Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 4, Suj-Testadon.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SYLV

gique du jeune auteur. L’œuvre se compose de trente-sept pièces de vers, dont les meilleures sont intitulées : Premier chagrin, Premier désir, Vous, Tesyeux, Un soir de mai, etc. C’est la note tendre, un peu lamartinienno et légèrement efféminée qui domine : l’auteur avait vingt ans. À côté des pièces intimes, les plus nombreuses du volume, se lisent quelques ballades inspirées par celles de Victor Hugo ; la Chasse invisible et l’Aveu de Loyse ont une bonne saveur légendaire et moyen âge. Dans la préface dont Victor Hugo a fait précéder le Sylphe, préface qui est un véritable manifeste littéraire, le grand poète caractérise le livre en ces termes < « Rien de sombre, rien d’amer, rien de fatal. Bien au contraire, une poésie toute jeune, enfantine parfois ; tantôt les désirs de Chérubin, tantôt une sorte de nonchalance créole ; un vers à gracieuse allure, trop peu métrique, trop peu rhythmique, il est vrai, mais toujours plein d une harmonie plutôt naturelle que musicale ; la joie, la volupté, l’amour ; la femme surtout, la femme divinisée, la femme faite muse ; et puis partout des fleurs, des fêtes, le printemps, le matin, la jeunesse, voilà, ce qu’on trouve dans ce portefeuille d’élégies déchirées par une balle de pistolet.» Victor Hugo, dans ces lignes, .a très-bien caractérisé ces poésies douces et mélancoliques où un jeune homme de vingt ans épanchait ses premiers rêves :

Une femme ! Jamais une bouche de femme "N’ft soufflé sur mon front, ne m’a b&isé d’amour 1 Jamais je n’ai senti sous deux lèvres de flamme Mes deux yeux se fermer et s’ouvrir tour h tour... Oh ! qui pourra me dire...

Si jamais une femme aimable et prévenante, Amie aux mauvais jours, aux jours heureux aman La, Si cet ange da ciel un jour me sourira 7

L’avant-dernier vers est fort beau.

Je rêve de douces chimères

Que l’avenir ne verra pas,

dit le poète ailleurs.

Somme toute, le Sylphe était une promes».-, et peut être aurions-nous eu en Dovaile un poète tendre et gracieux, qui eût dignement tenu sa place entre le Lamartine des Méditations et le Hugo des Feuilles d’automne. « Son œuvre, a dit M. Charles Asselineau dans une excellente étude, est une aurore pâle comme toutes les aurores, mais qui eût pu avoir son midi coloré. »

Sylphe (le), opéra-comique en deux actes, paroles ’de M. de Saint-Georges, musique de Clapisson ; représenté à l’Opera-Comique te 27 novembre 1856. Angèle de Senneterre a toujours cru que le monde était peuplé de gnomes et de sylphes. Elle vient d’épouser le marquis de Valbreuse, un marin qui n’est ni crédule ni sentimental. Un certain chevalier de Sainte-Laure veut profiter de cette différence d’humeur entre les époux. Angèle est sur le point d’écouter les protestations du chevalier ; mais la voix du sylphe se tait entendre et à plusieurs reprises donne de si bons conseils, qu’Angèle comprend qu’elle fera bien de les suivre. Elle demande a voir les traits de ce mystérieux ami. Le sylphe y consent et se révèle eniiu sous la figure du marquis de Valbreuse. C’est lui qui a tenté avec succès de guérir sa femme de ses superstitieuses hallucinations. Chaque fois que le sylphe va témoigner de sa présence, une phrase caractéristique, suave et vaporeuse se fait entendre. L’instrumentation affecte dans cet ouvrage des coquetteries raffinées. L’emploi de la harpe, des (lûtes et des violons con sordini est d’un heureux effet. Nous rappellerons la chanson du veneur, le petit duo d’Angele et du chevalier, la romance du marquis et un air chargé de vocalises brillantes. Les rôles ont été créés par Faure, Pooehard, Mme Vandenheuvel-Duprez.

SYLPHIDE s. f. (sil-ii-de — fém. de sylphe). Sylphe femelle.

— Fig, Femme gracieuse et légère :

Sylphide légère,

J’aime k voltiger.

Scribe.

SYLPHIRIE s. f. (sil-fl-rt — rad. sylphe). Pays des sylphes.

— Fait). Logement placé SOUS les combles d’une maison très-élevée :

Des régions de sylphirie

De ce séjour aérien

GB.BBBÏÎ.

SYLT, petite Ile de Prusse, dans la mer du Nord, près de la côte occidentale du Slesvig, vis-à-vis de Tondern, par 54° 55’ de latit. N. et 6° de longit. E., à il kilom. du continent. Cette Ile, qui s’étend du N. au S. le long de la côte, mesure 36 kilom. de longueur sur 4 kilom. de largeur moyenne. Superficie, 964 hectares ; 3,000 hab., dissémines dans cinq villages et quelques fermes. Sol sablonneux et peu fertile.

SYLVA {Béatrix de), religieuse portugaise, fondatrice de l’ordre de la Conception de la Vierge, née en 1430, morte en 1490. Sœur il’Ainédée de Sylva et de Jacques de Sylva, premier comte de Portalègre, elle fut élevée auprès de l’infante Elisabeth, petiteiiile de Jean loi, roi de Portugal. Lorsque cette princesse fut mariée, en 1447, à Jean II, roi de Caslillu, elle garda près d’elle son amie d’enfance. Béatrix avait alors dix-sept ans. Plusieurs seigneurs castillans, dit Hilarion

SYLV

de Coste, quoique naturellement ennemis de la nation portugaise, furent tellement charmés de sa bonne grâce, qu’ils quittèrent et déposèrent leur ancienne haine et aversion et se laissèrent transporter à l’aimer, si bien que leurs âmes étaient plus en ce visage il-légitimement aimé que dans les corps qu’elles animaient. Plusieurs inconsidérés attaquèrent ce rocher comme les flots et les vagues les écueils, mais ils n’en rapportèrent que de la confusion et de la honte ; car ayant lame encore plus belle que le corps, elle eût mieux aimé endurer mille et mille morts que d’offenser Dieu. La plupart de ces inconsidérés, non contents d’avoir reçu plusieurs refus de cette très-chaste demoiselle, tâchèrent, sous prétexte de mariage, de la mugueter, de la cajoler, même de la séduire... » Béatrix de Sylva ferma l’oreille aux propos galants et résolut de se consacrer à Dieu. Les dames de la cour lui en fournirent le prétexte en répandant le bruit qu’elle n’était point.aussi prude qu’elle voulait bien le faire paraître et que son air d’innocence cachait de honteux dévergondages. Elle fut arrêtée, jetée dans un cachot et même, suivant quelques auteurs, dans une cage de bois, et condamnée à y vivre de pain et d’eau. Elle souffrit avec fermeté cette punition de crimes que, il faut le croire, elle n’avait point commis) et les pensées religieuses qui s’étaient emparées d’elle dès son enfance s’exaltèrent. Le jeûne aidant, elle eut des extases, des visions, des révélations. Elle s’imagina, une nuit, que la Vierge lui apparaissait, revêtue d’une robe blanche, d’un manteau bleu et portant au cou le scapulaire. On la remit en. liberté et aussitôt elle alla s’enfermer dans le monastère de Saint-Dominique de Tolède. « Béatrix, dit Hilarion, allant demeurer à cette sainte maison reçut une consolation ; ayant ouï une voix qui l’appelait en langue portugaise par son nom, la dévote demoiselle, s’étant retournée, vit deux religieux de l’ordre de Saint-François qui l’encouragèrent à poursuivre son saint dessein et lui prédirent qu’elle serait un jour la mère de plusieurs filles et vierges.» En 1484 ou 1489, après avoir passé plus de trente-cinq ans dans le monastère de Tolède, Béatrix fonda l’ordre de la Conception de la Vierge, en cloîtrant avec elle douze filles qui embrassèrent son institut. Son ancienne amie, Elisabeth de Castille, l’aida dans ses projets en obtenant la confirmation de sa règle et l’union du nouvel ordre à celui de Cîteaux.

Béatrix de Sylva mourut la veille du jour où elle devait faire le vœu solennel de profession, le 16 ou 17 août 1490. Une étoile d’or, d’un éclat admirable, parut sur son front dès qu’elle eut rendu à Dieu son âme. Corneille Tielmans, cordelier, k la fin du second volume des Vies des saints et saintes de l’ordre de Saint-François, a écrit vingt-huit distiques latins en son honneur. Voici l’un d’eux, traduit en vers français par Hilarion de Coste :

Béatrix, trop belle princesse.

Du renard craignant la finesse, Eetire2-vous de la forêt.

Et la mère de Dieu, cette brillante étoile ;

Vous donnera la voile

Qui vous peut empêcher de tomber dans ses rets.

SVLVA (Eloi), chanteur français, né en Belgique vers 1842. Se destinant de bonne heure au théâtre, il ne négligea rien pour son instruction musicale et étudia avec Duprez les grands rôles du répertoire de ce chanteur, dont il convoitait déjà l’héritage. Mais comme il n’était pas élève du Conservatoire, il dut, avant de songer à l’Opéra, parcourir d’abord la province, il eut partout des ovations, ce qui décida M. Halanzier à venir l’entendre au Grand-Théâtre de Lille. Il en fut si satisfait qu’il l’engagea immédiatement. M. Sylva débuta à l’Académie nationale de musique en mai 1872. « Il est difficile, dit M. de Théinines, de trouver un bon ténor, plus difficile encore de trouver un ténor qui puisse chanter le répertoire de l’Opéra ; la difficulté devient extrême quand il s’agit d’en trouver un qui chante Robert le Diable. M. Sylva n’a pas craint de se mesurer avec ce rôle dès ses débuts dans la carrière. A-t-il réussi ? Oui et non. Oui comme ténor, non comme Robert le Diable. Cependant M. Sylva, bien que la nature l’ait taillé en ténorino et paraisse l’avoir destiné à chanter les Lindor et les Edgar, possède un magnifique organe, plein, ample, vigoureux, retentissant, véritable voix d’opéra, où le cri rhythmé est préféré au chant suave et délicat. • Le jeune chanteur continua ses débuts dans Raoul de Nungis des Huguenots et Jean de Leyde du Prophète. Ce fut sous les traits de ce personnage populaire qu’il déploya de plus grandes qualités seéniques. M. Sylva resta deux ans à, l’Opéra, où il créa le 15 juillet 1874 l’Esclave, opéra en quatre actes de Membiée, puis il ri^ourua jouer en province. Il interpréta ; ! Toulouse, au théâtre duCapitole.iioierj le Diable, a. Juive, le Trouvère, la Favorite, etc. Depuis lors, il a donné des représentations pendant un mois à Vichy et à Lille. Engagé au commencement d’octobre 1875 au théâtre royal de la Monnaie, à Bruxe-les, il y obtint le plus grand succès. 11 n’a pus encore été remplacé k l’Opéra. M. Sylva est un ténor dont le timbre de voix est sonore et vibrant ; il a beaucoup de puissance dans les registres élevés. Il ne lui manque, pour arriver au premier rang, qu’un peu

SYLV

plus de délicatesse dans le chant et un peu plus d’art comme comédien.

SYLVAIN, AINE adj. (sil-vain, è-nelat. sylvanus ; de sylva, bois, forêt, qu’on a rapproché, de même que le grec ulé, forêt, d’un dérivé sanscrit sûlava, qui a des arbres, de sala, arbre, bien que le changement de la voyelle offre quelque difficulté. Quant au sanscrit sala, arbre, il est conservé par le persan sâl, arbre, et il semble avoir passé au saule dans plusieurs langues européennes). Qui croît dans les forêts.

— Substantiv. Habitant des bois : Je ne quittais plus mes deux sylvainks : l’une était flère et l’autre triste. (Chateaub.) Il Inus.

— s. m. Mythol. rom. Dieu des forêts : Les faunes et les sylvains. Ces arbres, aux pos~ tures superbes, rêveurs comme de vieux sylvains, remontent peut-être au temps de Pompée. {M’»e L. Colet.)

Ne reverrons-nous plus paraître dans nos bois Les faunes, les sylvains, les nymphes, les dryades. Les silènes tardifs, les humides naïades ?

J.-B. Kousskau.

— Entom. Genre d’insectes coléoptères têtramères, de la famille des xylophages, tribu des trogossites, comprenant plusieurs espèces, qui habitent l’Europe -.Les sylvains vivent dans les maisons, les herbiers, les magasins de grains sous les écorces (H. Lucas.) Il Nom vulgaire de quelques papillons des genres nymphale et satyre ; Le Sylvain cénobite est très-rare. (V. de Bomare.)

■— s. m. pi. Ornith. Groupe d’oiseaux, plus ou moins étendu, suivant les divers auteurs, et comprenant les genres qui présentent comme caractère principal de vivre dans les bois.

— Encycl. Ornith. Ce terme a été appliqué d’abord d’une manière générale à tous les oiseaux qui, à cause de leur organisation et de leur régime, font dans les bois leur séjour principal, ou même exclusif, par opposition a ceux qui vivent uniquement ou surtout dans les champs ou au bord des eaux ; il désigne par conséquent des oiseaux de groupes très-divers. Quelques auteurs, prenant ce terme dons une acception un peu différente, plus large k certains égards, plus restreinte sous d’autres points de vue, s’en sont servis pour qualifier un ordre ou un grand groupe assez naturel, qui comprendrait les passereaux, les grimpeurs et les colombins. D’autres enfin pensent que, si l’oit conserve l’ordre des sylvains, on. doit le restreindre encore davantage. On voit donc que les auteurs sont loin d’être d’accord sur la valeur de ce terme.

— Entom. Les sylvainsont le corps allongé, étroit, presque linéaire, très-déprimé ; la tête avancée ; les antennes assez longues, terminées en une massue presque pert’oliée ; le labre petit, avancé, membraneux ; les mandibules déprimées, presque trigones, à pointe bifide ; les palpes très-courtes, presque filiformes ; le corselet aussi large que la tête et l’abdomen, qui est déprimé et linéaire ; les élytres recouvrant l’abdomen et les ailes ; les pattes assez courtes, avec, les cuisses en massue, les jambes minces et les tarses filiformes. Les sylvains sont généralement de très-petits insectes de couleur brun marron ; ils vivent dans les maisons, les herbiers, les magasins de grains, sous les écorces, etc. On ne connaît ni leurs larves ni leurs métamorphoses. Le Sylvain unidenté est long d’un tiers de centimètre, couleur rouille, ponctué, glabre ; on le trouve Sous les écorces, aux environs de Paris.

Sylvain, comédie en un acte, en vers, mêlée d’ariettes, paroles de Marmoutel, musique de Grétry, représentée pour la première lois aux Italiens le 19 février 1770. Sylvain, fils d’un gentilhomme, a épousé par inclination une femme de basse extraction, mais vertueuse. Il en a eu deux filles, dont l’une est promise au fils d’un riche laboureur. Sylvain, quoique depuis longtemps exilé de la maison paternelle par suite de sa mésalliance, va chasser sur la terre du gentilhomme ; il est arrêté par des gardes-chasse. Sa femme et ses filles vont se jeter aux pieds du seigneur pour demander sa grâce ; ce qui amène une scène de réconciliation et de pardon. Sur ce livret, d’une assez pauvre conception, Grétry a écrit une de ses meilleures partitions. L’ouverture en ut, avec un assez joli motif en fa, n’est pas inférieure à celle de l’Epreuve villageoise. Nous citerons l’air d’Hélène en sol : Nos cœurs cessent de s’entendre, suivi du monologue de Sylvain, qui ne manque pas d’originalité : Je puis braver les coups du sort ; le chœur des gardes-chasse ; le duo d’Hélène et deSylvain : Dans le sein d’un père, qui est le morceau le mieux traité de l’ouvrage. Grétry en a fixé les accents principaux d’après les avis- et la déclamation de la célèbre Mlle Clairon. Le trio entre Lucette, Pauline et Dolmon : Venez, venez vivre avec nous, est écrit trop haut pour le soprano. Le baryton Cailleau chanta avec succès le rôle de Sylvain. Cet opéra eut autant de succès que Lucile, du même compositeur.

SYLVAIN, dieu des forêts (sylva) et des champs chez les Latins. D’après les uns, il était fils de Saturne ; selon d’autres, de Faunus. Il présidait aux plantations, protégeait les limites qui bornent les champs, les animaux qui peuplent les bois et favorisait

SYLV

1307

leur fécondité. Certains écrivains l’ont identifié tuntôt avec Faune, tantôt avec Egipan ou Pan-Chèvre, tantôt avec le l’an des Grecs. D’après les philosophes, Sylvain était le dieu de la matière. On représente le dieu Sylvain tantôt sous la forme d’un vieillard à la figure joviale, tantôt avec des pieds et des oreilles de bouc et avec des cornes, tantôt sous la forme de Terme, c’est-à-dire n’ayant que la tête et la moitié supérieure du corps, 1 autre moitié se terminant en gaine. Ses attributs sont la serpe, une couronne de feuilles et de pommes de pin ; on le représente souvent tenant une branche de pin, son arbre favori, ou bien encore une branche de cyprès, à cause de son affection pour Cyparisse, qui fut métamorphosée en cyprès, d’où son surnom de Dendrophore(qui porte un arbre). Le dieu protecteur des troupeaux était la terreur des femmes en couche, parce qu’il était regardé comme incube. Il était également un objet d’épouvante pour les enfants. En Italie, où l’on prétendait qu’il avait pris naissance et particulièrement à Rome, Sylvain avait plusieurs temples, notamment sur le mont Aventin et dans la vallée du mont Viminal. Les hommes seuls pouvaient lui offrir des sacrifices, qui consistaient en raisins, épis de blé, lait, viande, vin et porcs.

SYLVAINS, démons ou génies des bois chez les anciens. Ils sont pris fréquemment pour les satyres (v. ce mot). Le mot Sylvain étant latin et venant de sylva, forêt, on ne devrait considérer les sylvains que comme la forme latine des satyres ou silènes grecs. Ils sont également identiques aux faunes (v. ce mot) ; mais dans la confusion qui fut établie à leur égard entre les traditions grecques et les idées latines, ils se séparent de leur père italique, le dieu Sylvain, dont il vient d’être question dans l’article précédent. Les sylvains sont fréquemment invoqués par les postes de Rome sous leur physionomie hellénique. Il est arrivé pour eux, comme pour la plupart des mythes italiques, que leur mélange avec les mythes helléniques leur a fait perdre leur caractère propre, du moins dans les œuvres littéraires.

SYLVAIN (Alexandre vander BusseHE, dit LE), poSte belge, né en Flandre vers 1535, mort vers 1585. Les particularités de sa jeunesse sont inconnues, et il n’apparaît dans l’histoire littéraire que lors de son entrée à la cour de France, où il obtint un emploi. Tombé en disgrâce sous Charles IX, il rentra en faveur sous Henri III, qui le prit à son service. Le Sylvain était un homme de moeurs austères et qui conserva une attitude pleine de dignité dans un monde de i-ourtisaus. Ses principaux écrits sont : Arithmétique militaire (Paris, 1572, in-4o) ; le Premier livre des procès tragiqtif.s (1575, iu-16) ; Description du dernier jour ^1575, petit in-8") ; Dialogue de l’amour honnête (1575, in-16) ; Recueil des daines illustres en vertu (1576, in-16). Le style de ces ouvrages a une certaine élégance et une clarté qui fait fréquemment défaut aux écrivains de son temps.

SYLVAIN SAINT-ÉTIENNE (Joseph), littérateur français, né à Aix (Kouches-du-Khône) en 1807. De bonne heure il montra d’heureuses dispositions pour la musique et se lia d’amitié, dans sa ville natale, avec Félicien David, alors enfant de chœur à la métropole. Cependant il s’adonna tout d’abord au journalisme, fonda le Mémorial d’Aix et collabora au Messager du Midi. En 1844, il quitta Marseille pour se rendre à faris, cm Félicien David venait de faire jouer avec un grand succès sa symphonie le Désert. Ce dernier le décida a l’accompagner dans une tournée artistique en Europe et le chargea spécialement de la direction de ses concerts. Ils parcoururent ensemble l’Allemagne, la Hongrie et l’Italie. Fendant cette excursion, qui dura un an, M. Sylvain Saint-Étienne écrivit pour l’auteur du Désert le Hbretto de Moïse au Sinaï, qui fut représenté à l’Opéra le 21 mars 1846 et, plus tard, au Conservatoire. À cette époque, il était rédacteur de la Gazette musicale, qui publia sous son nom une série d’articles sur l’art de la musique en province, que Georges Kustner a signalés dans son grand ouvrage, le Cycle choral. L’écrivain parlait ex prof’esso pour la partie chorale, ayant fondé bien avant la création des orphéons une société composée d’artistes et d’amateurs qui avaient exécuté un répertoire très-varié des plus grands maîtres. M. Sylvain Saint-Etienne a écrit Christophe Colomb, ode-symphonie en quatre parties, musique de Felicieu David, avec Méry et Charles Chaubet (Conservatoire de musique, 7 mai 1847) ; la Perle du Brésil, opéra-comique en trois actes, musique de Félicien David, avec Gabriel (Théâtre-Lyrique, 22 novembre 1852). Il a fait paraîtra également un grand nombre de scènes, de romances et de chœurs pour divers compositeurs. Il a traduit de l’anglais : Acis et Lialatée, Sainte Cécile, Salomon, Israël en Égypte, cantates et oratorios de Hsendel édités par E. Gérard de 1861 à 1869. Il est aussi l’auteur des paroles intercalées dans VEcole de l’art du chant, de M""’ Pauline Viardot, ouvrage malheureusement inachevé. On lui doit encore une traduction de chœurs composés par Mendelssohn (1873). En 1874, M, Sylvain Saint-Etienue a transformé en d rame lyrique le poème primitif de la Perle du Brésil et y a adapté, au lieu du dialogue