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ZANC

ZÀNCHI (Basile), littérateur italien, frère du précédent, né à Bergame vers 1501. Dès son enfance, il s’était livré avec une telle ardeur à l’étude des langues et de la littérature de l’antiquité, qu’à l’âge de dix-sept ans il avait déjà terminé son Dictionnaire d’épithètes latines, qu’il ne publia que plus tard. Il vint à Rome, où ses poésies latines lui valurent une grande réputation et lui ouvrirent les portes de l’Académie romaine, dont il fit partie sous le nom de Petreius Zanehus. De retour à Bergame, il entra en 1524, en même temps quéson frère Jean-Chrysostome, dans l’ordre des chanoines de Saint-Jean-de-Latran, s’adonna d’abord exclusivement à l’étude de la théologie, puis revint à la poésie. Zanchi parcourut ensuite les principales villes de l’Italie et devint, dit-on, bibliothécaire au Vatican, Toutefois, l’opinion la plus vraisemblable est qu’il fut jeté dans un cachot et qu’il y mourut vers 1558. La cause de son emprisonnement est peu connue ; on croit qu’il était soupçonné de pencher pour les doctrines de la Réformation. Parmi ses ouvrages, on cite surtout : De horto Sophis (Rome, 1540, in-4o), poème où il expose en vers harmonieux et élégants les dogmes et les principes du christianisme ; Verborum latinorum ex variis auctoribus epilome (Rome, 1541, in-4o) ; c’est un dictionnaire avec renvois ; Poemata, libri Ht (Rome, 1550, in-8"), recueil de poésies pieuses, d’épithalames, d’églogues, de poèmes, etc. ; Epithetorum commentant (Rome, 1542, in-4») ; In omnes divinos libros uotationes (Rome, 1553, in-4»). Aucun poète italien du xvi» siècle n’a surpassé Zanchi au point de vue de l’harmonie et de l’élégance du style.

ZANCHI (Girolamo), théologien protestant talien, cousin des précédents, né à Alzano, près de Bergame, en 1516, mort à Neustadt, Bavière rhénane, en 1590. Il était chanoine régulier de Latian, lorsqu’il embrassa la Réforme. S’étant enfui, en 1550, dans le pays des Grisons, il y exerça les fonctions de ministre protestant pendant trois années d’une vie d’aventures et, de périls. Appelé à Strasbourg en 1553 comme professeur de philosophie et de théologie, il y rencontra des difficultés d’un nouveau genre. Il avait souscrit à la confession de foi des Églises grisonnes peu avant son départ de Chiavenna. À Strasbourg, on lui en fit presque un crime.- Vivement attaqué, notamment par Marbach, Zanchi dépensa beaucoup de science et d’activité dans ces mesquines luttes, mais finit par s’en lasser. Il retourna à Chiavenna au bout de dix ans (1563). En 1568, il fut nommé professeur de théologie à Heidelberg ; mais, huit ans plus tard, l’électeur Frédéric III, qui avait encouragé le développement de cette université dans un sens libéral, étant venu à mourir, Zanchi accepta la place de recteur de l’école nouvellement fondée à Neustadt par le comte Jean-Casimir. C’est là qu’il passa ses dernières années. Zanchi avait épousé la jeune et charmante fille de Curione, qu’il perdit après quelques années de mariage. L influence de Curione surl’esprit de son gendre est incontestable. Il le poussa dans la voie do !a tolérance, et c’est grâce à lui que Zanchi supprima des discours qu’il avait prononcés à Strasbourg pour prouver que les hérétiques doivent être mis à mort et traités comme les autres criminels. On a imprimé du vivant de Zanchi quelques-uns de ses sermons, notamment ceux de Chiavenna ; quelques harangues prononcées dans ses différentes résidence» en Allemagne ; un traité, De nattira Dei (Heidelberg, 1577, in-fol.) ; un autre plus savant, De tribus Ëlohim, unoque Jehooa (Francfort, 1572, in-4o), essai de critique assez hardie pour le temps et pour l’école U laquelle appartenait Zanchi. On a réuni toutes ses œuvres en S vol. in-8» (1619). La seule partie qui ait aujourd’hui encore quelque intérêt, comme source précieuse de renseignements, c’est le recueil de ses Lettres latines (Hanau, 1609, in-S°). Ziinchi était un théologien modéré, sans grande originalité, mais sans parti pris et sans fiel ; il représente parmi les réfugiés italiens l’élément à la fois conservateur et modéré.

ZANCHI (Lelio), théologien italien, né à Vérone, mort en 1588. Après s’être fait recevoir docteur en droit civil et en droit canon, il se fit admettre au collège des avocats de sa ville natale, entra dans les ordre*, ce qui ne l’empêcha pas de remplir plusieurs fonctions municipales, fut député à plusieurs reprises à Rome, et il venait d’être nommé par Sixte-Quint évêque de Retirio, lorsqu’il mourut. Nous citerons de lui : De prioilegiis Ecctesim et casibus reseroatis (Vérone, 1587, in-fol.) ; Dialoyus inter militem sacrum et sxcularem, écrit contre le duel.

ZANCLE s. m. (zan-kle — du gr. zan/clé, faux à faucher). Ichtbyol. Nom scientifique du tranchoir, genre de poissons.

— Entom. Genre d’insectes névroptères, de la famille des phryganiens.

ZANCLE, nom ancien de Messine.

ZANCLIEN, ienne s. et adj. (zan-kli-ain, i-è-ne). Géogr. anc. Habitant deZancle ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les ZANCLiENS. La population zanclienne,

SANCLOSTOME s. m. (zan-klo-sto-medu gr. sankU, ’{ai3i  ; stoma, bouche). Ornith.

ZÀNE

Genre d’oiseaux, de la famille des coucous, dont l’espèce type habite Java.

ZANCLURE s, m. (zan-klu-ro — du gr. zanklê, faux ; oura, queue). Iehthyol. Genre de poissons, de ia famille des scombéroïdes.

ZANDEll (Christophe-Édouard), peintre allemand, né à Radegast (Anhalt) en 1834, mort en 1808. Destiné d’abord à la paisible carrière de l’agriculture, il l’abandonna tout à coup pour se livrer à la peinture. Arrivé h Munich, il étudia laborieusement sans grand succès ; il y végétait comme dessinateur obscur, quand le docteur Schimper le décida à aller le rejoindre en Abyssinie. Il arriva à Massoua, d’où il gagna Anlitscho après avoir couru de grands dangers et failli dix fois perdre la vie. Il fut pour le savant naturaliste un aide précieux et lui fit d’excellents dessins de plantes, d’animaux, de costumes, ainsi que des paysages. Le régent lîbié, l’ayant chargé de construire l’église de Debr-Eskié, fut si content de lui qu’il lui donna des lettres de noblesse, le prit sous sa protection et le maria. Mais peu après éclata la guerre entre le régent et le fameux Théodoros. L’ancien peintre devenu architecte fut tout à coup promu au commandement en chef de l’artillerie. Ubiô fut battu à Debela. L’inconstant architecte passa alors au service du vainqueur Théodoros, qui l’envoya gouverner l’île de Gorgora, puis lui confia la défense du trésor royal et de l’arsenal. Enfin, en 186S, lorsque Théodoros fut renversé, Zunder était son ministre de.la guerre, et il est probable qu’il eût. eu quelque peine à trouver grâce cette fois aux yeux des vainqueurs. Mais il eut la chance de mourir presque aussitôt après son maître, à Mulkutto.

ZANDJAN ou ZENGH1AN, ville du royaume de Perse, dans la province de l’Irak-Adjemi, à 45 kilom. N.-O. de Sultanabad, sur une petite rivière de son nom ; 12,000 hab. On y voit un beau bazar et aux environs de nombreuses ruines. Les historiens persans attribuent la fondation de cette ville à Ardechir-Babegan, premier roi de la dynastie sassanide. Détruit* ; par Tamerlan, elle fut réédifiée à son retour de Turquie.

ZANDONATI (Vincente), archéologue italien, né à Aquilée en 1804, mort en 1870. Il s’est fait un nom en s’enfermant dans une très-étroite spécialité : les antiquités d’Aquilée. Sur cette question, son érudition était unique et faisait autorité. Il a laissé quelques monographies chères aux spécialistes.

ZANDRACARTA, ville de l’ancienne Hyrcanie. V. Zadracarta.

ZANE (Jacques), poste italien, né à Venise en 1529, mort en 1560. Tout en remplissant les fonctions de conseiller à La Canée, il s’adonna avec passion U la poésie, composa deux poëmes, l’Art d’aimer, imité d’Ovide, Xerxès vaincu par les Grées ; une tragédie, Méléagre ; mais il acquit surtout une grande réputation par des poésies lyriques qui l’ont fait ranger parmi les meilleurs poètes italiens en ce genre. Ses Poésies et ses Sonnets ont été recueillis et publiés à Venise (1561, in-8«).

ZANESV1LLE, ville des États-Unis (Ohio), ch.-l. du comté de Muskingum, à 106 kilom. E. de Coluinbus ; 11,000 hab. Fabriques d’étoffes de laine, verreries, grand nombre de moulins de toute espèce, scieries hydrauli ques. Commerce considérable avec La Nouvelle-Orléans, en viande salée, maïs, légumes, whiskey. Mines de houille dans les environs, ainsi que des puits salants.

Zaïicita, opéra-comique en trois actes, paroles de Scribe et de Saint-Georges, musique de M. Auber ; représenté à l’Opèra-Comique le 18 mai 1840. Le sous-titre : Il ne faut pas jouer avec le feu, a été supprimé après quelques représentations. Le livret est médiocre ; au lieu de concentrer l’intérêt sur deux personnages, les auteurs ont multiplié outre mesure les intrigues. Une princesse sicilienne, de sang royal, aime Rodolphe de Monteinar. Pour déjouer les soupçons, celui-ci feint de courtiser Zanetta, fille du concierge du palais ; mais il oublie auprès de celle-ci la princesse de Tarente, qui épouse l’empereur. L’ouverture est fort jolie. Nous signalerons dans le premier acte la Sicilienne, le trio : Oui, si vous daignez m’approuoer, la cavatine de soprano : Pendant toute la nuit, et au troisième acte l’air : Adieu, mes fleurs chéries. M’aes Damoreau et Rossi se faisaient applaudir dans leur duo du second acte : Contre l’hymen qu’ordonne. Couderc et Mocker complétaient l’interprétation de cet agréable ouvrage.

ZANETTI (le comte Antoine-Marie), gentilhomme vénitien, célèbre dans le xvm» siècle par sa passion éclairée pour les arts et son talent pour la gravure, né en 1680, mort en 1766. Il fut en 1722 un des restaurateurs du procédé perdu que Carpi et autres maîtres avaient employé pour obtenir, dans la gravure sur bois, différentes teintes et rendre le clair-obscur. Son cabinet d’antiques et de pierres gravées était un des plus riches qu’aucun particulier ait jamais possédés. U lui coûta des sommes considérables, aussi était-il souvent gêné, bien qu’il fût riche et économe sur tout autre point. Pour compléter son instruction artistique et recueillir des objets d’art, il avait visité les principa ZANG

les villes ditalie, l’Angleterre et Paris, où 11 entra en relation avec les principaux artistes et amateurs du temps, notamment avec Crozat et Mariette, qui devint son ami. Il possédait un véritable talent comme graveur à’ l’eau-forte. On a de lui plusieurs recueils de gravures : Antiche statue greche e romane (Venise, 1740, 2 parties, in-fol.), dont l’exécution est magnifique ; Diversarum iconum séries prima et secunda, qux ex musso suo deprompsit A. M. Zanetti (Venise, 1743, 2 parties in-fol.), recueil composé de

100 planches et rare ; Êaccolta di variestampe (Venise, 1749, 2 parties in-fol.), comprenant

101 pièces, dont 71 sur bois et le reste àl’eauforte et au burin.

ZANETTI (Jérôme-François), archéologue italien, neveu du précédent, né à Venise en 1713, mort à Padoue en 1782. Il s’adonna avec ardeur à l’étude des monuments anciens et du moyen âge, commença à se faire connaître par de savantes dissertations sur divers points obscurs de l’histoire de l’Italie et envoya à l’Académie des inscriptions de Paris, en 1764 et en 1769, deux mémoires qui obtinrent des prix. L’Académie de Padoue ayant été réorganisée, il fut appelé à y occuper une chaire de droit. On lui doit de nombreux écrits, dont les principaux sont : Ilagionamento dell’ origine e dell’ antichita dellamoncta Veneziana(Venise, 1750, in-8») ; Nuova transfigurasione délie lettere etrusche (Venise, 1751, in-4") ; Dell’ origine di alcune arti principali appresso à Veneziani libri due (Venise, 1758, in-4o) ; Chronicon Venelum omnium (Venise, 1765, in-8o).

ZANETTI (Antoine-Marie), littérateur italien, frère du précédent, né à Venise en 1716, mort en 1778. Il devint conservateur de la bibliothèque de Saint-Marc dans sa ville natale, publia le catalogue des manuscrits grecs, latins et itahens qu’elle contenait et acquit de vastes connaissances en archéologie, en numismatique et en peinture. On lui doit : Varie pitture a fresco di principuli maestri Veneziani, ora la prima volta cou le slampe publicate (Venise, 1760, in-fol.), avec 24 planches dessinées et gravées par l’auteur ; Delta pitlura Veneziana e délie opère pubbliche dé Veneziani maestri libri V (Venise, 1771, in-8o), ouvrage qui abonde en recherches curieuses et intéressantes pour l’histoire de la peinture italienne.

ZANETTI (Bernardin), historien italien, né à Castelt’ranco (Trévisan) en 1690, mort en 1762. Il se fit recevoir docteur en théologie, devint curé de Postuoma, près de Trévise, et partagea son temps entre sa profession et son goût pour les études historiques. Outre des opuscules ascétiques et des Sermons, on a de lui : Del regno de Longobardi in Italia memorie storieo-eritico-cronologiche (Venise, 1753, 3 vol. in-4o) et une Histoire du royaume des Got/ts en Italie, restée manuscrite.

ZANETTI (Guido), numismate italien, né au château de Bassano en 1741, mort en 1791. Entré comme commis à la banque de Bologne, ik parvint par son intelligence aux fonctions de directeur de cet établissement. Il s’occupa ensuite de l’étude des monnaies et des médailles, employa la plus grande partie de son traitement à en acheter, acquit uiio connaissance approfondie de la numismatique et recueillit une énorme quantité de notes et de matériaux relatifs aux monnaies italiennes depuis les temps les plus reculés. C’est alors qu’il résolut de compléter le recueil d’Argellati, De moneiis Italiss, et qu’il fit appel pour l’aider dans cette tâche aux plus remarquables numismates de son pays. Sa vaste érudition, ta réputation qu’il s était acquise lui valurent d’être nommé conservateur du musée des antiquités de Ferrare. La mort le surprit avant qu’il eût mis la dernière main à son grand ouvrage intitulé Nuova raccolla délie monete et zecche d’Italia (Bologne, 1775-1789, 15 vol. in-fol.), mais il laissa de nombreux matériaux pour les continuer. On lui doit encore une Histoire des monnaies de Bologne,

ZANETT1NI (Jérôme), jurisconsulte italien, né à Bologne vers 1430, mort en 1493. Il professa le droit de la façon la plus brillante d’abord à Bologne (1459), puis à Pise (1472), et enfin de nouveau dans sa ville natale de 1478 jusqu’à sa mort. Ses principaux écrits soDt : Contrarielates siue diversitates inter jus civile et canonicum (Bologne, 1490, in-fol.) ; Elegans ac subtilis disputatio in qua examinantur plurima dubia (Bologne, 1499, in-fol.), etc.

ZANG adj. Cangh). Syn. de Zéen.

ZANG (Christophe-Boniface), chirurgien allemand, né à Frickenhausen-sur-le-Mein, mort en 1835. Il lit ses études médicales à Vienne, y prit le grade de docteur en chirurgie, puis il entra dans un régiment comme chirurgien. En 1806, il fut nommé professeur de chirurgie et directeur de la clinique chirurgicale de l’Académie Joséphine médico-chirurgicale. Il devint conseiller impérial

en 1812 et prit sa retraite en 1833. On lui doit le traité d’opérations chirurgicales le plus étendu et jusqu’ici le plus estimé qu’on ait en Allemagne. Ce n’est pas son seul ouvrage ; il a encore publié : Wûrdigung der Komschen Méthode wunden zu behandeln (Vienne, 1810, in-8o).

ZAISGE1A, ville du Soudan (Afrique cen ZANG

traie), dans le Haoussa, près de l’extrémité S.-O. de la chaîne de Douchi. C’était autrefois une ville très-importante et entourée de murailles dont la plus grande partie est en ruines. Elle est la résidence d’un gouverneur qui est sous la dépendance de celui de Kasso.

ZANGIACOMI (le baron Joseph), magistrat français, né à Nancy en 1766, mort à Parisen 1846. Son père, d’origine italienne, était venu s’établir à Nancy où il s’était livré à des opérations commerciales. Joseph fit ses études de droit, fut reçu avocat à dix-neuf ans et exerça sa profession près du parlement do sa ville natale. Chaud partisan des réformes lorsque éclata la Révolution, il eagna par son caractère et par son talent 1 estime de ses concitoyens, qui l’élurent successivement substitut du procureur syndic, puis procureur syndic (1792). Nommé député à la Convention par les électeurs de Lunéville, il y siégea parmi les modérés, devint membre du comité de sûreté générale, se prononça pour la détention et l’appel au peuple lors du procès de Louis XVI, prit une grande part aux travaux des comités, proposa et fit décréter l’établissement de bureaux de bienfaisance et parvint à sauver plusieurs proscrits. A l’expiration de la session, Zangiacomi entra au conseil des Cinq-Cents, où il continua à montrer ta même modération, la même prudence, et où il joua un rôle plus utile que brillant. Compris en 1798 parmi les députés sortants, il refusa les fonctions de ministre plénipotentiaire en Suède et accepta celles de substitut à la cour de cassation (1799), où il siégea comme juge à partir de l’année suivante. Son savoir, ses rapports le placèrent bientôt au prelnier rang dans un tribunal qui comptait tant d’hommes éminents. Sous l’Empire, tout en conservant ses fonctions judiciaires, il entra au conseil d’Etat, où il collabora activement aux projets de loi qui y étaient élaborés et fit un grand nombre de rapports regardés comme des modèles de netteté, le logique et de sagesse. Sous la Restauration il conserva son siège au conseil d’État et à la cour de cassation. En 1831, il fut nommé président de la chambre des requêtes à la même cour, et, l’année suivante, pair de France. Fidèle à ses habitudes judiciaires, il se tint, dans cette assemblée, en quelque sorte en dehors de la politique, ou du moins il ne prit point une part active aux débat3 qui passionnaient le plus l’opinion. Jusqu’à la fin de sa longue vie, il siégea à la cour de cassation sans que son grand âge eût en rien altéré la vivacité de son intelligence. Il avait été nommé baron par Napoléon et grand officier de la Légion d’honneur par Louis-Philippe.

ZANGIACOMI (Marie-Joseph-Prosper, baron), magistrat, fils du précédent, né à Paris en 1802. Il lit ses études dé droit à Paris, où il exerça pendant quelque temps la profession d’avocat. Nommé juge suppléant en 1830, il devint deux ans plus tard juge au tribunal de la Seine et fut chargé d’instruire un giand nombre de procès politiques, notamment ceux de la Société des droits de l’homme, des accusés d’avril, de Fieschi, etc. L’ardeur passionnée qu’il mit à poursuivie les républicains le rendit tristement célèbre dans l’histoire de la justice politique de cette époque. En 1841, M. Zangiacomi fut nommé conseiller à la cour d’appel. À Ce titre, il présida fréquemment les assises et personnifia en quelque sorte le système judiciaire, qui fait du président de cour d’assises l’adversaire de l’accusé au lieu d’en être le protecteur impartial jusqu’au moment où la justice a prononcé. Vers la fin du règne de Louis-Philippe, il fut question d’appeler M. Zangiacomi à la préfecture de police. Après la Révolution de 1848, il continua à siéger à la cour d’appel, et l’auteur du coup d’État de 1851 trouva naturellement en lui un chaud partisan. En 1853, il présida la cour d’assises chargée de juger les auteurs du complot de l’Opéra-Comique. La façon dont il dirigea les débats acheva de le faire connaître.» M.Zangiacomi, ditTaxileDelord, changeant l’interrogatoire en acte d’accusation, achevant la phrase commencée par l’accusé, déposant pour ainsi dire à sa place, n’épargnant rien pour l’amener à trahir les autres ou à se trahir lui-même, fut plutôt un accusateur qu’un président ; tous les moyens lui furent bons contre les accusés. Il usa d’intimidation avec les témoins, reprocha à l’un d’eux d’avoir un frère déporté et ne voulut pas même qu’on prononçât le mot de citoyen. Enfin M. Zaugiucomi, non content de diriger les débats avec tant d’àpreté, rendit la tâche des avocats/presque impossible. • En récompense d’un aussi beau zèle, ce magistrat fut nommé président de chambre à la cour impériale, puis, en 1868, conseiller à la cour de cassaliou et promu commandeur de la Légion d’honneur (1867). Appelé à présider la haute cour de justice lors du procès de Blois (juillet-août 1870), M. Zangiacomi dirigea les débats de sa façon habituelle. Ayant défendu à l’avocat Floquet de dire monsieur en parlant d’un accusé, celui-ci lui répondit" : ■ Pardon, j’ai dit et j’entends continuer k dire : < M. Mégy. » Et depuis quand un accusé, présumé innocent, n’a-t-il pas droit au respect qu’on se témoigne entre honnêtes gens ? N’avons-nous pas entendu dans une autre enceinte le président de la