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Z3RL

ZERCON b. m. (zcr-kon). Arachn. Genre d’arachnides, de l’ordre des acariens, dont l’espèce type habite l’Allemagne.

ZERDA s. m. (zè :-da — du mont Zerde, montagne de Perse i. Mamm. Un des noms vulgaires du fennec, il On dit aussi zerdo.

ZERDANE s. f. (zèr-da-ne — du mont Zerde, en Perse). B< t. Genre de plantes, de la famille des crue fères, tribu des sisymbriées, dont l’espèce type croit en Perse, sur

le mont Zerde

ZERDUST, nom persan de Zoroastre.

ZEHEH, nom d’un lac et d’une ville de l’Afghanistan. V. Zkrrah.

ZÉRÈNE s. f. (zé- ’è-ne — du gr. xérainâ, je sèche), Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la ti ibu des phalénides, type du groupe des zérénides, comprenant quatre espèces, qui habitenl l’Europe.

— Encycl. Les zérènes ont comme caractères : les antennes sim îles chez le3 deux sexes ; les palpes grêles, très-courtes, terminées en pointe ; ia trompe lorgue ; les ailes grandes, arrondies, marquées de points, qui forment quelquefois des tach js par leur réunion. Les chenilles sont peu allongées, cylindriques, un peu velues, k tête airondie ; elles vivent sur les arbres et les arbr sseaux. Les chrysalides sont tantôt fixées sous les feuilles à 1 aide de quelques fils, tantôt.interrées. La zérène du groseillier aom, Ofl d’e ivergure ; elle est fauve, avec une série de uches et de points noirs sur les ailes. Sa cher ille nuit beaucoup aux groseilliers, et, quant elle les a dépouillés de feuilles, elle se porte sur les arbres fruitiers voisins. La zérène paitaire détruit souvent le feuillage des frênes.

ZÉRÉNITE adj. (zé-ré-ni-te — rad. zérène). Euiom. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre zérène. Il On dit aussi zérénidk.

— s. f. pi. Groupe d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribi des phalénites, ayant pour type le genre z ; rène.

ZÉRÉRITE s. f. Cé-ré-ri-te). Miner. Cérium oxydé silicifèie naturel, de couleur rouge.

ZÉRETH s. m. (zs-rètt). Métrol. Mesure de longueur égyptienne, qui valait 6 condyles ou 0™,228.

ZEBI, bourg du royaume d’Italie, province de Massa-e-Carrara, ’ district et mandement de Pontremoli j 3,400 hab.

ZÉRINTHIE s. f. (zé-rain-tl). Entom. V.

ZBRYNTHUC.

ZÉRIT1S a. m. (zii-ri-tiss). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes.

RK1NDSN, ancienne fanua à la république helxvne siècle, plusieurs itre autres Nicolas Zer- mrg en 1464 ; un autre weisimmen en 1472, et s quelques expéditions ne Nicolas, à qui nousrticle spécial (v. ci-desae longue suite de desfille desquels se perpéde secrétaire d’État, conseil et autres fonc, qu’ils remplirent, en ction publique pendant

ZERK.1NDEK ou Zt

mille bernoise, qui de vétique, du xve au hommes distingués, e kinden, bailli d’Aarl Nicolas, préfet k Z qui se distingua dan militaires ; un iroisiô, allons consacrer un i sous), et, après lui, u coudants, dans la fai tuèrent les fonction secrétaire du grand tions administrative : général, à la satisfa plus d’un siècle.

ZERKINDEN (Nbolas), administrateur suisse, né au commencement du xve siècle. U fut successivemeni, greffier du tribunal en 1530, secrétaire du canseil en 1531, bailli de Bonmont en 1537, biilli de Nyon en 1544, trésorier général en L548, commissaire général en 1551, puis en J565, enfin secrétaire de ville en 1561 et dans les années suivantes, enfin envoyé pour coiclure un traité avec le duc de Savoie. Au moment du supplice de Servet, Zerkiuden fut le premier à écrire à Calvin une lettre où, sans excuser l’hérétique, il blâme la persécution pour cause d’hérésie en des termes plus dignes de notre siècle que du sien. Cal fin lui répondit pour se justifier ; Zerkinden, quoique fervent calviniste et respectueux presque à l’excès pour le grand nom de Cal /in, ne lui cacha pas et ne diminua en rien I expression de sa désapprobation. Cette bello conduite eut alors trop peu d’imitateurs pou. : ne pas être citée. Zerkinden fut toute sa "ie intimement lié avec Castellion et avec lus autres auteurs du fameux traité De hsreticis. Il se fit respecter et aimer à Berne par ses qualités de magistrat et d’homme politique. Il déplora les rigueurs employées à l’égard des anabaptistes, d’Ochino, de Castellion, nés sectateurs de David-G3(>rges, etc. Il poru cet esprit de inodératiDti dans ses différentes fonctions. Enfin, il écrivit un traité, De ’.a tolérance, et un autre en faveur de l’abolition de la torture judiciaire. Des fragments de sa correspondance avec Calvin, Bèze, Castellion et les ministres bernois ont été pub iés par MM. J. Bonnet, Mœhly, Buisson, etc.

Z«rllne OU la Coi baille d’orange*, opéra

en trois actes, paroles de Scribe, musique de

ZÉRO

M. Auber ; représenté sur le théâtre de l’Académie nationale de musique ie 16 mai 1851. Le livret aurait mieux convenu à un vaudeville qu’à un opéra. La scène se passe k Païenne. Le prince de Roccanera est devenu l’époux de la sœur du roi, et il élève auprès de lui une prétendue nièce, Gemma, qui n’est autre que sa fille. Zerline, mère de Gemma, est marchande d’oranges. À peine débarquée à Palerme, elle retrouve sa fille, apprend qu’elle est aimée d’un jeune officier de marine nommé Rodolphe et que la femme du prince veut lui faire épouser contre son gré le cousin du roi. Au troisième acte, Zerline, déjà instruite d’une intrigue compromettante pour ces deux personnages, et dans laquelle une orange joue le rôle ordinairement réservé aux fleurs dans les déclarations d’amour, fait remettre cette orange k la fausse tante par la prétendue nièce, avec les mots sacramentels : Je sais tout. Personne ne comprend rien à ce mystérieux dénoûmeiit, si ce n’est l’heureuse Zerline, qui unit ainsi Gemma au jeune officier. Le rôle de Zerline a été la première création de Mlle Alboni. Son magnifique talent a fait beaucoup valoir la musique légère écrite par M. Auber sur ce léger canevas. Nous signalerons, parmi les morceaux chantés par MH* Alboni, le grand air : 0 PalermeI 6 Sicile ! la cunzonetta : Achetez mes belles oranges ; le duo pour soprano et contralto : Quel trouble en mon âme, au premier acte. Dans le reste de l’ouvrage, on a remarqué encore, dans un assez joli trio, les couplets : Qu’importent les obstacles ; un ensemble harmonieux : Bonne espérance et confiance, et, au commencement du troisième acte, un chœur d’un effet original et accompagné par l’orchestre d’une manière piquante. Mlles Nau et Dameron, MM. Lyon, Merly et Aimés ont complété l’ensemble de l’interprétation.

ZERMEGH (Jean), historien hongrois, né en Slavunie vers la fin du xve siècle, mort dans un âge très-avancé. Il devint secrétaire du prévôt de la cathédrale de Bude, puis conseiller du roi k la chambre des finances de Hongrie. On a de lui des Commentaires, qui vont de la bataille de Moliacz (1526) à la mort du roi Jean Zapoly (1540). Cet ouvrage, imprimé pour la première fois k Amsterdam (1662), contient, dans un style simple et naïf, de précieux détails sur les guerres qui eurent lieu entre Jean Zapoly et Ferdinand d’Autriche.

ZERNETZ, village de Suisse. V. Cebketz.

ZERNITZ (Chrétien-Frédéric), poète allemand, né à Tangermunde (Vieille-Marche) en 1717, mort en 1744. U étudia lu jurisprudence et consacra ses loisirs à la poésie. Zernitz mourut avant d’avoir eu le temps de mettre la dernière main à ses écrits, qui ont paru sous le titre de : Essais de C.-F. Zeriiitz dans la poésie morale et dans l’idylle, avec des réflexions sur ce genre de poésie (Leipzig, 1748. in-S°). Se3 idylles et ses chansons sont médiocres ; mais ses essais didactiques sont fort remarquables par l’énergie de la pensée et par l’esprit philosophique qui y règne. Dans son morceau intitulé : la Fin ou Destination de ce monde, il a surtout fait preuve d’un rare talent à II sait présenter, dit Kuttner, d’une manière agréable et facile à saisir des vérités prises dans les abstractions de la métaphysique ; mais, uniquement occupé de son sujet, il a trop négligé les agréments du style et de la versification. • On trouve des pièces choisies de Zernitz dans l’Anthologie d’Eschenburg, dans 'Anthologie lyrique de Matthisson, etc.

ZERNOUDJI ou ZARNOUCHI-BORIIAN-ED-D1N, écrivain arabe, né à Zernoudj (Transoxiane). U vivait au xme siècle de notre ère. Tout ce qu’on sait de sa vie, c’est qu’il fut le disciple de Borhan-Eddin-Ali-Marghinani, auteur du livre intitulé ilédayèh. Ou lui doit un petit ouvrage, dont le titre est : Taalim almoteallim tank elieaalloum, c’est-à-dire Instruction pour celui gui veut apprendre le chemin de la science. Dans ce traité, qui comprend treize chapitres, l’auteur s’occupe de l’excellence et des avantagea de la science, de l’ordre des études et de la manière d’étudier, du choix d’un maître, des moyens de prolonger la vie, etc. Le texte en a été publié par Reland (Utrecht, 1709), avec deux traductions latines, l’une d’Echellensis, l’autre de Rostgaard, qui sont également médiocres. lbn-Ismaôl a écrit un commentaire de ce livre, où l’on trouve des préceptes sensés et des observations justes, pour les élèves du palais d’Amurat III, en 1587.

ZÉRO (zé-ro. — Plusieurs étymologistes fout venir ce mot de l’hébreu esor, ceinture, ou de l’arabe zeroh, cercle). Ce chiffre serait ainsi désigné de sa forme circulaire ; mais le mot zéro est probablement une corruption de l’arabe çafrun, çifrun, qui signifie proprement vide, comme cifr, qui est le type du français chiffre. En arabe moderne et en turc, le zéro s’appelle syfr). Arithm. Signe numérique (0) qui n’a pas de valeur pur lui-même, et qui est seulement destiné k tenir la place des espèces d’unités absentes dans les nombres : On multiplie un nombre entier par une puissance de dix en ajoutant à sa droite autant de zéros qu’il y a d’unités dans le degré de la puissance. Le dernier chiffre que l’arithmétique a découvert est le zéro. (A. Laugel.)

ZERY

Certains êtres sont comme les zéros : il leur faut un chiffre gui les précède. (Balz.)

Quand Alcippe se présente,

Pourquoi tant crier haro î

Dans te nombre de quarante,

Ne fnut-il pas un zéro ?

(Epigramme contre La Bruyère.)

— Fig. Personne sans mérite, sans influence, sans considération ; on dit parfois en ce sens zéro en chiffre : On n’aime pas à avoir t’ait d’un zéro. (Balz.) Ferdinand /er ne fut jamais qu’un zéro devant sa femme. (T. Delord.)

Du maître, quel qu’il soit, peu, beaucoup ou zéro. Le valet fut toujours ou le singe ou l’écho.

Piron. Les courtisans sont des jetons ; Leur valeur dépend de leur place : Dans la faveur, des millions. Et des zéros dans la disgrâce.

Brédeuf.

Il Absolument rien : Sa fortune se trouve réduite à zéro. L’homme d’État est un homme gui a la clef du mystère et qui sait que le tout se réduit à zéro. (L’abbé Galiani.) Le bonheur n’est que la somme des plaisirs quand on a retranché les maux ; je crois qu’on doit être très-satisfait du calcul si le résultat est ZÉRO. (Réveillé-Parise.) Il Objet qui n’a pas de valeur par lui-même, mais qui en donne k d’autres, comme un zéro multiplie par dix les nombres placés à sa gauche -.L’esprit est le zéro qui ajoute aux qualités morales, mais qui, seul, ne représente que le néant. (M""> Necker.)

— Physiq. Degré de température correspondant k la glai-e fondante, dans le thermomètre centigrade et dans celui de Réaumur : Le thermomètre est à zéro, à six degrés au-dessous de zéro, h Degré de température qui indiquerait l’absence complète du calorique : On a cherché à déterminer le zéro réel, c est-à-dire de combien de degrés un thermomètre baisserait s’il n’y avait point de chaleur du tout. (Cuv.)

— Mus. Signe qui, placé sur une note, dans une partie «’instruments à cordes, indique que cette note doit être produite sur la corde k vide.

ZEROBRANCO, bourg du royaume d’Italie, province, district et mandement de Trévise ; 3,300 hab.

ZEROLA (Thomas), savant canonista italien, né k Bènèvent en 1548, mort en 1603. Après avoir été vicaire général dans plusieurs diocèses, il fut nommé évêque de Minori par Clément VIII, en 1597. On lui doit les ouvrages suivants : Praxis episcopalis (Rome, 1597, in-4o), plusieurs fois réédité ; Praxis sacramenti psnilentia (Rome, 1597, in-8o).

ZERRAH, ZÙHEH ou Z1RREII, l’Aria Palus des anciens, lac de l’Afghanistan, dans le Seistan ; il mesure 160 kitom. de longueur sur 45 de largeur. C’est la partie méridionale du lac Hamoun, presque desséchée et débordant pendant la saison des pluies.

ZERRAH, ZÉREH ou Z1RREH, ville de l’Afghanistan, Située sur la rive S.-O. du lac du même nom ; 5,000 hab. environ.

ZERRE.NNER (Charles-Christophe), écrivain pédagogique allemand, né en 1779, mort à Wagdebourg en 1850. Après avoir été professeur au gymnase de Magdebourg, il devint prédicateur à l’église du Ssùnt-Esprit dans cette ville, puis remplit Les fonctions de conseiller consistorial. Outre des ouvrages ascétiques, on lui doit beaucoup d’écrits sur l’éducation, lesquels ont été pour la plupart souvent réédités. Nous citerons : Livre auxiliaire à l’usage des instituteurs et éducateurs en ce qui concerne les exercices intellectuels de la jeunesse (1803, 4 vol.) ; le Nouvel ami de l’enfance (1811) ; Principes d’éducation scolaire (1827) ; Livre de méthodes à l’usage des instituteurs du peuple (1814).

ZERTE s. f. (zèr-te). Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson du genre brème.

ZÉRUMBET s. m. (zé-ron-bètt — ar. serounbed, même sens). Bot. Genre de plantes, de la famille des amomées, qui habite l’Inde : La racine du zérumbkt contient à peu près les mêmes principes que celle de la zédoaire. (V. de Boinare.) Il Syn. d’ALPlNiE et de curcuma, autres genres d’ainomées.

— Encycl. Le sérumbet a des racines tubéreuses ; des tiges simples, hautes de lm,60 au plus, portant des feuilles lancéolées, aiguës, longues de om,70 ; des fleurs d’un blanc pur, teintées de jaune et de rouge, en grappes pendantes. Cette plante croît dans I Inde et se trouve surtout dans les endroits humides et ombragés. Sa racine est aromatique, d’une saveur acre et d’une odeur qui rappelle celle de la zédoaire. Elle a les mêmes propriétés que celle-ci et que le gingembre ; mais elle est beaucoup moins usitée. Réduite en farine et séchée, elle perd beaucoup de son âcreté et entre, dit-on, quelquefois.dans la panification. On cultive cette plante dans nos serres chaudes, où on la propage de rejetons ; elle doit être bien arrosée pendant sa végétation.

ZÉRYNTHIA adj. f. (zé-rain-ti-a). Mythol. gr. Surnom de Vénus et d’Hécate, adorées dans l’antre de Zérynthus.

ZÉRYNTHIE OU ZÉRINTHIE 3. f. (zérain-tl — de Zérynthia, surnom de Vénus).

ZESE

Entom. Syn. de thaïs, genre d’insectes lépidoptères diurnes. [| Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des géomètres.

ZERYNTHCS, ancienne ville de Thrace, dans le territoire d’^Snos. Elle possédait un temple d’Apollon et une grotte d’Hécate, également consacrée à Vénus.

ZESC1IAU (Henri-Guillaume von), général saxon, né à Garenchen, basse Lusace, en 1760, mort en 1832. Il fut d’abord sous-lieutenant d’artillerie sous les ordres du comte de Schaumbourg-Lippe, puis entra au service de la Saxe (1776), fit des campagnes contre, puis pour la France, de 1793 à 1809, devint lieutenant général en 1810 et reçut en 1813 le commandement de l’unique uivision qui restait des troupes saxonnes réunies k l’armée française lors de la campagne de Russie. Sur le champ de bataille de Leipzig, les Saxons sous ses ordres étant passés du côté de la coalition, Zeschau, bien que dévoué à la cause de l’indépendance de i’Allemagne, ne crut pas que l’honneur militaire lui permit de suivre leur exemple, se rendit auprès du roi de Saxe, qui venait d’être dépouillé de ses États, le suivit en qualité d’aide de camp et se mêla activement aux négociations qui eurent pour résultat de rendre au roi une partie de ses États. Zeschau devint alors ministre de la guerre, fut chargé à ce titre de réorganiser 1 armée (1815), puis reçut le commandement de Dresde (18S3), qu’il garda jusqu’en 1830, époque où il prit sa retraite. C’était un brave militaire, qui fit preuve de capacité comme administrateur.

ZESCHAU (Henri-Antoine ne), homme d’Etat allemand, né à Jessen, ville de Prusse, en 1789. Lorsque, en 1813, l’Allemagne se souleva contre Napoléon, il reçut la mission d’organiser la landwehr dans le cercle de Witternberg. Après les événements de 1815, son pays natal fut annexé à la Prusse, et il fut nommé par le gouvernement prussien conseiller k Mersebourg, puis à Potsdam. Par la suite, Zeschau entra au service de la Saxe. Nommé conseiller intime des finances en 1823, député ù la diète de Francfort en 1829, il montra dans ces divers postes de remarquables qualités administratives et politiques, qui lui valurent d’être nommé en 1831 ministre des finances et d’être chargé en même temps, quatre ans plus tard, du portefeuille des affaires étrangères. Doué d’une intelligence élevée, d’un esprit novateur, pénétré de la nécessité pour le pouvoir de se montrer à la hauteur des idées du temps, il se mit activement à l’œuvre, réduisit les impôts et la dette publique, réforma et simplifia le système financier, fit décréter la construction d’un réseau de chemins de fer, introduisit le système décimal dans les monnaies et fit entrer son pays dans l’association douanière connue sous le nom de Zollverein. Malgré les réformes accomplies par lui, il dut quitter le pouvoir lors de l’agitation révolutionnaire qui eut lieu en 1848 ; mais, dès l’année suivante, il était envoyé comme ministre plénipotentiaire par le gouvernement saxon au* conférences de Berlin et devenait membre du conseil d’administration des gouvernements alliés. En 1851, le roi de Saxe le nomma ministre de sa maison, poste qu’il a occupé depuis lors. On doit à cet homme d’État : Influence du gouvernement et du royaume de Saxe à la diète constitutionnelle (Leipzig, 1834).

ZESEN (Philippe, comte de), en latin Cn■ius, poète allemand, né k Priorau, village des environs de Dessau, en 1619, mort en 1689. Il fit ses études aux universités de Halle, de Wittemberg et de Leipzig, s’y occupa surtout de philologie, de poésie et de littérature allemande et, bien qu’il n’eût jamais voulu accepter de fonctions publiques, dut bientôt à ses ouvrages une grande réputation. Il fut créé comte palatin, reçut la couronne décernée au plus grand poète de l’Allemagne et, après avoir fait différents voyages eu Allemagne et en Hollande, s’établit à Hambourg, où il résida jusqu’à sa mort. L’idée de toute sa vie fut le perfectionnement de la Iangu« allemande. Dans ce but, il fonda k Hambourg, en 1643, une société, k laquelle il donna le nom de l’ordre des Roses, et dont il fit partie sous le pseudonyme de FeniK (l’habile). On ne peut s’empêcher de reconnaître qu’il possédait un certain talent et des connaissances étendues ; mais son parti pris de chasser de lu langue allemande tous les mots étrangers et de les remplacer par une foule de néologismes barbares et en dehors de toute étymologie, fit de lui un objet de dérision et de raillerie. Il poussa, du reste, trop loin ce principe « que l’on doit écrire une langue comme ou la parle.» Il fut, également, peu heureux dans le choix des mots qu’il voulut substituer à ceux que la langue allemande avait empruntés aux langues anciennes ou modernes et, comme tous les novateurs du même genre, il se laissa entraîner au delà des limites du bon goût et de la force de la i chose reçue. > Pour les divinités grecques, par exemple, il voulut remplacer le nom de Minerve par Ktngin (de l’allemand klug, sage), celui de Vénus par Lustin (de lust, plaisir), celui de Vulcain par Glutfang (de g tut, braise, etfangen, prendre), etc. Quelques-uns des mots nouveaux qu’il avait introduits sont cependant restés dans la langue allemande, au perfectionne-