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puté ; d’autres enfin des plus piquants, comme Morincourt, le faux poète, le faux peintre, le faux musicien auquel il ne Serait pas très difficile de restituer son vrai nom. Le livre de M. G. Duruy a bien des qualités - par le nombre et la choix des péripéties dramatiques, c’est un roman fort captivant ; par l’étude très approfondie et bien réussie du caractère d’Andrée, c’est une étude psychologique qui se classe parmi les meilleures.

ANDREEVSK.Y (Ivan-Efiinovitch), publiciste russe, né en 1830. Dès l’âge de vingt-cinq ans, on lui confia une chaire à l’universitédeSaint-Pétersbourg. Outre de nombreux

articles de journaux et de revues, M. Andreevsky a publié plusieurs ouvrages importants, dont les principaux sont : Des droits des étrangers dans l’ancienne Russie jusqu’à Ivan 111 (1854) ; le Traité de Novgorod avec les Allemands (1855) ; Droit public russe (1866) ; Du droit de police (1872-1873) ; etc.

ANDRESEN (Charles-Gustave), philologue allemand, né kUetersen(Holstein), le îerjuin 1813. Il étudia la philologie à Eiel, devint en 1838 précepteur -d’un prince d’Augustembourg, puis il fut, jusqu’en 1852, professeur au gymnase d’Alton». Après s’être livré à l’enseignement privé, il est devenu successivement professeur et prorecteur à Mullheim (1858), privatdocent à Bonn (1870), et professeur à l’université de cette vijie (1874). Outre un grand nombre d’articles et d’études critiques dans des journaux philologiques, on lui doit : Sur Vorthographe allemande (1855) ; Liste des vocables pour l’orthographe allemande (1856) ; Sur la langue de J. Grimm (1869) ; les Anciens Noms propres allemands et leurs transformations (1873) ; Sur l’étymologie populaire allemande (1876) ; le Langage usuel et le Langage correct en allemand (1SS0) ; etc.

ANDHEVETAN (Claude-François), médecin français, né à la Roche-sur-Forou (Haute-Savoie), le 8 mai 1802. — Il est mort dans cette ville le 19 juin 1879. Le docteur Andrevetan a fondé à Annecy un prix annuel pour la poésie, l’histoire et les beaux-arts, et à la Boche un prix de vertu décerné aux jeunes filles les plus méritantes. En outre, il a laissé la plus grande partie de sa fortune à sa ville natale, pour la fondation d’un hôpital qui porte son nom.

ANDREWS (Joseph), graveur américain, ne à Hingham (Massachusetts), le 17 août 1806, mort à Boston le 7 mai 1873. Élève, dans cette dernière ville, du graveur Abel Bowen, puis à Londres de Joseph Goodyear, il vint ensuite à Paris, y demeura en 1840 et 1841, et pendant son séjour exécuta six portraits pour la • Galerie historique de Versailles », publication artistique où sont reproduits les principaux tableaux du musée. Les œuvres les plus remarquables d’Aodrews sont : le Passage du Gué, d’après Fisber (1830) ; Chevaux embourbés, d’après Mount (1839) ; portraits de Washington, d’après SUiart(1843) ; de/âmes GraAam, d’après Healy (1815) ; de Benjamin Franklin, d après Dup.essis (1846) ; la Sorcière d’Endor, d’après Allston (1851) ; le Duc d’Urbin, d’après le Titien (1851) ; portraits de Jaret Sparks, d’après Stuart (1855) ; etc. Andrews a, en outre, laissé une vue de Plymouth en 1620, a laquelle il travailla pendant quatre ans, et qui est l’œuvre maîtresse de cet artiste de talent.

ANDREWS (Thomas), physicien anglais, né à Belfast le 19 décembre 1813, mort dans cette ville en 1886. Professeur de chimie et vice-président au collège de la Reine, à Bîlfast, membre de la Société royale de Londres, il a surtout étudié les questions qui sont k la fois du domaine de la physique et de la chimie. Ses travaux les plus remarquables se rapportent au développement de la chaleur dans les réactions chimiques, à la combustion et à l’ozone. En 1861, Andrews s’adonna à l’étude des gaz et chercha à établir exactement la différence entre les gaz dits

fiurmanents, c’est-à-dire qui n’avaient pu être iquéfiés, et ceux que l’on a obtenus à l’état liquide et même solide, comme l’acide carbonique. Des expériences répétées ramenèrent a la découverte de la température critique ; il démontra qu’au-dessus d’une certaine température, caractéristique pour chacun d’eux, les gaz ne peuvent plus être liquéfiés par la pression. Cette découverte, établissant qu’il n’y a pas de différence entre les gaz permanents et les gaz non permanents, fut confirmée parR. Pictet, qui parvint, en 1877, à liquéfier et à solidifier 1 hydrogène et l’oxygène en les soumettant à la fois à un grand abaissement de température et à une pression considérable. Les travaux d’Andrews ont été publiés dans la < Revue de physique >, dans les • Mémoires de la Société royale de Londres » et dans les • Annales de Poggendorf >.

ANDREWSITE s. t. (an-dri-ou-ai-te — du nom du physicien Andrews). Miner. Phosphate de fer hydraté contenant de la silice et du cuivre, qu’on peut considérer comme une variété cuprifère de la dufréniie,

. ANDIUEC (Jules), littérateur et membre de la Commune de Paris, né à Paris en 1S37.

— Il est mort k Jersey le 7 mars 1884. A la fin de 1871, il avait fondé k Londres un petit journal, le Qui-vice, curieux organe des revendications sociales dont, selon lui, on

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devait poursuivre la réalisation. Cette feuille n’eut qu’une éphémère existence. Il s’adonna ensuite k l’enseignement privé, d’abord à Londres, puis à Jersey où il se fixa. Après l’amnistie de 1880, il demanda et obtint, en 1881, le poste de vice-consul de France a Jersey, qu’il conserva jusqu’à sa mort.

. ANDRIEUX (Emile), médecin, né à Paris en 1797. — Il est mort à Montigny (Eure), le 16 décembre 1862.

, ANDRIEUX (Louis), homme politique français, né à Trévoux (Ain), le 20 juillet 1840.

— En 1877, M. Andrieux siégeait à la Chambre comme député du Rhône ; à fit partie des 363 qui votèrent un ordre du jour de blâme contre le ministère de Broglie-Fourtou, et qui, la Chambre ayant été dissoute, furent réélus. Dans la 4e circonscription de Lyon, M. Andrieux obtint 10.304 voix contre 8.224 données k M. de Feynol, son concurrent légitimiste. Il se lit inscrire au groupe de l’Union républicaine, qui venait alors de se fonder. L’année suivante ne fut marquée pour le député du Rhône que par un duel au pistolet avec M.Paul de Cassagnac.duel retentissant a cause de la qualité des adversaires et de la passion qu’ils mettaient k leurs discussions politiques. Au demeurant, malgré leur adresse bien connue, ils échangèrent leurs balles sans résultat (13 mars 1878). En février 1879, M. Andrieux, nommé rapporteur de la loi sur l’amnistie, conclut à l’amnistie partielle. Un mois après (4 mars 1879), il était appelé aux fonctions de préfet de police en remplacement de M. Gigot. Il crut à ce moment de voir donner sa démission de député ; mais, ayant fait appel à ses électeurs, il fut renvoyé à la Chambre (6 avril 1879).

Le passage de M. Andrieux k la préfecture de police devait être marqué par des incidents de nature très diverse, mais tous faits pour passionner l’opinion publique. Nous ne pouvons ici que rappeler l’arrestation et l’expulsion du nihiliste Hartmann, l’expulsion des congrégations religieuses, à laquelle M. Andrieux dut présider comme préfet de police, etc. Dans un autre ordre d’idées, pendant l’administration de M. Andrieux les rapports entre la préfecture et le conseil municipal devinrent de plus en plus tendus. Les représentants de Paris demandaient des comptes au préfet, et celui-ci refusait d’en rendre ; aussi émirent-ils contre lui, le 25 novembre 1879, un vote de blâme qui, d’ailleurs, fut annulé deux jours après, comme illégal. D’autre part, M. Andrieux fut à plusieurs reprises vivement attaqué par la presse, notamment par • la Lanterne i, dont il fit illégalement, de sa propre autorité, saisir le numéro du 29 juin 1879. Il rattacha la police des mœurs à la Sûreté et recommanda aux agents une surveillance sévère des femmes qui se livrent à la prostitution clandestine, des fillettes qui offrent aux passants des fleurs..., etc. Ces instructions étaient évidemment inspirées par des intentions louables ; furent-elles empreintes d’une rigueur excessive, ou bien ne faut-il pas plutôt supposer que les agents des mœurs outrepassèrent les ordres de leurs supérieurs ? Ce qu’il y a de certain, c’est que M. Andrieux eut bientôt sur les bras plusieurs affaires causées par des arrestations illégales ou maladroites. Nous rappellerons notamment l’arrestation d’une actrice, M"« Bernage, et celle de M™’ Eyben, dans le passade des Panoramas, k la suite de laquelle la Chambre fut saisie d’une demande de poursuites contre M. Andrieux ; elle crut devoir la repousser (18 juillet 1881). Le conflit avec le conseil prit un tel caractère de crise, que les représentants de Paris rompirent toutes relations avec le préfet et refusèrent de voter le budget des services même les plus indispensables. M. Andrieux se décida alors k donner sa démission de préfet de police (15 juillet 1881). Le mois suivant, dans une réunion publique tenue à l’Arbresle, il exposa ses opinions sur les rapports qui doivent exister entre le préfet de police et le conseil ’•municipal : ses électeurs les partageaient sans doute, car M. Andrieux fut réélu à la députation par le même canton le 21 août 1881. En janvier 1882, il exerça sur les destinées du pays une influence considérable, car on peut dire que c’est lui qui fit tomber ce qu’on a nommé le grand ministère. Gambetta, on le sait, dans son projet de revision de la constitution, demandait à la Chambra de voter le scrutin de liste ; M. Andrieux, nommé rapporteur par la commission chargée d’examiner le projet, conclut énergiquement à son rejet : la Chambre se rallia k sou avis, et comme le cabinet avait posé la question de confiance, il tomba (26 janvier 1882), Le successeur de Gambetta, M. da Freycinet, envoya M. Andrieux k Madrid, comme ambassadeur provisoire, le 13 mars suivant. Si les malveillants voulurent voir dans cette mission une marque de reconnaissance, elle fut en tout cas d’une courte durée, car dès le mois d’octobre M. Andrieux quittait l’Espagne, où il fut remplacé par le baron des Michels. Son séjour en Espagne devait avoir un épilogue. Le journal t Paris • ayant prétendu que, de l’autre côté des Pyrénées, M. Andrieux avait indûment porté la décoration de la Légion d’honneur, un duel eut lieu, le 30 novembre 1882, entre l’ancien ambassadeur et M. Charles Laurent, rédacteur du journal j ce dernier fut légèré

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! ment blessé. La vérité, paraît-il, est que

M. Andrieux, informé par lettre particulière du ministre qu’il était décoré, arbora son ruban quelques jours avant la publication du décret au « Journal officiel ». Sa nomination officielle est du S août 1882.

De retour à la Chambre, le député de l’Arbresle parut avoir adopté des opinions plus modérées ; il se rapprocha du centre gauche et, dans la séance du 11 novembre, se déclara partisan d’une politique de conciliation vis k vis des catholiques. Quelques jours après, il prit l’initiative d’une proposition de revision constitutionnelle, tendant k doter la France d’une république analogue à celle des États-Unis, avec un président et des ministres pris en dehors du Parlement.

Lors de la discussion du projet de loi sur les familles ayant régné en France (l<sr février 1883), M. Andrieux soutint à la tribune que devant la loi les princes devaient être égaux aux autres citoyens et qu’aucune circonstance ne légitimait les lois d’exception. Plus tard, il se rallia k la proposition faite par M. Barodet, d’une revision générale de la constitution. Adversaire déclaré de M. Jules Ferry, il combattit les crédits que sollicitait ce ministre pour la campagne du Tonkin et l’attaqua dans de véhéments discours. Il n’en demandait pas moins que le cabinet restât au pouvoir pour réparer ses fautes et liquider la situation. Il combattit également le projet du gouvernement sur le rattachement de la préfecture de police au ministère de l’Intérieur (15 janvier 1884). De concert avec M. de Choiseul, il interpella le gouvernement k propos de l’administration et de la justice en Corse et le contraignit à reconnaître que tout ne s’y passait pas régulièrement (3, 5 et 7 juin 1884). Il attaqua l’élection d’un député de l’Aveyron, M. Denayrouze, pour lequel, disait-il, on avait rétabli la candidature officielle. En septembre de la même année, k Lyon, il présida, une réunion d’ouvriers sans travail et se déclara prêt à se mettre à la tête d’un mouvement socialiste et k récourir à la force si les circonstances l’exigeaient ; l’assemblée néanmoins lui refusa un vote de confiance. Le 25 janvier 1885 il se porta, toujours dans le département du Rhône, comme candidat k un fauteuil sénatorial ; mais il n’obtint que 16 voixsu1735 votants. Il fonda ensuite le journal anti-opportuniste la ligue et proposa son alliance aux conservateurs contre l’ennemi commun : l’opportunisme. Cette feuille dut surtout son succès aux révélations indiscrètes de son rédacteur en chef. Il y publia en feuilleton les Souvenirs d’un préfet de police, qui furent réunis, cette même année, en deux volumes in-18. Nous consacrerons un article spécial k cet ouvrage, curieux à plus d’un titre, où, à côté de la défense personnelle de l’auteur contre les différentes attaques de la presse, on trouve bien des révélations piquantes. Franc-maçon, faisant partie de la loge du Parfait-Silence,

— ô ironie 1 — M. Andrieux révéla les secrets de l’ordre et fut pour ce fait rayé de l’association. Trouvant que ses électeurs du Rhône se refroidissaient, M. Andrieux’ se porta candidat dans le département des Basses-Alpes aux élections du 4 octobre 1885, et il fut élu au scrutin de ballottage sur la liste républicaine modérée et anti-opportuniste qu’il avait constituée avec MM. Proal et Suquet. Il fit alors partie de la coalition de l’extrême gauche et de la droite qui refusa au ministère Brisson les crédits pour la continuation de la campagne du Tonkin, et fut l’un de ceux qui demandèrent l’abandon de cette colonie.

M. Andrieux jouit de la réputation méritée d’avoir beaucoup d’esprit. Il en a quelquefois trop. Nous empruntons au journal « le Courrier de Lyon ■ les lignes suivantes, extraites d’un portrait qui n est rien moins

? ; n’hostile : • On dirait que le caractère

antaisiste et incohérent de l’écolier, que les ardeurs et les entraînements plus ou moins réfléchis de l’étudiant et du membre de l’anticoncile ont pris le dessus sur la rectitude d’esprit et la sagesse de l’homme mûr. Avec ses procédés d’opposition tapageuse, ne repoussant aucune alliance, avec cette publication de mémoires où l’on cherche en vain le côté sérieux d’un haut fonctionnaire ayant un respect suffisant des fonctions délicates qu’il occupa, M. Louis Andrieux n’a pas quarante ans, il en a dix-huit. Son insouciance du qu’en-dira-t-on, son esprit d’aventure, son scepticisme railleur apparaissent derrière chaque ligne, et, à ne voir que cette dernière œuvre, on peut dire que M. Louis Andrieux est l’un des chefs du grand parti politique Je m’en fiche ! ». Voici maintenant M. Andrieux orateur : • Aujourd’hui, M. Louis Andrieux, très habile et suffisamment observateurpour se connaître lui-même, a transformé la lenteur de sa parole en une sorte de réticence voulue qui aiguise le trait et rend son ironie plus mordante, tout en lui laissant le sang-froid nécessaire pour ne point s’emballer et répliquer aux apostrophes. C’est là, en effet, dans ces luttes oratoires animées où l’apostrophe croise l’interruption, que M. Louis Andrieux est vraiment remarquable et s’est acquis une juste renommée, mais son art oratoire échappe aux grands mouvements de l’éloquence. Adversaire dangereux, capable de blesser de ridiculiser, de percer son antagoniste a’une pointe acérée, il arrive

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difficilement k la persuasion et encore mains à l’émotion ».

  • ANDRINOPLE (en turc Edirné), province

de la Turquie d’Europe, bornée au N. par la Roumélie orientale, à l’E. par la mer Noire, le vilayet de Constantinople et le détroit des Dardanelles, au S. par la mer Egée et k l’O. par la Macédoine. Sa superficie est de 67.617 kilom. carrés ; sa population, de 1.354.567 hab, dont 523.009 mahométans, soit 20 hab. par kilom. carré. Andrinople est divisée en trois sandjaks : Andrinople, Rodosto etGallipoli.

Configuration physique. Tandis que la partie centrale est traversée par la grande et belle vallée de la Maritza, les parties orientales et occidentales sont occupées par de hautes montagnes. Vers l’E. court la longue chaîne d’Istrandja-Dagh, dont les dernières ramifications se perdent dans les environs de Constantinople. Le Tékir-Dagh se dirige dans le S.-E. et forme dans son prolongement méridional la presqu’île de Gallipoli ; enfin, vers l’O., la contrée est entièrement occupée par la chaîne remarquable de Despoto-Dagh, qui se détache du Balkan. C’est une muraille presque infranchissable sur un développement de 50 kilom. de largeur, entre Andrinople et la Macédoine ; elle ne présente aucune vallée longitudinale et ses croupes sont couvertes de vieilles forteresses. Les Ottomans ont empêché la population chrétienne de s’y établir. C’est un pays admirable, avec des collines ondulées couvertes d’herbages, à l’exception des montagnes de Despoto-Dagh. Le fleuve principal est la Maritza (Hèbre), qui prend sa source au N. de la Bulgarie, dans les gorges sauvages du Balkan, entre dans la province d’Andrinople, près de la ville de Moustafa-Pacha, court vers le S.-E. jusqu’k Andrinople, reçoit trois affluents, le Toundja, l’Ardti et l’Ergine, et se jette dans le golfe d’Enos,

Les côtes d’Andrinople commencent avec la baie de Lagos, courent vers le S.-K. pendant 80 kilom. jusqu’k l’embouchure de la Maritza et s’inclinent légèrement pendant 30 kilom. vers le S. jusqu’au cap Paxi, point occidental du golfe de Xéros, qui s’enfonce pendant 60 kilom. et forme, avec le détroit des Dardanelles, la presqu’île de Gallipoli. Le littoral, sur cette étendue, reste bas, tandis que la terre s’élève quelquefois très haut vers l’intérieur, en gardant un aspect fertile et riant. L’extrémité de la presqu’île de Gallipoli est formée par le cap Helles-Bouroun, que les Turcs désignent Sous le nom de cap Greco ; c’est, du côté de l’Europe, l’extrémité occidentale du détroit des Dardanelles ou Hellespont, laquelle présente trois pointes escarpées : la pointe la plus occidentale est le cap Tekesh ; celle du milieu est le cap Relies ou cap Greco : sur la pointe orientale la plus proche de la côte de l’Asie Mineure se trouvent le château fort de Seddil-Bahr et un phare ayant 36 mètres d’altitude ; à £ kilom. vers le N.-E. est une autre pointe saillante, escarpée et de couleur blanche, que l’on nomme Eski-Sarlik. Depuis le cap Helles, la côte tourne au N.-E. pour suivre le littoral de la presqu’île de Gallipoli. L’Hellespont ou détroit des Dardanelles est une sorte de fleuve sinueux dont la direction générale est du S.-O. au N.-E. ; sa longueur, depuis Seddil-Buhr jusqu’au fanal de Gallipoli, est de 64 kilom., sur une largeur qui varie de 2 à 7 kilom. 500. De la pointe Eski-Sarlik jusqu’au Vieux-Château d’Europe ou Kilid-Buhr, éloigné de 18 kilom. 500 vers le N.-E., la côte est presque partout droite, escarpée et aride avec 19 k 24 mètres d’eau k ses pieds. La ville des Dardanelles d’Europe a peu d’importance ; ses maisons sont en bois et entourées d’une grande quantité de cyprès. À partir de la pointe du château de Kilid-Bahr, la côte est taillée k pic jusqu’k l’anse de Maïtos ou Maïta (baie de Khelia), qui offre un bon abri contre le vent du nord et le courant. Depuis cette baie jusqu’k la pointe de Galata (28 kilom.), la côte est basse et s’élève rapidement en allant vers l’intérieur qui est bien cultivé. De distance en distance d’énormes massifs de roches élevées se projettent dans le détroit et forment entre eux des baies peu profondes. La pointe de Galata prend son nom du village de Galata, c’est le point le plus méridional de la vaste baie de Gallipoli, le plus sûr et le meilleur mouillage du détroit. Elle est partagée presque en deux

Ïarties égales par une langue de terre. Cette angue de terre qui s’avance vers l’E., et qu’on nomme «Bras de Gallipoli », forme l’extrémité septentrionale du détroit des Dardanelles et le sépare de la mer de Marmara. Sur sa partie occidentale la plus élevée, est bâti un phare qui sert à reconnaître l’embouchure du détroit quand on vient de la mer de Marmara. Le rivage, bas et uni à partir de la ville de Gallipoli, la plus importante du détroit, commence k s’élever près du village de Don-Alzou, jusqu’à la ville de Kara, qui est bâtie sur un morne assez élevé et à 18 kilom. de l’Ile de Marmara. On aperçoit en prolongeant la côte, les pauvres villages de Boulai, Don-Alzou, Lageli, où l’on récolte une grande quantité de vin que l’on expédie k Constantinople ; féristt, Héraclista, Relichiad et enfin Kora, sur la pointe de la côte la plus rapprochée de l’Ile de Marmara. Après Kora, la côte court pendant 35 kilom. au N.-E. jusqu’k la baie de