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que les premières peuvent comprimer les organes splanchniques et mettre ainsi obstacle aux fonctions les plus importantes de l’économie. Le pronostic est également fâcheux lorsque les suros accusent l’existence d’une maladie organique. Ceux qui siègent autour des articulations, qui occasionnent des boiteries nuisibles au service des animaux, sont les plus graves et font toujours beaucoup perdre de leur valeur aux sujets qui en sont atteints. De là l’importance que de tout temps on a attachée au traitement de cette affection des os.

Le traitement des suros est général ou local. Lorsque la tumeur osseuse est le produit d’une affection organique interne, on f».it subir aux animaux malades une médication interne subordonnée à la diathèse. Mais comme, chez ces derniers, ces sortes de tumeurs "ne sont guère produites que par le rachitis ou la morve, affections incurables, le traitement interne, en général, est ordinairement sans succès.

Le traitement local, qui convient à tous les suros, et en particulier aux suros dus à des causes physiques ou traumatiques, offre beaucoup plus de chance de réussite, et présente, par cela même, une bien plus grande importance. Il comprend des moyens divers, dont quelques-uns, notamment chez les animaux, sont depuis fort longtemps en usage. Ces moyens sont dusses en quatre méthodes principales : les topiques, le feu, l’excision de la tumeur et la périostotomie. Les topiques dont on peut faire usage sont les divers fondants, altérants ou vésiciints les plus énergiques ; et encore ne doit-on compter sur leur efficacité que lorsqu’on les applique sur les suros h leur début. L’iode, le mercure, la cantharide sont les substances actives qui forment la base de cette médication. On les emploie sons forme de pommade merciirielle, de pommade d’iodure de mercure ou d’iodure de potassium ; on se sert du vésicatoire ordinaire, dont on réitère l’application, si le suros est de nature à disparaître de cette manière.

Le feu est employé contre les suros de diverses manières. Le procédé le plus ordinaire est le feu transcurrent, appliqué en raies ou en pointes, et sur une étendue suffisante pour couvrir un peu plus que la surface de la tumeur. Ce moyen est très-efficace sur les suros récents, dont il arrête presque toujours le développement ; mais il est sans action sur les anciens depuis longtemps stationnaires.

Quant à l’excision de la tumeur osseuse à 2’aide d’un instrument tranchant, elle est employée avec avantage dans diverses circonstances, et particulièrement pour enlever les tumeurs volumineuses autres que celle3 qui se forment autour des articulations, et surtout les tumeurs qui se développent sur les os plats, sur les os du tronc, au milieu des parties molles.

Enfin, la périostotomie est une opération qui doit être exclusivement réservée aux tumeurs osseuses, isolées et éloignées des’régions articulaires, comme sont celles du canon.

SDROWIECKI (Charles), écrivain polonais, né dans le grand-duché de Posen en 1750, mort en 1824. Après avoir terminé ses études, il entra dans l’ordre des franciscains, qu’il quitta pour se faire observantin. Travailleur infatigable, il étudia les antiquités, les langues grecque, latine, française, allemande, acquit une vaste érudition et devint recteur de la célèbre école de l’Observance à Pakosi, où il professa longtemps avec succès. Catholique ardent, il publia un assez grand nombre d’écrits, qui respirent l’intolérance ot le fanatisme, mais qui témoignent de sa verve mordante et de son talent de controversiste. Outre des articles de journaux, des brochures, etc., Surowiecki a laissé : les Américains ou la Preuve de la religion chrétienne, ouvrage traduit du trançais, de M. Beaumont (Varsovie, 1784-1785, S vol. in-8o) ; Y histoire du jacobinisme (Oacovie, 1781, in-8o) ; Lettres philosophiques (Varsovie, 1817-1819, 5 vol. in-8<>) ; les Saints mystères des francs-maçons révélés (Lemberg, 1810) ; Commentaire ou Nouvel exposé de la révélation (Varsovie, 1820, 2 vol. in-8o) ; Antidote ascétique ou la Meilleure guérison religieuse (1823, in-8o) ; Lettres d’un philosophe de province à un philosophe de Varsovie (Vilna, 1817, in-8o) ; la Franc-maçonnerie symbolique des hommes et des femmes (Vilna, 1819) ; Àéponse aux blasphèmes de Weishaupt (Vilna, 1817, in-4<>) ; Python, le diable lipskovarsovien (Varsovie, 1792, iri-8°) ; le Voyage de Joseph II'en enfer (Varsovie, 1790, in-8o) ; Vitse sanctorum (Vilna, 1816), etc.

SUROWIECKI (W.), écrivain polonais, frère du précédent, né dans le grand-duché d« Posen en 1769, mort à Varsovie en 1827. La faiblesse de sa santé l’ayant fait renoncer à suivre l’état ecclésiastique, il entra dans une maison comme précepteur, puis accompagna son élève à Dresde, à Vienne, à Paris et à Londres. Après l’organisation du duché de Varsovie, il fut appelé à Dresde, où h reçut un emploi au ministère d’État. Eu 1807, il devint membre de la Société des amis des sciences de Varsovie et fut nommé, en 1802, secrétaire général du ministère de l’instruction publique, puis conseiller d’État en 1817. 11 légua sa fortune aux étudiants pauvres de Varsovie. Ce fut un des champions les plus dévoués de l’affranchissement des paysans

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en Pologne. Libre penseur, homme de progrès, il rêvait la transformation sociale et politique de sa patrie. Parmi ses œuvres, nous citerons : Traité sur la chute de l’industrie en Pologne et la ruine des villes (Lemberg, 1795) ; Sur les rivières et la navigation fluviale (Lemberg, 1795, in-4<>) ; Sur l’amour de Dieu (Lemberg, 1796) ; Sur les défauts de l’éducation de la jeunesse polonaise (Varsovie, 1806) ; Sur les serfs en Pologne et tes moyens de les affranchir (Varsovie, 1810) ; Études sur l’origine des peuples slaves (1820), traduites en russe ; Sur la patrie slave avant te christianisme ; Statistique du duché de Varsovie (1815, in-8») ; Salira de corrupto reipublics statu (1816, in-8o) ; Correspondance familière et anicate de Swowiecki avec ses amis et connaissances (Varsovie, 1817,3 vol. in-4o) ; Étude de la société au point de vue philosophique (1819, in-4»), etc.

SUROXYDATION s. f. (su-ro-ksi-da-si-on

— du préf. sur, et.de oxydation). Chim. Augmentation de la quantité d’oxygène qui entre dans une combinaison.

SUROXYDE s, m. (su-ro-ksi-de — du préf. sur ei de oxyde). Chim. Oxyde qui contient un excès d’oxygène.

SUROXYDER v. a. ou tr. (su-ro-ksi-dédu pref. sur, et de oxyder). Chim. Donner un excès d’oxygène à : suroxyder la baryte.

SUROXYGÉNATION s. f. (su-ro-ksi-jé-nasi-on

— du préf. sur, et de oxygénation). Chim. Addition d’un excès d’oxygène,

SUROXYGÉNÉ, ÉE adj. (su-ro-ksi-jé-nédu préf. sur, et de oxygéné). Chim. Qui contient un excès d’oxygène.

SUROXYGÉNÈSE s. f. (su-ro-ksi-jé-nè-ze —du pref. sur, et de oxygenèse). Pathol. Se dit des maladies attribuées à une surabondance d’oxygène dans l’économie.

SURPASSABLE adj. (sur-pa-sa-ble — rad. surpasser). Qui peut être surpassé, que l’on peut surpasser.

SURPASSER v. a. ou tr. (sur-pa-sé — du prêt’, sur, et de passer). Excéder, dépasser en hauteur : Cette construction surpassé ; la muraille de deux pieds. Il est beaucoup plus grand que lui, il le surpasse de toute la tête. lAcad.)

— Être au-dessus de supérieur à : Surpasser tous les autres en richesses, en vertu. Il surpassait tous ses camarades dans les divers exercices du corps. Il le surpasse en méchanceté. (Acad.) La plus noble vengeance qu’on puisse tirer de ses rivaux est de les surpasser en talents et en vertu. (Mme de Sév.) L’homme vertueux peut surpasser, en force active et dominante, le coupable le plus audacieux. (Mme de Staël.) La nature a quelque chose par quoi elle surpasse infiniment l’art, c’est la vie. (V. Cousin.)

La gloire d’un rival s’obstine à t’outrager ; C’est en le surpassant que tu dois te venger.

Voltaire.

Il Être au-dessus de préférable à : La somme des biens^ surpasse celle des maux. (Helvétius.) L’amour maternel est le seul bonheur qui surpasse toutes les promesses de l’espérance. (M’e de Flahaut.) Quand le bien surpasse te mal, la chose doit être admise, malgré ses inconvénients ; quand le mal surpasse le bien, il faut le rejeter, malgré tous ses avantages. (J.-J. Rouss.) Si rien ne surfasse les joies de l’amour maternel, rien aussi ne surpasse ses douleurs. (Mm» Woillez.) Dans l’état social, nos facultés surpassant nos besoins. (F. Bastiat.)ilien ne surpasse au monde l’implacable coquetterie des jeunes Anglaises. (F. Ney.) Les discordes chrétiennes surpassèrent les haines de l’idolâtrie. (Proudii.)

— Excéder les forces, l’intelligence, les ressources de : Cet effort surpasse mon courage. Cette dépense surpasse mes moyens. (Acad.) La dernière démarche de la raison, c’est de connaître qu’il y a une infinité de choses gui la surpassent. (Pasc.) Celui dont la force surpasse les besoins, fàt^l un insecte, un ver, est un être très-fort ; celui dont les besoins surpassent la force, fût-il un éléphant, un lion, fût-il un héros, fût-il un dieu, est un être faible. (J.-J. Rouss.) Le merveilleux ou surhumain est ce qui surpasse les forces et l’industrie de l’homme. (De Bonald.)

— Fam. Causer un grand étonnement à, être inintelligible pour : Cet événement me surpasse.

Se surpasser v. pr. Être surpassé : On pareil succès peut être égalé, mais il ne saurait se surpasser.

— Faire encore mieux qu’on ne fait à son ordinaire, ou qu !on n’a fait jusqu’à ce moment : Ce comédien a joué tel rôle d’une manière admirable, il s’est surpassé lui-même, il s’est surpassé. (Acad.) Il faut tâcher de SE surpasser toujours ; cette occupation doit durer autant que ta vie. (La reine Christine.)

— L’emporter l’un sur l’autre, les uns sur les autres : Des rivaux qui cherchent à su surpasser,

— Syn. Surpaxser, dépasser, outre-pas ■ er, etc. V. DÉPASSER.

SURPAYE s. f. (sur-pè-ie — du préf. sur, et de paye). Action de surpayer.

— Gratification accordéa en sus de la paye ordinaire.

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SURPAYER v. a. ou tr. (sur-pè-ié — du préf. sur, et de payer. Se conjugue comme payer). Payer au delà de sa valeur : Cette étoffe ne vaut pas davantage, c’est la surpayer que d’en donner tant. (Acad.) •

— Donner un prix excessif, une somme trop élevée à : Je ne "vous donnerai rien de plus, je vous ai surpayé. (Acad.)

— Fig. Acheter trop cher, se procurer avec un trop grave inconvénient : C est surpayer un plaisir passager, que de l’acheter par une incommodité durable.

SURPEAU s. f. (sur-pô — du préf. sur, et de peau). Bot. Nom vulgaire de l’épiderme des plantes dans quelques pays,

SURPENTE s. f. (sur-pan-te). Syn. de suspente.

SURPLIS s. m. (sur-pli — du lat. superpellicium ; du lat. super, sur, et pellis, peau, parce qu’on a d’abord porté le surplis sur un vêtement de fourrure). Vêtement d’église, fait de toile, qui descend à mi-jambe, et qui a eu longtemps, au lieu de manches, des espèces d’ailes longues et ptissées qui pendent par derrière : Être en surplis et en bonnet carré. La conscience et la réputation d’un bon prêtre doivent être pures comme son surplis, (Ch. Nod.) Il Porter le surplis dans une paroisse, Être du clergé de cette église.

SURPLOMB 8. m. (sur-pion — du préf. sur, et de plomb). État de ce qui surplombe, de ce qui a son sommet en dehors de l’aplomb de sa base : Cette muraille est en surplomb, Hocher en surplomb.

SURPLOMBÉ, ÉE (sur-plon-bé) — part, passé du v. Surplomber. Qui surplombe : Mur surplombé, il Peu usité.

— Qui est dominé par un objet en surplomb : Ses pommelles étaient du noir le plus brillant et surplombées par des cils de jais très-longs. (Baudelaire.)

SURPLOMBEMENT s. m. (sur-plon-beman

— rad. surplomber). Action de surplomber ; étut de ce qui surplombe.

SURPLOMBER v. n. ou intr. (sur-plon-bé

— rad. surplbmb). Être hors de l’aplomb, sortir de l’aplomb de l’objet que l’on surmonte : Ce mur surplombe. Le pignon de la maison surplombait d’environ un demi-pied. (Balz.)

Là, dans les flancs creusés d’un rocher qui surplombe. S’ouvre une grotte obscure, un nid où la colombe Aime à. gémir d’amour.

.Lamartine.

— v. a. ou tr. Dépasser l’aplomb de : Je me jetai à l’écart dans les rochers qui surplombent le ravin. (G. Sand.)

SURPLUÉE s. f. (sur-plu-é). Véner. Voie lavée par la pluie depuis le passage de l’animal.

SURPLUS s. m. (sur-plu — du préf. sur, et de plus). Excédant, ce qui est en plus : Je vous abandonne le surplus. Vous me payerez le surplus. (Acad.)

Les père et mère ont pour objet le bien, Tout le surpiua, ils le comptent pour rien. La Fontaine.

— Prov. Le surplus rompt le couvercle, Ce qu’on a de trop est quelquefois plus nuisible qu’utile.

— Loc. adv. Au surplus, Au reste : Au SUR-PLUS, vous saurez.... Il a quelques défauts, mais au surplus iï est honnête homme. (Acad.)

SURPOIDS s. m. (sur-poi — du préf. sur, et de poids). Excédant de poids.

SURPOINT s. m. (sur-poin — du préf. sur, et de point). Techn. Raclure que les corroyeurs tirent des peaux en leur donnant la dernière façon.

SURPOSÉ, ÉE adj. (sur-po-sé — rad. posé). Qui est posé au-dessus d’une chose. Il Inus.

— Zool. Se dit de l’abdomen, quand il est joint au thorax par un filet qui part de sa partie supérieure.

— Bot. Se dit des ovules contenus dans une loge biovulée, quand ils naissent l’un au-dessus de l’autre.

SURPOUSSE s. f. (sur-pou-se — du préf. sur, et de pousse). Bot. Pousse qui se surajoute à celle de l’année.

SURPRENABLE adj. (sur-pre-na-ble-rad. surprendre). Que l’on peut surprendre, qui peut être surpris : Il n’y a pas de place forte si bien gardée gui ne soit surprenable.

SURPRENANT, ANTE adj. (sur-pre-nan, an-te — rad. surprendre). Qui surprend, qui étonne, qui cause de la surprise : Discours surprenant. Nouvelle surprenante. Action surprenante. Effet surprenant. Celte femme est d’une beauté surprenante. (Acad.) Une mort soudaine est surprenante. (Fléch.) La femme a des réveils surprenants. (Michelet.) liien n’est divertissant comme le sang-froid 'merveilleux avec lequel les personnages des féeries voient s’opérer les prodiges tes plus surprenants. (P. de St.-Victor.)

SURPRENDRE v. a, ou tr. (sur-pran-dredu préf. sur, et de prendre, proprement prendre ou saisir quelqu’un en venant dessus, sans qu’il puisse s’en apercevoir, prendre à l’imprévu. D’autres expliquent le sur de surprendre par prendre quelqu’un sur le fait, mais Scheler trouve cette explication moins

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acceptable. Sa conjugue comme prendre). Prendre à l’improviste, tomber inopinément sur : Surprendre un voleur qui force un secrétaire. Je /’ai surpris à me dérober de l’argent. On I’a surpris en faute, en flagrant délit. Je I’ai surprise mettant du rouge. (Acad.) Il est pénible à un homme fier de pardonner à celui qui le surprend en faute et qui se plaint de lui avec raison. (La Bruy.) Un homme qu’on surprend rougit, balance, hésite.

Destouches,

Et je l’ai surpris là, qui faisait à madame L’injurieux aveu d’une coupable flamme.

Molière.

— Attaquer et prendre à l’improviste : Surprendre unposte ennemi, une place de guerre.

— Arriver inopinément chez : J’irai vous surprendre un de ces jours.

— Arriver inopinément : La pluie nous A surpris. La nuit est venue nous surprendre. Le malheur peut nous surprendre au moment où on s’y attend témoins. (Brill.-Sav.) L’homme maudit les événements qui le surprennent, au lieu d’accuser son imprévoyance. (La Rochef.-Doud.) Nos maux nous accablent quand ils nous surprennent. (Ségur.)

La mort ne surprend point le sage.

La Fontaine.

Le feu qui semble éteint souvent dort sous la cendre ; Qui l’ose réveiller peut s’en laisser surprendre.

Corneille.

— Tromper, abuser, induire en erreur : Défiez-vous de cet homme, il ne cherche qu’à vous surprendre. Il s’est laissé surprendre à ces airs de candeur.

.... Une femme

Aisément d’un mari peut bien surprendre l’âme.

Molièhb.

I) Capter ; obtenir frauduleusement, par artifice, par des voies indues : // a surpris mon consentement, ma signature. Il a surpris votre bonne foi. Il a surpris un privilège, une autorisation. (Acad.) Les justes sont plus exposés à être surpris, parce qu’ils ignorent l’art de surprendre. (Mass.) On peut surprendre l’estime un moment, mais on ne conserve que celle qui est fondée. (Sunial-Dubay.)

— Intercepter, s’emparer furtivement de : On surprit une lettre adressée à l’un des conjurés.

— Arriver par surprise à la connaissance de : Il cherche à surprendre mon secret. J’ai surpris sa pensée, sou intention. Il n’y a personne assez modeste pour qu’on ne puisse surprendre l’aveu d’un genre quelconque de supériorité. (De Bugny.)

J’ai surpris ses soupirs qu’il me voulait cacher.

Racine.

N’oi-je pas même, en tre eux, surpris quelque regard ?

Racine.

Aux soupirs de ton cœur, j’ai surpris ton amour.

Latol’CHë.

— Etonner : Cette nouvelle m’A extrêmement surpris. Cette conduite me surprend. Vous me surprenez beaucoup en me disant cela. Je fus bien surpris de sa réponse. (Acad.) Il y a une certaine force, une certaine élévation qui surprend, qui enlève. (Racine.) Il y a une profonde insensibilité aux vertus qui surprend et scandalise beaucoup plus que le vice. (Ch ; wnf.)

Voilà ce qui surprend, frappe, saisit, attache.

Boileau.

— Manège. Surprendre un cheval, Se servir des aides trop brusquement sans aucune gradation et par k-ooup. Il Approcher d’un cheval quand il est à sa place dans l’écurie, sans lui parler, c’est-à-dire sans faire entendre quelques mots sonores,

— Art culin. Se dit d’un feu trop vif, qui brûle les mets extérieurement, sans les cuire : Le feu a surpris cette viande, cette pâtisserie.

—■ Se prendre inopinément et avec surprise à : Je me surprends à rire de ses bouffonneries. (Acad.) Je me surprends quelquefois à pleurer comme un enfant. (J.-J. Rouss.) Je me surprenais cherchant des yeux, avec un sentiment qui ressemblait à de l’attente, ce trésor imaginaire. (Baudelaire.)

Se surprendre v. pr. Être surpris : L’expérience se surprend difficilement. (Boiste.)

— Se prendre l’un l’autre à l’improviste : Chercher à se surprendre.

— Syn. Surprendre, abuser, Amuser, etc. V. ABUSER.

— Surpreudre, étonner. V. ÉTONNER.

SURPRIS, ISE (sut-pri, î-ze) part passé du v. Surprendre. Pris a l’improviste : Il y a des gens à qui la faveur arrive, comme aux autres un accident ; ils en sont SURPRIS les premiers. (La Bruy.) Qui ne veut rien prévoir est surpris ; qui prévoit tout est misérable. (St-Evrem.) Dans les armées, lorsqu’on craint d’être surpris par l’ennemi, on place uh sur un tambour et l’on voit ce dé sauter à l’approche de la cavalerie. (A. Martin.)

— Attaqué ou pris inopinément : Poste surpris par l’ennemi. Place surprise par l’ennemi.

— Pris furtivement, par adresse : Le baiser est donné, mois il parait surpris.

Saint-Lameert.

— Capté, obtenu par artifice : Le président