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SUMN

SCSIIDORO, rivière de l’empire du Drésil, province de Matto-Grosso. Elle descend du versant septentrional de la serra dos Paryeis, coule au N. et se jette dans l’Arinos, après un cours de 350 kilom.

SDMMANALIESs. t. pi. (somm-ma-palllat. summanalia, même sens). Antiq. rom. Gâteaux, en forme de roue, que l’on offrait à Summanus.

SUMMANUS, un des noms de Pluton, chez les Latins.

SUMMAH1PA (Georges de Sommariva, plus conDU sous le nom latin de), chevalier et poète italien, né à Vérone en 143f>, mort vers la fin du xvo siècle. Il étudia lu jurisprudence et fut nommé, en 14S8, gouverneur de Gradisca. On a de lui : la liatracomiomachia d’Omero, trad. in ter sa rima (Vérone, 1470, in-4o) ; Satire de Giovenate, trad. l’u tersa rima (Trévise, 1480, in-fol., et Venise, 1530, in-8o) ; Martirio del àeatn Simone di Trento (Trévise, 1480, in-4o) ; Crânien délie cose geste nel regno Nap’otitano, per anni 959, dnW anno 537 insino al 1495, per rithmos tompiUtta (Venise, 1496, in-4») ; Rime (sans date).

SUMMATE s. m. (somm-ma-te — lat. summa. ! , — de summus, élevé). Hist, rom, Décurion de la première classe.

SUMMATYE s. m. (somm-ma-tl). Féod. Corvée, il Service de bêtes de somme que le vassal devait à son seigneur.

SUMMERV1LLE, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de la Caroline du Sud, à 90 kilora. N. de Charleston, sur le chemin de 1er de Charleston à Madison, dans la Géorgie ; 3,700 hab.

SCMMONTE (Jean-Antoine), historien italien, né à Naples vers le milieu du xvie siècle, mort dans la même ville en Iti02. Il était notaire et procureur lorsque, en 1601, il publia une Jsloria délia cilla et regno di Napoli (Naples, 4 vol. in-4o), dans laquelle il révélait la basse extraction de la plupart des familles nobles de Naples. L’ouvrage fut saisi, brûlé, et l’auteur, jeté en prison, y mourut de chagrin. Outre cette chronique, qui s’arrête à 1582, qui abonde en renseignements précieux et dont il existe plusieurs éditions, on doit à Summonte : Alanuale divinorum officiorum, quss juxta ritum S. E. H. récitanlur (Naples, 1596, iu-8<>).

SUMMUM s. m. (somm-momm — mot lat.). Plus haut point, plus haut degré : Toutes les œuvres du génie sont le summum d’une civilisation. (Balz.)

SUMMUM JCS, SUMMA INJURIA (Justice extrême, extrême injustice), Phrase de Cicéron.

« La justice, dit Montesquieu, consiste à mesurer la peine à la faute, et l’extrême justice est injustice lorsqu’elle n’a nul égard aux considérations raisonnables qui doivent tempérer la rigueur de la loi. » Cette pensée est le résumé de toute la doctrine de cet immortel publiciste sur la composition des lois. Il a posé en principe que l’esprit de modération doit être celui du législateur.

« La justice n’est pas toujours inflexible et ne montre pas toujours un visage sévère. Elle doit être exercée avec quelque tempérament, et elle-même devient inique et insupportable quand elle use de tous ses droits. La droite raison, qui est son guide, lui prescrit de se relâcher quelquefois, et la bonté qui modère sa rigueur extrême est une de ses parties principales... La justice est établie pour maintenir la société parmi les hommes. La condition pour conserver parmi nous la société, c’est de nous supporter mutuellement dans nos défauts... La faiblesse commune de l’humanité ne nous permet pas de nous traiter les uns les autres en grande rigueur. •

Voltaire a dit :

Qui n’est que juste est dur, qui n’est que sage est

(triste.

Le fameux parasite Montmaur fit une application plaisante de ce texte latin. Un jour qu’il dînait chez le chancelier Séguier, il eut son habit taché par du jus qu’un domestique y laissa tomber en desservant, et, comme il soupçonnait le magistrat d’être l’auteur de cette mauvaise plaisanterie, il dit en le regardant : Summum jus, summa injuria.

« Plusieurs des jugements d’Horace seront à discuter, peut-être à contester. Il a quelquefois traite ses prédécesseurs, Lucilius d’abord et ensuite la plupart des autres poètes de l’ancien temps, avec cette justice rigoureuse dont on peut dire : Summum jus, summa injuria.

Patin.

■ De l’aveu même de3 jurisconsultes, rien de plus injuste, et conséquemment de plus contraire à la morale, que le droit, s’il était rigoureusement observé : Summumjus, summa ■njuria.

D’Holbach.

SUMNER (John Bird), prélat anglais, né en 1780, mort en 1802. Il lit ses études à l’université de Cambridge et fut reçu inuître es arts en 1807. Suraner était marié et chanoine de Durhara depuis 1883, lorsqu’en 1828 il se rit recevoir docteur en théologie. Cette même

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année, il devint évéqiie de Chester et obtint, vingt ans plus tard, l’archevêché de Cantorbéry, position qui, jointe au titre de primat d’Angleterre, en frisait Je premier dignitaire de l’Église anglicane. Comme homme politique, il se rangea dans le parti des libéraux et soutint la cause du bas clergé, contrairement aux prétentions de son adversaire principal, l’évêque d’Exeter, qui soutenait les prétentions aristocratiques de la haute Église. M. Sumner dépensait presque entièrement à la défense de cette cause son énorme revenu d’un million et demi. On a de lui divers ouvrages, parmi lesquels il faut citer : De la certitude d’une création ; Démonstration de la vérité du christianisme ; Exposition des évangélistes, la Prédication des apâtres, et des Sermons fort remarquables.

SUMNER (Edwin-Vose), général américain, né à Boston en 1796, mort à Syracuse (Missouri) en 1863. Entré ou service en 1819, il fut nommé, au bout de quatre ans, souscommissaire aux vivres, passa ensuite dans

la cavalerie et reçut en 1848, après une br : llame campagne au Mexique, le titre de colonel du 1er régiment de dragons des États-Unis. Chargé en 1854 d’une mission près do Napoléon III, il fut, à son retour en Amérique, envoyé à la frontière contre les Indiens. Au début de la guerre civile, il commanda le 2e corps de l’armée du Potomac, "prit part aux combats livrés devant Richmond et se distingua particulièrement aux batailles de l’air-Oaks, d’Hagersi&wn, de Sharpsburg, d’Antietam-Cieek. Promu ensuite au commandement du i«r corps d’armée, il devint major général après les premiers engagements devant Richbourg, et, à la suite de l’affaire de Frederiksburg, i) donna sa démission. Quelque temps avant sa mort, il avait été appelé au commandement du Missouri.

SUMNEH (Charles), homme politique américain, né à Boston en 1811, mort à New-York en 1874. Il fit ses études au collège d’Harvard et son droit à l’université de la m ?me ville, puis débuta comme littérateur, vers 1830, dans VAmerican Jurist, journal dont il prit, peu de temps après, la direction. Inscrit au barreau de Boston en 1834, il fut chargé de la rédaction des comptes rendus judiciaires. Sumner publia ensuite, pendant trois années, le.s conférences sur le droit qu’il faisait à l’École spéciale de Cambridge. En 1836, il fit paraître, avec un appendice et des commentaires, le Traité sur la pratique des cours d’amirauté dans les causes civiles de juridiction maritime, d’Andrew Dunlap. Il partit ensuite pour l’Europe, où il voyagea trois années, et, pendant son séjour à Paris, il écrivit, à la requêta du général Cass, ministre des États-Unis à Paris, la Défense des droits des États-Unis d’Amérique sur la frontière du Nord-Est. Cette brochure, pleine de force et de clarté, fut très-remarquée en France comme en Amérique,

et contribua à établir la réputation de l’auteur. Il recommença, en 1843, ses leçons de droit à l’École de Cambridge et commenta les Vesey’s Reports, immense recueil de jurisprudence qui ne contient pas moins de vingt volumes. Lors de l’annexion du Texas, il se montra fort opposé à cette mesure et appuya énergiquement, en 1848,1a candidature de Van Buren. Elu en 1851 membre du sénat des États-Unis, Sumner s’y plaça par son éloquence au premier rang du parti avancé cl se montra l’adversaire acharné de l’odieuse institution de l’esclavage. Il n’en fallut pas davantage pour que ce noble champion de la justice se vit accusé par les esclavagistes de prêcher le bouleversement de l’ordre social et fût accablé d’injures et d’outrages.

Eu 1856, lors de la discussion qui eut lieu au congrès au sujet de l’admission du Texas parmi les États de l’Union, Sumner prononça un éloquent discours pour demander que, conformément au compromis du Missouri, l’esclavage fût exclu du nouvel État. Ce discours, qui eut un grand retentissement, excita à un tel point la fureur des esclavagistes que l’un d’eux, Preston Brooks, sénateur de la Caroline du Sud, se livra sur Sumner au plus odieux attentat. Il frappa lâchement ce dernier par derrière, dans la salle même du sénat, avec une canne plombée, le renversa, redoubla de coups, puis sortit tranquillement de la salle avec deux autres sénateurs qui avaient empêché les assistants d’intervenir. Il s’ensuivit pour Sumner une grave maladie nerveuse qui, pendant trois uns et demi, le retint éloigné du sénat et qui devait finir par causer sa mort. Le parti qui employait de telles armes devait succomber. Sumner lui porta des coups plus sûrs. Réélu membre du sénat par Boston, il devint, dans cette assemblée, président du comité des affaires étrangères. Lorsque les esclavagistes se mirent eux-inê-’* mes hors la loi en déchaînant la guerre civile (1861), Sumner soutint avec énergie le gouvernement de Lincoln, puis décida le président de la république à proclamer l’abolition de l’esclavage, mesure décisive qui confondait justement la cause du Nord avec la cause de l’humanité et du droit. • Dira-t-on encore de l’autre côté de l’Atlantique, écrivait alors Charles Sumner, que l’esclavage n’a rien à faire dans cette guerre, que toutes les idées généreuses se trouvent du côté des rebelles,

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que la séparation est inévitabl ? et que notre tanins assistera au démembrement de cette | république ? b Lorsque la cause de la justice eut triomphé (1865), Sumner demanda au sénat de rendre applicables aux États du Sud toutes les mesures votées en faveur de l’abolition de l’esclavage par les États du Nord ’ fiendant la période de la guerre civile. Sous a présidence d’Andrew Johnson, il se montra opposé à la politique de ce dernier, qui voulait faire rentrer au plus vite dans l’Union les États révoltés, et fit partie des sénateurs qui demandèrent sa mise en accusation, sous l’inculpation d’usurpation de pouvoir. Sous la présidence du général Grant, Sumner continua à être le chef autorisé du parti radical. Comme président du comité des affaires étrangères, il fit rejeter, à la suite d’un éloquent discours, le traité que Reverdy Johnson avait passé avec l’Angleterre au sujet de l’interminable affaire de YAlabama. En 1872, à l’occasion des élections présidentielles, il se prononça vivement contre la réélection de Grant et pour la candidature d’Horace Greeley. Sa sunté, à cette époque, était profondément altérée. Il lit un nouveau voyage en Europe, mais en revint toujours souffrant. Pendant ce temps, le général Grant avait été réélu président et la grande popularité de Sumner avait diminué. Le sénateur de Boston succomba au mois de mars 1874. C’était un penseur plus encore qu’un homme d’action, un esprit délicat et fier, peu fait pour les compromis politiques, dévoué à une grande cause, mais plaçant si haut son idéal qu’il devait être froissé et déçu par les misères de la réalité. Aussi se mêla-t-il à ses dernières luttes politiques beaucoup d’amertume et de tristesse. Outre les écrits précités, on lui doit : l’Esclavage blanc dans les États barbaresques (Boston, in-12) et un recueil de Discours (1850, 2 vol. in-12).

SUMPIT s. m. (son-pi). Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson du genre centrisque, qui vit dans la mer des Indes.

SUMHOO ou SUMBOU (la béguni), princesse souveraine du district de Sîrdhana, dans l’ancien royaume de Delhi, en Indoustan, une des plus curieuses et des plus remarquables physionomies de l’histoire de l’inde moderne, née en 1770, morte à Mirut en 1836. Cette femme, qui avait été d’une beauté remarquable, était, selon les uns, fille d’un noble mongol ; selon les autres, elle avait été danseuse à Cachemire. Elle fut achetée fort cher par un aventurier allemand nommé Reinhard, venu aux Indes comme charpentier à bord d’un navire de guerre français, et que son humeur farouche, ainsi que son teint foncé, avait fait surnommer par ses camarades le Sombre, nom qui devint Sumroo dans la bouche des indigènes. Ce Sumroo, après maintes aventures, était devenu le favori du souverain de Delhi, le schah Nufjuf-Khan, et en avait reçu la souveraineté du Jaghire, district de Sirdharia. Ce fut là qu’il épousa la belle bayadère qui, en se mariant, se convertit au catholicisme. Comme toutes les femmes de princes souverains, elle prit le titre de béguin. À la mort de Sumroo, elle hérita du district et de tous les pouvoirs de son mari et sut les conserver, grâce à sa mâle énergie, à la fermeté sauvage de son caractère, non moins qu’à son astucieuse politique. En 1782, Scindiah ayant usurpé le pouvoir du Grand Mogol, sinon son titre, la béguin Sumroo ye rallia à sa fortune et en obtint un accroissement de territoire. À la bataille d’Assaye, elle se joignit à Scindiah contre les Anglais ; ses cinq bataillons furent même les seuls que ne put rompre la cavalerie anglaise. En 1795, elle épousa un aventurier français, nommé Le Vaisseaux ou Le Vassu, qui ayant acquis des richesses considérables par toutes sortes de vols et de rapines, s’était proclamé indépendant et vivait à Mirut en véritable prince. La petite année de pillards qu’il avait à sa solde aida la béguin à consolider sa puissance ; niais il vint un moment où le partage du pouvoir ne convint plus à l’astucieuse princesse, et elle se débarrassa de Le Vassu à l’aide d une comédie effrontée. L’avarice et la cupidité du vieux corsaire avaient excité dans les troupes de vifs ressentiments ; ta béguni excita secrètement les soldats à la révolte, et, au premier mouvement, elle lit semblant de fuir avec son mari et un fils qu’elle avait de Sumroo, Jaffer-Klian. Ils s’évadèrent au milieu de la nuit, suivis d’un petit nombre de gardes et d’esclaves dévoués ; au matin, des complices de la béguni accoururent tout effrayés, criant que les soldats étaient à leur poursuite et voulaient les égorger. Sumroo jure qu’elle ne tombera pas vivante entre les mains des rebelles, et Le Vassu désespéré fait le serinent de la suivre au tombeau. En ce moment, les prétendus rebelles atteignent l’escorte et la dispersent-, les deux palanquins qui portaient Sumroo et son mari sont séparés. Au milieu de la confusion, les femmes de Sumiûo poussent des cris horribles : ■ La béguin est morte I la bégum est morte I • L’une d’elles, l’esclave favorite, apporte à Le Vas.->u un châle ensanglanté et lui annonce que Sumroo s’est frappée de son poignard ; Le Vussu tire aussitôt un de ses pistolets et se brûle la cervelle. La béguni sortit alors de son palanquin, harangua les troupes et, leur distribuant une partie des sommes considérables dont elle avait décidé Le Vassu à

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se munir, elle regagna toute leur confiance. Ne se sentant cependant pas encore assuréo de l’avenir, elle se jeta dans les bras de la Compagnie des Indes. Aprè3 la ruine définitive de Scindiah, elle fit sa soumission entre les mains de lord Lake ; la Compagnie lui assura, en retour, le rang de demi-princesse et la possession viagère de ses États, dont le revenu annuel n’était pas moindre de 3 millions. Elle en jouit paisiblement jusqu’à sa mort et resta toujours fidèle à l’alliance anglaise. Elle laissa la réputation d’une femme intrigante et ambitieuse, courageuse autant qu’habile et rusée, perfide et implacable dans ses ressentiments. Avec la plus profonde indifférence pour la vie des autres, il y avait en elle quelques traits de Sémiramis et de Catherine II ; il ne lui manqua qu’un théâtre plus étendu pour y déployer son génie.

Ayant découvert un jour une intrigue de Son mari avec une de ses esclaves, elle fit arrêter et enterrer vive la jeune fille que celui-ci lui donnait pour rivale ; pour empêcher qu’on ne vint la sauver, la farouche bégum rit étendre sur la fosse recouverte de terre un tapis de Perse et s’y assit, fumant son houkah tranquillement sur le cadavre de sa victime étouffée. Dans sa vieillesse, la bégum Sumroo avait la taille courte et replète, les traits fortement accentués, et ses petits yeux gris, aux reflets d’acier, donnaient à tout son visage une expression dure, cauteleuse et nullement rassurante. Son costume était un jupon court avec des pantalons et un long châle dans lequel elle savait se draper avec art ; un turban de oaunomire ceignait sa tête. À Sirdhana, la bégum avait faitbâtirune magnifique église catholique sur le modèle de Saint-Pierre de Rome, et, pour en décorer l’autel, lord Combermere fut chargé d’acheter à Rome, pour 100,000 fr., un tableau, lequel arriva après la mort de la bégum.— Un de ses fils, Dyce Sombres, vint à Londres en 1838 ; après avoir été un des lions de la saison et après avoir épousé une jeune, belle et noble Anglaise, il finit par mourir misérablement en 1851, à la suite d’excès de toute sorte.

SUM-xu s. m. (summ-ksu). Mamm, Syn.

de SUMAN.

Sun (the), en français le Sohil, grand journal anglais, publié à Londres depuis 1792. Pendant les vingt premières années de son existence, cette teuille ne sortit pas de l’obscurité contre laquelle ont à lutter, en général, les publications périodiques. Devenue, en 1812, la propriété de W. Jerdan et de J. Toylor, elle acquit le patronage de la cour et l’appui du parti tory. Les divergences qu’entraîna cette double direction compromirent son succès. Jerdan, homme d’esprit et de sens, mais écrirain dépourvu de goût, entendait assez bien la polémique. Taylor, improvisateur inépuisable, conteur et chansonnier, homme spirituel et intelligent, compagnon des gens de théâtre, ami ou ennemi de tous les auteurs et de tous les éditeurs, commensal des chefs du parti tory, écrivait ses articles au gré de sa fantaisie. Son associé intervenait en vain au nom des convenances et de l’intérêt politique. En 1818, d’autres propriétaires essayèrent de relever le journal. En 1828, de nouveaux acquéreurs s’imposèrent tous les sacrifices nécessaires a la transformation du Sun, dont les tendances furent diamétralement changées. Feuille libérale, le Sun se fit un journal d’information : l’abondance, la variété et la promptitude des nouvelles lui acquirent une grande réputation ; aujourd’hui encore, aucun de ses confrères n’est renseigné comme lui en tout ce qui* concerne les courses, les paris hippiques, etc. Il a une altitude à lui dans la presse anglaise. Radical en politique, il se rattache par certaines vues aux écoles socialistes. En religion, il ne veut pas d’Église officielle, de clergé subventionné par l’État, tout culte ne devant avoir que ses adhérents pour contribuables. En économie politique, il défend les opinions de l’école qui demande l’emploi exclusif du papiermonnaie et l’abolition de la monnaie métallo que. Le Sun, de même dimension que les journaux français, est, avec le Globe, le seul journal du soir qui ne relève pas d’un grand journal du matin. Les éditeurs des feuilles de Londres avaient des concurrents, et mêmedes corsaires, ’dans les feuilles du soir, qui vivaient, à peu de frais, d’emprunts faciles ; de celles-ci ils ont fait des auxiliaires, en confondant la rédaction et radininisirutioii d’un journal du mutin et d’un journal du soir, destinés à s’aider mutuellement. Cette union, d’ailleurs, économise des dépenses considérables. Les journaux du soir, vivant de résumés futts sur les comptes rendus et sur les dépêches publiés dans la matinée, sa suffisent grâce à un petit nombre de sténographes et de correspondants. Les hommes d’affaires leur demandent les informations transmises, dans la journée même, par les courriers et par les télégraphes du continent, et surtout les nouvelles apportées par les malles de l’Inde et de l’Amérique à Liverpool et à Southampton, que les agents du journal vont chercher en rade, si bien que les nouvelles sont imprimées à Londres avant que les passagers aient pu débarquer. Pendant la durée des sessions, le public cherche encore dans les feuilles du soir la première partie des séances de la Chambre des com-