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constance, elle provient, soit d’un arrêt dans la production, soit d’une destruction plus rapide. On voit alors le chiffre des globules tomber à trois, deux millions par millimètre cube et plus bas. Hayem a vu des malades avec huit cent mille et même quatre cent mille ; le premier seul put guérir. On peut donc conclure que la déglobulisation mesure la déchéance organique ; toutefois il faut toujours tenir compte de la valeur globulaire et de l’individu.

L’appréciation de la forme des globules est très délicate, en raison des difficultés de la technique d’examen. La forme biconcave est toujours conservée quelle que soit la maladie. Leurs variations de volume a plus d’importance ; à l’état sain, le globule a sept millièmes de millimètre de diamètre, dimension moyenne ; dans l’état morbide, les variations sont fréquentes. Dans les états aigus, elles sont transitoires ; au moment de la crise hématique, il y a un abaissement du diamètre moyen dû au nombre considérable d’hématob".astes ou globules de nouvelle formation. Dans les maladies chroniques, les variations sont permanentes. Malassez distingue des globules nains et des globules géants ; les premiers s’observeraient dans la chlorose, l’anémie saturnine ; les seconds dans les anémies symptomatiques du cancer, etc. Hayem conteste la valeur absolue de ces conclusions, mais il reconnaît que l’augmentation du nombre relatif des globules géants a une grave importance pour le pronostic.

Les variations des autres éléments figurés ont leur importance, mais elle est secondaire. Il reste à apprécier la valeur qualitative des globules ; c est-à-dire le poids globulaire et su richesse en hémoglobine. Ces données ne peuvent être fournies que par de délicates analyses chimiques. Andral et Gavarret, Becquerel et Rodier ont fait voir que la diminution du poids des globules caractérise essentiellement les états anémiques et leur est proportionnelle. Les méthodes chimiques ont été aussi appliquées a la recherche de l’hémoglobine par Quinquaud : d’iniquement, l’application en a été rendue plus facile grâce aux recherches chromométriques de Hayem et de Malassez, dans lesquelles on peut évaluer la richesse d’un sang donné en examinant la teinte fournie par une certaine dilution considérée sous une certaine épaisseur, et en la comparant k une gamme de tons corcorrespondant à des valeurs déterminées k l’avance. Disons simplement que Ces dosages ont donné sensiblement les mêmes résultats que les estimations globulaires fournies par des procédés plus anciens.

C’est dans la chlorose et le cancer que la perte en hémoglobine parait atteindre son maximum. On peut faire une application des résultats de ces recherches à certains diagnostics difficiles ; ainsi lorsque le doute fait balancer entre une phtisie aiguë et une fièvre typhoïde, si l’hémoglobine tombe à 0 gr. 80 pour 100 grammes de sang avant le quinzième jour, la maladie est une phtisie aiguS ; si, au contraire, le chiffre est supérieur k 100, c’est une fièvre typhoïde, etc.

En comparant tous les éléments de l’anémie séparément, aucun ne donne une idée complète de l’état morbide ; toutefois le résultat est approximatif et peut être mis en parallèle. C’est ce qu’a fait Hayem dans le tableau suivant :

îo Cas légers. Nombre de globules, 4 à 3 millions ; altérations globulaires nulles ou faibles ; valeur individuelle variant de 1 a 0,70.

Cas moyens. Nombre, 3 à 2 millions ; altérations prononcées avec diminution de dimension ; valeur individuelle, 0,80 à 0,30.

Cas intenses* Nombre, 2 à 1 million ; dimensions très inégales, forte proportion de grands éléments ; valeur, de 0,40 k 1.

Cas extrêmes. Nombre, 800.000 à 400.000 ; dimensions inégales. La valeur individuelle ne peut être que normale ou augmenter, autrement la mort serait fatale en raison de la diminution du nombre.

Causes. Les causes de l’anémie sont très nombreuses ; cet état fait partie du syndrome d’un grand nombre, pour ne pas dire de toutes les maladies fébriles et chroniques. La plus simple de toutes est l’anémie traumatique, qui résulte directement des pertes de sang consécutives aux plaies et aux opérations. Elle a été récemment étudiée par Kirmisson dans sa thèse d’agrégation (Paris, 1880). L’anémie peut alors être aiguë et mortelle par suite des pertes excessives de sang au moment de l’accident, ou lente quand les hémorragies se succèdent à la chute des escarres, comme cela est si fréquent chez les blessés de guerre.

V. HÉMORRAGIE.

La réparation se fait ordinairement avec rapidité, pourvu que la suppuration ne soit pas abondante et que l’hémoglobine monte parallèlement au nombre des globules, ce qui n’arrive pas dans les autres anémies. La quantité des peptones augmentée dans le sang fournit à cette réparation, à laquelle concourt tout l’organisme par une sorte d’auto-digestion de tous les éléments anatomiques jusqu’au rétablissement de lVquilibre organique.

On reconnaît aujourd’hui, contrairement aux théories de Broussais, que l’anémie traumatique a une fâcheuse influence sur l’évolution des plaies. Lisfranc saignait ses opérés 1^ soir même. Actuellement on épargne le sang autant qu’on le peut (bande d’Esiuarch,

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pinces hémostatiques). La clinique et l’expérience donnent raison aux procédés actuels. Les statistiques de Bœckel montrent que pour l’ovariotomie la mortalité s’élève de 33 à 83 pour 100, lorsque la perte de sang à dépassé 1 kilogr. Tous les chirurgiens ont remarqué que les plaies se ferment moins vite, et que l’organisme résiste moins aux causes d’infection septique lorsqu’il s’agit d’un malade anémié par le traumiitisme.

Parmi les anémies générales les plus importantes, il faut citer surtout celle qui accompagne la chlorose, maladie des jeunes gens dont la nature n’est pas encore très bien connue, qu’on a tour à tour distinguée de l’anémie proprement dite, ou confondue avec elle sous le nom de chloro-anémie. L’anémie qui accompagne le rhumatisme articulaire aigu dure souvent longtemps après l’attaque et retarde la convalescence. L impaludisme est encore l’une des causes les plus fréquentes d’anémies" graves ; après les violents accès de fièvre intermittente, le nombre des globules est considérablement diminué ; on en trouve les débris dans le sang sous forme de pigment. L’anémie et la cachexie, qui en est l’expression la plus haute, est une des formes les plus communes de l’impaludisme chronique ; dans ces cas, il est probable que la pauvreté du sang vient de la lésion des organes formateurs des globules : la rate, le foie, la moelle des os, les ganglions lymphatiques. L’influence miasmatique, ajoutée aux mauvais effets d’une température exagéréej d’une alimentation vicieuse, d’un changement des conditions générales de la vie, produisent ces états de langueur, de dépérissement qu’on réunit sous le nom à’anémie coloniale.

Il faudrait passer en revue toute la pathologie pour exposer au complet toutes les causes d’anémie générale.

Anémie locale. Par anémie locale on entend l’état dans lequel se trouve un organe ou une portion d’organe dans lesquels la quantité de sang apportée par les artères est moindre que dans les conditions physiologiques ; c’est le contraire de la congestion. Elle peut être totale ou incomplète et porte encore le nom d’ischémie. Bien des causes peuvent produire l’anémie locale. Dans les laboratoires de physiologie on la produit en coupant, en liant, en pinçant les artères qui se rendent dans l’organe, ou en y injectant des corps solides capables de les obturer ; selon le volume de ces corps, on pourra produire l’oblitération sur un point déterminé par le calibre des vaisseaux ; pour oblitérer les plus petits, on peut se servir de poudres inertes, le lycopode, ou même d’air qui va se loger dans les petits vaisseaux et y reste fixé par capillarité. En pathologie, l’anémie locale peut être produite simplement par l’exagération de l’acte physiologique par lequel les parois des artères se contractent sous l’influence des vaso-moteurs ; la compression d’une artère par une tumeur, un organe déplacé, l’embolie et la thrombos en sont les causes principales.

L’effet sera variable, suivant la disposition des artères de la région. S’il existe des anastomoses suffisantes avec les artères voisines, il y aura dilatation de ces anastomoses et suppléances ; c’est ce qu’on cherche à obtenir quand on pratique la ligature méthodique d’une artère. Si l’artère est terminale, c’est-à-dire sans communication, il se forme an infarctus comprenant tout le territoire de cette artère, dans lequel il n’y a plus qu’une vitalité obscure entretenue par le sang qui reflue dans les veines et par quelques anastomoses capillaires ; si ces conditions même font défaut, la région se gangrène et meurt. Les symptômes sont variables suivant les organes atteints, et sont en général la pâleur, le refroidissement, l’abolition des battements artériels, la douleur tant que la mortification n’est pas complète, des modifications trophiques, et enfin des troubles fonctionnels divers. V. INFARCTUS, GANGRÈNE, EMBOLIE, AN-GINE DB POITRINE, ASPHYXIE LOCALE, etc.

Uanémie cérébrale est une des plus importantes et des plus fréquentes parmi les anémies locales. Quand elle est complète les fonctions cérébrales sont abolies : conscience, sensibilité, rootilité volontaire ; la mort survient bientôt ; mais on peut voir continuer la respiration et les battements du cœur si les centres moteurs de la moelle allongée n’ont pas été touchés. Si l’anémie cérébrale ne dure que quelques instants, Ici vie restée latente peut encore être raniinée.Ainsi Brown-Séquard, après avoir décapité un chien, a injecté de suite du sang dans les artères de la tête et a pu faire reparaître les mouvements réflexes, et aussi, parait-il, quelque lueur d’intelligence, car en appelant l’animal à haute voix il provoqua des mouvements des yeux.

On a prétendu que les guillotinés peuvent sentir et penser ; la plupart des physiologistes affirment le contraire. Même si l’on ne tient compte ni du sang perdu, ni du choc, il est évident que, l’irrigation n’ayant plus lieu, l’anémie cérébrale détermine ici, comme dans la syncope vulgaire, l’abolition de toutes les fonctions cérébrales, y compris les facultés intellectuelles. Mais qu’arriverait-il si l’on rétablissait la circulation dans une tête fraîchement décapitée ? On assisterait peut-être, dit Vulpian, à un grand et terrible spectacle. Laborde a essaye, en 1885, de réaliser ce

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grand problème ; il a rétabli la circulation cérébrale dans la tête d’un supplicié en faisant communiquer ses artères avec celles d’un chien, mais n’a obtenu que des mouvements réflexes des muscles de la face. L’expérience peut d’ailleurs être encore perfectionnée.

L’anémie cérébrale partielle peut être produite par l’excitation du grand sympathique, qui régit la circulation de toute la tête ainsi que l’a montré Cl. Bernard. Cette excitation peut avoir lieu par action réflexe, par exemple en irritant le sciatique ou tout autre nerf périphérique : c’est par l’anémie cérébrale et bulbaire consécutive qu’on peut expliquer la pâleur, les syncopes et même la mort qui surviennent à la suite de certaines blessures et des vives douleurs.

Les mouvements brusques modifient parfois si rapidement la circulation de l’encéphale, qu’il en résulte des phénomènes d’anémie incomplète ; c’est ainsi que s’expliquent les sensations vertigineuses que l’on éprouve en se levant tout à coup après avoir été couché, les syncopes même des convalescents qui mettent pied à terre pour la première fois. Salathé, au laboratoire de Marey, a fait des recherches sur l’effet de la position verticale et des mouvements giratoires tendant k éloigner le sang de l’encéphale et a produire l’anémie cérébrale. Il observait ainsi tour à tour la pâleur des muqueuses, des convulsions, des syncopes et une mort parfois très rapide. La guérison des accidents pouvait être obtenue en renversant l’animal de façon à faire refluer le sang dans le cerveau ; et il a vu que la résistance à la Congestion est bien plus grande que la résistance à l’anémie.

Au lieu d’être généralisée à l’encéphale, l’anémie peut être localisée à certaines régions. Certaines affections d’origine évidemment encéphalique ont pu être ainsi considérées comme de véritables névroses vaso-motrices déterminant des troubles fonctionnels : par exemple la migraine, surtout la variété nommée migraine ophthalmique ; l’épilepsie, que Brown-Séquard considère comme une anémie localisée aux pédoncules et à la protubérance, et très souvent d’origine réflexe. D’autres anémies locales complètes, produites par des lésions vasculaires, sont étudiées aux articles ramollissement, athérome, embolie, tumeurs du cerveau : ce qui domine dans leur étude symptomatique, c’est la localisation ; la nature de la lésion n’est guère importante que pour l’évolution.

Nous avons vu que la mort est le résultat de l’anémie cérébrale poussée à un certain degré. Les symptômes qui la dénotent, dans les cas plus ordinaires, sont la pâleur du visage, des sensations de vertige, des bourdonnements d’oreille, des maux de tête accompagnés quelquefois d’excitation et de convulsions dont le pronostic est assez grave, le plus souvent de dépression et de défaillances. Dans l’anémie cérébrale proprement dite, on voit prédominer les phénomènes psychiques, disparition de la mémoire, de la conscience, aphasie, troubles de la motilité volontaire, suivant les régions atteintes. Dans l’anémie bulbaire et protubérantielie ce sont, au contraire, les convulsions, les vomissements qui tiennent le premier rang et précèdent parfois la syncope qui peut entraîner la mort par arrêt du cœur et de la respiration. On est trop porté à attribuer à la congestion quelques-uns de ces phénomènes fréquents chez les vieillards dont les artères sont altérées ; il importe de ne pas confondre le coup d’anémie avec le coup de sang, auquel on a toujours soin d’appliquer une thérapeutique diamétralement opposée à celle de l’anémie, et consistant en sangsues, sinapismes aux membres inférieurs, même saignée copieuse. Le meilleur moyen de remédier à l’anémie cérébrale, c’est de faciliter la circulation en débarrassant la poitrine de toute compression et de favoriser l’accès du sang dans la tête en couchant horizontalement le malade et en plaçant même la tête plus bas que le tronc.

L’explication du sommeil par l’anémie cérébrale a été donnée par Cl. Bernard, et surtout par Dureheim et Hammond. Pour le prouver, ces auteurs trépanent un animal, placent sur l’orifice un opercule de verre, et l’on peut voir en effet les vaisseaux de la piemère se contracter pendant que l’anima] dort. Cette théorie a été un peu modifiée par Sergneyeff, qui admet l’anémie à la périphérie du cerveau et la congestion au centre. Flemming, enfin, a proposé d’appliquer à la production du sommeil chirurgical la perte de connaissance et l’anesthésie qu’on peut obtenir par l’anémie cérébrale incomplète en comprimant les artères carotides au cou.

Anémies professionnelles. Un certain nombre de professions peuvent déterminer l’anémie ; le plus souvent il s’agit d’une intoxication lente qui nuit au développement ou à la régénération des globules du sang. Les cuisinières, les blanchisseuses-sont exposées dans les locaux mal aérés aux émanations d’oxyde de carbone venant des fourneaux ; avec ce gaz, l’hémoglobine forme un composé stable et ne peut plus servir aux échanges respiratoires. L’intoxication asphyxique par les gaz du charbon en est le degré le plus élevé. Les ouvriers qui manient le plomb et ses composés ont un sang dont les globules sont diminués en nombre et en volume ; tout I 93

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le monde a remarqué la pâleur ordinaire des peintres cérusiers. V. saturnisme.

h’anémie des mineurs est une des maladies qui ont amené d’intéressantes controverses dans ces dernières années. L’épidémie qui éclata parmi les ouvriers du tunnel du Saint-Gotha rd en devint le point de départ ; mais la maladie était connue dans bien d’autres mines, à Anzin, à Saint-Étienne, etc., dans les houillères comme dans les autres exploitations. Les ouvriers étaient pris de mal de cœur, de douleurs dans les hypocondres ; ils pâlissaient ; la maigreur et le dépérissement augmentaient peu à peu, et les cas de mort n’étaient pas rares. Avec cela peu ou pas de symptômes bien nets, sauf un peu de météorisme abdominal, quelques vomissements et la présence constante de l’indican dans les urines. On confondait tour à tour le mal avec l’anémie pernicieuse, la cachexie paludéenne : il s’agissait, en effet, souvent d’ouvriers italiens venus des pays où la mal’aria est endémique ; le caractère d’épidémie était mis en avant. D’autres parlaient d’anoxyhémie due à l’insuffisance d’air an fond des galeries ; d’intoxication par les gaz délétères provenant des explosions de la mine, etc. Or, Dubini découvrit à Milan, en 1878, un parasite intestinal nommé ankylostome duodénal. Ce ver a été retrouvé avec ses œufs bien caractéristiques dans les garderobes des malades, dans 1 intestin de ceux qui ont succombé et dans les eaux et le sol des galeries de toutes les mines où l’on a observé l’anémie des mineurs. On l’a même trouvé chez des individus atteints d’anémie, qui n’étaient jamais descendus dans les fosses, et pour lesquels on ne peut supposer l’action des gaz d’explosion, du grisou, etc. Les heureux effets des anthelminthiques, en particulier de l’extrait éthéré de fougère mâle, du thymol, tandis que toute autre médication échoue, plaident encore en faveur de la nature de la maladie. Il est admis aujourd’hui, trace aux travaux de Perroncito, de Pacona, a Lesage, etc., que J’anémie des mineurs est due k la présence de ce parasite, et qu’elle % été apportée d’Italie, où le ver exista dans les eaux stagnantes, par des ouvriers dont les déjections ont souillé les eaux potables. Le diagnostic de la maladie se fait sûrement pat la constatation du ver et de sas œufs caractéristiques dans les garde-robes, où ces derniers sont parfois si abondants que Perroncito en a trouvé 44 par millimètre cube de matière fécale. Pacona a vu un malade rendre 1.250 helminthes. On en a trouvé 20 par ponce carré dans l’intestin d’un homme qui a succombé.

Bien que le nombre des globules rouges soit notablement diminué dans le sang, le parasite n’agit probablement pas par succion ; en effet, d’après Bonuzzi, en admettant que chaque ver consomme par jour une quantité de sang égale au tiers de son poids, il en faudrait 500 pour enlever 1 gramme de sang. Il irrite donc plutôt l’intestin, et entrave l’absorption et par suite la nutrition générale. Sa présence n en est pas moins la cause du mal (v. anguillule et ankylostome). Consulter le mémoire de Bugnion dans la • Bévue médicale de la Suisse romande >, 1881.

ANÉMIÉ, ÉE (a-né-mi-é) part, passé du v. Anémier.

— Subst. Atteint d’anémie : Les martiaux sont ce qui réussit le mieux aux anémiés.

ANÉMIER v. a. ou trans. (a-nè-mi-érad. anémie). Causer, déterminer l’anémie : Le séjour continuel dans les centres populeux anémie beaucoup de jeunes filles.

ANÉMOGÈNE s. m. (a-né-mo-gè-ne — du gr. anemos, vent ; gennaâ, j’engendre). Phys. Appareil pour démontrer comment le mouvement de rotation de la terre engendre les grands vents généraux.

— Encycl. h’anémogène de M. Rougerie est essentiellement composé d’une petite sphère terrestre mobile autour de son axe polaire, au milieu d’une masse d’air figurant l’atmosphère terrestre, et mise k l’abri des courants extérieurs. Sur la sphère sont placées, de cinq en cinq degrés, de petites girouettes. Dès que l’on met le globe en mouvement, il en résulte, en vertu de la légère adhérence des molécules d’air sur la surface solide, un entraînement des couches d’air voisines de cette surface. Si l’adhérence était complète, la couche d’air suivrait la surface du globe dans son mouvementeii faisant corps avec lui et, par conséquent, sans que l’air fut en mouvement relatif par rapport au globe ; il y aurait calme complet dans l’atmosphère du globe. D’un autre côté, si l’adhérence était nulle, les couches d’air restant immobiles autour du globe tournant, l’effet serait le même que, si le globe restant fixe, les couches d’air tournaient en sens contraire avec une vitesse angulaire égale k celle que possède le globe. On aurait donc des courants parallèles k l’équateur de l’E. À l’O., la terre tournant de l’O. k l’E., et d’autant plus violents qu’on serait plus voisin de cette ligne, car la vitesse de déplacement est nulle au pôle placé sur l’axe et maximum k l’équateur, où les points de la surface font, dans le même temps, la plus grande révolution. La réalité se trouve entre ces deux extrêmes, et l’anémogène reproduit en effet, d’une façon très décisive : 1" les alizés du N.-E. et du S.-E. sur tous les océans et leurs différentes in 33