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rique, dans l’État de Rhode-ïsland, à 21 kilom. O. de Charleston, sur la rivière Pawca tack ; 3,000 hab. Fabrication de lainages et d’étoffes de coton.


WESTERMANN {François-Joseph), célèbre général français, né à Molsheim (Alsace) en 1751, décapité en 1794. Il servit d’abord dans un régiment de cavalerie, qu’il quitta, en 1773, avec le grade de sous-officier, se fit remarquer, au commencement de la Révolution, par l’exaltation de ses sentiments patriotiques, devint greffier de la municipalité d’Haguenau, fut incarcéré comme coupable d’avoir excité quelques émeutes, puis, rendu à la liberté, il vint à Paris, où il se lia avec les révolutionnaires les plus ardents. À la journée du 10 août 1792, il se mit à la tête d’une colonne de Marseillais et de Brestois, qu’il conduisit au feu avec une très-grande bravoure. Nommé aussitôt adjudant général par le conseil exécutif, il reçut de Danton la mission secrète de se rendre auprès de Dumouriez, avec des instructions concernant les négociations entamées avec le duc de Brunswick. Dumouriez le mit à la tête d’une légion de volontaires parisiens, toujours placée à l’avant-garde, et qui, sous un tel chef, devint fameuse par ses exploits. Après la défection de son général en chef, Westermann, soupçonné d’être un de ses partisans, subit une courte détention et fut envoyé avec sa légion dans la Vendée. Le bouillant courage qu’il montra dans cette guerre, le caractère implacable qu’il y déploya le rendirent la terreur des chefs royalistes. Le 20 juin 1793, avec 1,200 hommes, il prit d’assaut Parthenay, que défendait Lescure avec 8,000 royalistes. Deux jours après, s’étant porté sur Clisson, il réduisit en cendres le château de ce chef vendéen. Il s’empara aussi de Châtillon sur La Rochejacquelein, dont il livra également le château aux flammes. Châtillon fut pris et repris. La dernière fois qu’il y entra, Westermann fit un affreux carnage des royalistes, et, ne pouvant tenir la ville, il ne l’abandonna qu’après y avoir mis le feu. À la bataille du Mans, si désastreuse pour les Vendéens, il fut couvert de blessures et eut trois chevaux tués sous lui. Il eut part ensuite, avec Kléber, à la victoire de Savenay. Westermann aspirait au commandement en chef. Il dénigrait Rossignol et Ronsin (v. ces noms), qui avaient obtenu un avancement plus rapide. Lié avec Danton et ses amis, il s’appuyait sur eux pour parvenir à son but, et, en effet, ceux-ci le prônèrent partout. Philippeaux, en mission dans la Vendée, le proclamait le seul général capable de terminer la guerre ; Camille Desmoulins tenait le même langage dans le Vieux cordelier. On accusait le comité de Salut public de vouloir éterniser les troubles en refusant le suprême commandement à Westermann. Les jacobins, dirigés par Robespierre, défendaient le gouvernement, attaquaient à leur tour les dantonistes avec beaucoup de vigueur. Westermann apparut inopinément à Paris au plus fort de la querelle. On le considéra comme le bras dont Danton et ses amis devaient se servir pour renverser Robespierre, et il fut arrêté avec eux. Lorsqu’il s’entendit accuser de conspiration devant le tribunal révolutionnaire, il s’écria : « Moi, conspirateur ! Je demande à me dépouiller nu devant le peuple. J’ai reçu sept blessures par devant ; elles sont encore saignantes. Attendez, du moins, malheureux, qu’elles soient cicatrisées ! » Il monta sur l’échafaud avec beaucoup de fermeté.


WESTERMANN (Antoine), philologue allemand, né à Leipzig en 1806, mort en 1809. Après avoir étudié les langues classiques anciennes a l’université de sa ville natale, il y prit ses grades en 1830 et y devint successivement professeur extraordinaire (1833), professeur ordinaire (1834) d’archéologie et codirecteur du séminaire philologique (1849). Il eut une grande part à la fondation et k l’organisation do la Société des sciences (1810) et prit sa retraite en 18S5. Outre un grand nombre do discours qu’il a prononcés, de 1849 a 18G5, en qualité de programmatorius de l’université, il faut citer parmi ses travaux originaux : De publicis Athéniensium honoribus ac prxmiis (Leipzig, 1830) ; Quastiones Demostheniae (Leipzig, 1830-1837) ; De Callislhene Olynlhio (1838-1842). On lui doit aussi d’excellentes éditions, avec nous et commentaires, de plusieurs auteurs grecs. Les plus remarquables sont celles des ouvrages suivants : Vitw decem oratorum (Quedlinbourg, 1833) ; Paradoxographi (Brunswick, 1839) ; le De urbibus d’Étienne de Byzance 1839) ; la Vila Solonis de Plutarque (1840) ; les Mythographi (1843) ; les Biographi (1845) ; les Œuvres complètes de Phitostrale (Paris, 1848) ; les Discours de Lysins (Leipzig, 1853) ; les Discours choisis de bémosthène (Leipzig, et Berlin, 1850-1868, 3 vol.), etc. Westermann a comblé une lacune dans l’histoire littéraire par son Histoire de l’éloquence en Grèce et à Rome (1833-1835, 2 vol.), qui se distingue autant par l’étude approfondie des sourses les plus authentiques, que par la finesse de la critique et des appréciations. 11 a, en outre, donné une édition considérablement augmentée du De hisloribus Griecis dé Cr.-J. Voss (Leipzig, 1838), ainsi que des traductions allemandes des Discours choisis de Démosthène (Stuttgard, 1856-1863, 4 vol.) et des Dèmes de l’Attique de Leake (Bruns WEST

wick, 1840). Enfin il a fourni de nombreux articles aux Acta societatis Griecx (Leipzig, 1835 et ami. suiv., S vol.), qu’il avait fondés avec Funkhcenel, aux Annales de philologie et de pédagogique de Jahn, à la Revue de la science archéologique, ainsi qu’aux Comptes rendus et aux Dissertations de la Société royale saxonne des sciences.

WESTERMANNIE s. f. (vè-stèr-ma-nîde Westermann, natural. allem.). Entom. Genre d’insecte3 lépidoptères nocturnes, de la tribu des noctuides.

WESTERN (Iles). V. Hébrides (îles). WESTERN, bourg des États-Unis d’Amérique, dans l’État de New-York, à 8 kilom. de Rome, sur la Mohawk ; 4,500 hab.

WESTERNIEs. f. (ouè-slèr-nt — de l’angl. western, occidental). Moll. Genre de mollusques gastéropodes, voisin des pleurobranehes.

WESTER - NORRLAND, contrée septentrionnale de la Norvège.

WESTERVICK.ville de Suède, sur un golfe de son nom, dans le lânet k 157 kilom. N. de Calmar ; 4,300 hab, . Port de commerce. Chantiers de construction.

WESTERWALD, chaîne de montagnes de l’Allemagne du Nord, dans la province prussienne de Hesse (ancien duché de Nassau), entre le Rhin à l’O., la Lahn au S. et la Sieg au N. Le point culminant, nommé Salzburgerkopf, s’élève à 868 mètres. Les montatagnes de cette chaîne sont bien boisées et cultivées en beaucoup d’endroits ; on y exploite du fer, de la calamine et de la houille. Leur prolongement au N.-O. porte le nom de Liebengebirge.

WESTF1ELD, bourg des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Massachusetts, à il kiloin. O. de Springfleld, au milieu d’une belle contrée fertile et accidentée ; 4,500 hab. Industrie active.

WEST-FIOIID, c’est-à-dire golfe occidental, golfe ouvert, formé par l’Atlantique entre les côtes de Norvège et les îles Lofoden. Ce golfe a 160 kilom. du N.-E. au S.-O. et 100 kilom. de largeur k son entrée’méridionale, près de laquelle se trouve le Malstrom.

WESTIE s. f. (ouè-stl — de l’angl. west, ouest). Bot. Syn. d’ANTHONOTB et de ces-

TRËAC.

WEST-LOTIUAN, comté d’Écosse. V. Lm 14THQOW.

WliSTMACOTT (Richard), sculpteur anglais, né à Londres en 1775, mort en 1856. Il reçut de son père, qui était un artiste de quelque mérite, les premières leçons de son art, partit en 1793 pour Rome, où il étudia sons la direction de Canova, remporta, pendant son séjour en Italie, un premier prix de. l’Académie de Florence, dont il fut nommé membre l’année suivante (1795), et, à son retour en Angleterre, se plaça bientôt au premier rang parmi les artistes de son époque. Elu, en 1809, membre de l’Académie royale, il y succéda en 1827 k Flaxmun, comme professeur dé sculpture, et conserva ce titre jusqu’à sa mort. Peu de temps après son avènement, la reina Victoria l’éleva au rang de chevalier. Ses œuvres d’imagination pure sont d’un caractère gracieux, chaste et réellement poétique, et si, par l’exécution, elles ressemblent à celles de l’école moderne italienne, un grand nombre d’entre elles tiennent encore aujourd’hui une place distinguée parmi les productions de l’école anglaise de sculpture. La plus populaire est sa charmante statue de Psyché, qu’il exécuta pour le duc de Bedford et qui est aujourd’hui placée k Woburn, k côté d’un Cupidon du même artiste. Citons encore de lui dans le même genre : Euphrosyne : Nymphe dégradant sa ceinture ; la Mère affligée ; le Vagabond sans patrie ; la Dévotion, etc. II exécuta-aussi plusieurs monuments et basreliefs, entre autres une partie de la frise de l’arche de marbre de la porte de Cumberland et un grand bas-relief allégorique pour le fronton de la nouvelle Bourse da Londres (1844), Mais ce sont surtout ses statues monumentales qui ont le plus contribué k sa réputation. Dans le nombre il faut citer celles d’Addison, de Pitt, de Fox, de Spencer Perceval, du duc de Montpensier et de mistress Warren avec son enfant, qui se trouvent toutes à l’abbaye de Westminster ; celles de sir Ralph Abercromby, de lord Collingwood et des généraux Parkenham et Gibbs, dans la cathédrale de Saint-Paul ; la statue en bronze du duc de Bedford, dans Russel square ; celle de Nelson, k Birmingham, et une autre de Fox, dans Bloomsbury square ; la statue en bronze de George III, à Liverpool ; une statue équestre du même roi, sur la colline de Sion en face de Windsor ; la statue de Canning, qui fut érigée en 1832 près du Parlement et qui est de beaucoup la plus belle œuvre de sculpture que Londres possède ; celle du duc d’York, qui est depuis 1834 dans le parc de Saint-James, etc. Enfin, on lui doit encore un Achille colossal, érigé en 1832àHyde Park, et qui est l’une des plus grandes statues qui aient jamais été fondues ; une Jeune paysanne (1819), pour le monument de lord Penrhyn, et une Jeune fille indoue, pour le tombeau d’Alex. Colvin, à Calcutta. Il avait, en outre, publié un ouvrage sur YArt de la

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plastique en Angleterre au moyen âge (Londres, 1846).

WESTMACOTT (Richard), sculpteur anglais, fils du précédent, né k Londres en 1799. Il commença ses études artistiques sous la direction de son père et partit en 1820 pour l’Italie, où son attention se porta presque exclusivement sur les chefs-d’œuvre de l’art antique. Il revint en 1826 dans sa patrie, fut élu en 1849 membre de l’Académie royale et y devint, en 1857, professeur de sculpture, en remplacement de son père. Sous certains rapports, ses œuvres ne sont pas inférieures k celles de ce dernier ; comme lui, il a la grâce et la délicatesse de la conception, avec une certaine dose de sévérité classique dans le style ; mais son talent est d’un caractère plus grave, et il excelle surtout dans les sujets religieux, ou d’une exécution lente et réfléchie. On cite, parmi ses œuvres monumentales et religieuses : le tombeau de l’archevêque Howley, dans la cuthédrale de Cantorbéry ; celui du^comte Hardwicke, à Wimpole ; celui d’Ashburton, où l’on admire surtout la grande figure de VAnge gardien ; la belle statue de David vainqueur de Goliath ; le groupe de la Prière et la Résignation et le bas-relief Allez et ne pèches plus. Parmi ses œuvres d’un caractère moins sévère, on admire en première ligne : Vénus et Ascagne ; Vénus instruisant Cupidon^ le Joueur de cymbales ; Vénus portant Cupidon ; Paoli et Francesco, magnifique bas-telief, exécuté pour le marquis de Lansdowne ; deux autres bas-reliefs d’une fantaisie aussi originale que charmante, qui appartiennent au comte d’Ellesmere, la Clochette bleue et le Papillon (1336-1838). Son Ariel s’enoùlant du creux d’un arbre (d’après Shakspeare) n’est pas d’une conception très-heureuse. Il a aussi exécuté un grand nombre de bustes, dont quelques-uns sont supérieurs en mérite à ceux de son père. Tels sont, entre autres, ceux de lord John Russell, de sir Francis Burdett, de Sydney Smith, de sir R. Murchison, etc. ; mais il excelle surtout dans les bustes de femmes. M. Westmacott a collaboré k diverses publications, notamment à la Penny Cyclopsdia et k i’Encvelopssdia me* tropolitana, auxquelles il a fourni l’article sculpture ; il a, en outre, fait des cours sur l’histoire et les principes de la sculpture k l’institution royale et k l’institution de Londres.

WESTMACOTT (James - Shewood), sculpteur anglais contemporain. Il se fit d’abord connaître par d’excellentes statuettes d’Alfred le Grand et de Richard Cœur de Lion ; puis il exécuta une statue de saint JeanBaptiste (1857), qui fut fort remarquée, ainsi que le modèle de la statue du comte de Winchester, qui a été fondue en bronze pour la Chambre des lords. Il a aussi fait un grand nombre de bustes, dont l’un des plus remarquables est celui de la reine Victoria. Depuis quelques années, il a renoncé au genre historique pour travailler k des œuvres d’imagination pure, parmi lesquelles nous citerons : une Péri d’après Latla hookh de Moore ; Une jeune fille à la fontaine ; la Victoire tirant une couronne de laurier de sa tête pour la placer sur celle d’un guerrier vainqueur, etc.

WESTMANIE, ancienne division administrative de la Suède, dans la Suèdo propre, au N. du lac Mcelarn. Elle forme actuellement la province du Waesteras et une partie de celle d’Œrebro.

WEST-MEATH, comté d’Irlande. V. Meath.

WESTMINSTER (abbaye de). V. Lonmîes (tome X, page 655).

WESTMINSTER HALL.V. Londres (tomeX, page 656).

Wevluiinslcr R«vlew (THE), V, REVUE DB

Westminster.

WESTMINSTER (Richard Grosvknor, marquis dk), homme politique anglais, né en 1795, mort en 1869. II porta d’abord le nom de vicomte Belgiave, fit ses études à Oxford et fut élu en 1818, dans le comté de Chester, membre de lu Chambre des communes, où il soutint la politique des whigs. À la mort de son père (1845), il lui succéda dans ses titres et dans sou siège k la Chambre des lords. De 1850 k 1852, il remplit les fonctions de grand maître de la maison de la reine et fut appelé k siéger au conseil privé. Jusqu’à sa mort, il soutint la politique des libéraux. Le marquis de Westminster, qui était un des plus riches propriétaires de 1 Angleterre, laissa en mourant une fortune énorme. De son mariage avec une fille du duc de Sutherland, laquelle a publié un Récit d’un voyage dans J.a Méditerranée (1843), il a eu plusieurs enfants, dont l’aîné, d’abord connu sous le nom de comte Hugues-Loup du Grosvenor et né en 1825, a siégé k la Chambre des communes k partir de 1847, ■ puis lui a succédé, en 1869, comme membre de la Chambre des lords et marquis de Westminster.

WESTMORLAND ou WESTMORELAND (moreland, terrain montagneux), comté au N.-O. de l’Angleterre, borné au N.-O. et au N. par celui de Cuinberland, k l’E. et au N. pur ceux de Durham et d’York au S. par ce dernier et celui de Lanças ire ; 198,328 hectares, dont 19,000 en culture, 59 en pâturage ; 64 kilom. sur 40 j 61,000 hab. Ce

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pays renferme d’assez hautes montagnes, * des collines nues, des marécages et des bruyères. La Lune et le Kent, au S., l’Eden et l’Emont, au N., sont les rivières les plus importantes. Le climat y est excessivement humide et pluvieux, eu raison de sa proximité de la mer d’Irlande ; cependant l’air y est pur et sain dans les vallées, mais âpre et froid dans la partie montagneuse. Ce comté est célèbre pour ses lacs, qui, pendant l’été, y attirent un grand nombre de visiteurs. L’avoine est le principal grain qu’on récolte ; jl y a, aussi de grandes cultures de blé, de turneps, de trèfle. Le sol est très-propre k la production du bois, et cette contrée paraît avoir été couverte de forêts. On élève dans les parties montagneuses de nombreux troupeaux de moutons, ainsi que de gros bétail et de porcs, dont il se fait des jambons estimés. Le granit et le basalte abondent dans les montagnes du Westmoreland ; le schiste, le trapp, le calcaire se trouvent également dans ce pays, La houille y est assez répandue, et l’ardoise y est une des principales richesses minérales. L’industrie manufacturière y a pour objet des fabriques de drap, de lainages, tissus de coton divers, chapellerie, bonneterie, dont les produits, joints k des ardoises, de la laine et des jambons, forment les principaux objets du commerce de ce comté. Capitale, Appleby ; villes principales, Ambleside, Kendal, liirkby.

WESTMORLAND (Mildmay Fanb, comte de), homme d’État anglais, né vers 1600, mort en 1665. Il descendait d’une ancienne famille galloise, ayant pour ancêtre commun avec les Vanes, aujourd’hui ducs de Clsveland, Howell ap Vane, qui possédait de grands biens dans le Monmouinshire avant l’époque de la conquête normande. Mildmay Fane, second comte de Westmorland, fut l’un des chevaliers du Bain qui assistèrent au couronnement de Charles lor. Pendant la guerre civile, il se rangea d’abord sous la bannière royale ; mais, plus tard, il prêta serment au Parlement. Cependant, comme il avait concouru k la restauration de la royauté, il jouit de la faveur de Charles II, qui le nomma l’un des lords lieutenants du comté de Northampton. Il est plus connu aujourd’hui comme l’auteur d’un recueil de poésies d’un rare mérite pour l’époque, publié en 1648 sous le titre A’Otia sacra,

WESTMORLAND (John Fank, onzième comte de), diplomate anglais, né en 1784, mort en 1859. Il était fils du dixième comte, John Fane, qui fut lord lieutenant d’Irlande sous le ministère de Pitt, puis, jusqu’en 1827, gardien du sceau privé, et qui mourut en 1841. Son fils, qui jusqu’k cette époque fut connu sous le nom de lord Burgersu, entra de bonne heure dans l’armée et fit les campagnes de Portugal et d’Espagne sous les ordres de Wellington, dont il épousa la nièce en 1811. En 1814, il fut attaché avec lord Aberdeeu au quartier général de Schwarzenberg et, pendant le congrès de Vienne, fut nommé ambassadeur k Florence, où il résida quinze ans en cette qualité. Profitant des nombreux loisirs que lui laissaient ces fonctions, il s’adonna k l’étude des beaux-arts, de la musique en particulier, et, indépendamment d’un grand nombre de symphonies, de cantates et de messes, écrivit deux opéras : Il 2’orneo et l’Erve di Lancastrotqni dénotent un véritable dilettante. Il fit construire h l’hôtel de l’ambassade anglaise un théâtre, sur lequel il parut lui-même avec sa femme. Il s’occupa aussi de littérature et publia trois ouvrages intitulés : les Opérations des alliés en Portugal (Londres, 1818) ; les Opérations des armées alliées en 1814 (Londres, 1822) etSouvenirs des premières campagnes du duc de Wellington en Portugal et eu Espagne. De retour en Angleterre, il devint membre du conseil privé et fut promu lieutenant général en 1838. En août 1841, son ami Aberdeen reçut le portefeuille des affaires étrangères, tandis que son oncle, le duc de Wellington, prenait de son côté une position influente dans le cabinet ; aussi lord Burgersh, qui jusqu’alors n’avait occupé qu’un poste diplomatique d’un ordre secondaire, fut-il appelé k l’importante ambassade de Berlin. Peu da temps après, il hérita du titre de comte et des vastes biens de sa famille. À Berlin, son caractère bienveillant et son goût pour les beaux-arts lui firent beaucoup d’amis, et, grâce k la faveur dont il jouissait eu haut lieu, il établit des relations de profonde intimité entre les gouvernements anglais et prussien. Les événements de 1843 lui fournirent enfin l’occasion de prendre part k d’importantes négociations politiques, et dans la question du Slesvig-Holstein il joua le rôle de médiateur. La gouvernement anglais fut tellement satisfait de sa conduite en cette circonstance, qu’en 1851 il% l’envoya comme ambassadeur k Vienne, pour y faire cesser la froideur que la politique de Palmerston avait fait naître entre l’Angleterre et l’Autriche. Lors des grandes promotions qui eurent lieu, en 1854, dans l’armée anglaise, il fut élevé au grade de général. Le dernier incident de sa carrière diplomatique fut la part qu’il prit aux conférences qui eurent lieu d’abord en 1853, puis en 1855, pour arriver k Une solution pacifique de la question d’Orient. Il se démit, en novembre 1355, de ses fonctions d’ambas-