta d’acceptation. Le résultat de cet acte est d’obliger simultanément et solidairement tant les endosseurs que le tireur de la traite, soit à en rembourser immédiatement le montant ainsi que les frais de protêt au porteur, soit à lui donner caution pour le payement à échéance (art. 119 et 120, code de commerce).

Le protêt faute de payement a plus d’importance que le protêt faute d’acceptation, et il est plus impérieusement et sous de plus graves sanctions exigé du porteur d’un effet de commerce. Le porteur qui néglige de faire constater par un protêt le refus de payement à l’échéance dune lettre de change ou d’un billet à ordre se trouve, en effet, déchu par là même de tout recours en garantie contre les endosseurs qui lui ont, de première ou de seconde main, transmis le titre (art. 164, code de commerce). Il conserve, il est vrai, son action récursoire contre le tireur, s’il s’agit d’une lettre de change ; mais cette garantie même lui échappe, et le tireur est exonéré de toute répétition de sa part, s’il justifie qu’il avait fait à l’échéance, entre les mains du tiré, provision pour payement de l’effet qu’on a négligé de faire protester (art. 170, code de commerce). Au moyen du protêt, fait régulièrement et en temps utile, le porteur conserve au contraire ses recours multiples. Le protêt a d’ailleurs pour effet de donner cours à l’intérêt de la lettre de change ou du billet protesté.

Les articles 173 et suivants du code de commerce règlent les formes du protêt faute de payement. Il doit avoir lieu’ au plus tard le lendemain du jour de l’échéance ou le sur lendemain, si le lendemain se trouvait un jour férié. Il y est procédé par le ministère d’un huissier ou d’un notaire. Le code de commerce exigeait que ces officiers fussent assistés de témoins ; un décret du £3 mars 1848, encore en vigueur, a supprimé cette surabondante assistance des témoins. L’acte de profit doit contenir copie littérale de l’effet de commerce protesté, énoncer la sommation de payer faite au débiteur à son domicile, ainsi que les motifs de refus ou d’impuissance de payement articulés par ce dernier. Le protêt faute de payement est, ainsi qu’on l’a dit, obligatoire de la part du porteur. Néanmoins, ce dernier peut en être dispensé par une clause expresse qu’on exprime usuellement par les mots : retour sans frais. En pareil cas, le défaut de protêt laisse entier le recours du porteur contre les endosseurs et le tireur.

PROTÉVANGILE s. m. (pro-té-van-ji-le

— du gr. prêtas, premier, et de évangile). Nom donné quelquefois à la première promesse d’un rédempteur faite dans les livres saints antérieurs à l’Évangile.

— Nom sous lequel est quelquefois désigné l’Évangile de Jacques le Mineur, apporté en Europe par Guillaume Postel.

PROTH (Mario), publiciste français, né à Sin (Nord) en 1832. Quelque temps après avoir terminé ses études à Metz, il se rendit à Paris, entra en 1859 à la rédaction du Gaulois et prit part, cette même année, à la fondation de la Revue internationale cosmopolite, À partir de cette époque, M. Proth collabora à un grand nombre de journaux de Paris et -de la province, où il traita tour à tour des questions littéraires, artistiques et politiques. Fortement attaché aux idées républicaines, il se montra l’adversaire constant de l’Empire, qu’il attaqua avec ardeur. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Proth fit partie du.cabinet du gouvernement de la Défense et devint un des rédacteurs du Journal officiel. -Le 14 du mêmemois, il fut nommé membre de la commission instituée pour mettre en ordre et publier les curieux Papiers et correspondance de la famille impériale qu’on avait trouvés aux Tuileries, et il s’acquitta de sa tâche avec un zèle extrême. M. Proth était, depuis le mois d’octobre 1870, bibliothécaire du ministère de l’intérieur, lorsqu’il fut arrêté par méprise quelques jours après le mouvement insurrectionnel du 18 mars 1871. Ayant été relâché au bout d’une semaine, il se joignit à un certain nombre de républicains’ qui, dans l’espoir de mettre.tin à la guerre civile en umedant un rapprochement, furent les promoteurs de la Ligue de l’union républicaine des droits de Paris (5 avril), dont les efforts restèrent infructueux. Après la Commune, il reprit au ministère de l’intérieur Ses fonctions de bibliothécaire, qu’il conserva jusqu’au mois de décembre 1S72. Outre des articles publiés dans le Courrier du Dimanche, la Presse, la Liberté, l’Europe, de Francfort, le Charivari, la Correspondance libérale, de M. Asseline, le