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ALIN

préparation des rôtis. Nous reproduisons ici un meau de la garnison de Mayenceen 18S3.

5 janvier, café

6 janvier, café

7 janvier, café

8 janvier, café

9 janvier, café

10 janvier, café

11 janvier, café

DEJEUNER.

noir, deminoir, demi- noir, deminoir, demi- noir, deminoir, demi- noir, demilitre, litre, ■litre, —litre, •litre. ■litre. ■litre.

BINER.

5 janvier, porc, pommes de terre, pois,

choucroute.

6 janvier, boeuf, pommes de terre, semoule.

7 janvier, porc, pommes de terre, haricots. S janvier, veau rôti, pommes de terre, haricots.

9 janvier, porc, pommes de terre, pois, choucroute.

10 janvier, bœuf, pommes de terre, riz,

11 janvier, veau rôti, pommes de terre, choux

blancs.

SOUPER,

5 janvier, saucisson.

6 janvier, café, demi-litre.

7 janvier, café, demi-titre.

8 janvier, café, demi-litre.

9 janvier, café, demi-litre.

10 janvier, café.

11 janvier, café.

Le soldat allemand touche par jour 750 grammes de pain de seigle, inférieur au pain français. La ration de viande cuite est de 65 grammes environ ; celle de légumes, de 1 litre.

On voit que, si le soldat allemand est moins

bien traité que le soldat français pour la

quantité et même la qualité des vivres, on

fait de ceux-ci un bien meilleur emploi que

■ dans nos régiments.

Depuis 1870, l’Aliemagneacréé, àMayence, une grande fabrique de conserves alimentaires de toute nature, et l’entrée de ces ateliers est plus rigoureusement interdite que celle des usines Krupp.

On y prépare par jour :

62.500 rations de biscuit (Pressmaehl) ; 160.000 rations de farine comprimée ; 500.000 rations de café conservé ;

62.500 rations de viande en boites ;

83.500 rations de soupe aux légumes ;

sans compter l’erbstwurst, dont la fabrication est un secret d’État ; il en existe deux types : l’un enveloppé d’étain pour les officiers, l’autre garni de papier parcheminé pour les soldats. La trituration de ce second produit est moins soignée que pour les officiers ; on y découvre des morceaux de lard et de graisse.

Le soldat anglais perçoit par jour : 453 grammes de pain ; 339 grammes de viande et une somme de 0 fr. 37 pour se procurer les légumes et divers accessoires. La ration quotidienne du soldat belge est de : 750 grammes de pain ; 200 grammes de pain de soupe ; 250 grammes de viande ; 1 kilogr. de pommes de terre ; 80 grammes de beurre ; 10 grammes de lard ; 0 lit., 250 de café.

En Autriche, le soldat a droit à : 875 grammes de pain ; 190 grammes de viande ; 190 grammes de farine de blé ou de maïs ; 20 grammes de graisse. La farine peut être remplacée par Ho grammes de pois ou lentilles, 115 grammes de sarrasin, ou 660 grammes de pommes de terre.

La ration italienne est de : 735 grammes de pain ; 183 grammes de pain de soupe ; 200 grammes de vianda ; 150 grammes de riz ou pâtes ; 0 litre 25 de vin ; légumes pour 0 fr. 0Ï.

Dans presque tous les pays, les sousofficiers ont vu tranformer en mess les salles noires et encombrées des cantines. Cette mesure excellente a été adoptée depuis quelque temps dans quelques-uns de nos régiments.

ALI MONDA (Gaétan), prédicateur et cardinal italien, né à Gênes le 83 octobre 1818. 11 entra dans les ordres, devint en 1848 rédacteur du « Cattolico > de Gênes, puis s’adonna avec un grand succès à la prédication. Après avoir été chanoine dans sa ville natale, il fut nommé, en 1877, évêque d’Albenga et reçut le chapeau de cardinal le 12 mai 1879. Depuis lors, il a été nommé archevêque de Turin. Il a publié douze volumes de conférences sous les titres suivants : l’Homme sous la loi du surnaturel ; le Surnaturel dans l’homme ; les Problèmes du xix<* siècle (1866-1877),

  • ALINÉA s. m.—Nous avons dit, au tome 1er

du Grand Dictionnaire, que le pluriel alinéas ne s’employait qu’en poésie, et qu’en simple prose il fallait dire : des alinéa ; telle était alors la règle. L’Académie, dans la dernière édition de son Dictionnaire (1877), a consacré définitivement le pluriel alinéas, que l’usage avait fait prévaloir.

AL1NGSAAS, ville de Suède, département d’EJfsborg, à 40 kilom. N.-E. de Gœteborg et à 48 kilom. S. de Venersborg, par 570 55’ de lat. N. et 10» 10’ de long. E. ; 2.431 hab. Cette ville, située sur les rives N.-E. du lac Mjcern, à l’embouchure de la rivière Sœve, est en communication par chemin de fer avec Goeieborg et Stockholm. Fondée en 1611, elle reçut ses privilèges en 1619. Les habitants s’occupent surtout d’agriculture ; mais

ALTS

la ville possède néanmoins plusieurs manufactures de coton, des brasseries, des teintureries et des tanneries. C’est le lieu de naissance de Jonas Alstreemer, qui en fit la première ville industrielle de la Suède, en 1724. C’est dans les jardins et champs d’Alingsaas que furent cultivées les premières pommes de terre en Suède.

  • ALIOS s. m. — Encycl. Géol. L’alios, ce

tuf grossier qui constitue le sous-sol de Londres et qui est formé de sable quartzeux aggloméré par un ciment noir, d’humus ferrugineux, se rencontre également sons d’autres plaines sablonneuses et caillouteuses, notamment dans le Médoc, aux environs de Fontainebleau et en Sologne. La matière organique, qui se sépare aisément par un simple lavage de la roche écrasée, contient, d’après M. Cloëz : carbone, 60.40 ; oxygène, 33.65 ; hydrogène, 5.65. Une théorie de l’alios a été donnée par M. Paye à l’Académie des Sciences en 1870 (< Comptes rendus •, tome LXXI, p. 245) ; M. Duponchel en avait donné une à peu près semblable, dans ses points essentiels, deux ans auparavant (Traité d’Hydraulique et de Géologie agricole, 1868). Elle repose sur ce fait que l’alios ne se rencontre que là où il y a une végétation quelconque et plus particulièrement des espèces résineuses. Pendant l’hiver, les matières organiques et les poussières ferrugineuses sont entraînées dans le sous-sol par l’infiltration des eaux de pluie. Pendant l’été, l’eau qui ne s’écoule pas, faute de pente, s’évapore ; les matières en dissolution ou en suspension restent à sec dans le sable et constituent le ciment, qui agglomère les grains pour en former une sorte de grès.

ALI-PACHA, homme politique et diplomate ottoman, né en 1832. Il entra de bonne heure dans l’administration, devint référendaire au Divan et s’y fit remarquer par Fuad-pacha, qui l’emmena avec lui à Paris, en 1858, lors de la réunion d’une conférence chargée de réglerla situation des provinces danubiennes. Trois ans plus tard, Ali-pacha était premier secrétaire de l’ambassade ottomane à Paris. En 1862, il reçut une mission en Serbie, puis il devint successivement administrateur de la Bosnie (1865), membre au conseil d’État (1868), sous-secrétaire d’État aux travaux publics (1869), gouverneur d’Ei’zeroum (1870), de Trébizonde (1871) et préfet de Constantinople (1872). Nommé, l’année suivante, ambassadeur à Paris, Ali-pacha montra une intelligence très ouverte, une remarquable aptitude pour les affaires diplomatiques, et sut acquérir la sympathie de tous. À la suite de divergences d’idées avec le grand-vizir, qui n’avait pas tenu compte de son avis au sujet de la rupture de négociations entamées pour un emprunt, il quitta l’ambassade de Paris en octobre 1875, pour devenir gouverneur de la Syrie. Au mois de janvier suivant, il fut nommé gouverneur de l’Herzégovine, d’où il passa au même titre, le 5 février 1877, à Andrinople. Il inaugura ses fonctions par une large amnistie, qui rendit à la liberté les Bulgares compromis dans les événements de mai 1876. En juillet 1877, Ali-pacha succéda à Chérif- pacha comme ambassadeur à Paris ; mais il conserva peu de temps ce poste. Nommé président du conseil d’État le 23 avril 1878, il remplit ces fonctions jusqu’au 19 octobre 1879.

AtlSHAN (Léon), écrivain arménien, né à Constantinople en 1820. Élevé au collège des méchitaristes de Venise, il se fit admettre dans cette congrégation, reçut la prêtrise en 18*0 et prit le grade de docteur en théologie. Après s’être adonné à l’enseignement, il devint successivement directeur du collège Raphafll à Venise (1848), directeur du collège arménien de Paris (1858) et directeur des études au séminaire Saint-Lazare à Venise. Depuis 1876, il est vicaire général de sa congrégation. Alishan s’est fait connaître comme poète, comme littérateur et comme historien, et s’est acquis parmi ses compatriotes une

frande réputation. Outre des articles puliés dans le « Polyhistor ■, recueil qu’il a longtemps dirigé, des traductions de Byron, de Schiller, de divers poètes américains, on lui doit plusieurs ouvrages, notamment : Géographie universelle (1854) ; l’Arménie moderne (1855) ; Poésies complètes (1857-1867, 5 vol.) ; Tableau succinct de l’histoire et de la littérature de l’Arménie (1860) ; Chansons populaires des Arméniens (1867) ; Monographies historiques (1870, 2 vol.) ; l’Arménie pittoresque (1870), publié en arménien, en français et en anglais ; les Assises d’Antioche, par le connétable Sempad (1876), traduit de l’arménien en français (Venise, 1876, in-44).

ALISMACITE s. m. (a-lis-ma-sitt — du gr. alisma, nom d’une plante aquatique). Paléont. Végétaux fossiles de la période éocène. La seule espèce connue jusqu’à ce jour a été découverte dans les gypses d’Aix par M. de Saporta qui, en raison de la forme de ses feuilles pétiolées, trinervées et lancéolées, l’a dénommée atismacites lancifolius.

  • AUSON (le baronnet, sir Archibald), historien

anglais, né en 1792, à Kenley. — Il est mort à Glasgow le 23 mai 1867.

ALI-SUAVI, journaliste turc, mort à Constantinople, dans une émeute, le 20 mai 1878. Ce remuant personnage appartenait ; ui parti libéral dit « de la Jeune Turquie», et il réussit k se donner quelque notoriété ians les der ALIT

nières années du règne d’Abd-ul-Aziz ; Alipacha exigea son exil. Réfugié tantôt à Londres, tantôt à Paris, Ali-Suavi ne cessa dès lors de diriger contre le premier ministre des articles ou des brochures d’une extrême violence. Il publia à Paris, vers cette époque, deux ouvrages d’actualité : le Khiva en mars 1873 (in-8D), et À propos de l’Herzégovine (1875, in-8°). La déposition puis la mort d’Abd-ul-Aziz lui permirent de rentrer à Constantinople, où il continua son rôle d’agitateur par des articles de journaux et des conférences. En décembre 1876, il prononçait h Sainte-Sophie, en présence du sultan Abd-ul-Hamid et d’un auditoire nombreux, un discours politique et religieux, dirigé en généra] contre l’influence et les idées européennes, qui eut un grand retentissement. Quelque temps après, Abd-ul-Hamid le nommait précepteur des princes et membre d’un comité de rédaction et de traduction qui venait d’être, sous ses auspices, installé au palais. Ali-Suavi s’était d’abord attaché à Ruchdipacha ; celui-ci n’ayant aucunement satisfait ses vues ambitieuses, il se tourna vers Midhatpacha, qui se montra tout aussi réfractaire et à la perte duquel il contribua de toutes ses forces. Dans l’intervalle, le sultan lui avait confié la direction du lycée impérial de Galata-Seraï : son incompétence administrative et sa complète inexpérience en matière d’enseignement, doublées d’un zèle fanatique, réussirent à compromettre la prospérité de ce grand établissement. Abd-ul-Hamid le maintint assez longtemps à ce poste, malgré des plaintes incessantes ; mais il fut enfin obligé de céder, et il destitua le turbulent personnage. Abandonné par le sultan, Ali-Suavi conçut l’audacieux projet de le détrôner et de réinstaller à sa place Mourad V, déposé deux ans auparavant comme atteint d’aliénation mentale. Ce projet n’était pas aussi insensé qu’on l’a dit après qu’il eut échoué ; Mourad avait conservé de nombreux partisans qui le croyaient parfaitement sain d’esprit et victime d’un complot du palais. Ali-Suavi réussit à se concerter avec un certain nombre d’entre eux, à les enflammer, et le 20 mai 1878 il se présentait devant les grilles du palais de Tchéragan, où était enfermé Mourad, à la tête d’une centaine d’hommes déterminés. L’heure était matinale. Les grilles du palais sont forcées, les sentinelles écartées à coups de revolver, le poste, qui accourt, mis en déroute. L’émeute alors pénètre dans le palais, dont les grilles sont refermées intérieurement et où l’alarme commence à se répandre, au bruit des détonations. Les femmes du harem poussent des cris désespérés, et un fils de Mourad, croyant qu’on en veut à ses jours, se précipite par une fenêtre, sans se blesser toutefois. Les conjurés cherchent partout Mourad ; ils croient le reconnaître dans un personnage effaré, gros, court, portant toute sa barbe, qui vient au-devant d’eux ; ils l’arrêtent et 1 acclatnen t aux cris de : Padisckahym Mourad tckok yacha t (Vive le suprême padischah Mourad !). C’était un médecin du palais, n’ayant aucun droit à ceindre le cimeterre desOsmanlis. Pendant ce temps, Ali-Suavi, qui seul peut-être connaissait le vrai Mourad, cherchait à pénétrer près de lui et n’y pouvait parvenir. Le temps perdu par les conjurés avait permis aux troupes des casernes voisines d’accourir, sous le commandement de Hassanpacha ; les femmes de Mourad, ignorantes du but que se proposaient les assaillants, jettent des cordes aux soldats pour les aider à franchir les grilles, et les introduisent dans le palais ; les amis d’Ali-Suavi, poursuivis par les corridors et refoulés dans une salle, sont pour la plupart fusillés à bout portant ; lui-même, renversé par Hassan-pacha, après avoir tué ou blessé de sa main plusieurs soldats, tombe percé de coups de baïonnette et la poitrine trouée de sept balles. Quelques heures après cette échauffourée, parut la proclamation suivante : « Le nommé Ali-Suavi, connu par la population pour ses intrigues, son esprit séditieux et ses perfidies envers la nation et l’État, a cherché à réaliser ses vues personnelles et ambitieuses. S’adjoignan ta cet effet quelques individus incapables de discerner le bien du mal, et sans les informer aucunement do but auquel il visait, il s’est rendu aujourd’hui vers quatre heures du matin (à la turque) devant le palais de Tchéragan. Quelques-uns de ces individus sont parvenus h s’y introduire dans le but, Dieu nous en préserve, de provoquer une sédition. Mais, par la grâce de Dieu, les promptes et efficaces mesures qui ont été prises ont eu pour résultat de disperser immédiatement ce rassemblement. Ali-Suavi, l’auteur de cette cabale, a été tué dans la collision qui s’en est suivie. Les principaux complices, d’un nombre très restreint, sont arrêtés. Le comité séditieux n’ayant pas de ramifications, la sécurité et l’ordre public, sous les auspices de S. M. le sultan, n’ont été aucunement troublés. ■ L’alarme cependant avait été assez grande à Yildiz-Kiosk, résidence d’Abd-ul-Hamid, pour qu’on y massât la garde, de l’artillerie et de la cavalerie.

ALITEMENT s. ta. (a-li-te-man — rad. aliter). Méd. Séjour au lit, nécessité par une maladie, il Mise au lit d’un malade dont l’état exige des précautions spéciales.

AUTHIDÉ adj. (a-li-ti-dé-du gr. a priv. ; lithos, idos, petite pierre). Zool. Se dit des

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ALIZ

Ifil

protozoaires dépourvus de squelette pierreux.

ALIX (l’abbé Célestin), écrivain français, né à Oppède(Vaucluse) en 1824, mort à Paris le 17 juillet 1870. Élève du séminaire de Saint-Sulpice, il devint chanoine de Sainte-Geneviève et vicaire de Saint-Thomas-d’Aquin. Il a traduit plusieurs traités de Savonarole, de saint Edmond, archevêque de Canterbury, et de saint Bonaventure. Ses principales publications personnelles sont : Cours complet de Chant ecclésiastique (1853, vol. in-8°) ; Un enfant de Marie (1854, 1 vol. in-18) ; l’Apostolat dans le monde (1861, 1 vol in-18) ; Simple entretien sur VEncyclique (1865 1 vol. in-18).

ALIX, village de France, département du Rhône, arrondissement et à, 12 kilom. de Villefranche, canton et à 8 kilom. d’Anse, Sur le ruisseau de Charcin ; 440 hab. Il y exista, depuis le vin* siècle jusqu’à la Révolution, un monastère où n’étaient admises que les jeunes filles pouvant prouver, par témoins jusqu’en 1754, et par écrit à dater de cette époque, au moins cinq quartiers de noblesse. L’établissement obéissait a la règle de saint Benoit et dépendait de l’abbaye de Savigny ; il compta le roi François II au nombre de ses protecteurs en titre.

. ALIZARATE s. ra. (a-li-za-ra-te — rad. alizarine). Chim. Nom donné aux combinaisons de l’alizarine avec les bases.

ALIZARINAMIDE s. f. (a-li-za-ri-na-mi-de — rad. alizarine et amide), Chim. Corps cristallisé résultant de la fixation de l’ammoniaque sur l’alizarine, molécule à molécule, avec élimination d’eau ; c’est donc une alizarine monoamidée. Syn. alizaramidk, ali-

ZARÉÏNE, ACIDE ALIZARAMIQUE, AMIDO-OXYANTHRAQUINONE,

— Encycl. Valisarinamide Cl*H«0* j ^Hî

s’obtient en chauffant à 150° ou 200° en vase clos un mélange d’alizarine pure et d’ammoniaque liquide pas trop concentrée (l’ammoniaque concentrée donnerait en même temps de la purpurinamide) ; puis on la précipite par un acide. Le précipité, floconneux, d’un rouge violacé, contient un excès d’alizarine ; pour le purifier, on le traite par la baryte aqueuse qui ne dissout que l’alizarinamide. On remet celle-ci en liberté par un acide. L’alizarinamide cristallisée par dissolution dans l’alcool bouillant se présente en belles aiguilles brunes, à reflets métalliques, fusibles vers 250° et se volatilisant sans décomposition, solubles dans l’eau bouillante, l’alcool, l’éther, les alcalis faibles.

La potasse fondue ou l’acide chlorhydrique a 200°, agissant sur l’alizarinamide, régénèrent l’alizarine.

L’alizarinamide teint la laine, sans mordant, en lilas, et le coton, sur mordant d’alumine, en rouge violacé.

    • ALIZARINE s, f. — Encycl. Chim. L’a/tsarine

est une matière colorante découverte en 1826 par Robiquet et Colin dans la garance (rubia tinctorum). La matière colorante se trouve en majeure partie dans la racine de la plante. Cette plante, qui appartient à la famille des Rubiacêes, est cultivée depuis les temps les plus reculés : les Égyptiens, les Perses et les Indiens l’employaient pour la teinture. On faisait usage dans nos contrées, avant la préparation industrielle de l’alizarine, de garances d’Avignon, d’Alsace et de Hollande. La garance renferme, a côté de l’alizarine, de la purpurine on oxyalizarine et un certain nomore d’autres matières colorantes. L’alizarine ne se fixe sur tissu qu’avec le concours de mordants. Elle communique aux tissus de coton mordancés à l’alumine des nuances rouges et roses teintées de bleu. Avec les mordants ferrugineux on obtient le noir et le violet. La purpurine fournit des violets. Le mélange d alizarine et de purpurine que l’on trouve dans la garance permet d’obtenir sur coton un rouge franc très solide, connu sous lenom de rouge d’Andrinople. On avait tout d’abord échoué pour cette teinture avec l’alizarine synthétique, parce qu’on ne s’était pas rendu compte que cette couleur rouge se produit par le mélange d’alizarine et de purpurine.

Synthèse de l’alizarine, MM. Graebe et Liebermann ont réalisé, en 1868, la préparation de l’alizarine au moyen de l’anthracène.

L’anthracène ClW (v. ce mot) est un hydrocarbure que l’on trouve dans le goudron de houille. Il donne par oxydation de l’anthraquinone (v. ce mot). Cette dernière, transformée en dérivé bibromé et fondue avec la potasse, donne l’alizarine Ci*H6Bi-S0* + 2KOH = 2KBr + C"H«OS(OH)ï Anthraquinone Alizarine.

bibroUQéfi.

Les relations de l’anthracène, de l’anthraquinone et de l’alizarine sont exprimées par les formules suivantes : CHv CO

C«H*’ I ^C»H* C«H*’ ;C6H+

NCH/ NCO/

Anthracène.

Anthraquinone.

C«H*<£o)C«H*(OH)»

Alizarine.

L’alizarine, comme on voit, est une dioxyanthraquinone et la purpurine une trioxy 21