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lei modifications introduites après

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L’armée allemande a été définitivement organisée par la loi du S mai 1874, par celle sur le landsturm du 12 février 1875, par celle du 15 février de la même année, et enfin par les ordonnances sur l’armée du 25 septembre 1875, qui résument toutes les dispositions antérieures. Le 20 juin 1872 fut promulgue le code militaire.

Le corps des officiers de l’armée active se recrute dan3 les écoles de cadets et parmi les aspirants qui font preuve de connaissances suffisantes. Un certain nombre de militaires ayant terminé leur temps de service et de volontaires d’un an obtiennent le grade d’officier en passant dans la réserve. Tout réserviste est astreint à deux périodes d’exercice ne dépassant pas huit semaines ; tout homme de la landwehr peut être convoqué a deux reprises pendant 8 à 14 jours.^

Il y a une inspection par 3 ou 4 corps d’armée. Voici comment sont répartis les corps d’armée sur le territoire allemand :

La garde prussienne n’a pas d’arrondissement déterminé ; elle se recrute dans toute la Prusse et en Alsace-Lorraine.

Le l« corps (quartier général Koenigsberg) occupe les provinces de la Prusse orientale et occidentale {non compris les cantons de l’O.). Le 2e corps (Stettin), la province de Poméranie, l’arrondissement de Bromberg et l’extrémité O. de la Prusse.

Le 38 corps (Berlin), la province de Brandebourg,

Le 4e corps (Magdebourg), la province de Saxe, les duchés d’Auhalt, de Saxe-Altenbourg, les principautés de Si-hwarzbourg-Sondershausen, de Rhuss, de Rudolstadt.

Le sa corps (Posen), les arrondissements de Posen et Liegnitz.

Le 6» corps (Breslau), la province de Silésie, sauf Liegnitz.

Le T> corps (Munster), la WestphaVie (moins les cantons du S.), l’arrondissement de Dusseldorf (moins le S.-0-), les principautés de Lippe etSchaumbourg-Lippe.

Le 88 corps (Coblentz), la Prusse rhénane (moins la partie de l’arrondissement de Dusseldorf occupée par le 7’ corpset Wetzlar) et la principauté de Birkenfeld.

Le 98 corps (Altona), le Schleswig-Holetein, Stade, la principauté de Lubeck, les trois villes hanséatiques, les grands-duchés de Mecklembourg-Sch-werln et Strelitz.

Le 10« corps (Hanovre) la province de Hanovre, (sauf Stade), le canton de Rinteln dans l’arrondissement de Cassel, les duchés d’Oldenbourg et de Brunswick.

Le ll« corps (Cassel), la Hesse-Nassau, excepté le canton de Rinteln, le canton de Wetzlar (Coblentz), la partie S. de la Westphalie n’appartenant pas au 7e corps, le grand-duché de Saxe-Weimar, les duchés de Saxe-Cobourg-Gotha et Meiningen, le grand-duché de Hesse, la principauté de Waldeok.

Le 128 corps (Dresde), le royaume de Saxe. Le 18« corps (Stuttgart), le Wurtemberg. Le 14* corps (Carlsruhe), le grand-duché de Bade et Hohenzollern.

Le 15* corps (Strasbourg), l’Alsace-Lorraine.

Les 16’ et necorps (Munich et Wurtzbourg), le royaume de Bavière.

Dans l’AIsace-Lorraine, contrairement à ce qui a lieu dans les autres États de la confédération, le corps d’armée qui y tient garnison est formé de troupes prussiennes, Bavaroises, saxonnes et wurtembergeoises, et les recrues du pays sont distribuées dans d’autres corps d’armée.

Le 1er avril 1881, on mit en vigueur la nouvelle loi militaire du 6 mai 1880 qui introduisit quelques modifications dans I orga ÀIXE

nisation de l’armée. L’armée active, telle qu’elle avait été établie par la loi militaire du S mai 1874, fut augmentée de 34 bataillons d’infanterie (11 régiments et l bataillon), 40 batteries d’artillerie montée, 1 régiment d’artillerie à pied (2 bataillons) et l bataillon de pionniers. Tous les régiments d’infanterie ne comprennent plus que 3 bataillons.

Sur le pied de paix, l’armée allemande se composait en 1886 de 427.274 hommes, dont 65-643 sous-officiers, musiciens, etc., 347.965 caporaux et simples soldats, 3.531 infirmiers et 10.135 ouvriers d’administration. Dans ce chiffre ne sont pas compris : 18.143 officiers ; 1.686 médecins ; 783 trésoriers-payeurs ; 619 vétérinaires et 830 armuriers et selliers ; total 449.335 hommes. Ces effectifs se répartissent entre les 4 commandements militaires indépendants, ainsi qu’il suit ■

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Enfin, par la loi sur le septennat, votée le Il mars 1887, l’effectif de i’armée allemande en temps de paix a été porté de 427.274 hommes à 468.000.

Les États de second ordre, dépendant de la Prusse pour l’administration militaire, fournissent les contingents suivants : le grand-duché de Bade. : 6 régiments d’infanterie, 3 de dragons, 2 d’artillerie de campagne, plus 1 bataillon d’artillerie a pied, 1 de pionniers et l du train ; la Hesse : 4 régiments d’infanterie, 2 de dragons, 1 d’artillerie de campagne et 1 compagnie du train ; le Mecklembourg-Scbweiïn : 2 régiments d’infanterie, 2 de dragons et 3 batteries de campagne ; le Mecklembourg-Strelitz : 1 bataillon d’infanterie et l batterie de campagne ; l’Oldenbourg : 1 régiment d’infanterie et 1 de dragons ; le Brunswick : 1 régiment d’infanterie et l de hussards, ainsi qu’une batterie de campagne ; l’Anhalt •’ l régiment d’infanterie ; laThuringe :3 régiments d’infanterie ; Lubeck, Brème et Hambourg, ensemble2 régiments d’infanterie.

En temps de guerre, chaque régiment d’infanterie de ligne fournit un bataillon de dépôt ; chaque bataillon de chasseurs, de pionniers et du train, une compagnie de dépôt ; chaque régiment d’artillerie de campagne, deux batteries de dépôt. Les régiments de cavalerie n’entrent en campagne qu’avec 4 escadrons ; le cinquième reste au dépôt.Dans l’infanterie et les chasseurs, on conserve en campagne la division en brigades, divisions et corps d’armée. À chaque division d’infanterie sont attribués un régiment de cavalerie de 4 escadrons et 4 batteries d’artillerie. Le reste de la cavalerie est réuni 8, des batteries d’artillerie à cheval pour former des divisions de cavalerie qui sont attribuées au corps d’armée. Les batteries ne faisant partie ni de divisions d’infanterie, ni de divisions de cavalerie, forment l’artillerie de corps. L’artillerie de campagne fournit à chaque corps les munitions de l’artillerie et de l’infanterie. Dans un bataillon de pionniers, 3 compagnies sont mobiles et rattachées, avec les pontonniers et les colonnes du matériel de siège, aux colonnes d’infanterie ou à l’artillerie de corps. Les bataillons du train forment les colonnes d’approvisionnement et font le service des ambulances pour les corps ou les divisions. Les troupes de garnison servent à former des corps de réserve ou à tenir garnison.

Voici maintenant l’effectif de l’armée allemande sur le pied de guerre, sans le landsturm et les formations spéciales ;

Bataill.

Ëscadr.

Satter.

Canons.

Compagn.

Colonnes ; Administr.

Officiers.

Hommes.

Bataill.

Escadr.

Batter.

Canons.

Campagn.

Colonnes ; Admini&tr.

TROUPUS DE GAKN1SON.

Bureaux.. Infanterie. Chasseurs. Cavalerie. Artillerie. Pionniers.

Total..

Totaux..

Chevaux.

TROUPES DE CAMPAGNE.

296

666

962

Chevaux.

1.850

2.513

20

25.380

9.180

TROUPKS DE DÉPÔTS.

5.070

20.860

£00

55.608

87.702

10.739 50.772

10.864 242.415

320

1.136

20

19.717

6.230

20

3.930

31.373

Le système de fortification de l’Allemagne a été réorganisé après la guerre franco-allemande. Les forteresses annexées : Metz, Strasbourg, Thionville, Bitche et Neuf-Bnsaeh ont été agrandies et rebâties ; d’autres, en Alsace-Lorraine, ont été démantelées. Il en a été de même pour Minden, Landau, Wittemberg, Erfurt, Kosel, Graudenz, Kolberg, Stettin, Stralsund. Les forteresses de Coblentz, Cologne. Mayence, Ulm, Rastadt, Ingolstadt, Magdebourg, Custrin, Spandau, Thorn (nouveaux forts sur la rive gauche de la Vistule), Posen, Dantzig, Glngau, Kœnigsberg, Neisse, Memel, Swmemùude, Pillau, Friedrichsort, Sonderburg-Duppel, ont été considérablement renforcées. Les fortifications sur le Weser (Geesteinunde), l’Elbe inférieur (Cuxhaven) et près de Wilhelmshaven ont été développées. Kiel a été pourvu de moyens de défense qui lui manquaient du côté de la terre. Sont maintenues dans l’état primitif, les villes fortes de Boyen, Torgau, Glatz, Wesel, Kœnigstein, Saarlouis et Germersheim, ainsi que les défenses de ponts, à Dirschau, Dusseldorf et Marienbourg.

Ecoles militaires. Il existe en Allemagne deux catégories à’écoles militaires : les écoles préparatoires (Militaervorschulen), où les jeunes enfants reçoivent l’instruction générale, comme dans les lycées ou les écoles primaires, et les écoles militaires proprement dites ou supérieures qui donnent l’instruction professionnelle (Militaerschuten). Les écoles préparatoires facilitent aux officiers et aux sous-officiers l’éducation de leurs enfants ; si ces enfants sont orphelins et sans ressources, ils peuvent y être admis gratuitement. On distingue parmi les écoles préparatoires celles qui sont destinées aux futurs officiers et celles chargées de former des sous-officiers. Les premières sont les écoles de cadets ou d’aspirants officiers (Offizieraspirent), qui existent en Prusse, en Bavière et dans la Saxe royale. Le roi Frédéric-Guillaume Ier fut le véritable fondateur de ces écoles en Prusse. Il réunit à Berlin, en une grande institution, les diverses écoles fondées par ses prédécesseurs (1717). Depuis, de nouvelles institutions furent organisées à Kulm (1776), Potsdam (1801), Wahlstatt (1838), Bensberg(1840), Plœn et Oranienstein (1868). Ces écoles ne reçoivent les enfants que de dix à quatorze ans. Elles contiennent chacune 2 compagnies et un nombre d’élèves variant de 148 à 240, en tout 1.208. L’institut de Berlin, transféré à Lichterfelde, près Berlin, et réorganisé en 1878, comprend les dusses supérieures ordinaires des gymnases, plus une classe spéciale : la Seleeta, où tes élèves reçoivent renseignement professionnel comme dans les écoles de guerre. Il contient 2 bataillons de 4 compagnies, soit 880 cadets. Les écoles de cadets de Prusse reçoivent des élèves de toutes les parties de l’empire, sauf de la Saxe et de la Bavière qui ont conservé leurs corps de cadets spéciaux.

L’institut des cadets de Bavière, situé à Munich, où il a été fondé en 1756 par Maximilien Ht, comprend 6 dusses et 180 élèves ; celui de Saxe, à Dresde, comprend 180 cadets et 6 divisions. Il existe des écoles préparatoires de sous - officiers (Unteroffiziervorsclmlen), analogues à nos écoles d’enfants de troupe, à Weilbourg, à Annabourg et à l’orphelinat militaire de Potsdam. Les écoles de sous-officiers, proprement dites (Uiueroffizierschulen), installées à Potsdam, à Julich, Weissenfels, Biebrich, Ettlingen, Marienwerder et Marienberg (royaume de Saxe), donnent à leurs élèves l’instruction professionnelle et sont destinées soit à former des sous-officiers, soit à compléter l’instruction de ceux-ci, mais ne forment jamais d’officiers. Les écoles militaires supérieures (Militaerschulen) reçoivent des aspirants otticiers ou des officiers. Les premières sont appelées écoles de guerre, académies militaires ; les secondes, écoles militaires supérieures, académies de guerre, etc. Les écoles de guerre prussiennes, au nombre de huit, se trouvent à Potsdam, Erfurt, Neisse, Engers, Hanovre, Cassel, Anklam, Metz ; il y a une école de guerre à Munich. Les officiers d’artillerie et du génie sortent de l’école d’artillerie et du génie de Berlin ; pour la Bavière, il existe une institution analogue à Munich. Enfin, l’académie de guerre de Berlin, fondée en 1816, réorganisée en 1858, et celle de Munich, sont destinées à compléter l’instruction des officiers. Citons encore, avec les écoles militaires, les instituts d’équitation militaire de

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Spandau, de Dresde et de Munich ; les écoles de tir pour l’infanterie installées à Spandau et à Augsbourg ; l’école de tir pour l’artillerie à Berlin, enfin l’établissement de g3’mnastique militaire de Berlin.

Marine. L’origine de la flotte de guerre allemande remonte à 1848. À cette époque fut fondée la marine prussienne, qui resta jusqu’en 1866 dans des limites très modestes. En 1867, elle devint marine de la confédération de l’Allemagne du Nord et prit une importance plus considérable. Cependant, quatre ans après, elle ne comptait encore que 3 frégates cuirassées, 2 bâtiments cuirassés, 6 corvettes à pont couvert, 2 corvettes a pont ras, 6 canonnières. C’est de 1882, époque où l’Allemagne commença ses entreprises coloniales, que date l’organisation d’une véritable flotte de guerre.

Le commandement supérieur de la marine appartient à l’amirauté, qui siège à Berlin et dont le chef est responsable envers l’empereur pour ce qui regarde le commandement, envers le chancelier pour l’administration. L’amirauté comprend :

îo Le département central ; bureau du chef ;

20 Le département militaire, sous la direction du chef d’état-major (personnel, emploi des bâtiments, instruction, histoire de l’étatmajor) ;

Le département de la marine avec un directeur spécial (questions techniques, constructions) ;

4» Des services divers, sous les ordres directs du ministre : administration, justice maritime, service de santé, construction des ports ; 5» Le service de l’hydrographie. De l’amirauté dépend aussi l’observatoire maritime, situé à Hambourg, qui centralise lea renseignements météorologiques, s’occupe de l’examen des instruments servant dans la navigation, etc.

Les ports de guerre do l’empire sont Kiel et Wilhelmshaven ; ce dernier n’existe que depuis 1875. Il est question de réunir ces deux ports par un canal qui faciliterait beaucoup les communications entre la mer du Nord et la Baltique. C’est dans ces villes que résident les amiraux commandant les deux stations navales de la mer du Nord et de la Baltique. Leur autorité correspond à un commandement divisionnaire dans l’armée. Le personnel de chaque station se compose d’une division de matelots et d’une division de chantiers. La division de matelots, commandée par un capitaine, comprend 5 bataillons se subdivisant en compagnies. Le cinquième bataillon de la division est formé de matelots d’artillerie et est chargé du service des pièces de forteresse dans les ports de guerre. Les quatre autres bataillons sont formés des marins de la classe ; la division de chantiers comprend les ouvriers et les mécaniciens.

Un bataillon de marine a été formé pour tenir garnison dans les ports de guerre de Kiel et de Wilhelmshaven et pour servir sur les frégates cuirassées, à raison de 70 à 100 hommes par frégate ; sur les autres bâtiments il n’y a pas de troupes. L’institut des mousses, établi à Friedrichsort, forme annuellement 150 enfants pour le service de la marine et spécialement pour le corps des sous-officiers. Des chantiers maritimes sont établis à Dantzig, "Wilhelmshaven et Kiel ; à la tête de chacun d’eux est placé un officier de marine, ayant sous ses ordres sept directeurs (équipement, navigation, artillerie, construction des bâtiments, construction des machines, construction des ports et administration). Citons encore les intendances de stations qui fonctionnent dans chacun des commandements et ont un rayon d’action analogue au corps de l’intendance de l’armée. Enfin le service des torpilleurs dépend aussi de l’amirauté et possède de3 dépôts pour le matériel et les hommes à Wilhelmshaven et à Friedrichsort. Kiel est le siège de l’école et de l’académie de marine. La première est destinée aux jeunes officiers et aux cadets ; la seconde aux officiers plus âgés. On y trouve aussi l’école des mécaniciens, des pilotes et des sous-officiers torpilleurs. Pour compléter la défense des côtes, la plupart des ports de commerce, depuis la Hollande jusqu’au N., près de Memel, sont protégés par des ouvrages fortifiés,

La marine militaire allemande comprenait, pour l’année 1886-1887, 706 officiers et médecins (dont 8 amiraux) ; 418 officiers de pont ; 100 cadets de marine ; 1.865 sous-ofticiars, 82 musiciens : 10.774 matelots et sol-