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laquelle on lisait ce passage d’une lettre adressée à l’un de ses associés en 1842 : « Il n’y a pas à hésiter sur les moyens de nous créer un appui intéressé dans le sein même du conseil. J’ai le moyen d’arriver jusqu’à cet appui ; c’est à vous d’aviser aux moyens de l’intéresser... N’oubliez pas que le gouvernement, est dans des mains avides et corrompues, que la liberté de la presse court risque d’être étranglée sans bruit l’un de ces jours et que jamais le bon droit n’eut plus besoin de protection. » Cette lettre désignait clairement Teste, ministre des travaux publics en 1842 et qui avait accordé, le 3 janvier 1843, la concession des mines de sel gemme de Gouhenans. L’opinion s’émut vivement de cette révélation, contre laquelle Teste protesta énergiquement devant la Chambre des pairs le 4 mai 1847. Le lendemain, une ordonnance royale traduisit devant la Chambre des pairs le général Despans-Cubières et ses complices. Le procureur général Delangle fut chargé de l’instruction, qui aboutit, le 8 juin, à un arrêt mettant en accusation Cubières, Parmentier, Pellapra, sous l’accusation de tentative de corruption et d’escroquerie, et Teste, comme « ayant reçu des dons et présents pour faire un acte de ses fonctions non sujet à salaire. » Le 7 juillet suivant, Teste se démit de toutes ses fonctions et dignités et, le lendemain, il comparut avec ses coaccusés devant la Chambre des pairs. Teste nia énergiquement avoir reçu de Despans-Cubières, par l’intermédiaire de Pellapra, une somme de 94,000 fr. pour concéder les mines de Gouhenans ; mais, le 12, Pellapra, qui était en fuite, fit parvenir à la cour des pièces accablantes pour Teste. À cette nouvelle, l’ancien ministre, désespéré, tenta de se tuer en se tirant à la tempe et dans la région du cœur deux coups de pistolet qui ne produisirent qu’une blessure légère. Il ne put comparaître à l’audience suivante, écrivit au chancelier qu’il considérait le débat comme clos et consommé définitivement à son égard et renonça à se défendre. Le 17 juillet, la cour condamna Teste à trois ans d’emprisonnement, à la restitution de 94,000 francs et à une amende de pareille somme devant être versée dans la caisse des hospices de Paris. Transféré à la Conciergerie, il y resta jusqu’au 13 août 1849. À cette époque, Louis Bonaparte, alors président de la République, l’autorisa à terminer sa peine dans une maison de santé à Chaillot et lui fit remise de 50,000 francs sur l’amende qu’il avait encourue. En juillet 1850, Teste quitta la maison de santé et mourut moins de deux, ans plus tard.

TESTE (Alphonse), médecin français, né à Gray en 1814. Il s’est fait recevoir docteur à Paris en 1837. M. Teste s’est beaucoup occupé de magnétisme et a publié sur ce thème, qui est devenu depuis, entra les mains de charlatans, le sujet des plus habiles mystifications, des ouvrages, dont le plus remarquable est intitulé : Manuel pratique du magnétisme animal (Paris, 1810, 1 vol. in-8o). Depuis plusieurs années, M. Teste a abandonné le magnétisme et s’est livré à la pratique de la médecine homœopathique. Outre le manuel précité, on lui doit les ouvrages suivants : De la goutte, de ses causes, de son traitement le plus rationnel (1840, in-8o) ; Transactions du magnétisme animal (1841, in-8u) ; Exposé sommaire de la médecine magnétique (1842, in-S°) ; Lettre à un médecin de province sur la médecine empirique (1843, in-8<>) ; le Magnétisme animal expliqué (1845, in-8o) ; les Confessions d’un magnétiseur, suivies d’une consultation médico-magnétique sur les cheveux de. Jf"" Lafarge (1849, 2 vol. in-S°) ; Traité homœopalhique des maladies aiguës et chroniques des enfants (1850, in*12) ; Systématisation pratique de la matière médicale homœopathique (1853, in-S°) ; Comment on devient homaopat/ie (1864, in-18), etc. On lui doit encore divers opuscules et mémoires et une brochure intitulée : Ou la république ou la guerre civile (1848, in-32J.

"TESTELIN (Louis), peintre et graveur français, né à Paris en 1615, mort dans la même ville en 1655. Il appartenait a une famille protestante et était rils d’un peintre des bitimenis du roi, nommé Gilles Testelin, dont ou prononçait le nom Tettelin. Placé par son père dans l’atelier de Simon Vouet, le jeune Louis fit des progrès rapides et fut chargé de bonne heure de travaux importants. Philippe de Champagne se l’adjoignit en 1644 pour l’aider à décorer les appartements d’Anne d’Autriche au Palais-Royal, et Le Brun fit de même pour les travaux qu’il était chargé d’exécuter dans la vieille église des religieuses du Val-de-Gràce et dans l’hôtel du commandeur de Jars, près de la porte de Richelieu. Testelin se lia intimement alors avec ce dernier peintre et épousa, en 1645, une des filles de l’orfèvre Picart. Il exécuta, l’année suivante, un plafond représentant VHistoire de l’roserpine, dans la maison que le fermier général Bordier avait au Raiucy, puis embellit de ses peintures l’appartement de la reine mère au château de Fontainebleau, le palais du Luxembourg, le château de Conllans, l’hôtel de Guéménôe, l’hôtel d’Avaux, etc. Testelin aida Le Brun à fonder l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont il devint un des premiers membres (1648), puis un des professeurs (1650). « Cet artiste réussissait particulièrement à repré TEST

senter les sujets Bimples et tranquilles, dit Mariette, les jeux et les amusements de l’enfance. Il manquait de feu et d’imagination, mais il avait du goût et dessinait bien. » Il a beaucoup peint en grisaille et en camaïeu. Parmi ses tableaux, nous citerons : la Résurrection de Tabitha (1652), qu’on voit aujourd’hui au musée de Rouen ; la Flagellation de saint Paul et de saint Silas (1655) ; le Temps, secondé par la Prudence et l’Amour de la vertu, dissipe les nuages de l’ignorance pour découvrir la vérité de la peinture, tableau allégorique, gravé par Audran, etc. On lui doit quatre estampes gravées avec élégance.

TESTELIN (Henri), dit le Jeune, peintre français, frère du précédent, né à Paris en 1616, mort à La Haye en 1695. Comme son frère, il fut élève de Vouet, devint un des fondateurs de l’Académie de peinture (1648), secrétaire de cette compagnie (1650), professeur (1658), et reçut le titre de premier peintre du roi, qui lui donna un logement aux Gobelins et le chargea de faire des modèles de tapisseries. En 1681, Testelin fut dépossédé de ses titres et de ses fonctions comme protestant, se réfugia en Hollande et y termina sa vie. Nous citerons de lui : la Prise de Dôle (1668) ; le Passage du Rhin (1672) ; la Reddition de la citadelle de Cambrai, au inusée de Versailles ; les portraits de Louis XIV, de Pierre Carcavi, du Chancelier Sëguier, etc. On doit, en outre, à Testelin un ouvrage intitulé : Sentiments des plus habiles peintres sur ta pratique de la peinture et sculpture, mis en tables de préceptes, avec plusiews discours académiques et conférences tenues en présence de M. Colbert (Paris, 1680, in-fol.}.

TESTELIN (Achille-Arthur-Armand), chirurgien et homme politique français, né à Lille en 1814. Il vint étudier la médecine à Paris, où il se fit recevoir docteur, puis se "fixa dans sa ville natale et acquit bientôt, par son habileté et par son dévouement aux malheureux, une grande notoriété. M. Testelin était un des chefs du parti républicain dans le département du Nord lorsque éclata la révolution de 1848. Elu membre de l’Assemblée législative dans ce département (1849), il fit une vive opposition au président Louis Bonaparte, fut un des signataires de la demande de sa mise en accusation en juin suivant et fut arrêté puis exilé lors du coup d’État du 2 décembre 1851. De retour à Lille après l’amnistie de 1859, il reprit l’exercice de sa profession, collabora sous le voile de l’anonyme aux journaux de l’opposition dans le Nord et devint, en 1867, membre du conseil général. Très-lié avec Deiescluze, il lui écrivit, en juin 1868, pour le dissuader de fonder un journal d’opposition extrême, convaincu, disait-il, que les gouvernements ont peu à craindre des partis extrêmes et qu’une révolution ne se prépare que par la formation d’un grand tiers parti d’opposition qui entraîne l’opinion. Le lendemain de la révolution du 4 septembre 1870, il fut nommé préfet de Lille, et il adressa à la population une proclamation dans laquelle il disait : à Mes opinions républicaines sont depuis longtemps connues ; mais ne voyez pas en moi le représentant d’un parti. Je ne suis et ne veux être que le centre autour duquel se rallieront dans le Nord tous les bous Français pour combattre et vaincre l’étranger. » Le 30 septembre, il fut remplacé à la préfecture par M. Pierre Legrand et nommé par le gouvernement de la Défense commissaire général dans les départements de l’Aisne, du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, afin de s’entendre Avec les préfets de ces quatre départements pour les mesures à prendre dans l’intérêt de la défense nationale. M. Testelin déploya dans cette mission autant de zèle que de dévouement. Il fit voter par les départements un emprunt de 15 millions, fit d’importantes acquisitions d’armes et de munitions et désigna au gouvernement son concitoyen le général Faidherbe pour commander la petite armée improvisée par ses soins. À Villcrs-Bretonneux, il assista au premier engagement de cetje armée avec les troupes allemandes. Après la bataille acharnée perdue sous Saint-Quentin, malgré la grande habileté dont Faidherbe donna tant de preuves, M. Testelin écrivit, ,1e 20 janvier 1871, à M. Gambetta : > Nous no recevons que des nouvelles de désastres. L’heure de la force est passée ; l’habileté maintenant doit prévaloir. La république, de l’aveu de tous, a sauvé l’honneur par sa résistance. Il faut traiter ; la nation veut la paix. Il faut absolument que vous, personnellement, vous fassiez une manifestation publique et solennelle pour la paix. » L’armistice signé, M. Testelin rentra dans la vie privée. Au début de l’insurrection communaliste de Paris (mars 1871), il se rendit dans cette ville et fit, à deux reprises, de vaines tentatives pour empêcher Deiescluze de prendre part au mouvement. Aux. élections complémentaires du 2 juillet 1871, M. Testelin fut nommé député du Nord pa11138,971 voix, et, le 8 septembre suivant, conseiller général pour le canton S.-O. de Lille. À l’occasion de son élection comme député, le parti réactionnaire aymt accusé M. Testelin d’avoir été partisan de la Commune, M. Barthélémy Saint-Hilaire écrivit à l’ancien préfet du Nord une lettre, rendue publique, et qui témoignait des efforts faits par ce dernier pour empêcher Deiescluze

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de se jeter dans l’insurrection. M. Testelin a fait partie à la fois des deux groupes de la gauche républicaine et de l’union républicaine. Il a soutenu le gouvernement de

M. Thiers, après ses déclarations formelles en faveur de la république, a voté pour lui, notamment, le 24 mai 1873, puis a fait une opposition constante aux ministères réactionnaires qui ont dirigé les affaires depuis cette époque jusqu’à la dissolution de 1 Assemblée. Il a voté, notamment, contre le

septennat, pour la constitution républicaine du 25 février 1875, contre la loi sur l’enseignement supérieur, etc., et a pris très-fréquemment part aux discussions de la Chambre, traitant les questions les plus ardues avec autant d’esprit que de bon sens. Il a prononcé des discours, notamment sur son élection, sur la loi des conseils généraux (1871) ; sur la loi contre l’ivresse, sur la compagnie des chemins de fer du Nord, sur le tarif des matières brutes, sur le recrutement de l’armée (1872) ; sur les allumettes chimiques, sur l’enseignement de la médecine, sur les budgets (1873) ; sur le travail des enfants dans les manufactures, sur la situation des enfants dans les professions ambulantes, sur l’assistance publique dans les campagnes, sur la création d’une Faculté de médecine à Lille (1874) ; sur les pensions accordées à d’anciens fonctionnaires de l’Empire atteints de prétendues infirmités (1875). Le 15 décembre 1875, M. Testelin a été nommé par l’Assemblée sénateur à vie. Membre de la Société des sciences de Lille depuis 1840, de l’Académie de médecine de Bruxelles, M. Testelin est un chirurgien oculiste des plus distingués. Il a collaboré au Bulletin médical du Nord, traduit le traité des Maladies des yeux de Mackensie, etc.

TESTER v. n. ou intr. (tè-sté — du lat. testari, attester-, formé de testis, témoin). Faire son testament ; disposer de ses biens par testament : Il a testé en faveur de son frère. La soif de dominer s’éteint la dernière dans l’homme : il commande après sa mort en testant. (Mme de Staël.) Ne testez pas ; on dit que ça porte malheur et que ça fait mourir. (G. Sand.) On peut tester malade de corps, mais il faut tester sain d’esprit. (Alex. Dura.) *

TESTER v. a. ou tr. (tè-sté). Techn. Munir de nouvelles dents, en parlant d’un peigne de tisserand : Tester un peigne.

TESTÉRIN s. m. (tè-sté-rain). Sorcier qui jette des sorts : Le testérin, qu’on’appelait Péché et qui ressemblait à un dogue bourru, répondit avec un haussement d’épaules. (Ch. Monselet.)

— Adjectiv. : Êtes-vous curieux de connaître un sorcier testérin, un jeteur de sorts, un paysan à maléfices ? (Ch. Monselet.)

TËSTI (Fulvio, comte), homme d’État et poète italien, né à Ferrare en 1593, mort dans la même ville en 1646. Fils d’un ancien apothicaire qui était devenu intendant du duc Alphonse II, il fit ses études chez les jésuites de Modène avec un tel succès que, dès l’âge de treize ans, il put être envoyé à l’université de Bologne, où il devint peu de

temps après membre de l’Académie des Ardenti. De retour dans sa patrie, il y obtint un emploi qui lui laissa assez de loisirs pour qu’il put s’adonner à la culture des lettres. Ses poésies de cette époque sont, sous tous les rapports, supérieures à celles de ses contemporains. Un petit poème, ïltalia {1617, iu-jo), qu’il avait dédié au duc de Savoie, Charles-Emmanuel, et dans lequel il faisait l’éloge de ce prince en termes peu flatteurs pour la cour d’Espagne, le fit condamner au bannissement et à une amende ; mais il s’efforça de se justifier dans une nouvelle pièce de vers et rentra en grâce auprès du duc de Ferrare, qui le prit pour bibliothécaire et le chargea de former une académie. Mais, d’un caractère inquiet et surtout ambitieux, Testi trouva bientôt que ces honneurs étaient au-dessous de ses mérites et se rendit à Rome, où il intrigua pour supplanter Augustin Mascardi sans pouvoir y réussir, se lia avec Tassoni, passa de là à Naples pour y nouer des relations avec Marini, puis se rendit à Modène et offrit inutilement ses services au duc de Savoie. Après l’avènement du duc de Modène, Alphonse III, Testi parvint cependant à se faire nommer secrétaire d’Etat. Il conserva cette charge sous le duc François et remplit plusieurs missions importantes à Rome, à Milan, à Venise et à

Vienne. Le même prince lui accorda en outre le titre de comte. Nommé peu après ambassadeur à Madrid, il ne sut passe conduire dans ce poste de façon à conserver la confiance de son souverain, demanda lui-même son rappel, se vit l’objet delà haine des courtisans, qu’il avait irrités par son orgueil, et alla chercher un refuge dans la Garfagnana, dont il obtint le gouvernement (1640). Testi y trouva le moyen de s’aliéner l’esprit des habitants. Toutefois, il retourna deux ans plus tard à la cour et parvint à se faire rétablir dans ses charges. Mais il ne tarda pus à attirer de nouveau sur lui la colère du duc. Désireux de passer au service de la France, il enuetint dans ce but une correspondance secrète avec le cardinal Mazarin, qui lui promit les fonctions de secrétaire du protectorat de France à Rome. Cette correspondance ayant été découverte, Testi fut arrêté

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comme coupable de haute trahison en 1G46 et mourut peu après dans sa prison, sans qu’on ait jamais su avec certitude si cette mort était naturelle ou s’il périt victime de la vengeance de ses ennemis. Testi est incontestablement un des poètes lyriques italiens

les plus remarquables du xviio siècle. Esprit primesautier, original, doué d’une vive imagination, il dédaigna de devenir un des imitateurs de Marini, si nombreux à cette époque, et ses poésies se distinguent en général par une grande vigueur de pensées et par nu style aussi sobre qu’énergique. On a de lui : Rime (Venise, 1613, in-12 ; 1653, 2" édit.), recueil qui contient, outre des poésies lyriques, genre dans lequel Testi excella, un drame intitulé : YArsinda ou la Lignée des princes d’Esté ; une tragédie, l’Ile d’Àlcine ; . le premier chant d’un poëme épique, Constantin, etc. ; Mélanges de lettres (sans date, in-12), dont quelques-unes sont fort curieuses ; l’Italie (Kerrare, in-4o), poSme en quarante-trois stances, dans lequel l’auteur retrace en vers chaleureux la triste situation do l’Italie sous le joug espagnol. Ce fut ce poème qui fit prononcer contre Testi une sentence de bannissement. Ses pièces de théâtre ne sont pas à la hauteur de ses poésies lyriques. Un recueil des œuvres choisies de Testi a été publié au commencement de ce siècle, Opère scelle (Modène, 1817, 2 vol. in-8o), et sa Vie a été écrite par Tiruboschi (Modène, 1780).

TESTICULAIRE adj. (tè-sti-ku-lè-rerad. testicule).’ Anat. Qui appartient aux testicules.

TESTICULE s. m. (tè-sti-ku-le — lat. testiculus, dimin. de testis, témoin. Les testicules seraient ainsi nommés parce qu’ils témoignent de la virilité d’un homme et de sa puissance d’engendrer). Anat, Glande qui sécrète le sperme chez le mâle : Il se trouve des hommes qui n’ont réellement qu’un testicule. (Buff.) En Égypte, lorsqu’on faisait un serment, on mettait ta main à ses testicules. (Volt.)

— Moll. Nom vulgaire de diverses coquilles des genres natice et nérite.

— Bot. Testicule-de-chien, nom vulgaire de Torchis mâle.

— Encycl. Anat. Le mot testicule servait primitivement à désigner l’organe principal de la génération dans les deux sexes. C’est ainsi qu’on ’disait les testicules de l’hommo (testes viriles) et les testicules de la femme (testes muliebres). Sténon ayant créé pour ces derniers la dénomination bien plus exacte d’ovaire, le nom de testicule est aujourd’hui exclusivement donné aux deux organes glandulaires contenus dans le scrotum et dans lesquels est sécrétée la liqueur sémimile ou sperme. La couche cutanée du scrotum sert d’enveloppe commune aux testicules, qvà sont séparés 1 un da l’autre par la cloison des dartos et entourés chacun par des enveloppes respectives. Ils ont la forme d’un ovoïde légèrement aplati dans le sens transversal, de 0IU,06 environ dans le plus grand diamètre, de om,03 dans le petit, de résistance assez grande et du poids de 24 grammes environ. Ils sont obliquement suspendus en avant et au-dessous du cordon spermatique, de façon qu’une des extrémités est en avant, en haut et au dehors, l’autre en arrière, en bas et au dedans ; le testicule gauche, un peu plus volumineux que le testicule droit, descendant un peu plus bas dans le scrotum. Chacun d’eux est surmonté d’une sorte d’appendice qu’on nomme épididynie ou testicule accessoire ; c’est un corps oblong, couché sur le bord supérieur du testicule et renflé à ses deux extrémités. Au-dessous de l’épididyme, à son union avec le testicule et antérieurement, est un petit corps flottant, formé de replis séreux analogues aux franges synoviales articulaires ; c est ce qu’on appelle l’appendice testicufaire.

Les testicules sont formés d’une !membrane fibreuse, forte et résistante, d’un blanc opaque, appliquée sur tout le parenchyme de Torgane, au sein duquel elle envoie des prolongements en forme de cloisons. Cette membrane, dite albuginée, offre sur le bord supérieur du testicule une saillie appelée corps d’Highmore : à travers laquelle passent les vaisseaux afférents. L’intérieur du testicule se compose de petits canalLcules de 0°>,0001 de largeur environ, gris jaunâtres et formant un réseau à larges mailles, très-compliqué et très-flexueux, lequel se résout dans une trentaine de vaisseaux différents qui tous communiquent avec l’épididyme. La face interne des tubes testiculaires est garnie de cellules épithéliales, tantôt sphériques, plus souvent polyédriques, pourvues d’un noyau spherique à bords nets, généralement gros et à nucléole volumineux. Ce noyau est souvent masqué par des granulations graisseuses. Dès le point où les tubes traversent la tunique albuginée pour former l’épididyme, leur épithéliuin devient cylindrique. La paroi propre des tubes testiculaires a o^jOOOOl d’épuisseur.

C’est vers le deuxième mois de la vie embryonnaire que le testicule se forme chez le fœtus dans un amas de cellules épithéliales. Il naît à la face interne du corps de Wolf, tandis que le canal déférent et l’épididyme se développent en dehors de cet organe. Plus tard, ils se réunissent et se soudent. Le tes-