ber aux poursuites, comme les principaux patriotes. Du fond de sa retraite, il lança son 86e et dernier numéro, dans lequel il envoie ironiquement à La Fayette sa démission de journaliste :
« Libérateur des deux mondes, fleur des janissaires agas, phénix des alguazils-majors, don Quichotte des Capets et des deux Chambres, constellation du Cheval blanc, je profite du premier moment où j’ai touché une terre de liberté pour vous envoyer ma démission de journaliste et de censeur national… Je sais que ma voix est trop faible pour s’élever au-dessus des clameurs de vos trente mille mouchards, etc. »
Un outre journaliste, Dusaulchoy, continua le journal les Révolutions, dans la même forme, et publia ainsi dix-huit numéros (87-104), qu’on joint quelquefois, mais à tort, au journal de Camille, qui ne fut absolument pour rien dans cette publication. En 1792, il fit paraître, avec Merlin de Thionville, une deuxième série des Révolutions de France et de Brabant (55 numéros), qui est moins recherchée que la première. Celle-ci paraissait tous les samedis en un cahier d’au moins trois feuilles in-8o. Les numéros étaient souvent accompagnés d’une caricature.
Révolutions de Paris (LES), l’un des journaux les plus importants de la première Révolution et qui parut depuis juillet 1789 jusqu’au 28 février 1794 (10 ventôse an II).
« Les Révolutions de Paris, dit M. Eug. Hatin (Hist. de la presse), sont un journal sui generis et qui tient bien ce que promet son titre. C’est le tableau le plus complet, le plus exact, le plus impartial des agitations de la capitale pendant les premières et les plus dramatiques années de la Révolution. »
Le premier rédacteur de cette feuille célèbre fut un nommé Tournon, qui, après une quinzaine de numéros, se brouilla avec l’éditeur, le fameux Prudhomme, libraire de la rue Jacob. Tous deux portèrent leurs contestations devant le comité de police, qui leur reconnut le droit de continuer le journal chacun de son côté. Tournon le continua en effet, d’abord sous le même titre, puis, et successivement, sous ceux de Révolutions de Paris et de l’Europe, Révolutions de l’Europe, etc., mais sans aucun succès, bien qu’il fût en réalité le véritable inventeur du titre et du journal.
La feuille que Prudhomme poursuivit de son côté demeura le véritable journal des Révolutions de Paris et elle eut un succès prodigieux, que d’ailleurs elle avait acquis dès l’origine.
L’ingénieux libraire avait eu la bonne fortune d’attacher à son entreprise un véritable écrivain politique, un jeune homme plein de sérieux, de passion et de sincérité, qui collaborait avec Tournon dès les premiers numéros et qui continua à peu près seul le journal. Nous voulons parler ici de Loustallot, sur qui nous avons donné une notice à laquelle nous renvoyons le lecteur. Loustallot rédigea le journal jusqu’en septembre 1790, c’est-à-dire pendant près de quatorze mois. On sait que le malheureux jeune homme mourut à cette époque et que sa fin fut hâtée par la douleur que lui causa le massacre de Nancy. Sous sa direction, le journal eut un succès immense et certains numéros se tirèrent, dit-on, jusqu’à 200,000. Il était hebdomadaire et chaque numéro formait une brochure in-8o de 48 pages compactes et très-serrées.
Outre les séances de l’Assemblée et les nouvelles du jour, il contient des articles de fond sur toutes les questions à l’ordre du jour, ainsi qu’une multitude de détails qu’on chercherait vainement ailleurs, spécialement en ce qui concerne les affaires de Paris. Aucun journal du temps n’est aussi riche en matériaux sur les quatre premières années de la Révolution, et le Moniteur lui-même, qui cependant n’est point à dédaigner, ne saurait le remplacer.
Outre les articles de fond, Loustallot rédigea, pour être placée en tête de la collection, une Introduction à la Révolution, qui est un morceau extrêmement remarquable. Il n’a rédigé qu’une soixantaine de numéros des Révolutions de Paris ; mais son œuvre, toujours écrite dans le même esprit, lui survécut ; c’est lui, c’est son souffle qui semblait animer encore ses successeurs, lesquels ne cessèrent d’écrire sous l’inspiration qui avait dicté les premières feuilles.
Les articles n’étaient pas signés, suivant la coutume que le modeste publiciste avait consacrée ; ce qui fait qu’on dit toujours ; le journal de Prudhomme, bien que Prudhomme n’en fût que l’éditeur et l’imprimeur, ce grotesque personnage ne perdant, à la vérité, aucune occasion pour insinuer qu’il était seul l’inspirateur et le directeur et que les écrivains qu’il groupait autour de lui n’étaient en quelque sorte que ses disciples et les simples exécuteurs de ses conceptions.
Toutefois, c’était un homme habile comme libraire et faiseur d’affaires. Après la mort de Loustallot, il eut le talent ou la bonne fortune de sauver sa feuille de cette crise et de la continuer avec succès. Fabre d’Églantine, Sylvain Maréchal, Chaumette, etc., y collaborèrent. Il la publia jusqu’à la fin de février 1794, comme il est dit plus haut, ayant soin de se tenir exactement dans le courant de l’opinion et dans le mouvement.
La collection des Révolutions de Paris forme 17 volumes in-8o de 600 à 700 pages chacun. Comme nous l’avons indiqué, c’est un des recueils les plus riches du temps pour la période qu’il embrasse.
Révolution démocratique et sociale (LA), journal quotidien, fondé par Delescluze et dont le premier numéro parut le 7 novembre
1848. L’apparition de cette feuille marque
l’évolution du groupe qui reconnaissait Ledru-Rollin
pour chef, sa conversion aux idées
socialistes. On sait qu’auparavant cette fraction
importante du parti républicain, tout en
affichant un programme plus large et plus
populaire que les républicains purement politiques
et formalistes qui se rattachaient à
l’école dont le National était l’organe, n’avait
cependant que des idées très-vagues et
très-générales sur ce qu’on nommait les « réformes
sociales » et se bornait à suivre la
tradition jacobine et montagnarde. Longtemps
même, ces démocrates, d’ailleurs aussi
sincères qu’énergiques et dévoués, avaient
montré un certain dédain pour les recherches
des écoles socialistes, préoccupés surtout
de pratiques révolutionnaires plutôt que
de solutions scientifiques. Mais, dès lors, se
voyant enlever la tête du parti, ils entrèrent
dans le mouvement avec la plupart des représentants
montagnards. La Révolution démocratique et sociale devint leur organe, et sa publication coïncida avec la fondation de
la Solidarité républicaine, vaste société formée
également par les amis de Ledru-Rollin
et dont Ch. Delesçluze était le secrétaire.
Ce journal fut une feuille de combat et il subit plusieurs condamnations. Il cessa de paraître au 13 juin 1849, son rédacteur en chef ayant participé aux événements de cette journée et ayant été obligé de se réfugier en Angleterre. La collection de la Révolution démocratique et sociale se compose de 216 numéros.
Révolutions des corps célestes (DES), par Copernic (1543). Après avoir profondément
étudié les systèmes astronomiques des Égyptiens,
d’Apollonius, de Philolaüs, etc., prenant
ce qu’il avait cru découvrir de vrai dans
chacun de ces systèmes et rejetant ce qu’il
y avait de faux et de compliqué, le célèbre
astronome en composa cet admirable
ensemble que nous nommons le Système de
Copernic et entreprit d’exposer ses idées
dans un ouvrage divisé en six livres, qu’il
intitula : De orbituum cœlestium revolutionibus. Copernic y reprend la thèse d’Aristarque de Samos (IIIe siècle avant J.-C), qui avait posé la question en termes très-nets,
d’après Plutarque : « Le soleil reste
immobile et la terre se meut autour du soleil
en décrivant une courbe circulaire dont
cet astre occupe le centre ; la terre accomplit
sur une ligne oblique un mouvement de
translation en même temps qu’un mouvement
de rotation autour de son axe. » Copernic
s’attacha à démontrer l’exactitude de ce système,
combattu par Ptolémée et par les théologiens.
L’illusion optique, acceptée comme
une expérience concluante, ne militait pas
en faveur de ce système ; on expliquait par
des apparences les phénomènes du jour et de
l’année, car on confondait ensemble le mouvement
commun ou diurne avec le mouvement
propre ou annuel. Copernic a indiqué
nettement les conditions du problème : « Tout
déplacement qui se manifeste à notre vue
provient soit de l’objet perçu, soit du sujet
qui perçoit, soit d’un mouvement inégal de
l’un et de l’autre ; car un mouvement égal et
simultané de l’objet et du sujet ne donne aucune
idée de déplacement. Or, la terre est le
lieu d’où le mouvement du ciel se présente à
notre vue. Tout mouvement parti de la terre
se réfléchira donc au ciel, qui paraîtra se
mouvoir en sens opposé ; telle est la révolution
diurne ; elle paraît entraîner l’univers
entier, excepté la terre. Si maintenant on
m’accorde que le ciel n’a rien de ce mouvement,
mais que la terre tourne autour d’elle-même
de l’occident en orient (en sens contraire
du mouvement apparent du ciel), on
trouvera qu’il en est réellement ainsi. » Puis
Copernic dit à ses adversaires : « Toute la
masse de la terre s’évanouit devant la grandeur
du ciel ; l’horizon partage la sphère céleste
en deux moitiés, ce qui ne pourrait se
faire si la terre était quelque chose relativement
à la grandeur du ciel, ou si sa distance
au centre du monde était sensible… Comparée
au ciel, la terre n’est qu’un point ; c’est
comme une quantité finie comparée à une
quantité infinie. Il n’est pas davantage admissible
que la terre repose au centre du monde. Eh quoi ! l’immensité tournerait en vingt-quatre heures autour d’une misère ! »
Copernic ne se borne pas à opposer à des
théories absurdes des raisonnements spéculatifs ;
il étaye son système sur des preuves
mathématiques, sur des observations ; il savait
qu’il fallait au préalable faire le calcul
des phénomènes particuliers et en déduire
des tables de tous les mouvements célestes.
C’est ainsi qu’il expliqua, selon la vérité, les
stations et les rétrogradations des planètes
et la précession des équinoxes. Dans ce remarquable
ouvrage, le savant astronome a commis un certain nombre d’erreurs qui n’ont rien de surprenant. Une de ses erreurs les
plus graves, ce qu’il appelle le troisième mouvement de la terre, a probablement fait découvrir
la nutation de la terre et le mouvement
particulier de l’axe terrestre autour des
pôles de l’écliptique, mouvement qui explique
la précession des équinoxes.
Révolution d’autrefois (UNE), comédie en trois actes, de MM. Félix Pyat et Théodore Burette ; représentée à Paris, sur le théâtre de l’Odéon. le 1er mars 1832. La révolution
dont il s’agit est celle qui frappa l’exécrable
Caligula et le remplaça par l’ignoble Claude.
Mais sous l’enluminure romaine qui accompagne
le dessin de la pièce, on retrouve plus
d’une expression moderne, plus d’une allusion
aux faits politiques de notre temps ; comme
peinture des mœurs romaines, la comédie
restait bien loin de la monstrueuse réalité, et
pourtant elle blessait les yeux et les oreilles
honnêtes. M. Théodore Muret l’appelle une
orgie de la Régence, habillée du pallium et
de la toge, et rien n’est plus exact. Mais, a
ces éléments un peu désordonnés (M. Félix
Pyat en était alors à ses débuts littéraires),
à l’anachronisme se montrant sans façon, se
mêlaient des traits satiriques très-directs,
très-apparents. Sous ce rapport, le grand effet
fut dans ces paroles d’un des prétoriens
qui trace ainsi devant ses camarades le portrait
du personnage, espèce de mannequin
vivant, qu’il s’agit de substituer au féroce
Caïus : « Oh ! j’en connais un, pour ma part,
un empereur : oh ! la meilleure pâte d’empereur !
il est imbécile des pieds à la tête ; ce
sera la crème des empereurs. Figurez-vous
qu’il est gros, gras et bête ; qu’il mange plus
que tu ne bois, qu’il reste à table plus qu’un
prétorien à sa faction ; quand vous connaîtrez
mon Claude, vous ne regretterez pas
Caligula. » Comme conclusion, le républicain
Chéréas, qui juge les choses de tout autre
façon que le prétorien, terminait l’ouvrage
par cette phrase qui, au lendemain de la révolution
de Juillet, avait bien sa signification :
« Tuer Caligula pour avoir Claude, c’était
bien la peine ! » M. Félix Pyat, qui n’avait
pas encore vingt-deux ans, préludait audacieusement,
on le voit, à la carrière agitée qu’il était appelé à parcourir. « Sous le nom de Claude, se demande l’écrivain de l’Histoire par le théâtre, les auteurs auraient-ils eu l’intention de désigner Louis-Philippe ? » Et M. Théod. Muret ajoute : « Il aurait fallu que l’animosité les aveuglât étrangement. Le
prince élevé sur le trône en 1830 ne ressemblait
pas plus à Claude que Charles X ne ressemblait
à Caligula. Chez Louis-Philippe, la
régularité, la dignité de la vie privée furent
incontestables. Aux reproches qu’on lui a
faits on n’a jamais pu joindre celui d’être
adonné aux excès de la table, aux grossières
voluptés de la goinfrerie. Si les derniers temps
et les derniers actes de son règne ont dénoté
une capacité politique déclinant avec l’âge,
toute sa carrière excluait l’épithète accolée à
celles de « gros » et de « gras. » Elle témoignait,
au contraire, d’une habileté consommée, d’un
esprit de conduite sans lequel la couronne
ne serait pas, pour ainsi dire, descendue sur
sa tête, qu’il sut placer si bien à point pour
la recevoir. » Quoi qu’il en soit de l’intention
des auteurs, le parterre ardent et tumultueux
du second Théâtre-Français fit de l’étrange
qualification, à grand renfort d’applaudissements,
une application sur le sens de laquelle
il était impossible de se méprendre. Effrayé,
le directeur de l’Odéon, Harel, demanda aux
deux auteurs la suppresslon des passages que
les spectateurs avaient si bruyamment soulignés.
MM. Félix Pyat et Burette n’y voulurent
consentir à aucun prix. Malgré eux,
et en dépit d’une protestation qu’ils rédigèrent,
Harel fit d’office les coupures. Une seconde
représentation eut lieu avec ces modifications
directoriales. Mais le public se tenait
aux aguets et, quand arrivèrent les passages
écourtés, un tapage épouvantable éclata de toutes parts et les mots retranchés furent réclamés à grands cris. Le directeur ne voulant pas céder, il devint impossible
aux acteurs de continuer la pièce, le vacarme
couvrant leur voix. De part et d’autre, on
s’obstina assez longtemps. Enfin la toile se
baissa, et de nouveaux acteurs, gardes municipaux
et sergents de ville, vinrent jouer leur
rôle dans la salle, qu’ils firent évacuer non
sans peine. Le soir où la troisième représentation
devait avoir lieu, on craignit de nouveaux
désordres. Devant l’attitude de la foule
qui se pressait aux abords de l’Odéon, la police
s’opposa à ce que les portes fussent ouvertes. Une bande portant le mot relâche fut,
par ordre de l’autorité, posée sur l’affiche,
et la pièce, dont l’existence éphémère avait
été si bruyante, ne reparut plus ; mais gros,
gras et bête en a fait conserver le souvenir.
Le crayon impitoyable des caricaturistes d’alors,
Daumier, Grandville, Traviès, s’en empara
et on le vit s’étaler pendant longtemps
au bas de lithographies qui ne laissaient aucune
prise à l’équivoque, tant la ressemblance
du personnage décoré de cette épithète était
parfaite, bien que cruellement chargée.
MM. Félix Pyat et Théodore Burette donnèrent pour pendant à leur comédie Une conjuration d’autrefois (1833), imprimée dans la Revue des Deux-Mondes, et qui présente une étude sévère et, cette fois encore, fort transparente des vices de la société romaine. La même année, M. Félix Pyat inséra dans l’Europe littéraire et fit jouer ensuite un drame intitulé Arabella qui, sous une forme allégorique et des noms espagnols, représente les auteurs supposés de la mort du prince de Condé. Ces trois ouvrages, Une révolution d’autrefois, Une conjuration d’autrefois et Arabella, se relient entre eux par plus d’un point ; ils fondèrent la réputation littéraire de M. Félix Pyat et furent le point de départ de cette série d’œuvres dramatiques qui avaient pour but, dans l’esprit de l’auteur, d’établir et de populariser à la scène quelque conclusion politique ou sociale.
RÉVOLUTION (îles de la). V. Marquises.
RÉVOLUTIONNAIRE adj. (ré-vo-lu-si-o-nè-re — rad. révolution). Qui a rapport aux
révolutions politiques, qui est favorable a
ces révolutions : Gouvernement révolutionnaire. Principes révolutionnaires. Opinionsrévolutionnaires. Mesures révolutionnaires. Personne n’eut un esprit moins révolutionnaire. (Laharpe.) Les chocs révolutionnaires ne sont point occasionnés par le libre développement des idées. (Cabanis.) On pourrait dire que l’état révolutionnaire pur est celui où les abstractions règnent seules avec les passions. (Ch. de Rémusat.) Le travail est une garantie efficace contre la disposition révolutionnaire des ctasses pauvres. (Guizot.) La France est restée, depuis 1789, profondément imbue de l’esprit révolutionnaire. (Guizot.) La faim n’est point un délit révolutionnaire, et ceux qu’elle déchire ne doivent point être suppliciés comme tels. (Boiste.) La tempête révolutionnaire ne servit, en épurant le clergé, qu’à donner à l’Église plus de force. (Proudh.) Une idée de Rousseau, idée chère à tous les pouvoirs révolutionnaires et qui fait école, c’est que le meilleur moyen d’arriver à la liberté est de passer par la dictature. (St-Marc Gir.) L’esprit révolutionnaire est un gaz qui éclate avec d’autant plus de force qu’on l’a plus fortement comprimé. (E. de Gir.) Les couronnes attirent maintenant la foudre révolutionnaire et ne la détournent plus. Le christianisme réunit les deux conditions des grands succès en ce monde, un point de départ révolutionnaire et la possibilité de vivre. (Renan.) La séparation de l’Église et de l’État est pour nous la question
révolutionnaire par excellence. (Fr. Pillon.)
— Mesures révolutionnaires, Mesures le plus souvent violentes et extralégales, qu’on n’adopte qu’en temps de révolution, pour satisfaire à des exigences impérieuses.
— Substantiv, l’artisan des révolutions : C’est un ardent, un fougueux révolutionnaire. Il fut incarcéré comme révolutionnaire. Les sottises des gouvernements font la science des révolutionnaires. (Proudh.) Danton était un révolutionnaire gigantesque. (Mignet.) Le révolutionnaire s’appuie sur le passé, le réformateur sur l’avenir. (E. de Gir.) Le régent était un révolutionnaire ; il y avait dans sa nature du Diderot, du Mirabeau et du Danton. (A. Houssaye.)
Révolutionnaires (LUNDIS) ou Nouveaux éclaircissements sur la Révolution française, par M. Georges Avenel (1875, in-8o).
Ce volume est un recueil d’articles publiés
dans la République française de 1871 à 1874.
Ces articles, ou pour mieux dire ces études
écrites par un homme profondément versé
dans la connaissance de la Révolution, sont
fort remarquables par l’originalité des vues, la
sûreté des renseignements et les aperçus nouveaux
qu’on y trouve sur la grande Révolution.
Dans ses comptes rendus d’ouvrages,
M. Avenel s’attache à redresser les erreurs, à
rectifier les jugements mal fondés, à éclairer
les points obscurs d’une vive lumière, et cela
dans un style vigoureux et net, avec une
chaleur de conviction et une indépendance
d’esprit qu’on ne saurait trop louer. Parmi
les études qui figurent dans les Lundis révolutionnaires, nous citerons particulièrement
celles dans lesquelles il juge et réfute l’Histoire diplomatique de l’Europe pendant la Révolution de M. de Bourgoing, les Volontaires de 1792 de M. C. Rousset, l’Histoire de la Révolution de Sybel, etc. Oh ne lit pas avec moins de fruit les études intitulées : la Légende de Marie-Antoinette et la Vraie Marie-Antoinette, où cette reine est jugée avec
une juste sévérité ; les comptes rendus des
Français sur le Rhin de M. Rambaud, des
Vendéens dans la Sarthe de M. Henri Chardon ;
le curieux précis sur les collaborateurs
de Mirabeau ; l’examen de l’administration
de la guerre en 1793, d’après les manuscrits
de Bouchotte ; le coup d’œil sur l’état de la
France après le 18 brumaire ; des notices sur
Rousselin de Saint-Albin, Loustallot ; des études
sur la question des biens nationaux, sur
les représentants en mission, Paris pendant
la Révolution, la Révolution en province, etc.
Révolutionnaires de l’A b c (LES), opuscule de M. Erdan. V. néographie.
RÉVOLUTIONNAIREMENT adv. (ré-volu-si-o-nè-re-man — rad. révolutionnaire). D’une manière révolutionnaire, comme dans les temps de révolution : Procéder révolutionnairement. Juger révolutionnairement.
RÉVOLUTIONNÉ, ÉE (ré-vo-lu-si-o-né) part. passé du v. Révolutionner. Transformé par une révolution : Il me semble que la Savoie révolutionnée, unie au Piémont non révolutionné, formerait une dissonance. (J. de Maistre.) Pour que la nation devînt révolutionnaire, il faudrait qu’elle fût déjà révolutionnée. (Proudh.)
RÉVOLUTIONNER v. a. ou tr. (ré-vo-lusi-o-né — rad. révolution). Mettre en état de
révolution, agiter par l’introduction des principes
révolutionnaires : Paris révolutionne
la France tous les quinze ans, l’un dans l’autre. (Cormen.) Les angoisses des malheureux ne méritent pas moins d’attention que les cri-