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oreillo de chien, à une souris, à un crapaud ; ce qui aérait dû au trouble subit ressenti par une femme enceinte à la vue d’un objet repoussant.

Que l’angiome se présente sous une forme ou sous une autre, il s’affaisse complètement par la pression et se gonfle, au contraire, par la compression des veines du côté du cœur.

Le traitement comprend trois ordres de moyens qui sont bien différents, savoir : l’ablation do la tumeur, la suspension du cours du sang dans son intérieur, sa transformation.

I* Ablation de la tumeur. Elle se pratique

fiar l’incision et la dissection, si elle est bien imitée ; par la ligature simple, si elle est pédiculée ; par la ligature multiple, s’il n’y a pas de pédicule : on emploie alors le procédé du docteur Rigal, de Gaillac, lequel consiste à faire pénétrer trois épingles a travers la base de la tumeur, à introduire avec une aiguille deux fils doubles entre l’épingle moyenne et les épingles latérales, puis à nouer les fils préalablement passés derrière les épingles : la tumeur tombe sphacélée au bout de quinze jours. L’écrasement linéaire agit tout de suite ; il est.employé avec avantage lorsque la tumeur existe sur les lèvres, la langue ou la face. Enfin la cautérisation, soit avec le fer rouge, soit avec la pâte de Canquoin, est bonne pour les petits angiomes.

20 Suspension du cours du sang dans la tumeur. Elle s’opère avec la compression digitale, les injections coagulantes de perehlorure de fer, de teinture d’iode, d’acide nitrique, le séton, l’acupuncture, etc. Aucun de ces procédés ne vaut la ligature.

Transformation de la tumeur. Elle s’obtient par des moyens ayant la propriété de produire une inflammation adhésive ou la suppuration. De ce nombre sont : la compression, les réfrigérants, les astringents, les sétons multiples, etc.

Les angiomes profonds des membres et quelques autres doivent être traités par des procédés spéciaux ; l’amputation peut être nécessaire.

ANGIOMYCÈS S. m. V. ANGIDIOSFONGUS.

  • ANGIOSPERME adj. Terme de botanique.

— Supprimé dans le Dict, de l’Acad., éd. de 1877.

ANGIOSPONGOS s. m. V. ANQIDIOSPONGUS.

ANG1RTAKSHIA, montagnes de l’Asie centrale, prolongement oriental de Sa chaîne du Kuen-Luen et qui terminent les plateaux du Ïchang-Tang ; elles oni une altitude moyenne de 4.500 mètres. V. Kuen-Lubn.

ANGIULLI (André), philosophe et savant italien, né à Castellana (province de Bari) le 12 février 1837. A. dix-huit ans, il se rendit à Naples, où il s’adonna aux études les plus variées et apprit plusieurs langues étrangères ; puis il alla en Allemagne, en 18G2, pour y accroître ses connaissances. De retour en Italie, M. Angiulli fut nommé professeur de philosophie au lycée Victor-Emmanuel, à Naples. À cette époque, il dirigea, avec le

Îirofasseur de Ruggiero, une» Revue de phiosophie positive ». Depuis lors, il a professé l’anthropologie à l’université de Bologne, et il est, depuis 1876, professeur ordinaire d’anthropologie et de pédagogie à l’université de Naples. Par saparoleet par ses écrits, M. Angiulli s’est attaché à répandre les doctrines de la philosophie positive, dont il est le représentant le plus distingué, en Italie. Toutefois, il a apporté quelques modifications à la doctrine d’Auguste Comte. Il ne demande pas qu’on écarte systématiquement l’étude des problèmes métaphysiques, il veut seulement qu’on apporte dans cette étude les méthodes des recherches scientifiques. D’après lui, la philosophie, comme toutes les autres sciences, doit avoir son point de départ dans la recherche expérimentale et positive. M. Anfiulli attache une importance capitale à leucation. Il demande que l’État constitue scientifiquement la pédagogie et que les mêmes principes soient appliqués a 1 éducation de l’homme et de la femme.

Ses ouvrages, peu nombreux, sont très estimés. Les principaux sont : la Philosophie et la recherche positive (Naples, 1868) ; Questions de philosophie contemporaine (1873) ; La Pédagogie, l’État et la. famille (1876), ouvrage qui a été traduit en allemand, etc. Depuis 1880, M. Angiulli dirige une revue philosophique et littéraire, la Rassegna eritica, qu’il a fondée et dans laquelle il a publié de remarquables études.

ANGKOR, site archéologique de l’Indo-Chine, dans le Cambodge siamois, à 4 kilom. N. de Siemréap et à 18 kilom. N. du Grand-Lac ou Tonlé-Sap. Les ruines d’Angkor se répartissent en deux groupes de monuments : 1° celui de Nakhor ou Angkor-Vat (Ankor la Pagode), le plus célèbre ; 2° celui de Nakhor-Thôm (Angkor-la-Grande), situé à 8 kilom. N. du premier.

Un plan grandiose, dépassant les proportions ordinaires ; une symétrie parfaite, mais souvent dissimulée avec art ; une architecture sévère dans ses formes générales, élégante dans ses détails, savante et originale dans ses conceptions, font de ces édifices une œuvre capitale. Le monument religieux de Nakhor-Vat, construit du viie au xive siècle, marque une évolution mémorable du boud-


dhisme : l’alliance de la doctrine de Çakya-Mouni avec les mythes brahmaniques. Les monuments de Nakhor-Thôm sont les vestiges de l’ancienne capitale du Cambodge, dont le nom sanscrit était Indraprasthapoura, et le nom pâli Indrapathabouri.

Le site de Nakhor-Vat représente un immense quadrilatère de 3.550 mètres sur ses quatre faces et de 5 kilom. et demi de tour, y compris le fossé, large de 200 mètres, qui l’encadre. Une chaussée ornée de dragons fantastiques conduit à une sorte d’arche triomphale s’ouvrant au milieu de la première enceinte extérieure, galerie à colonnade précédée d’une terrasse. Au delà, à 500 mètres en arrière d’une deuxième terrasse plus grande que la première, se présente la masse sombre et imposante du temple lui-même, couronné par neuf tours. L’édifice se compose de trois rectangles concentriques, s’étageant les uns au-dessus des autres et formés par des galeries ; le 2° et le 3° sont sommés de tours aux quatre angles ; une tour centrale s’élève au milieu, à l’intersection des galeries médianes ; sa hauteur est de 56 mètres. Un quadruple sanctuaire occupe la base de la tour centrale. Tout y conduit : escaliers et galeries sans fin, cours intérieures à colonnades où se dressent quelques édicules. Des bas-reliefs (l’un a un développement de 500 mètres) et des inscriptions en deux langues (sanscrit et ancien khmer) se déroulent sur les murailles.

Les ruines de Nakhor-Thôm, entourées d’une forêt et envahies par une végétation tropicale, ont pour enceinte une muraille quadrangulaire, haute de 9 mètres, précédée d’un large fossé. Les quatre portes de la ville, auxquelles on accédait par quatre ponts gigantesques, étaient surmontées de tours en forme de tiare. Dans l’enceinte s’élèvent des palais, des temples, des pyramides, qui rappellent un art plein de force et d’originalité.

Les monuments d’Angkor, dont le véritable révélateur fut le voyageur Mouhot (1861), ont été décrits par Doudart de Lagrée et F. Garnier (Voyage en Indo-Chine, 1873, in-8»), par Delaporte (1873), par Aymonier (1883), par Bergaigne (1885), etc.

* ANGLADE (Hippolyte-Clément), homme politique français, né à Urs (Ariège) le 20 décembre 1800, mort à Saurat le 24 novembre 1881. Lors de la révolution du 4 septembre 1870, il fut nommé préfet de l’Ariège. Après les élections du 8 février 1871, il donna sa démission et resta un des chefs du parti républicain dans son département. À la suite du coup d’État parlementaire du 16 mai 1877, il fut porté candidat à Foix, et élu député, le 14 octobre 1877, par 9.723 voix. Il vota constamment avec le groupe républicain qui avait Gambetta pour chef. Le 10 octobre 1880, il fut élu sénateur dans l’Ariège à la place de M. Laborde, démissionnaire.

  • ANGLAISE s. f. — A l’anglaise, loc adv.

Discrètement, sans faire de bruit ; S’en aller k l’anglaise. Quand on se tue, on ne prend pas de confident ; on file de ce monde discrètement, k l’anolaise. (Fr. Sarcey.) ANGLAISER v. n. ou intrans. — Hipp. Se dit d’une façon de monter à cheval au trot, en s’appuyantsur les étriers.

  • ANGLE s. m. — Enoycl. Géom. Angle solide. On appelle ■ angle solide en un point »

l’espace limité par une surface conique quelconque ayant son sommet en ce point. Les angles polyèdres, dont on a parlé au tome Ier du Grand Dictionnaire, en sont des cas particuliers. Un angle solide a pour mesure la portion de surface sphérique de rayon égal à l’unité et ayant son centre au sommet de l’angle, limitée par la surface conique. En prenant pour unité le trièdre trirectangle qui intercepte le huitième de la sphère, la mesure d’un angle solide varie de 0 à 8 ; on prend souvent pour mesure du trièdre trin rectangle -, qui est le rectiligne d un de ses

dièdres ; la mesure d’un angle solide varie alors de 0 à 4it, surface de la sphère entière.

Lorsque l’angle solide se réduit à un dièdre, il a pour mesure le double du rectiligne de ce dièdre.

La notion d’angle solide est indispensable à l’étude du potentiel magnétique des courants et des feuillets magnétiques, ainsi que de diverses questions de physique.

    • ANGLETERRE. — V. Grande-Bretagne

et Irlande.

Angleterre (L.’) * le pays, les Institution», les mua», par T.-H.-L. Escott, traduit en français par René de Lubersac (18*b 2 vol. in-8°). Cet ouvrage est une étude encyclopédique très détaillée, dans laquelle l’auteur donne un tableau complet, une analyse minutieuse de tous les éléments dont se compose l’Angleterre actuelle, de sa vie politique et civile. Quel est l’état actuel des différentes classes de la société ? Quelles sont les influences enjeu ? Quels sont les problèmes à l’ordre du jour ? Quel a été le résultat des réformes accomplies ? Quelle est l’organisation municipale, politique et sociale ? Quels sont les ressorts qui mettent en mouvement les différentes institutions ? Telles sont les principales questions que pose et résout M. Escott. Il décrit ensuite un village anglais, nous montre comment il est administré, nous ex ANGL

pose l’organisation de la grande propriété territoriale avec son monde de fermiers et de cultivateurs. Puis il nous initie aux particularités de la vie sociale dans les villes industrielles et dans les villes de plaisance, et nous fait voir le caractère du commerce anglais, qui s’est ouvert des débouchés dans toutes les parties du monde ; ses relations avec la finance, la puissance du capital dont il dispose, capital qui a donné au développement de l’industrie un essor prodigieux. Après nous avoir fourni ces utiles renseignements, l’auteur nous apprend quelle est l’organisation du travail dans les centres industriels, quelle est la situation des classes ouvrières dans le3 villes et dans les campagnes, quel est le taux de leurs salaires ; il étudie minutieusement la plaie du paupérisme ainsi que les moyens de tout genre employés jusqu’ici pour le combattre, particulièrement la taxe des pauvres et les associations coopératives. Enfin, après avoir •montré l’état et l’influence de l’instruction dans les masses, exposé le mécanisme de la justice, et dressé le bilan de la criminalité, M. Escott aborde l’étude de la vie politique dans son pays. Il montre la transformation qui s’accomplit dans les mœurs depuis un certain nombre d’années, en indiquant les troi3 éléments rivaux qui se trouvent en présence : aristocratie, ploutocratie et démocratie. Il analyse le caractère particulier de cette aristocratie, qui n’est pas une caste fermée, et qui, pour cette raison, se maintient iutacte, malgré le développement de l’instinct démocratique. Puis il examine le mécanisme de la vie politique, l’action des clubs, les tendances réformistes qui se manifestent, le respect des masses pour les traditions, le pouvoir royal et les hommes

d’État, Cela fait, M. Escott s’attache à donner une idée exacte des attributions des grands pouvoirs publics, de la royauté, des ministères, de la Chambre des lords et de celle des communes, des cours de justice, de l’organisation et rie l’état de la marine, de l’armée, des colonies, de l’église dominante et des sectes dissidentes. Pour compléter ce tableau de la vie anglaise, il montre l’influence exercée sur 1 opinion par les nouveaux systèmes philosophiques, par la presse, la littérature, les arts, et passe en revue, pour finir, les amusements chers a ses compatriotes et les diverses professions qu’ils exercent.

M. Escott est un esprit très ouvert ; mais, avant tout, il est Anglais, et il porte la marque typique des hommes de son pays : l’orgueil de la race et le respect des vieilles traditions. Aussi voit-il avec peine la transformation qui s’accomplit dans les mœurs publiques sous l’action du cosmopolitisme et en particulier par l’invasion des modes et de l’esprit français. • Ce genre de cosmopolitisme, dit-il, engendre un mépris plus ou moins cynique deTbeaucoup de nos vieilles vertus et institutions d’autrefois. » Est-ce à dire que M. Escott soit hostile aux réformes ? Non, car il n’est point effrayé par le mouvement démocratique qui s’accuse en Angleterre. Il a pour cela une raison : il est convaincu que ce mouvement n’a rien d’inquiétant pour le principe aristocratique dont il est un fervent admirateur. La possession du sol par un petit nombre de propriétaires (six cents nobles détiennent plus d’un cinquième du territoire) ne lui semble ni injuste ni choquante. Il éprouve des tendresses sans pareilles pour le droit d’aînesse, dans lequel il voit une des garanties de l’alliance entre les classes supérieures et les classes moyennes, et une condition de stabilité sociale. Quant à l’aristocratie anglaise, il en indique parfaitement le caractère particulier. • L’Angleterre, dit-il, a une nobility, mais elle n’a pas de noblesse. Il n’y a pas de distinction honorifique entre le fils cadet du plus puissant duc et le fils d’un marchand enrichi dans le commerce. L’absence de la perpétuation du titre nobiliaire de courtoisie de génération en génération retire a la société anglaise beaucoup de l’exclusivisme de la société du continent. » D’autre part, cette aristocratie est toujours ouverte. « La Chambre des lords se recruta parmi les hommes distingués de la Chambre des communes, hommes de basse extraction, qui se sont acquis argent et position par leurs talents, par leurs succès commerciaux et industriels. » Le principe aristocratique en Angleterre domine le système politique comme il domine le système social. D’où vient que, malgré cet état de choses, il n’y a pas de heurt violent entre la démocratie, qui grandit san9 cesse, et les classes privilégiées ? Cela tient d’un côté au respect du peuple pour des institutions séculaires ; cela tient de l’autre à ce que « ces classes privilégiées savent que, si leurs privilèges doivent être préservés, il doit y avoir comme sous-entendu que, malgré tout, c’est la multitude qui décide en dernier ressorti. En résumé, ce remarquable ouvrage est de ceux que l’on ne saurait négliger si l’on veut connaître à fond l’Angleterre contemporaine.

Angleterre, sou gouvernenieuc, ses institution» (l’), par A. de Fonblanque, traduit de l’anglais par Camille Dreyfus (1881, 1 vol. in-8°). L’auteur trace un tableau fidèle et très étudié des institutions politiques des Anglais, qui, à tous les égards, méritent d’être connues. Leur constitution forme leur première et leur principale originalité. Toutes

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les nations de l’Europe, nous dit M. de Fonblanque, si l’on met à part la Russie et l’empire Ottoman, sont aujourd’hui dotées de constitutions qui ont pour caractère distinctif d’être de date récente et de porter la marque plus ou moins profonde, mais indéniable, des principes proclamés par les Français en 1789. A cette règle générale un seul peuple fait exception, c’est l’Angleterre : sa constitution, qui n’existe pas à l’état de texte nettement formulé, se compose d’un ensemble de traditions, de statuts, de chartes royales, d’actes politiques, et elle offre l’image d’un terrain formé d’alluvions superposées. Son origine se perd dans la nuit de son histoire, à répoque de l’heptarchie saxonne, où le pouvoir royal était contenu par le Wi/enagemot ou grande assemblée. Après la conquête normande, sous le régime féodal, 1 Angleterre s’attacha opiniâtrement à reconquérir ses droits, ses libertés perdues. La Grande Charte fut le premier pas en avant fait dans la voie de ses revendications. Au Grand Conseil, uniquement composé d’abord du haut clergé et des grands feudataires, on vit entrer, sous Henri III, vers 1263, des bourgeois représentant les comtés et les communes. Sous Édouard Ie» parut le statut en vertu duquel nulle taxe ne pouvait être levée sans l’assentiment des lords et des communes. Un autre statut du temps d’Edouard III déclara que le consentement des gens des communes était nécessaire pour faire les lois. Le célèbre bill des droits, voté après l’avènement de Guillaume d’Orange au trône d’Angleterre, l’acte de Vhabetu corpus et quelques autres vinrent compléter les mesures qui, par leur ensemble, forment cette constitution sut generis dont l’Angleterre a le droit d’être fière, car elle lui doit sa liberté. Plein de respect pour les formes établies, passionné pour les traditions qu’il invoque sans cesse, le peuple anglais présente ce spectacle singulier d’avoir accompli une série de transformations et de réformes intérieures qui ont modifié absolument les conditions du pouvoir tout en conservant avec une fidélité scrupuleuse les formes léguées par le passé. Aujourd’hui, l’Angleterre est en réalité une république libérale, bien qu’aristocratique, avec une Chambre des communes

qui possède le pouvoir tout entier, avec une Chambre haute qui tempère dans la pratique le principe républicain, mais dont l’influence diminue sans cesse, avec une royauté qu’on respecte, mais qui, purement nominale, n’a pas d’autre raison d’être que la tradition.

Après la constitution, M. de Fonblanque étudie, dans une série de vingt chapitres, les

f>rérogatives du pouvoir royal, la liste civile, a composition et les attributions de la Chambra des lords et de la Chambre des communes, les modes d’élection, la procédure parlementaire, les fonctions des conseillers de la couronne. Il aborde ensuite successivement l’étude de la dette nationale et du budget, celle du gouvernement local et municipal, de la taxe des pauvres, de l’organisation de l’Eglise, du régime des colonies, de la diplomatie, de la marine, de l’administration civile, de la pratique des lois et de l’organisation judiciaire, si différente de la nôtre. Cet exposé, écrit d’un style net et précis, rend parfaitement compte, avec des détails qu’on est heureux de trouver, de ce vaste mécanisme gouvernemental. M. de Fonblanque a laissé de côté les questions théoriques que Bagehot a traitées avec tant d’originalité dans son livre sur la Constitution anglaise. II ne s’est pas demandé quels sont les défauts de cette organisation politique, qui tient trop peu compte de l’égalité, quelles sont les réformes qui doivent y être apportées, notamment en ce qui concerne la constitution féodale de la propriété. L’ouvrage n’en remplit pas moins le programme que l’auteur s est tracé, et l’on doit savoir gré à M. Camille Dreyfus, aujourd’hui député, et alors chef du cabinet du sous-secrétaire d’État au ministère des Finances, de nous en avoir donné une excellente et fidèle traduction. Cette traduction est précédée d’une préface, dans laquelle M. Henri Brisson a touché à quelques points des institutions anglaises en tes comparant aux nôtres.

Angleterre (HISTOIRE DU DROIT ET DES IN-STITUTIONS POLITIQUES, CIVILES BT JUDICIAI-RES DB L, ’) comparé» au droit et ftni Institution» de la Frunce depuis leur origine jusqu’à nos jours, par Ernest Glasson (1882-1883, 6 vol. in-s°). <Jet ouvrage remarquable est un traité complet sur l’histoire du droit et des institutions civiles ou politiques de l’Angleterre ; il a eu pour point de départ le programme proposé par l’Académie des sciences morales et politiques, lors du premier concours ouvert sur la dotation Odilon Barrot, et le mémoire rédigé à. cette occasion par M. Glasson est devenu l’ouvrage considérable que nous allons analyser. Chacun des 6 volumes correspond à une période de l’histoire du droit anglais, sauf le cinquième volume, qui comprend à lui seul trois périodes.

Le premier volume étudie l’Époque anglosaxonne, qui est d’une importance capitale pour le développement historique des institutions de l’Angleterre ; c’est la période qui part des temps les plus reculés pour aboutir a l’arrivée de Guillaume le Conquérant. Si la jurisprudence anglaise et la jurisprudence.