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formé, dans sa partie supérieure, de l’oued Sekaousir, puis de l’oued Mekerra, qui baigne la plaine de ce nom autour de Sidi-bel-Abbès, s’incline ensuite à l’E., se dirige vers le N, traverse la plaine à laquelle il a donné son nom et se jette dans le marais de la Miicta. L’Habra (235 kilom.) descend également clés Hauts-Plateaux au N. de Daya ; il porte alors le nom d’oued Tenazera et coule (lu S. au N.-E. jusqu’au point où il rencontre l’oued Houanet. Il prend alors le nom d’oued El-Hamman, se dirige vers le N. en traversant le territoire des Cheragas et prend enfin le nom d’Habra, sous lequel il se jette dans le marais de laMacta. Leur réunion à leur sortie des marais forme la Macta, qui se jette dans la mer entre Arzeu etMostaganem. Le Ckélif{605 kilom.) a sa source, ses irincipaux affluents et son embouchure dans a province d’Oran ; mais, pour la plus grande partie de son parcours, il appartient à la province d’Alger. Ses principaux affluents, dans son cours inférieur et sur le territoire oranais sont : 1" la Mina (200 kilom.), qui

firend sa source au S. de Tiuret, passe à Reisane et au ktar de Sidi-bel-Hacel et se joint au Chélif 13 kilom. plus bas, après avoir reçu l’IIillil, à 5 kilom. S. de Bel-Hacel ; l’oued Djidionïa, qui descend du djebel Seffalou, au N. de Tiaret, et se perd dans le Chélif, à S kilom. k l’O. de l’oued Riou ; 3<> l’oued Riou, qui prend sa source au N.-E. de Tiaret, coula d abord de l’E. à l’O., se dirige ensuite vers le N. et se jette dans le Chelif a, 25 kilom. au S. d’Ammi-Moussa, dans la province d’Alger. Le Chélif, le fleuve Asar des Romains et la principale rivière de l’Algérie, prend naissance aux environs de Tiaret (départ. d’Oran) d’un groupe de sources appelé S^baïn-Aïoun (les Soixante-Dix sources) ; sous le nom de Nhar-Ouassel, il fait, jusqu’aux marais de Kseria, dans la direction de l’O. au N.-E., un parcours de 140 kilom. À partir des marais, il remonte vers le N. jusqu’au-dessus de Boghar, incline ensuite vers le N.-O. jusqu’au-dessous et à l’E. de Milîatia, tourne à 10. puis, courant en sens contraire de sa première direction, traverse d’un bout à l’autre, en passant à Orléansville, la plaine à laquelle il donne son nom, et va se jeter dans la mer au N.-E. et à 12 kilom, de Mostaganem (départ. d’Oran).Ses principaux affluents dans le département d’Alger et sur la rive gauche sont : l’oued Isley, l’oued Fodda, L’oued Rouîna, l’oued Dourdour, l’oued Ouaran. Les autres cours d’eau du département d’Alger sont : l’oued Dhamous, qui descend d’un des contreforts de l’Atlas, au S. de Bent-Akil, coule du S. au N.-E. et se jette dans la mer entre Tenès et Cherche ! !, à 33 kilom. à l’E. de la première ; le Mazagran, formé de la Coiffa et de l’oued Djer, passe au pied de Koléa, coupe le massif, traverse une riche vallée, et revient se jeter dans la mer au N.-E. de Koléa et k 8 kilom. de Sidi-Ferruch. L’Harrach prend sa source dans

les montagnes à l’E. de Blida ; elle est formée par la réunion de l’oued Akia et de l’oued Mokta, coule du S. au N., divise en deux la partie centrale de la plaine de la Mitidja, passe à Rovigo, au Gué-de-Constantine, à la Maison-Carrée, avec une largeur qui atteint 80 mètres, et se jette dans la baie d’Alger, k 9 kilom. de cette ville. L’Isser (200 kilom.) prend sa source entre Médéa et Aumale, dans les flancs du plateau des Beiti-Sliman ; elle coule dans la direction du N.-E., passe auprès de Palestro et de Bordj-Menaïel, traverse la riche plaine des Issers, puis se jette dans la mer à ÎO. du cap Djinet. Le Sebaou (lio kilom.) prend sa source au pied du col d’Akfadou, chez les Beni-Hidjer, reçoit, au moyen de nombreux affluents, toutes les eaux du versant N. du Djurjura, coule de l’E. À l’O. ; se dirige vers le N. après avoir laissé sur sa droite Je bordj-Sebaou, passe non loin de Rebeval et se jette dans la mer, à 6 kilom. À l’O. de Dellys.

Dans la province de Constantine, on trouve : l’oued Sahcl (200 kilom.), qui prend sa source dans le djebel Dira, au S. d’Aumale, descend vers le N.-E. sous le nom d’oued Riourarou, prend ensuite celui d’oued Zfiîan, puis enfin celui d’oued Sahel, coule à l’E. du Djurdjura et se jette dans la mer à 2 kilom. de Bougie. Il reçoit sur sa gauche : l’oued Edd<>us et l’oued Okrts, et sur sa droite i’oued Chebba, l’oued Bou-Sellam et l’oued Mhadjar. L’oued El-Kébir {245 kilom.) est formé de l’oued Ruinmel, grossi du Bou-Merzoug ; il descend des montagnes à l’E. de Sétif, et, sous le nom de Ruinmel, coule de l’O. À l’E. jusqu’à Constantine, qu’il entoure sur les deux tiers de son périmètre, après avoir reçu le Bou-Merzoug au S. de la ville ; il descend ensuite vers le N. pendant 27 kilom. et prend le nom d’oued El-Kébir, qu’il conserve jusqu’à son embouchure ; il coule presque en ligne droite de l’E. À l’O., sur un parcours de 20 kilom., descend vers le N.-O. jusqu’au point où il rencontre l’oued Endja, qui vient de l’O., puis il se dirige droit vers le N. et se jette dans la mer à 32 kilom. k l’E. de Djidjelli. La Seybouse (232 kilom.), qui porte le nom d’oued Cherf dans son cours supérieur, descend des plateaux des Ouled Khanfeur, coule du S. au N. jusqu’à Medjez-Hamar, où elle reçoit sur sa gauche l’oued Zenati, grossi de l’oued Mridj, contourne du S.-O. À l’E.

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le territoire de Guelma, où elle prend le nom de Seybouse, puis descend vers le N. et se jette dans la rade de Bône.

Cinq rivières principales descendent des montagnes des ksour entre Figuig et Géryvilie et vont se perdre dans les sables ou areg. Ce sont : l’oued Sousfana (rivière de Figuig), tributaire de l’oued Guir ; l’oued Mamous (rivière d’Aïn-Sefni) j l’oued Gharbi (rivière d’EI-Abiod) ; l’oued Seggueur (rivière de Brézina) ; l’oued Zergoum (rivière de Tadjerouna). Une grande partie des eaux entre Géryville et Tébessa se réunissent dans l’oued Djedi, qui prend sa source dans le djebel Amour et suit la direction générale, celle du N. au S. jusqu’à Tajemont ; mais à partir de ce point il se dirige de l’O. À l’E. et traverse presque en ligne droite le département d’Alger, en passant à Aïn-Mahdi, à Laghouat et dans les plaines ; il se dirige ensuite vers le N.-E. jusqu’à la hauteur de Zaatcha, dans les Zibans, reçoit un peu plus loin l’oued Bi*kra, puis, après un cours de près de 500 kilom., va se perdre au S.-E. de Biskra, dans la plaine U’El-Faïd. Cette rivière est très souvent à sec. Enfin le bassin d’Ouargla reçoit l’oued Mzab, qui a son origine dans le Mzab, et l’oued Mia, qui descend du Touat. Le bassin de l’oued Righ reçoit l’oued Igbarghar, qui descend des montagnes des Touaregs.

L’Algérie compte des chotts assez nombreux dans quelques régions, mais très peu de lacs proprement dits : ainsi, dans la province d’Alger, le seul qui existait autrefois, le lac Halloula, à 5 kilom. de la mer et à 10 kilom. N.-O. d’El-Affroum, est desséché. Dans la province d’Oran, on ne trouve guère que le lac d’Arzeu à 14 kilom. au S- d’Arzeu et à 45 mètres d’altitude. Il a la forme d’un long boyau à peu près rectangulaire, 12 kilom. de long sur 2.500 mètres de large. Dans la province de Constantine, on voit : le lac Fetzara à 20 kilom. S.-O. de Bône ; le lac El-Melah (lac Salé), à l’O. de La Calle et à 1 kilom. de la côte ; le lac Oubeïra, (c’est-àdire lac Central), au S.-E. du précédent et à 7 kilom. de la côte ; le lac El-Hout (lac des Poissons), au N.-E. du précédent et à 4 kilom. de la côte ; le lac Djemel, de la Guellif et le lac de Tharf à 72 kilom. S.-E. de Constantine et séparés entre eux par une très faible distance. Ce sont des lacs salés. Parmi les chotts nous citerons, en allant de l’O. à l’E. : le chott El-Ghaibi très encaissé, éloifné de 185 kilom. de la mer et séparé en eux parties par une sorte d’isthme que traverse la frontière du Maroc. C’est une profonde dépression de 72 kilom. de longueur sur 3 kilom. de largeur en moyenne, qui renferme en hiver, en divers points de sa surface, des nappes d’eau saumâtre, se desséchant en été et abandonnant une croûte très mince ( ?e sel marin. On y descend par des rampes abruptes. Le fond en est formé par des sables, qui, poussés par les vents, ont produit de petites dunes couvertes d’une végétation très propre à l’ulimeutation des chameaux. Le choit El-Chergui, grande dépression de 120 kilom. de longueur sur 10 kilom, de largeur moyenne, au N.-E. du chott El-Gharbi, dont il est séparé par une distance de 40 kilom. Les puits qui sont creusés sur ses bords donnent de l’eau abondante, mais d’un goût sulfureux très prononcé. Les gués de ce chott, toujours dangereux, deviennent impraticables en temps de pluie : le fond est de sable quartzeux. Dans le Sahara, Je chott le plus considérable se trouve dans la province de Constantine : c’est celui de Melghigh ; il est situé dans le Sahara oriental, entre les montagnes de l’Aurès au N. et l’oasis de Tougourt au S. Il s’allonge de l’O. À l’E, sur une longueur de 60 kilom. avec une largeur d’à peu prés 25 kilom. et forme un immense marécage d’une superficie de 10 kilom. carrés ; c’est la base de la mer Intérieure du commandant Roudaire (v. RoUDAiRB.au tome XVI du Grand Dictionnaire). Les principales sebkhas sont : dans la province d’Oran, la sebkha d’Oran, grand lac salé de lokilotn.de largeur sur 40 kilom. de longueur, situé au S. d’Oran, entre Bou-Renac et Valmy, au N., et la plaine de M’ieta au S., dans la province d’Alger ; la sebkha Zahrez-R’Arbi, qui s’étend de l’O. À l’E, sur une longueurde 40 kilom. et une largeur de 10 kilom., située au S. et à 105 kilom. de Boghar ; la sebkha de Zahrez-Chergui, au N.-E. delà précédente, dont elle est séparée par un terrain sablonneux d’une étendue de 33 kilom., s’allonge de l’O. À l’E. pendant 30 kilom. et sa largeur est de 15 kilom. L’épaisseur moyenne de la couche de sel qui se forme dans ces deux lacs est de Od>,30 environ. La sebkha du Hodno, dans la province, de Constantine, & 30 kilom. au S. de M’sila et à 30 kilom. N.-E. de Bou-Saada, s’étend de l’O. À l’E. sur une longueur de 56 kilom, et une largeur moyenne de 35 kilom.

Côtes. La côte de l’Algérie, orientée k peu près de l’E à l’O., entre 4° 32’ de long. O. et 60 20’ de long. E.(et entre 37« 8’ et 35" 4’ da lat. N., a un développement total de près de 1.100 kilom. Du port de Nemours à celui de La Calle, la distance pour les navires est de 1.085 kilom. La ville d’Alger est située il peu

Srès au milieu de cette ligne, à 550 kilom. de èmours et 545 kilom. de La Calle, Avant l’occupation française, tout bâtiment qui échouait sur cette côte devenait la proie desindigènes ; aujourd’hui, les navigateurs n’ont

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plus rien k craindre de la rapacité des Arabes, mais ils ont toujours à redouter les écueils qui hérissent la côte, quoiquelle soit éclairée par 46 phares. Elle est généralement élevée et montagneuse, surtout du côté de l’E., où les hautes chaînes de la Kabylie ont des ramifications et des contreforts qui forment les principaux caps. Les parties Saillantes sont le plus souvent des falaises à pic qu’on peut approcher de très près, parce que la mer y est profonde et que les écueils et les rochers qui les bordent s’étendent rarement k plus de quelques encablures au large. Les parties rentrantes sont formées par

! des plages de sable fin si les baies sont

creuses, par des plages de galets si la côte est à peu près en ligne droite. Les criques

| sont nombreuses ; mais, en dehors des rades de Mers-el-Kébir, d’Arzeu et de Bougie, elles n’offrent guère aux navigateurs que des rades foraines, c’est-à-dire des rades mal fermées, où tes navires ne sont point en sûreté contre les grands vents du large. Les seules sinuosités remarquables sont : îo le golfe d’Oran qui comprend les baies d’Oran et d’Arzeu ; 8<> la baie d’Alger ; 3<> le golfe de Bougie, qui comprend les baies de Bougie et de Djidjelli ; 40 le golfe de Philippeviile, qui comprend les baies de Collo et de Stora ; 5° le golfe de Bône. Ces cinq grands enfoncements du rivage correspondent aux principales vallées du littoral ; ils sont généralement bordés au S. par de belles plages de sable, et présentent tous la forme régulière d’un croissant dont ia concavité regarde leN. Pendant l’été, on peut mouiller partout dans ces enfoncements, mais on n’y est point absolument à l’abri des mauvais temps et de la houle du N. Presque toutes les embouchures de rivières dans les baies sont entièrement barrées, pendant la belle saison, par des bancs de sable de 20 à 50 mètres de largeur, et l’on ne trouve, même dans les plus profondes, que quelques décimètres d’eau a l’entrée. En hiver seulement ces barres se creusent assez pour permettre le passage facile aux embarcations. Après avoir franchi ce bourrelet de sable, on rencontre presque toujours un petit lac, derrière la plage, avec 3 k 4 mètres de profondeur ; l’eau y est saumâtre et le courant nul ; ces bassins sont souvent très poissonneux. Ce n’est guère qu’en vue des hautes montagnes de la Kabylie que la côte possède, en tout temps, quelques cascades et des aiguades fraîches et abondantes. À l’exception des environs des villes, la zone du littoral est peu peuplée ; il faut bien souvent traverser une bande de 1 ou 2 kilom. de broussailles et de dunes de sable avant de rencontrer les premières cultures et les tribus indigènes. La partie de la côte la mieux cultivée est dans la Kabylie, dont tous les versants des montagnes voisines de la mer sont entièrement défrichés et couverts de cultures indigènes. La colonisation européenne a obtenu de moins bons résultats. On aperçoit bien de loin en loin, sur la côte, quelques grandes fermes européennes et des maisons Blanches, de belle apparence, quand on les voit du large ; mais trop souvent, si elles ne sont pas dans le voisinage d’une ville, elles sont désertes, en ruines et l’on constate facilement qu’elles ont été abandonnées par leurs propriétaires peu de temps après leur création. Beaucoup de colons ont en effet essuyé de s’établir dans d’excellents terrains, situés au bord de la mer, où tout semblait leur assurer la prospérité ; mais l’isolement complet et principalement le défaut de routes et de moyens de communication, soit avec la mer, soit avec l’intérieur du pays, paralysaient leurs efforts et ruinaient leur entreprise, de sorte que, après y avoir consacré tout leur capital disponible, ils étaient obligés d’abandonner leur concession. La construction des routes le long du littoral et l’amélioration de toutes les petiques criques de la côte, où des caboteurs pourraient trouver un abri et créer des débouchés économiques et faciles sur la mer, auraient une extrême importance pour le peuplement et la prospérité de la colonie.

Les capî les plus remarquables sur la côte de l’Algérie sont : de l’O. À l’E, le cap Gros ou Oussa, le cap Falcon, le cap Ivi, le cap Tenès, te cap Matifou, le cap Cavallo, le cap Bougaroni, le cap Fer, le cap Gros et le cap Roux.

Il y a peu d’Iles ; citons seulement, entre la frontière du Maroc et Oran, l’Ile Rachgoun et les Habibas ; entre La Calle et la frontière de Tunisie, l’Ile de la Galite, Quand on approche de la frontière occidentale de l’Algérie, en venant soit du détroit de Gibraltar, soit de la côte voisine de l’Espagne, on rencontre, après avoir doublé le cap Très Forças (promontorium Rusadir), le petit groupe des trois lies Zafarines. Ces lies, composées d’un sol granitique absolument stérile, privées d’eau douce et situées devant une côte habitée par une population très hostile aux Européens, étaient restées désertes jusqu’en 1847. La France, qui avait très malheureusement négligé de les occuper après la conquête de l’Algérie, comprit seulement alors qu’elles pouvaient avoir une frande utilité, comme base de la surveillance es populations marocaines si remuantes de notre frontière. Leur occupation fut décidée et une petite expédition partit de Nemours. L’Espagne, prévenue aussitôt de nos intentions, fit venir de Malaga un navire de guerre,

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qui arriva aux Zafarines avant nous et en prit possession au nom de la couronne d’Espagne. Quand l’expédition française arriva, elle fut fort étonnée de voir flotter le pavillon espagnol sur ces Iles : elle dut rentrer à Oran. Pour justifier cette prise de possession d’Ilots si peu utiles pour eux, les Espagnols y fondèrent un petit pénitencier, annexe de ceux qu’ils possédaient déjà sur la côte d’Afrique ; mais cet établissemeut est resté dans 1 état le plus misérable ; on est obligé de tout envoyer d’Espagne, même l’eau douce, et le moindre retard dans l’arrivée du bateau pourvoyeur cause une grande détresse dans la population, car les indigènes de la côte voisine du Maroc reçoivent à coups de fusil les embarcations qui tentent de venir prendre de l’eau ou des provisions à l’embouchure de la rivière Malouya.

Climat. La température moyenne de l’Algérie est la même qu’en Provence ; cependant on y distingue deux saisons : l’une chaude, l’autre tempérée, qui elle-même se partage en humide et sèche. L’été commence au mois de juillet et finit avec septembre ; la saison tempérée et humide débute en octobre et dure jusqu’à la fin de février ; la saison tempérée sèche s’ouvre au mois de mars et dure jusqu’à la fin de juin. On pourrait donc, si l’on veut, compter trois saisons : l’été, l’hiver et le printemps. En été, les nuits sont relativement très fraîches, accompagnées d’abondantes rosées, et les plaines se couvrent de brouillards que dissipent les premiers rayons du soleil. En hiver, Phuiniditê est toujours grande. Dans la province d’Alger et dans celle de Constantine, les pluies ne durent guère qu’une soixantaine de jours, mais il en tombe une quantité presque double de celle qui s’observe k Paris pendant toute l’unnée. Il pleut moins dans la province d’Oran. Les vents qui régnent le plus ordinairement sont ceux de l’E. et de l’O. ; ils suivent h peu près la direction générale de la côte. Les vents d’E. dominent pendant les mois de mai, juin, juillet, août et septembre, c’est-à-dire pendant la belle saison. À cette époque, on remarque dans l’atmosphère une légère brume blanchâtre, qui devient plus dense à mesure que le vent se rafraîchit. Ordinairement, le ciel est clair au zenich et vaporeux à l’horizon. S’il survient de gros nuages, poussés par des vents d’E., on les voit aussitôt se fixer sur les hautes montagnes. C’est ainsi que le mont Edough de Bône, le cap Fer, Gouraya, Ras El-Araousch, le cap Tenès, le cap Ferrât et le mont Noô ont presque toujours leurs sommets perdus dans les nuées. Au contraire, lorsque ces montagnes apparaissent, bien tranchées, c’est une preuve que les vents d’O. régnent ou qu’ils ne tarderont pas à souffler. Pendant 1 été, les pluies et les orages sont presque toujours amenés par un vent d’O. Dans cette saison, des éclairs dans une partie de l’horizon annoncent un vent du côté opposé ; c’est le contraire en hiver, le vent vient du côté où il éclaire. Dans 1 intérieur, l’air est plus échauffé ; parfois le vent du S., qui règne dans les régions supérieures, s’abaisse et rase le sol : c’est le simoun des Arabes, le siroco des Espagnols. Il souffle du S.-E. et élève la température jusqu’à 45°. Alors le soleil est obscurci par des tourbillons de poussière ; le ciel prend une teinte rougeâtre et de brûlantes effluves se succèdent qui enlèvent à i’atmosphère toute son humidité. Le siroco exerce une grande influence sur le temps dans tout le bassin de la Méditerranée, jusqu’aux côtes de France et d’Italie ; il se termine presque toujours par de la pluie, puis par des vents de N.-O. qui rétablissent l’équillibre. Il souffle principalement du mois d’août au mois d’octobre et quelquefois aussi au printemps ; il dure chaque fois deux ou trois jours. Durant les premières années de l’occupation française, les troupes furent décimées par la fièvre, qui, dans certaines localités, notamment à Boufarik et à Bône, fit de grands ravages. On crut et on dit alors que le climat de l’Algérie était le plus meurtrier du globe, et le nombre des émigrants diminua. On a compris depuis que ces maladies provenaient de causes essentiellement locales et transitoires. D’abord on sait qu’une terre depuis longtemps en friche laisse exhaler des miasmes putrides lorsqu’on la travaille ; or, depuis des siècles, les Arabes n’avaient qu’en de rares endroits et bien peu profondément labouré ; de plus, ils avaient laissé s’accumuler sur le sol des détritus de toutes sortes. Aussi du sein de la terre, iucessammant fouillée par la pioche de nos soldats ou par la charrue des colons, sortirent alors des émanations délétères, qui causèrent des maladies dont la gravité d’ailleurs et surtout le nombre ont toujours été considérablement exagérés. Peu à peu cependant le sol a été assaini ; et aujourd’hui, grâce à de nombreuses plantations et aux travaux qui ont été exécutés pour assurer l’écoulement régulier des eaux, le climat de l’Algérie est, sauf au voisinage de quelques rivières, presque partout d’une parfaite salubrité.

Végétaux. L’étendue des forêts de l’Algérie est, en en ffies ronds, de î millions d’hectares, ainsi répartis : province d’Alger, 459.157 hectares ; province d’Oran, 580.414 hectares ; province de Constantine,