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RETZ (Albert de Gondi, maréchal de). V. Gondi.


RETZ (Pierre de Gondi, cardinal de), frère du précédent, V. Gondi.


RETZ, dit Retz de Rochefort, médecin français, né à Arras, mort vers 1810. Après avoir l’ait ses études médicales à Paris, il prit part, comme chirurgien, à la guerre d’Amérique, devint ensuite médecin de la marine à Rochefort, fut destitué en 1784, puis se fixa k Paris, où il devint membre de la Société royale de médecine. Retz a beaucoup écrit. Parmi ses ouvrages, nous citerons : Traité d’un nouvel hygromètre (1779) ; Météorologie appliquée à la médecine et à l’agriculture (1779, in-8») ; Recherches pathologiques, anatomiques et judiciaires sur les signes de l’empoisonnement (Londres, 1784, in-4o) ; Mémoire sur tes phénomènes du mesmérisme (17S3, in-8o) ; Précis d’observations sur la nature, les causes, les symptômes et le traitement des maladies épidémiques qui régnent tous les ans à Hochefort (1784, in-12) ; Des maladies de la peau et particulièrement de celles du visage, et des affections morales qui les accompagnent, leur origine et leur traitement (Paris, 1785, in-12) ; Nouvelle instruction bibliographique, historique et critique de médecine, chirurgie et pharmacie (1785-1791, 7 vol. in-18) ; Précis sur tes maladies épidémiques (1788, in-S°) ; le Guide des jeunes gens de l’un et l’autre sexeà leur entrée dans le monde (1790, ï vol. in-12) ; Instruction sur les maladies les plus communes parmi le peup{e français (1791", in-s°).


RETZIA s. m.(rè-tzi-a — deMetzius, n.pr.). Bot. Genre d’arbrisseaux, type de la famille des retziacées-, originaire du Cap de Bonne-Espérance, et que quelques auteurs placent,

avec doute, à la suite de la famille des solanées.

RETZIACÉ, BE adj. (rèt-zi-a-sê — rad. retzia). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au retzia.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre retzia.

RETZIUS (André-Jean), célèbre naturaliste suédciis, élève et continuateur de Linné, né k Christianstadt-en 1742, mort k Stockholm en 1821. Après avoir été reçu pharmacien à Stockholm, il se rendit à Lund, où il prit le diplôme de docteur en médecine (1766). Deux ans auparavant, il avait découvert le moyen le plus simple de préparer le salep avec les bulbes de i’urchis morio, et publié une dissertation intitulée : De natura et indole chemis purs. Appelé, en 1768, k Stockholm comme membre du collège des mines, il y professa la pharmacie et l’histoire naturelle. En 1771, il se fixa à Lund, où il devint démonstrateur de botanique, professeur d’histoire naturelle (1777) et intendant du jardin botanique jusqu’en 1816. Thunberg lui a dédié un nouveau genre de plantes qu’il a découvert au Cap et auquel il a donné le nom de retzia. Retzius était membre de trente et une sociétés savantes. On ix de lui, outre des mémoires et des traductions : Abrégé des principes de la pharmacie (1769, in-8o) ; Nomenclator botanicus (1772, in-8o) ; Introduction au règne animal d’après le système de Linné (1772) ; 06servationes botanics (Leipzig, 1779-1791,

6 part, in-fol., avec p !.) ; Gênera et species insectorum secundum terminologiam Linngi (1783, in-S") ; Lectiones de vennibus inteslinalibus, prsesertim humunis (Stockholm, 1786, in-8o) ; Essai d’une flore économique de Suède (Lund, 1806, 2 vol. in-8o) ; Flora, virgiliana, avec un Appendice sur les plantes qui étaient servies sur la table chez les Romains (1809, in-8o), etc.

RETZIUS (Magnus-Christian), médecin suédois, fils du précédent, né à Lund en 1793. 11 se fit recevoir docteur en 1815, devint médecin de l’hôpital militaire de Stockholm, directeur de la maison royale d’accouchement (1824) et chirurgien-major dans la garde du roi (1830). M. Retzius a visité l’Allemagne, la France, la Hollande, l’Angleterre, et est membre d’un grand nombre de sociétés N savantes, notamment de l’Académie de médecine de Paris, à titre d’associé. On lui doit des rapports, de savants mémoires, dont quelques-uns, traduits en français, ont été publiés dans la Gazette médicale de Paris, et un excellent Manuel d’hygiène militaire (1821).

RETZIUS (André-Adolphe), médecin suédois, frère du précédent, né k Lund en 1796, mort à Stockholm en 1860. Après avoir pris le diplôme de docteur (1819), il devint professeurk l’institut vétérinaire de Stockholm, puis enseigna l’anatomie et la physiologie à l’institut Carolin (1824) et à l’École des beaux-arts (1839). Retzius représenta l’Académie des sciences de Suède a la diète en 1840-1841. Comme son frère, ce savant parcourut une grande partie de l’Europe. Dans les dernières années de sa vie, il s’occupa surtout d’études ethnographiques, et sa division des races humaines, d après les formes du crâne en dolychocéphale» et en brachycéphales, est connue de tous les savants ; elle a été généralement adoptée comme préférable à toute autre. On lui doit d’importants mémoires : Oùservationes in anutomiam chondropteryyiorum (Luna, 1319) et Écrits ethnologiques, publies après sa. inori( !siuckholm, 1864).

RETZSCH (Frédéric-Auguste -Maurice), peintre et graveur allemand, né k Dresde eu

l

REUC

1779, mort dans la même ville en 1857. Ce ne fut que vers l’âge de vingt ans qu’il commença ses études artistiques. Il suivit les cours de l’Académie de Dresde, prit des leçons de peinture de Grassi et fit en peu de temps de très-grands progrès. Forcé de soutenir une nombreuse famille, Retzsch fut, >ar nécessité et par goût, un travailleur inatigable. Il devint un artiste de grand talent et fut attaché comme professeur à l’Académie de Dresde en 1824. Indépendamment d’un grand nombre de portraits et de miniatures à l’huile, Retzsch a exécuté beaucoup de tableaux, dans lesquels il a fait preuve d’imagination et où l’on trouve la science de la forme, la parfaite entente de la composition et de la finesse dans le modelé. Ses toiles les plus intéressantes sont : l’Invention de la lyre, Diane, Bacchus enfant, Sainte Anne apprenant à lire à laVierge, VAmour et Psyché, le Roi des aulnes, un Satyre et une nymphe, Geneviève et Undine, Mignon jouant de la guitare, son œuvre la plus gracieuse et la plus originale ; les Quatre époques de la vie humaine, etc. Tout en peignant, Retzsch s’adonmtit à la gravure à l’eau-forte, dans laquelle il excella. Non-seulement il a laissé «’excellentes eaux-fortes, d’après ses meilleurs tableaux, mais il a, de plus, illustré des ouvrages bien connus en Allemagne et en France, Citons, par ordre chronologique, les Illustrations du Faust de Goethe (1828), comprenant vingt-six gravures, d’après ses dessins originaux ; Galerie pour les œuvres de Shakspeare (1828), travail immense qui ne contient pas moins de deux cents planches, dont quelques-unes sont d’un mérite hors ligne ; les Illustrations du Combat avec le dragon de Schiller (Stuttgard, 1829, en seize planches) ; la Ballade de Fridolin et de la Cloche (Stuttgard, 1833), cinquante et une planches ; Pégase sous le joug, également de Schiller (1834), eu dix-huit planches ; Illustrations des ballades de Bûrger (Leipzig, 1840), quinze planches ; Fantaisies, les Joueurs d’échecs, Faust et Marguerite, la Lutte entre la Lumière et les Ténèbres (1846), etc. Ces œuvres donnent à la fois l’idée de la fécondité et du talent de ce maître, qui y a fait preuve d’une vive imagination. Retzsch peut être rangé parmi les artistes qui honorent l’art allemand contemporain.

REUBELL (Jean-François), homme politi-que français. V. Rewbeia

REUCHLIN (Jean), célèbre humaniste allemand, né k Pforzheim le 28 décembre 1455, mort à Stuttgard le 30 juin 1522. Sa famille lui fit donner une éducation soignée. Doué d’une voix agréable et d’heureuses dispositions pour la musique et le chant, il fut d’abord attaché, comme enfant de chœur, à la chapelle du margrave de Bade. Ce prince, qui l’avait pris en singulière amitié, en fit le compagnon de son fils, et les deux jeunes gens voyagèrent ensemble. Arrivés à Paris en 1473, ils fréquentèrent, pendant un séjour de deux ans, les écoles les plus renommées. Reuchlin commença alors l’étude de l’hébreu, prit des leçons de grec d’Hermonyme de Sparte et devint un très-habile copiste de manuscrits grecs, ce qui lui permit de gagner quelque argent. Après avoir quitté le margrave Frédéric, Reuchlin se rendit à Bâle, où il se fit recevoir, la même année, bachelier en philosophie ; puis il s’adonna à renseignement de la langue grecque et de la langue latine. En 1478, Reuchlin, poursuivant ses études, revint en France. Il alla étudier le droit à Orléans, tout en professant les langues anciennes, et passa, en 1480, à Poitiers, où il se fit recevoir licencié. De retour dans sa patrie (1481), il se fixa d’abord àTubingue, dans l’intention d’y donner des leçons de droit. Déjà célèbre par son savoir, Reuchlin fut emmené à Rome, en 1482, par Eberhard, comte de Wurtemberg, qui 1 avait pris pour secrétaire intime. Il visita l’Italie, où il sejia avec une foule de savants, notamment avec Marsile Ficin, Politien, Chalcondyle, etc., et se fit particulièrement remarquer par la façon élégante avec laquelle il parlait latin. Ce fut a cette époque que, selon l’usage des lettrés du temps, il grécisa son nom de Reuchlin et se fit appeler Cupniou. Peu après son retour en Allemagne, il fut nommé membre du tribunal supérieur de Stuttgard (1484) et deux ans plus tard il se rendit, comme dé finté, à la diète de Francfort. Son protecteur, b comte de Wurtemberg, auquel il était resté attaché, l’envoya, en 1489, à Rome. Ce fut pendant ce voyage qu’il se lia avec Pic de La Mirandole, qui habitait alors Florence. Trois ans plus tard, Reuchlin accompagna le comte Eberhard a la cour de Vienne. L’empereur Frédéric III, charmé de son savoir, lui conféra le titre de comte palatin (1492), lui accorda le droit de donner le grade de docteur à dix personnes et lui fit cadeau d’un précieux manuscrit de la Bible en hébreu. Pendant son séjour à Vienne, Reuchlin fit la connaissance du savant hébraïsant Loans et, à partir de ce moment, il s’adonna avec une ardeur nouvelle k l’étude de la langue hébraïque, qu’il apprit à fond. Eu 1495, il prit part aux délibérations de la diète de Worms. Ayant perdu sou protecteur, le comte Eberhard, en 1496, il quitta le Wurtemberg et alla habiter Heidelberg, où le comte palatin s’était fait connaître par la protection qu’il accordait aux sciences et aux savants. Là, il trouva le docte chancelier Dalberg et d’au REUC

très personnages capables de l’apprécier. La bibliothèque d Heidelberg lui dut une collection de manuscrits et de livres imprimés fort rares et précieux, car l’art de l’imprimerie n’était encore qu’à ses débuts. En 1498, l’électeur palatin ayant eu, à l’occasion de sou droit à nommer k certains bénéfices, maille à partir avec le saint-siége, qui faillit l’excommunier, Reuchlin partit aussitôt pour Rome, y déploya toute son éloquence, vanta l’électeur, persnada Alexandre VI et obtint gain de cause. Pendant son séjour dans cette ville, il suivit les cours du rabbin Sporsio et du Grec Argyropoulos, qui fut frappé d’étonnement en le voyant traduire en latin, à livre ouvert, les passages les plus difficiles de Thucydide.

Lorsque Reuchlin revint en Allemagne, il fut nommé, par le gouvernement de Wurtemberg, ambassadeur auprès de l’empereur

Maximilieu, à Inspruck. Sa mission terminée, il gagna Stuttgard, qu’il quitta pour échapper à une épidémie, et il alla alors habiter avec sa femme et ses enfants un monastère de Denkendorf, où il composa un traité sur la prédication. De 1502 à 1513, Reuchlin siégea dans le tribunal chargé de vider les contestations qui pouvaient s’élever entre les

membres de la ligue de Souabe. Les loisirs que lui laissaient ces fonctions lui permirent de se livrer presque sans entraves à ses travaux favoris. À cette époque, il termina sa grammaire et son lexique hébraïques, qu’il publia sous le titre de Budimenta hebraica ; Dictionarium hebraicum (Pforzheim, 1506, infol.). Ces ouvrages, en permettant à tous d’étudier une langue connue juaque- !k de peu d’initiés, rendirent les plus grands services. Depuis longtemps, Reuchlin avait ajouté a l’étude des langues celles de l’exégèse biblique et de la cabale, vers laquelle l’attiraient les tendances un peu mystiques de son esprit, En 1510, le savant hébraïsant se trouva ensuite engagé dans une polémique à propos des livres hébreux qu’un juif converti, Jean Pfefferkorn, avait représentés à l’empereur Maxiinilien comme pernicieux, à l’exception, toutefois, de l’Ancien Testament. Consulte sur la question de savoir s’il fallait détruire ces ouvrages, comme le demandaient les dominicains de Cologne et Pfefierkorn, Reuchlin se prononça énergiquement pour la négative, dans un mémoire qu’il adressa à l’électeur de Mayence. Le juif renégat en ayant été instruit publia, en 1511, son Spéculum manuale, pamphlet dirigé contre Reuchlin, qui riposta par le Spéculum oculare, où il fit voir que ses ennemis avaient débité contre lui plus de trente-quatre calomnies. Ces derniers s’empressèrent de le déférer, en l’accusant de judaïsme, devant la Faculté de théologie de Cologne, dont le doyen Hochstraten était grand inquisiteur pour les électorals ecclésiastiques. Ce dernier se rangea parmi les adversaires du savant humaniste. Reuchlin, qui tenait 4 son repos, essaya de calmer la fureur de ses ennemis en déclarant qu’il était prêt à faire des rétractations s’il avait, sans le vouloir, porté atteinte à la foi. Mais la Faculté de théologie exigea de lui qu’il empêchât la vente de son livre et qu’il réprouvât solennellement les livres juifs, en le menaçant, s’il résistait, de le traduire devant l’inquisition Indigné d’une aussi odieuse intolérance, Reuchlin lit appel au monde lettré contre les prétentions de ces « barbares» obscurantins et se vit énergiquement soutenu dans sa lutte par l’opinion publique. Ayant réédité son Spéculum oculare, en y joignant des raisons justificatives, les dominicains répliquèrent par un écrit intitulé : Articuli seu propositions de judaico favore nimis suspects ex libello teulonico J. Reuchlin (1512). Ce dernier répliqua par sa Defensio contra calomuiatores coloniemes (1513), sorte de pamphlet dans lequel, selon l’usage du temps, il répondait aux injures par des injures. Pour mettre fin à cette polémique ardente, l’empereur ordonna k Reuchlin et à ses adverversaires de cesser de s’attaquer dans leurs écrits. Hochstraten, k l’instigation des dominicains, ordonna’ alors à Reuchlin de comparaître devant lui k Mayence. Celui-ci se rendit dans cette ville (9 octobre 1513), mais déclara qu’il en appelait au pape Léon X, et, en attendant la décision du pontife, Hochstraten ordonna k tous les curés de Mayence de donner l’ordre k tous ceux qui possédaient le livre de Reuchlin de le porter aux commissaires, sous peine d’excommunication, et

il fit brûler publiquement à Cologne le Spéculum oculare. Cependant Léon X avait chargé l’évêque de Spire d’examiner l’affaire. (Je prélat ne se borna pas k déclarer Reuchlin non coupable des accusations portéea contre lui, il condamna Hochstraten à payer au savant 111 florins d’or, à titre de dommages et intérêts. Hochstraten en appela alors au pape, qui nomma une commission de dix-huit prélats, Ut censurer le Spéculum oculare par plusieurs universités, puis se rendit à Rome, emportant de fortes sommes pour corrompre les prélats chargés déjuger la cause ; mais, malgré tous ses efforts, la commission d’évêques se prononça presque k l’unanimité en faveur de Reuchlin (S juillet 1516). L’em* pereur se rangea alors du côté du savant humaniste, qui avait été vigoureusement soutenu dans sa lutte contre les dominicains par les auteurs des mordantes et spirituelles Epistols obscurorum virorum. D’autres écrits publiés peu après, VApotogia Reuchlini de

REUC

Pirkheimer, le Triumphus docioris Reuchlini de Hutten, célébrèrentla victoire de Reuchlin en couvrant les dominicains de sarcasmes et de ridicule. En 1518, l’électeur de Saxe offrit au savant une chaire d’hébreu et de grec k Wittemberg ; mais il la refusa et la fit donner a son petit-neveu, le célèbre Melanchthon. L’année suivante, il se trouvait à Stuttgard, lorsque cette ville fut assiégée par l’armée de la ligue deJSouabe. En 1520, grâce k la menaçante intervention du célèbre François de Sickinsjen, les dominicains de Cologne se décidèrent enfin k lui payer les ni florins d’or que l’évêque de Spire les avait condamnés k donner. Cette même année, il se rendit à Ingolstadt, où il enseigna avec un grand éclat l’hébreu et le grec. En 1521, il ’ alla occuper une chaire à Tubingue, qu’il quitta pour retourner k Stuttgard, où il termina sa vie. Reuchlin ne parait pas avoir pris une part active au grand mouvement de la Réforme. Il se tint k l’écart lorsque Luther commença la lutte au sujet des indulgences ; mais il avait préparé les voies en attaquant l’ignorance monacale, en faisant appel k lu lumière contre l’obscurantisme, et l’on ne doit pas oublier que ce fut lui qui, par ses leçons, forma Mèlanchthon, appelé k jouer un rôle si important dans l’œuvre de la Réformation. Ce fut un des hommes les plus instruits et les plus remarquables de son siècle. Par ses travaux, il exerça une influence considérable sur le mouvement littéraire de son temps, et Utric de Hutten lui a rendu pleine justice lorsqu’il a dit : Germain* oculos, Erasmum et Capnionem omni studio amptexari debemus : per eos enim barbota esse desinit fixe natio. Outre les ouvrages précités, on lui doit : Breviloqnus(Bàle, 1478, in-fol.), le premier dictionnaire latin publié en Allemagne ; Micropxdia seu grammatica grsca (Orléans, 1478) ; Scenica progymrtasmata (Strasbourg, 1497, in-4o), imitation de la farce de Pathelin ; De verbo mirifico (Spire, 1494, in-fol.), écrit sur les noms sacrés employés dans les mystères grecs, juifs et chrétiens ; De arte cabalistica (Spire, 1494, infol.) ; Liber congestorum de arte prsdicandi (1504, in-4») ; Lettre allemande à un gentilhomme expliquant pourquoi tes juifs restent depuis si longtemps misérables (1505) ; Sergius seu capitis caput (1507, in-4<>), comédie satirique ; Explication franche sur l’avis du docteur Reuchlin, au sujet des livres des juifs (1512, in-4») ; De accentibus et orthographia linyus hebraicx (Haguenau, 1518, in-fol.) ; 1’ ialogus an judseorum Talmud sit supprimenuum (1518, iu-8"), etc.

REUCHLIN (Antoine), érudit allemand, neveu du précèdent, né k Isny (Wurtemberg), mort à Strasbourg. Il vivait au xvia siècle et devint ministre k Magdebourg, d’où, en 1535, il fut appelé comme professeur d’hébreu k Strasbourg. On a de lui : Exeqesis dietionum inpsalmos sex (Bàle, 1554, in-fol.) ; Concordantiarum hebraicarum capita a rabbino Mardochgo conscripta et latine translata (Bâle, 1556, in-fol.).

REUCHLIN (Frédéric-Jacob), théologien protestant, descendant du précédent, né k Strasbourg en 1695, mort dans cette ville en 1783. Après avoir visité les universités de Paris, de Francfort, de Stuttgard et de Tubingue, il revint dans sa ville natale, où il fut prédicateur au Temple-Neuf, professeur de grec et professeur de théologie (1731). C’était un homme très-instruit. Il a laissé, entre autres ouvrages : démentis Romani extantiora doctrinm monumenta (1738, in-4») ; De doctrina Justini martyris (1747, in-4o) ; De resurrectione Jesu, ad Marcum, xvi, 1 et seg. (1759, in-4«).

IIEUCHLIN-MELDBGG (Charles-Alexandre di- :), philosophe et théologien allemand, né à Grafenau, dans le Bôhmerwald, en 1S01. Ordonné prêtre en 1823, il se fit recevoir peu après docteur en philosophie et en droit canon, puis professa avec un grand succès l’histoire ecclésiastique (1825) et la théologie (1828) à Fribourg-en-Brisgau. Les aperçus pleins de hardiesse qu’il émit en traitant de l’histoire et de l’exégèse de l’Ancien et du Nouveau Testament lui suscitèrent dans le clergé de nombreux ennemis. A leur instigation, l’archevêque de Fribourg le somma, en 1831, de rétracter les idées qu’il uvait avancées dans son Histoire du christianisme. Reuchlin s’y refusa et embrassa peu après le protestantisme. En 1832, il se rendit k l’université d’Heideïberg, où il s’adonna k l’enseignement de la philosophie au milieu d’un grand concours d auditeurs. Lk, il eut k subir de nombreuses tracasseries de la part des catholiques. Ceux-ci parvinrent, en 1833, k faire supprimer le traitement qu’il recevait du gouvernement ; mais Reuchlin n’en continua pas moins à faire, en qualité de privât docent, des cours publics de philosophie et d’histoire. En 1836, on lui rendit son traitement et il deviat, en 1840, professeur ordinaire k l’université. Depuis cette époque, ses cours ont roulé presque exclusivement sur la philosophie et l’esthétique. On lui doit plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons : la Théologie dumageManés{Frs.aa(on, lSî5) ; Dissertations théoiogiçttes (1S29) ; Histoire du christianisme. (J831) ; Lettre à l’archevêque Boll (l»32) ; l’Acte de ma conversion et de ma profession de foi (1832) ; Manuel de psyehotogie (1837-1838, î vol.) ; les Livrespopulav es de Faust et de Wagner (1848) ; Biographie de