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d’un intestin très-développé. Le cœur se compose de deux oreillettes et d’un ventricule. Le système nerveux des tarets est assi’z développé ; à se compose d’un cerveau, de filets nerveux et de ganglions qui se distribuent au manteau, aux branchies et aux siphons. L’animal adulte est enveloppé d’une sorte d’étui composé d’un mucus solide. Le taret enfermé dans ce tube ne peut exécuter que des mouvements limités. Les tarets pondent des œufs sphériuuen d’un jaune verdâtre. Peu de temps après lu fécondation, ces œufs se transforment en larves ; d’abord nues et immobiles, ces larves se recouvrent bientôt de cils vibratiles et nagent avec facilité. Quand une larve de taret a trouvé le bois sans lequel elle ne vivrait probablement pas, voici les phénomènes que l’on observe : la larve commence par se promener et ramper à la surface du bois au moyen d’un pied très-long dont elle est munie, puis on la voit entr’ouvrirde temps en temps et fermer les valves de la toute petite coquille embryonnaire qui l’enveloppe en partie. Dés qu’elle a trouvé sur la pièce de bois la partie suffisamment poreuse et ramollie qu’elle cherchait, elle s arrête, attaque la substance ligneuse et produit d’abord un très-petit godet, qui sera le point d’origine du canal futur. C’est alors que le taret commence à se développer. Il se recouvre d’une couche de substance muqueuse qui, en se condensant peu à peu, prend une légère teinte brune et se perce de deux trous pour le passage des siphons. Au bout de trois jours, cette couche est devenue plus solide ; c’est le commencement du. tube organisé qui doit envelopper l’animal. Alors, on ne peut plus observer directement, car l’animal est recouvert d’une coque opaque ; mais si l’on ouvre sa loge, on voit qu’il a sécrété une nouvelle coquille, plus grande et plus solide ; c’est la coquille de l’animal adulte. Le jeune taret, qui se nourrit des parcelles de bois râpé, s’accroît rapidement ; il passe de la forme sphoroïdale à la forme allongée. Quel est l’organe qui sert au taret pour creuser le bois ? Quelques auteurs ont voulu faire intervenir l’action corrodante d’un acide sécrété par l’animal ; mais, dans ce cas, la galerie ne serait pas si régulièrement taillée ; d’autres ont dit que c’était avec la coquille qui, frottée contre le bois, produisait ces trous ; mais, s’il en était ainsi, les coquilles, qui, en somme, ne sont pas très-résistantes, porteraient des traces de ce travail. M. Quatrefages y voit une action purement mécanique de macération et du frottement produit par le capuchon céphalique. En somme, on ne connaît pas comment le taret peut creuser des bois aussi durs que le chêne ou l’ébène.

TARF (LOCH-), lac d’Écosse (Inverness). Il a environ 5 kiiom. de circonférence, renferme plusieurs jolies îles boisées et communique avec le Lochness.


TARGA, jurisconsulte italien, qui vivait au XVII» siècle. Il a laissé un ouvrage estimable et très-souvent mis à contribution par les auteurs qui se sont occupés de droit maritime. Il a pour titre : Ponderazzioni maritime.


TARGA (Léonard), médecin italien, né à Vérone en 1730, mort en 1815. Il suivit à Padoue les leçons de Morgagni, puis professa la médecine, mais fut forcé par sa mauvaise santé de renoncer bientôt à l’enseignement. On lui doit une bonne édition de C’clse, dont il épura le texte et qu’il accompagna de notes, sous le titre de : Celsi opéra ex recognitione Leouardi Targx (Padoue, 1769, 2 vol. in-4°).


TARGE s. f. (tar-je — du germanique : ancien haut allemand zarga, bouclier, défense, abri’ ; anglo-saxon large, Scandinave targa, ancien allemand tarze, peut-être de la racine sanscrite dvar, arrêter, obstruer, ou de la racine ira, protéger). Nom donné anciennement à tous les boucliers, et plus récemment aux boucliers des hommes d’armes et des archers.

— Monu. Ancienne monnaie bretonne, qui portait un bouclier : On mit un bassin d’étaia à la ■porte de l’église, mais à’peine il y tomba quelques targes et quelques liardsà la croix. (V. Hugo.)

— Hortic. Ornement de parterre, qui a la forme d’un croissant arrondi par ses extrémités.

— Encycl. Art inilit. La large était un bouclier grand et long, le plus souvent de forme ovale ou taillé en losange. La targe a varié dans ses formes et dans ses dimensions, selon l’usage auquel on l’employait. Les targes rondes ou ovales prenaient plus particulièrement le nom de rondelles. Il y en avait d’autres presque carrées, mais qui, vers le bas, s’arrondissaient ou s’allongeaient en pointe. Dans la cavalerie, elles prenaient la forme d’un écu sur lequel les seigneurs faisaient graver ks armes de leur maison ; on les portait alors suspendues au cou. Les targes des piétons et de l’artillerie étaient plus longues et couvraient presque tout le corps. Toutes les peintures qui nous ont été conservées des temps de la chevalerie et de la Renaissance nous représentent la large coinhie ayant une forme demi-cylindrique et comme étant à peu pros de la hauteur de celui qu’elle était chargée de défendre. Il s’en trouve dans nos musées qui ont 5 pieds du hauteur et de S à 3 pieds de largeur. Elles étaient faites avec du bois,

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recouvert de toile, de peau ou de cuir, doublé ou garni de fer sur les bords et rembourré de toile à la place occupée par le bras. La targe, qui était principalement une arme d’infanterie, était d’un grand secours, pendant les sièges, pour se couvrir, par exemple sur le borud’un fossé d’une ville contre les flèches des assiégés. Ceux qui les portaient n’avaient point alors d’autre fonction que de les soutenir et d’en couvrir les archers qui étaient’derrière et qui tiraient leurs flèches contre l’ennemi. Les Anglais s’en servirent dans presque tous les sièges qu’ils firent pendant la guerre de Cent ans. Il est souvent fait mention de leurs retranchements portatifs, composés de grandes targes ou lallevas qu’ils fichaient en terre par la pointe et qui étaient à l’épreuve des flèches. Lorsqu’on était parvenu à s’approcher des fossés d’une ville, grâce à ces grands boucliers, on les comblait pour y faire parvenir les grosses pièces de siège, telles que le muscule, la tortue, la tour ambulatoire, etc. Guillaume Le Breton dit, en parlant du siège que Jean sans Terre mit devant La Roche-au-Moine, en Anjou : « Un soldat de l’armée de ce prince, nommé Enjorran, homme d’une taille et d’une force extraordinaires, allait tous les jours sur le bord du fossé tirer quantité de flèches contre ceux du rempart, et, pour cela, il faisait porter devant lui par un goujat une de ces grandes targes à l’épreuve. » Il ajoute qu’un des archers de la place assiégée imagina un stratagème pour se défaire de ce terrible ennemi. Il Rttacha une longue et forte ricelle à une flèche et en lia l’autre bout à une pièce sur le rempart ; puis il lança vigoureusement la ■ flèche, qui entra fort avant dans la targe. Il n’eut plus qu’à tirer à lui la ficelle pour faire tomber le grand bouclier dans le fossé. De cette manière, le soldat étant demeuré à découvert ne put se garantir d’une autre flèche de l’archer angevin, qui le tua. On a abandonné cette arme défensive depuis que l’usage de l’artillerie à feu l’a rendue à peu près inutile. Cependant à a été quelquefois question de se servir encore de ces hauts boucliers. Louis XIII dit une fois au marquis de Rosny, grand maître de l’artillerie, qu’il voulait en rétablir l’usage pour les attaques et les assauts et qu’il fallait que chaque compagnie d’infanterie en eût un certain nombre ; mais cet ordre ne fut point exécuté. Le prince Maurice de Saxe prétendait que la targe aurait été très-utile de son temps contre les piques et que, s’il eût été le maître, il les eût remises en usage.

On appelait targiers ou targetiers les goujats chargés de porter la targe devant les archers. Ce nom leur venait de ce qu’eu portant le bouclier ils targeaient, selon l’expression des contemporains. C’est en ce sens que Guillaume Guiart dit, en parlant de ce genre de travail : ■ Les uns targent, les autres traient, » c’est-à-dire les couvrent de la targe, tandis que les autres tirent des flèches.


TARGE (Jean-Baptiste), historien français, né à Orléans en 1714, mort en 1788. 11 s’était beaucoup occupé d’horlogerie et de sciences exactes lorsque, l’École militaire ayant été créée, il y devint professeur de mathématiques (1751). En 1769, l’Académie de marine le reçut au nombre de ses membres correspondants. Vers la fin de vie, il se retira dans sa ville natale, dont il a enrichi, la bibliothèque publique. On lui doit : Histoire d’Angleterre depuis le traité d’Aix-laChapelle jusqu’en 17G3 (Paris, 1768, 3 vol. in-12) ; histoire de l’avènement de la maison de Bourbon au trône d’Espagne (Paris, 1772, 6 vol. in-12) ; Histoire générale d’Italie depuis la décadence de l’empire romain jusqu’à présent (Paris, 1774-1775, 4 vol. in-12), restée ( inachevée. Targe a traduit, en outre, de l’anglais : l’Histoire de l’Angleterre de Smollett (1759, 19 vol. in-12) ; Histoire de la guerre de l’Inde d’Orme (1765, 2 vol. in-12) ; Abrégé des découvertes faites dans tes diverses parties du monde de Barrow (1766, 12 vol.) ; Histoire nouvelle impartiale d’Angleterre du même (1771-1773, 10 vol.).


TARGÉ, ÉE adj. (tar-jé — rad. targe). Protégé par une targe, un bouclier : Commencèrent à monter, à ramper contre mont bien targés. (Froissart.) || Vieux mot.


TARGÉ (ALLAIN-). V. Allain-Targé au Supplément.


TARGER s. m. (tar-jé — rad. targe). Anc. art milit. Soldat armé d’une targe.


TARGET s. m. (tar-gè). Ichthyol. Syn. de targeur.


TARGET (Gui-Jean-Baptiste), jurisconsulte et constituant célèbre, né à Paris en 1733, mort à Molières (Seine-et-Oise) en 1807. Il était, avant la Révolution, une des gloires du barreau de Paris, dont il faisait partie depuis 1752. Inférieur à Gerbier comme orateur, il le surpassait comme avocat consultant. Il fit de l’opposition au parlement Maupeou (1771) et attaqua vivement les constitutions des jésuites. Lors de l’affaire du collier, il prit, dans un factum, la défense du cardinal de Rohan. Un Mémoire sur l’état des protestants en France, qu’il publia en 1787, fut remarqué parmi les nombreux écrits dans lesquels on demandait alors que les réformés fussent remis en possession de leurs droits civils. Elu député aux étals généraux par la prévôté de Paris en 1789, il en devint président en 1790, se montra dans cette assem TARG

blée un des plus ardents démolisseurs de l’ancien ordre de choses et eut une très-giande part à la rédaction de l’acte constitutionnel. Il se prononça pour l’unité du

Corps législatif, pour la garantie de la dette, pour la suppression des parlements, le maintien des bailliages, la suppression des vœux monastiques, pour la division de la France en départements, pour le veto suspensif pendant deux législatures, suivit en général la ligne politique de Sieyès, défendit avec chaleur la Déclaration des droits de l’homme et fit régler le cérémonial de la Fédération du 14 juillet. Aussi devint-il l’objet de vives attaques de la part des monarchistes purs. Ceux-ci firent pleuvoir sur lui des pamphlets, sous les titres piquants de Bulletin des couches de M. Target, père et mère de la Constilution ; Belevailles, rechute et nouvelle conception de M. Target, etc. Son éloquence ampoulée fut aussi l’objet de leurs railleries ; ils citaient de lui cet étonnant pléonasme qui lui était échappé à la tribune : « L’Assemblée ne veut que la paix et la concorde, suivies du calme et de la tranquillité. • Dégoûté par toutes ces épigramtnes, il s’effaça presque entièrement vers ia fin de la session et exerça avec zèle les fonctions de juge, puis de président de l’un des tribunaux de Paris, qui lui avaient été confiées en 1791. En décembre 1792, Louis XVI le désigna pour l’un de ses défenseurs ; mais, dans la crainte d’être compromis, Target refusa, en alléguant l’état de sa santé, dans une lettre adressée à la Convention et signée : le répubiieaiu Targei. Il remplit, pendant la l’erreur, l’humble fonction île secrétaire du comité révolutionnaire de sa section. Membre de l’Académie française depuis 1785, il fut admis à l’Institut en 1795 et devint membre du tribunal de cassation en 1798. I ! contribua puissamment à la rédaction du code civil, en qualité de commissaire chargé de l’examen du projet de ce code, puis fut un des cinq membres de la cour de cassation désignés par le gouvernement consulaire pour rédiger un projet de code criminel et en soutenir la discussion près du conseil d’État. Indépendamment d’un grand nombre de discours, de mémoires et de rapports, on lui doit : Lettre d’un homme à un autre homme sur l’extinction de l’ancien parlement et la création d’un nouveau (Paris, 1771, in-12), un des meilleurs écrits de polémique publiés à cette époque ; Observations sur le commerce des grains (Paris, 1776, in-12) ; Mémoire sur l’état des protestants en France (Parts, 1787), fort bien fait ; Ma pétition au cahier du bailliage, etc. (1783, in-8°) ; Cahiers du tiers état de la ville de Paris (1789, in-8°) ; les États généraux convoqués par’ Louis 'XVI (1789) ; Esprit des cahiers présentés aux états généraux (1789, 2 vol. in-8°) ; Projet de déclaration des droits de l’homme en société (1789). On trouve plusieurs de ses discours insérés dans les Annales du barreau français et dans le Barreau français. Ses Œuvres choisies ont été publiées en 1826 (in-8°), par M. Dumon, avocat, avec une notice biographique.


TARGET (Paul-Louis), journaliste et homme politique français, né à Lisieux en 1821. II est fils d’un ancien préfet du Calvados et petit-fils du célèbre avocat et constituant Jean-B ; iptiste Target. M. Paul Target étudia le droit, se fit recevoir avocat et devint membre du conseil général du Calvados. Il faisait partie du conseil d’État lorsque eurent lieu les événements du 2 décembre 1851. Ayant refusé de prêter serment à l’homme qui venait de violer son serment et d’imposer à la France l’Empire et le despotisme, M. Target rentra dans la vie privée. Pendant quelques années, il s’adonna à l’agronomie et remporta la prime d’honneur de l’Association normande en 1863. À l’occasion des élections générales qui eurent lieu cette même année, il publia une brochure, intitulée : Législation électorale ; droits et devoirs des électeurs (1863, in-8»). À partir de ce moment, il prit une part active au mouvement d’opposition qui se produisit contre le détestable régime de l’Empire, collabora à divers journaux, notamment au Courrier du Dimanche, et il était devenu directeur politique de cette feuille hebdomadaire, lorsqu’elle fut supprimée (1866). Il fit paraître ensuite des articles dans le Journal de Paris, se porta en 1869 candidat de l’opposition au Corps législatif dans le Calvados, ne fut point élu, et, après l’arrivée au pouvoir de M. Emile Ollivier (2 janvier 1870), il accepta de faire partie de la commission de décentralisation présidée par Odilon Barrot.

Lors des élections du 8 février 1871, M. Target fut élu député du Calvados à l’Assemblée nationale par 69,110 voix. Le lO’mars suivant, il proposa à l’Assemblée de voter une proposition, présentée par lui et par plusieurs de ses collègues, et par laquelle il demandait à la Chambre de « confirmer la déchéance de Napoléon III et da sa dynastie, déjà prononcée par le suffrage universel, et de le déclarer responsable de la ruine, de l’invasion et du démembrement de la France. » Cette proposition fut votée presque à l’unanimité. Le même jour, M. Target vota pour les préliminaires de paix. Après l’installation de 1 Assemblée à Versailles, il fit partie du centre droit orléaniste et du groupe Saint-Marc Girardin, dont il devint un des viceprésidents, prit une part active aux travaux de la Chambre, a, la discussion de la loi dé TARG

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partementale, vota pour l’abrogation des lois d’exil, pour l’élection des princes d’Orléans,

Four la proposition Rivet, pour le retour de Assemblée à Paris, contre le maintien des traités de commerce, et fut l’auteur de l’ordre du jour qui fut voté au sujet de la pétition des évêques. Pendant toute cette période, il appuya la politique de M. Thiers, pour lequel il vota dans le scrutin du 29 novembre 1872. Dans une lettre publiée par lui ce même mois, dans le Journal de Lisieux, il se prononça contre le renouvellement partiel dé la Chambre et pour la consolidation de la République en l’entourant d’institutions destinées h lui assurer un lendemain. Le 24 mars 1873, il se prononça contre le vote d’un crédit destiné à envoyer des ouvriers à l’Exposition de Vienne et présenta, au mois d’avril suivant, un contre-projet de réorganisation du conseil d’État qui était, sur plusieurs points, en opposition avec celui qui émanait du gouvernement. Lorsque, au mois de mai 1873, les représentants des groupes monarchiques et réactionnaires de l’Assemblée se coalisèrent pour renverser M. Thiers et l’empêcher de constituer la République, M. Target passa au moment décisif du côté de la réaction et, par sa défection inattendue, il entraîna la chute du président de la République. Le 24 mai, il monta à la tribune pour y lire en son nom et au nom de quatorze de ses collègues, MM. Cottin, Mathieu-Bodet, Lefébure, Caillaux, E. Talion, Prétavoine, L. Passy, Balsan, Dela cour, Vingtain, Deseilligny, Dufournel, Daguilhon et E. Martell, une déclaration affirmant que les signataires voulaient la République conservatrice avec M. Thiers, et, le même jour, les quinze députés votèrent pour l’ordre du jour Ernoul, ayant pour objet de renverser M. Thiers et de préparer le retour de la monarchie. A partir de ce moment, M. Target soutint de ses votes les mesures de compression et de réaction à outrance présentées par M. de Bioglie et fut nommé par lui ministre de France à La Haye (26 juin 1873). Au mois d’octobre suivant, au moment où se produisaient ouvertement les intrigues ayant pour objet d’imposer à la France la monarchie, des électeurs de M. Target lui ayant rappelé l’engagement pris par lui en 1870 de soutenir le gouvernement delà République, le député du Calvados leur répondit qu’il n accepterait jamais le mandat impératif et qu’il entendait conserver la liberté absolue de son vote. Après l’échec ridicule des tentatives de restauration, M. Target vota pour le septennat j[19 novembre 1873). Au mois de juillet 1874, il se prononça contre le projet de dissolution de la Chambre présenté par M. de Maleville, puis pour l’organisation des pouvoirs du maréchal de Mac-Mahon. Faisant une évolution nouvelle, il engagea, dans un banquet qu’il prononça à Lisieux (septembre 1874), les hommes modérés de tous les partis à former « sous la République» un grand parti national. Au mois de février 1875, il vota la proposition Wallon, reconnaissant l’existence de la République et la constitution du 25 du même mois. Beau-frère de M. Buffet, il a soutenu la politique de ce dernier, devenu ministre de l’intérieur ; toutefois, pendant que M. Buffet manifestait en toute occasion ses tendances ultra-réactionnaires et bonapartistes, M. Target, hostile à l’Empire, dont il a fait proclamer la déchéance, a continué à se rapprocher de la République. En dépit de cela, M. Target est un homme politique auquel le parti républicain aurait grand tort d’accorder sa confiance, car il ne faudrait pas beaucoup de républicains de cette nuance pour conduire à mal la République.


TARGET (Léon), homme politique français, né à Rochefort (Charente-Inférieure) en 1805, mort en 1873. D’abord apprenti charpentier dans sa ville natale, il entra à dix-neuf ans à l’École de maistrance, puis devint contre-maître dans les ateliers de l’État. Après la révolution de 1848, les ouvriers ds Rochefort, qui connaissaient ses convictions démocratiques, posèrent sa candidature, et il fut élu représentant du peuple dans la Charente-Inférieure par 81,553 voix. M. Target

vota avec le parti républicain de la nuance du National, fit une vive opposition à la politique réactionnaire de Louis Bonaparte, s’associa à la demande de mise en accusation portée contre lui à l’occasion de l’expédition de Rome et ne fut pas réélu à l’Assemblée législative. Rendu à la vie privée, il reprit alors ses travaux industriels.


TARGETTE s. f. (tar-jè-te). Techn. Verrou plat porté sur une plaque : Targette de cuivre. Targette de fer. Poser des targettes. Il Morceau de cuir dont les aplaigiieurs se couvrent la main pour qu’elle ne soit pas blessée par les cardes.


TARGEUR s. m. (tar-jeur). Ichthyol. Poisson du genre pleuronecte, voisin de la plie.

TARGIE s. f. (tar-jl). Ichthyol. Syn. de

TARGEUR.

TABGIONI-TOZZETTI (Jean), médecin et naturaliste italien, né à Florence en 1712, mort dans cette ville en’1784. Après avoir fait une partie de ses études médicales près de son père, qui était médecin distingué, il fut envoyé à Pise, où il se fit connaître par une dissertation remarquable sur les proprié* tés médicinales des plantes. Il y reçut à vingt-deux ans le grade de docuur eu niede-