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ANIL

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depuis le mois de mars 1811 jusqu’au mois de janvier 1814.

ANHYDRISATION s. f. (a-ni-dri-za-si-on — rad. anhydre). Déshydratation expérimentale d’un organisme.

" AN1CIIE, commune de France (Nord), arrond. et cant. de Douai ; 5.861 hab. — Le bassin houiller d’Aniehe fut concédé en 1780 ; mais il n’est l’objet d’une exploitation sérieuse que depuis 1850. Le fonds social de la Compagnie d’Aniehe forme vingt-cinq parts ou sous, se divisant chacun en douze deniers, soit trois cents deniers en tout ; chacun de ces deniers vaut environ 150.000 francs. Il a été ouvert, depuis la fondation, vingt-trois puits, sur lesquels onze seulement servent a. l’extraction et donnent des houilles de différentes qualités ; la concession est de 11.800 hectares. On exploite trois couches d’une épaisseur totale de 26 mètres. La production annuelle est de 500.000 à 600.000 tonnes.

AMCUJM, nom latin du Puy-en-Velay (Haute-Loire).

ANILÉINE s. f, (a-ni-lé-i-ne — rad. aniline). Chim. Syn. de pobrpbb d’aniune et de mauvéine. V. aniline (Couleurs d1), au tome XVI du Grand Dictionnaire.

    • ANILINE s. f. — Chim. Base organique

dérivée de la benzine et faisant partie du groupe des ammoniaques composées ou aminés. Syn. de phénylaminb.

— Encycl. Irtdustr. L’industrie des couleurs d’aniline, dont nous avons parlé au tome XVI Grand Dictionnaire, a fait de nouveaux progrès. Nous allons signaler les principaux.

Préparation des méthylnmlines par le chlorure de méthyle. Les méthylanilines qui servent à la préparation de certaines couleurs d’aniline s’obtiennent aisément depuis que le chlorure de méthyle liquéfié est un produit commercial. Ce chlorure de méthj-le s’obtient, d’après le procédé de M. Vincent, en chauffant ensemble de l’acide chlorhydrique et du chlorhydrate de triinéthylamine provenant de la distillation des vinasses de betteraves ; l’opération se fait en vase clos à la température de 260° au moins. Il se forme dans la même réaction du chlorhydrate d’ammoniaque.

Pour obtenir l’aniline méthylée, on verse dans un autoclave non émaillé et pourvu d’un agitateur de l’aniline et du lait de chaux. La soupape de l’autoclave est chargée à six atmosphères ; le chlorure de méthyle est introduit quand la température est portée à 100°. La métnylaniline distille complètement au-dessous de 1960 ; ce produit, employé dans la préparation du violet, donne d’excellents rendements.

Bleu Coupier. M. Coupieratrouvé moyen d’utiliser la violaniline qui se forme toujours comme produit secondaire dans la préparation de la rosaniline ; il en a extrait un bleu dit bleu Coupier, qui est le sel sodique d’un acide sulfoconjugué dérivé de la violaniline. Pour le préparer, on introduit dans un appareil semblable a celui qui sert à Sa préparation du rouge d’aniline un mélange d’aniline et de nitrobenzine, puis de l’acide chlorhydrique et du fer. On chauffe pendant huit heures à la température de 205» ; on verse ensuite sur le produit, dans la cornue même, et après refroidissement, cinq fois son poids d’acide sulfurique et on élève la température jusqu’à 90°. La solution ainsi obtenue est enfin versée dans une grande quantité d’eau où le bleu se précipite. On peut avoir ce bleu à l’état soluble ; il suffit, après l’avoir lavé, de le dissoudre dans la soude caustique, d’évaporer la solution, puis de sécher le produit à i’étuve.

Bleus de diphénylamine. Les bleus de diphénylamine pure ou substituée (méthyldiphénylamine, etc.) ne se préparent plus guère par les anciennes méthodes au sesquichlorure de carbone, au brome ou à l’iode, mais bien par la méthode à l’acide oxalique, pour laquelle MM. Girard et Laire avaient pris un brevet dès 1866 et qu’ils avaient même appliquée auparavant.

Les bleus obtenus sont traités par l’acide sulfurique pour être transformés en dérivés sulfoconjugués solubles. Le bleu de diphénylamine à 1 alcool, très employé, s’obtient en chauffant dans une chaudière de fonte entaillée, pendant vingt heures, vers 130°, poids égaux d’acide oxalique et de diphénylamine ; on lave le produit, pulvérisé préalablement dans un broyeur spécial, avec des mélanges d’alcool et de benzine ; on reprend par la soude, on lave à l’eau chaude et acidulée par l’acide chlorhydrique, puis on filtre et on sèche. On achève de purifier le bleu en le dissolvant dans l’alcool à 90° et en saturant par une solution alcoolique de soude. Après douze heures de repos, on décante et on reprécipite le bleu par un petit excès d’acide chlorhydrique ou acétique, puis, après douze heures encore, on filtre et on essore. Le bleu, séché, a un aspect cristallin et une nuance bronzée.

On obtient un bleu de diphénylamine directement soluble dans l’eau en chauffant au-dessous de 130° dans une cornue émaillée, pendant une vingtaine d’heures, le mélange suivant ; l partie de diphénylamine, 2 à 3 parties d’acide oxalique, — partie d’acide sulfurique a 660 Beauraé. La masse refroidie est

versée dans une grande quantité d’eau ; on neutralise par l’ammoniaque, et après filtration on précipite le bleu par l’acide sulfurique (il est insoluble en liqueur acide). Pour teindre la soie, on dissout le bleu dans l’ammoniaque ; pour teindre le coton, on le dissout dans l’eau de chaux.

On obtient un bleu de méthyldiphénylamine en chauffant pendant dix à quinze heures, à la température de 120°, 10 kilogr. de cette substance avec deux ou trois fois son poids d’acide oxalique. Il y a dégagement d’acide carbonique, d’oxyde de carbone et d’acide formique. Le produit est purifié par des lavages à l’eau, à l’alcool et à la benzine, et rendu soluble par l’addition d’acide sulfurique. iEn procédant de même avec l’éthyldiphénylamine on a un bleu plus riche ; avec l’amyldiphénylamine, un bleu verdâtre.

Notons en passant que la.roéthyldiphénylamine, l’éthyldiphénylamine et en général les dérivés alcooliques de la diphénylamine se préparent de deux manières : 1° action du chlorhydrate de diphénylamine sur l’alcool correspondant (Bardy) ; 2° action du chlorure alcoolique ou d’un mélange d’alcool et d’acide chlorhydrique suc la diphénylamine (Ch. Girard et Laire).

Enfin, en chauffant de la diphénylamine avec le tiers de son poids d’acide formique entre 120° et 160° pendant douze heures, on obtient la formodiphénylamine dont on peut tirer un beau bleu par le procédé qui fournit le bleu de méthyldiphénylamine.

Bleu de méthylène. M. Ch. Lauth avait découvert une famille de matières colorantes contenant du soufre, etqu’il obtenaiten chauffant les diamines aromatiques avec du soufre entre 150° et 180°. Il avait laissé la ces recherches lorsqu’une usine allemande (Badiscke Anilin-sodafabrik) transforma cette réaction de laboratoire en une fabrication industrielle, celle du bleu de méthylène. Ce corps, d’un éclat magnifique, rivalisant avec l’indigo, est un dérivé de la diméthylparaphénylène diamine. Voici comment on l’obtient : on prépare d’abord la nitrosodiméthytaniline en versant une solution étendue d’azotite de potassium dans une dissolution chaude et acide de diméthylaniline. Le chlorhydrate de nitrosodiméthylaniline ainsi formé est dissous dans l’acide chlorhydrique étendu réduit par l’hydrogène sulfuré et donne la diméthylphénylène diamine. Quand toute coloration jaune a disparu, on oxyde par le perchlorure de fer ; enfin on précipite la matière colorante par le chlorure de sodium ou le chlorure de zinc. (Ce procédé de préparation est applicable à la diéthylaniline, à la dimétbylorthotoluidine, à la méthyldiphénylamine, à l’éthyldiphénylamine, etc.) Le bleu de méthylène, ayant pour formule

C»6Hi»Az»S.HCl -f4H !0, a été étudié par Koch. II se présente, quand il est pur, sous forme de lamelles brillantes, à éclat métallique. Il est soluble dans l’eau et l’alcool ; il perd son eau de cristallisation à 110°.

En même temps que le bleu, il se forme dans la réaction une substance rouge en cristaux mordorés, dont la proportion augmente en même temps que les doses d’hydrogène sulfuré et de perchlorure de fer ; il aurait pour formula, d’après Koch,

ClS1118Az*S* + 7HSO.

Vert au chlorure de méthyle. On transforme le violet de Paris (méthylate de rosaniline triméthylèe) en un beau vert par l’action du chlorure de méthyle. L’opération se fait dans un cylindre de fer horizontal mobile autour de son axe, chauffé au bainmarié à 100°, où l’on met le violet en solution dans l’alcool méthylique et où l’on fait arriver les vapeurs de chlorure de méthyle. On distille avec un excès d’alcali et on reprend par un acide ; enfin on précipite la matière verte par le chlorure de sodium ou le chlorure de zinc.

Vert malachite ouvert Victoria. M. O. Fischer et M. O. Dœbner ont publié k peu d’intervalle des découvertes relatives à la préparation de belles matières colorantes vertes en partant des produits de condensation des bases aromatiques tertiaires. Deux fabriques (YActien Gesellschaft fur Anilin Fabrication, de Berlin, et la Badische Anilin-sodafabrik) livrent au commerce, la première sous le nom de vert malachite, la seconde sous le nom de vert Victoria, des produits qui semblent identiques et qui font partie de la série découverte par les savants nommés plus haut.

Pour préparer le vert malachite, on fait un mélange de diméthyl.imine et de chlorure de zinc a poids égaux, puis on y ajoute du trichlorure de benzényle C8H8.0C1^ dans la proportion d’une molécule de ce dernier pour deux molécules de diméthylamine, et on chauffe modérément. Le produit, débarrassé, par un courant de vapeur d’eau, des matières volatiles non altérées, est un sel soluble dans l’eau chaude qui contient la base colorante associée à du zinc ; on met le vert en liberté par la soude.

Le vert Victoria s’obtient de la manière suivante : on combine la diméthylaniline avec l’essence d’amandes amères au contact du chlorure de zinc à la température de 100° ; on a ainsi un leucodérivé, qu’on dissout dans l’acide sulfurique, très dilué et qu’on oxyde" en y ajoutant du bioxydede manganèse pour

le transformer en vert. Ces verts ont pour formule CS31124Az2, et dérivent par oxydation d’un ou plusieurs corps isomériques C231126AZ* (tétraméthyl-diamido-triphénylméthane).

Vert d’élhyle ou vert solide. Le leucodérivé de ce vert (d’après le t Moniteur de la teinture», 5 février 1879) s’obtient en faisant agir l’hydrure de benzoyie (essence d’amandes amères), qu’on prépare industriellement avec facilité, sur la méthylfiniline ou l’éthylaniline ; on le dissout dans l’acide chlorhydrique très dilué en proportion exactement suffisante, puis on l’oxyde par le permanganate de potassium,

Noir d’aniline. La production du noir d’aniline n’exige pas, comme on le croyait autrefois, l’usage d’un sel métallique. Tout oxydant colore en noie les sels d’aniline : un tissu de coton imbibé d’un sel d’aniline pur noircit dans un courant d’air ozonisé ou chargé de chlore. Quand on électrolyse un sel d’aniline avec des électrodes de charbon, on obtient du noir d’aniline en même temps que d’autres matières colorantes.

Toutefois, pour la teinture en noir des tissus, on continue industriellement a oxyder les sels d’aniline par le chlorate de potasse au contact d’un sel métallique ; mais on a, depuis 1875, substitué le vanadium au cuivre. L’emploi du vanadium a été proposé par M. Lightfoot vers 1865 ; mais la cherté des sels vanadiques en a longtemps interdit l’usage. En 1870, l’acide vanadique ne coûtait déjà plus que 2 fr. 60 le gramme, et grâce à son extrême efficacité ou put dès lors l’employer pour la fabrication de l’encre d’aniline à marquer le linge. L’impression du calicot en noir d’aniline par le vanadium offre divers avantages ; d’abord le noircissement est bien plus rapide qu’avec le cuivre, ensuite le noir est plus beau, enfin les rouleaux et les appareils ne sont pas attaqués. D’après M. Guyard (" Bulletin de la Société industrielle de Rouen », 1876), le pouvoir oxydant du vanadium serait mille fois plus grand que celui du cuivre. La raison de ce fait serait dans la facilité avec laquelle les sels du vanadium passent du maximum d’oxydation au minimum et inversement. Le chlorure de vaDadium décompose le chlorate avec dégagement de chlore et se transforme en vanadate alcalin ; celui-ci est aussitôt réduit par le chlorhydrate d’aniline, qui se transforme en noir en reformant le chlorure de vanadium. Une quantité très petite de vanadium peut donc servir pendant très longtemps ; il n’en faut que 1 gramme pour 67 kilogr. de sel d’aniline.

Le noir d’aniline, qui est très stable et résiste bien aux acides comme aux alcalis employés en teinture, verdissait sous l’influence de certaines vapeurs, comme celles d’acide sulfureux. Un simple lavage aux alcalis ou au savon suffisait, il est vrai, pour lui rendre sa teinte primitive dans toute sa fraîcheur ; mais le verdissement était néanmoins un grave inconvénient. Plusieurs procédés ont été imaginés pour y remédier. Dans tous ces procédés, l’idée fondamentale est de pousser à fond l’oxydation. M. Rosensthiel explique, en effet, le verdissage par la présence, dans le noir obtenu par une oxydation incomplète, d’une certaine quantité d’éméraldine, qui vire au noir par les alcalis et au vert par les acides. C’est le hasard qui a mis sur la voie de ce progrès en 1873. Une maison fabriquait des tissus laine et coton avec de la laine écrue et du coton teint en noir à l’aniline, puis les faisait teindre au noir de campêche. Le coton ne verdissait pas. Etonné de cette immunité, on s’enquit du procédé de teinture et l’on remarqua que le noir sur laine était fixé par du dichronmte de potassium. Le dichromate de potassium est encore un des agents qu’on emploie fréquemment pour rendre le noir d’aniline inverdissable. Mais le meilleur procédé est celui de Kœcblin et Jeanmaire (1S76), qui consiste à faire agir le ferricyanure de potassium sur le noir déjà fixé. Ou emploie, pour le même objet, les nitrates, l’acide chromique, les chlorates, etc.

M. G. Witz a d’ailleurs reconnu que la température de la réaction a une influence considérable. L’acide sulfureux et divers réducteurs verdissent le noir obtenu par l’acide chromique au-dessous de 75° et non le noir obtenu au-dessus de 80°.

Cela tient à ce que l’oxydation ne sa fait complètement et rapidement qu’au-dessus de 80°.

Teinture au noir d’aniline. Le noir d’anifine ne s’obtient pas seulement par impression sur les tissus, on en fait des bains de teinture pour la laine et pour le coton. Citons seulement l’un des procédés les plus récents (1876), dans lequel la teinture se fait en un seul bain.

Voici la formule. Pour l kilogramme de coton : 10 litres d’eau, 150 grammes d’acide chlorhydrique, 50 grammes d’acide sulfurique, 96 grammes de dichromate de potassium, 60 grammes d’aniline. On peut obtenir des nuances grises de moins en moins foncées en diminuant les proportions d’aniline.

On rend le noir inverdissable en plongeant le tissu teint et bien rincé dans un bain dont voici la formule •. mélanger, d’une part, 20 parties en poids de sulfate de fer, 5 parties de dichromate de potassium, 25 à 30 parties d’acide sulfurique à 66°, 60 à 70 parties d’eau ; d’autre part, 3 & 4 parties de dichromate, 1 partie d’acide sulfurique, 10 parties d’eau ; verser un demi litre du premier mélange et 2 décilitres du second dans Su litres d’eau.

Composition du noir d’aniline. La constitution chimique du noir d’aniline est encore un problème. Cependant, quelques recherches heureuses ont déjà mis sur la voie de la solution. M. Coquillon a démontré que c’est un produit d’oxvdation de l’aniline en le préparant par électrolyse d’un sel d’aniline. M»GoppelsroSder, en traitant les produits de cette électrolyse par les dissolvants ordinaires, a séparé le noir, qui est insoluble, des autres matières colorantes et l’a obtenu à l’état cristallin. L’analyse de cette substance l’a conduit à la formule

Cî*H2iAzH4Cl = (C6H8Az)*.HCl, qui représente le chlorhydrate d’une tétramine. M. Nietzki obtient du noir purifié en le dissolvant dans l’aniline et en précipant en-Suite par un acide ; l’analyse du produit l’a conduit à la formule C’WSAzMîCl ; ce serait le chlorhydrate d’une base isomérique avec la violaniline, et qui résulterait de la’ condensation de 3 molécules d’aniline avec élimination de 6 atomes d’hydrogène.

3(C6H5AzH2)=Ci8Hi»Az3 + 6H.

Les analyses des différents chimistes donnent toutes, abstraction faite de l’acide chlorhydrique, des chiffres voisins de ceux qui correspondent à la formule C6HsAz ou un multiple.

Le noir d’aniline inverdissable obtenu par le dichromate semble à M. Nietzki être le chromate de cette base, tandis que M. Goppelsrofider n’y voit qu’un produit d’oxydation du noir ordinaire.

— Toxic. Prise en petites quantités, à la dose de 50 centigrammes à 1 gramme, l’anifine produit une sensation de chaleur dans la bouche, des nausées et parfois des vomissements ; il y a de la lourdeur de tête, de la somnolence, un sentiment de fatigue générale ; puis, au bout de trois ou quatre heures, l’aniline est éliminée par les principaux, émonctoires et tout rentre à l’état normal.

Il n’en est pas de même à la suite de l’ingestion de fortes doses de ce produit ; s a 4 et 6 grammes, en effet, suffisent pour produire des vertiges, de la congestion cérébrale, un état comateux très prononcé. On observe le délire, la dilatation des pupilles, les contractions spasmodiques des membres. La peau devient froide, le visage pâlit, les lèvres se cyanosent, les battements du cœur sont irréguliers, la respiration s’embarrasse, et, si la dose a été trop forte, la mort survient à la suite d’une asphyxie de courte durée.

Avant que le patient en soit arrivé à ce degré d’empoisonnement, il faut lui faire prendre immédiatement un vomitif a l’ipéca, lui donner ensuite en grande quantité de l’eau albumineuse et combattre enfin les phénomènes inflammatoires par les tisanes, les cataplasmes et les lavements.

— Hyg. Les ouvriers employés à la fabrication de l’aniline sont exposés & un certain nombre d’accidents, tels que céphalalgie, nausées, vomissements, constipation, affaiblissement des membres. Ces accidents peuvent prendre des proportions plus grandes si ces ouvriers veulent continuer quand même leur travail ; il peut en résulter alors des chloro-anémies et des paralysies incurables.

Pour conjurer ce danger, on doit établir une ventilation énergique dans les ateliers, afin d’entraîner rapidement au dehors les vapeurs d’aniline. Un masque sera mis devant la bouche et les narines pour priver l’air, autant que possible, de ses vapeurs dangereuses. Si. malgré ces précautions, l’intoxication se produit, l’ouvrier suspendra son travail pendant quelques jours, il suivra un régime tonique, ira respirer le grand air de la campagne et évitera tous les excès. A son retour à l’usine, si les mêmes accidents viennent à se reproduire, il n’y a qu’un moyen efficace, c’est d’abandonner le métier sans aucune hésitation. Les fabriques d’aniline sont rangées dans la première classe des établissements insalubres, et il se rencontre toujours quelques ouvriers qui ne peuvent pas en supporter les vapeurs nuisibles.

V. ANILISME.

AN1LISME s. m. (a-ni-Ii-sme — rad. aniline). Pathol. Empoisonnement par l’aniline et les couleurs qui en dérivent.

— Encycl. On observe surtout Vanitisme dans les fabriques d’aniline où des chaudières sont mal fermées, l’air peu renouvelé ; le contact direct avec la peau peut produire aussi des accidents, comme on l’a vu chez des ouvriers dont les mains et les vêtements sont imbibés, et chez des malades atteints de psoriasis, que l’on traitait par des applications de chlorhydrate d’aniline (Lailler). Dans les cas les plus légers, on observe une cyanose caractéristique des ièvres, accompagnée parfois de faiblesse, de lassitude, de lourdeur de tête, avec tendance au vertige et parole un peu embarrassée, Il suffiede respirer un air pur pendant quelques heures, et ces phénomènes d’ivresse se dissipent. Souvent aussi, il y a de la difficulté d’uriner, avec brûlure à la miction. Dans les cas graves, les étourdissements, les maux de tête sont vio-