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ports avec la santé et la beauté du corps (18OB).

BANAUSE s. m. (ba-nô-ze). Hist. anc. Artisan ou mercenaire,

BANAVA s. m. (ba-na-va). Bot. Syn. de munchausie.

BANAWILL-WILL S. m. (ba-na-ouil-ouil). Ornith. Espèce de grive, qui habite la Nouvelle-Galles du Sud.

BANBURY, ville d’Angleterre, comté et au N. d’Oxford, à 101 kilom. de Londres, sur les bords de la Cherwell et du canal d’Oxford à Birmingham, ch.-l. de district, 7,300 hab. Brasseries, fromages et gâteaux vantés par Shakspeare.

BANC s. m. (ban — Le bancus de la basse latinité nous fournit la transition nécessaire pour arriver à la racine germanique qui a donné naissance au mot banc, et dont voici, quelques exemples. En ancien haut allemand, banch, banc ; allemand et hollandais banck ; anglo-saxon benc ; danois et suédois bœnck ; irlandais beck. De banc est venu banquet, primitivement l’orgie faite sur les bancs, après que les tables sont enlevées ; on peut rattacher à la même racine les mots banque et banqueroute, dont on verra l’étymologie plus loin. Les langues néo-latines se sont également assimilé ces termes germaniques et leurs dérivés, ainsi que le prouvent les mots espagnols suivants : banco, bancarrota, banqueté, etc., et les mots italiens banca, bancarrota, banchetto, etc.). Siège long pour plusieurs personnes : Un banc de bois, de pierre, de gason, de verdure, banc d’église, banc d’école. Il n’était pas d’usage, avant la fin du xvie siècle, de placer, dans les églises, des chaises ou bancs en menuiserie pour les fidèles. (Viollet-le-Duc.) Un banc de pierre, qui servait de montoir, se trouvait près du porche. (Balz.) En entrant dans ces palais immenses de Alonte-Cavallo et du Vatican, le voyageur est étonné de trouver sur te moindre banc de bois le nom et tes armes du pape gui l’a fait faire. (H. Beyle.)

Auprès de ma retraite est un banc de rocher, Où je puis à mon gré m’asseoir et me coucher. Lamartine.,

Voilîi le banc rustique où s’asseyait mon père, ■ La salle où résonnait sa voix maie et sévère.

Lamartine.

Il Siège commun réservé à une catégorie de personnes dans certaines assemblées : Le banc des ministres au corps législatif. Lj banc des évoques dans le parlement anglais. Les bancs de la noblesse, tes bancs du tiers état, dans les anciennes assemblées françaises.

À peine sur son banc on distinguait le chantre.

BgiLEAU. ;

— Par ext. Ensemble des individus à qui certains bancs sont assignés, ou qui occupent certains bancs : Un banc entier protesta. Le 1UNC des avocats s’est récrié. Je vais punir tout le premier banc. Un boulet emporta tout un banc de rameurs.

— Cour ou conseil d’un souverain : On venait d’étrangler à Constantinople deux vizirs du banc, n Vieux en co sens, il Banc d’honneur, Celui qui est réservé aux élèves qui ont obtenu les premières places : Il lui arrivait de pleurer au miliewde la classe, quand il n’avait pas, lésamedi, sa place au banc d’honneur. (A. de Musset.)

Sur les bancs, sur les bancs de l’école, A l’école, au collège, aux cours des facultés : Être sur les bancs. Se mettre sur les bancs. Je suis resté quinze ans suit les bancs. Le père Bourgoing, étant sur les bancs, faisait retentir toute la Sorbonne du bruit de spn esprit et de sa science. (Boss.) Depuis deux ans qu’il est

. sur les bancs, il n’y a pas de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans les disputes de l’école. (Mol.)

J’ai langui trop longtemps sur les bancs de l’école.

Étienne.

Jamais docteur armé d’un argument frivole Ne s’enroua chez eux sur les bancs de l’école.

Boileau.

Il Se mettre sur les bancs, monter sur les bancs, Se préparer à soutenir une thèse, à répondre, par allusion h l’ancien usage des candidats de Sorbonne, de monter sur un banc pour prendre la parole :

Réponds-moi donc-docteur, et mets-toi sur les bancs.

Boileau.

Il devait, au bout de dix ans,

Mettre son Âne sur les bancs.

La Fontaine.

Le bonnet de docteur couvre mes cheveux blancs, Et pour argumenter je monte sur les bancs.

C. Dblavigne.

Il Banc d’œuvre ou de l’œuvre, Nom de la çlace réservée dans les églises, en vertu du décret du 30 décembre 1809, aux membres des conseils de fabrique et aux deux marguilliers d’honneur choisis parmi les fonctionnaires publics domiciliés dans la paroisse : Le banc d’œuvrk est ordinairement placé devant la chaire ; le curé ou desservant y occupe la place d’honneur quand il vient assister à la prédication. Le nom de banc d’œuvre est une abréviation de banc des maîtres de l’œuvre, dénomination donnée originairement en Italie aux personnes chargées de veiller à la réparation et à l’entretien des églises, et que nous nommons fabriciens. (Belèze.) Ces espèces de trônes, semblables aux bancs d’œuvre dan.$ les églises, sont devenus des objets de curiosité. (Balz.)

il Banc d’église, Siège" réservé à une famille dans une église.

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— Féod. Bancs d’église, Bancs autrefois réservés à certaines personnes dans les églises.La permission d’avoir un banc dans l’église pouvait jadis être accordée à vie par les habitants d’une seigneurie consultés à cet effet, et toute contestation qui en résultait appartenait au juge royal, à l’exclusion du juge d’église. Des arrêts jugèrent autrefois que. l’aîné ne pouvait point empêcher son frère puîné de jouir conjointement avec lui du banc qui appartenait à leur père. I] Droit de banc, Celui que le seigneur avait de placer un banc dans le lieu le plus honorable de l’église et même dans le chœur. V. Droit.

— Chir. Banc d’Hippocrate, Sorto do lit ni uni de treuils, qui servait autrefois à remettre les cuisses luxées ou fracturées. L’invention en est due à Hippocrate.

. ■—Mar. Banc de rameurs, Banc placé en travers de l’embarcation, et sur lequel s’asseyent un ou deux ou plusieurs rameurs : Les galères avaient vingt-cinq bancs de chaque côté et les galéasses trente-deux, avec six ou sept forçats par banc (Trév.) i ! Banc de quart, Banc qui était destiné aux officiers do quart, et qui se trouvait à l’arrière, en avant du mât d’artimon. On donne aujourd’hui le même nom à de petits marchepieds qui servent au même usage : Nous nous assîmes sur le banc de quart, regardant descendre le soleil et monter les vagues. (Lamart.) il Banc d’armurier, Sorte d’armoire, en forme, d’établi, où l’on serre des armes, des outils et autres objets usuels, n Banc à salle, Dans les colonies orientales, Magasin où se trouvent à la fois les amarres du port et l’atelier où se travaille la garniture des bâtiments.

— Pêch. Banc de poissons, Troupe très-considérable de poissons de la même espèce :

Un célèbre voyageur a rencontré un banc de poissons morts flottant sur l’eau, qui avait plus d’une lieue d’étendue. (H. Cloquet.) Les thons, les bonites, les maquereaux, tes morues, etc. se réunissent et voyagent par bancs. (Dandin.)

— Géog. et navig. Élévation de peu de largeur et d’une grande longueur, qui dépasse notablement le niveau du soi, au fond de la mer : Un banc de roches, de sable, de corail. Le banc de Terre-Neuve. £«si.bancs tes plus importants sont marqués sur les cartes marines. (Jal.) Au point où tous les grands fleuves entrent dans la mer, il se crée des bancs db sable, disposés tout autour de leur embouchure.. (Thiers.) n Banc de glace ; Grande masse do glace détachée, qui flotte au-dessus de l’eau ou y demeure immobile : Les Hollandais, pécheurs de baleines, donnent aux espaces gelés des pâles, qui ont plus d’un demi-mille de diamètre, le nom de bancs de glaces. (Gérardin.)

— Géol. Amas de coquillages fossilesou d’une matière solide homogène, sur une grande étendue et en grande quantité : Un banc d’huîtres. Un banc calcaire. Les lits d’argile se sont formés avant les bancs de pierre calcaire. (Buff.) La montagne de Breetenbrunn, en Saxe, est composée de lits alternatifs de gneiss et d’amphibolite, entre lesquels on trouve unBkuc de fer sulfuré magnétique.[BroTigm&Ti.)

— Min. Lit de pierre d’épaisseur à peu près uniforme, dans les carrières, n Long parallélipipède formé par deux foncées, dans une carrière d’ardoise, il Banc du ciel, Lit supérieur, celui qu’on réserve, dans une carrière, pour en former le ciel ou la voûte  : Il y a des carrières où l’on trouve deux bancs de ciel. (Trév.) n Banc de volée, Lit inférieur, dernier banc exploité dans une carrière. Il Banc de cassage} Plate-forme sur laquelle on dépose le minerai pour le désagréger et le trier.

— Ponts et chauss. Banc de suintement, Infiltrations qui se produisent sur une certaine étendue dans les talus aquifères des tranchées : On détermine très-facilement les bancs de suintement en recouvrant les talus où on les recherche avec de ta cendre ou du sable, après une nuit sèche : la -teinte plus foncée que prend le sable ou la cendre limite très-bien ce banc.

— Agric. Place que. la charrue n’a pas retournée.

— "Véner. Lit des chiens.

— Jurispr. Grand banc, Banc des présidents à mortier dans les anciens parlements : On appelle ce banc le grand banc, ’dans le jargon du palais, pour encenser les mortiSrs qui l occupent. (St-Sim.) il Banc des baillis et sénéchaux, Banc où siégeaient les baillis et sénéchaux royaux des provinces, lorsqu’ils assistaient aux audiences de la grand’chambre. n Banc d’avocat, de procureur, Bureau où un avocat, un procureur recevait ses clients au palais : Les anciens règlements du palais voulaient que les procureurs se tinssent une demiheure à leur banc, entre dix et onze heures.

i Banc des huissiers, Bureau établi par le décret du 30 mars 1808 près des cours et tribunaux,

pour le dépôt des pièces et actes que

les huissiers doivent notifier d’avoué à avoué.

Il Banc commun, En Angleterre, seconde cour de justice, il Cour du banc du roi, de la reine, En Angleterre, cour souveraine de justice, autrefois présidée par la souveraine en personne : Le parlement sédentaire à Paris était ce que la cour du banc du roi était à Londres. (Volt.)

— Techn. Etabli de formes très-diverses, et plus ou moins analogue à un banc destiné a servir de siège : Banc de menuisier, de tourneur, il Table pour étaler les caractères d’imprimerie, dans les fonderies, u Planche incli BAN

née qui porte le rouet des cardeurs. n Table pour poser les glaces à adoucir, il Siège sur lequel le maître verrier s’assied pour faire l’embouchure et la cordelinc. li Madriers qui portent les cuviers des lessives, dans la préparation du salpêtre, n Endroit clos dans les salines, où l’on dépose le sel avant de le porter aux magasins, il Paroi latérale des galeries d’un four à briques. Il Banc à cric, Etabli d’orfèvre, il Banc à tirer, Appareils pour tirer les métaux en fils, il Banc de tréfilerie, Outillage do tréfilerie. il Banc à river, Appareil à river les roues d’horlogerie sur leurs pignons, il Banc à couper, Petit établi qui porte dos cisailles, n Banc à ourdir, Banc qui porte la manivelle de l’ourdissoir. I ! Banc à emboutir, Appareil propre à fabriquer, sans soudure, de très-longs tubes de métal, u Banc à équarrir ou à arrondir, Etabli de brossier.

il Banc de moulage, dans les fonderies, Banc sur lequel on exécute le moulage des piôcos dont les châssis sont maniables, il Banc de forgeron, Banc sur lequel le marteleur s’assied pour forger au martinet, n Banc de botteleur, Etabli sur lequel les forgeurs réunissent les verges ou barres de fer pour les lier en bottes.

Il Banc des écureurs, Etabli sur lequel, dans les fabriques de fer-blanc, on blanchit les feuilles de fer-blanc. || Banc de redressage, Etabli sur lequel, dans les usines à fer, on redresse les barres après l’étirage, il Banc d’épreuve, Assemblage de charpente sur lequel sont placées des plaques de fonte cannelées, pour recevoir les canons de fusil et de pistolet que l’on veut éprouver, il Banc de cuve, Sorte d’étagère autour d’une cuve de brasseur.

—Typogr. Table pour déposer les feuilles d’imprimerie, avant ou après l’impression.

— Homonyme. Ban.

— Encycl. Hist. Banc du roi ou de la reine en Angleterre. L’établissement de la cour du banc du roi, en Angleterre, remonte à Édouard 1er, Auparavant, en dehors de la chambre des lords, existait une cour supérieure de justice, appelée aula regia, ayant juridiction sur les affaires litigieuses de toute nature. C’était également un conseil de gouvernement ; tous les grands officiers de la couronne, le lord chancelier, le lord haut constable, le lord grand maréchal, le lord haut trésorier, le lord grand chambellan, en faisaient partie de droit, et les barons du parlement pouvaient y prendre séaWe. Dans l’examen des questions de politique extérieure ou intérieure, de guerre et de finance, les débats de Yaula regia étaient dirigés par celui des grands dignitaires qui devait avoir la principale responsabilité de la mise k exécution. Lorsque les délibérations portaient sur des questions de droit, ou purement litigieuses, on- adjoignait aux membres ordinaires de Yaula regia un certain nombre de légistes appelés justifiarii, et la cour était présidée par le capitalis justifiarius totius Angliœ. A 1 origine, Yaula regia devait toujours se trouver ou était le roi. De. graves inconvénients et des abus manifestes étant résultés de ce déplacement continuel, une disposition de la grande Charte fixa la résidence de la cour et régla la périodicité de ses audiences.

Un acte du règne d’Édouard Ier abolit Yaula regia et en répartit les attributions judiciaires entré trois nouvelles cours. Les différends entre particuliers furent dévolus a. la cour des plaids communs ; les litiges en matière d’impôts et de finances, à 1» cour de l’Echiquier. Toutes les autres questions contentieuses, et notamment celles où la couronne était partie ou pouvait être intéressée composèrent les attributions de la cour du banc du roi, qui reçut en même temps juridiction d’appel sur les décisions des deux autres cours.

La cour du banc du roi fut d’abord présidée par le souverain. Aujourd’hui encore, les magistrats pourraient demander la présence de la personne royale à ! leurs délibérations. Mais devant les inévitables inconvénients pratiques de cette participation à l’administration de la justice, les rois y renoncèrent bientôt. Jacques Ier tenta de faire revivre cette prérogative de la royauté. Les magistrats le laissèrent assister à leurs délibérations, mais ils ne lui permirent pas d’émettre son opinion.

La cour se compose d’un chief justice et de quatre juges puisnés ; ces magistrats doivent être choisis parmi ceux des avocats plaidants qui ont le diplôme de sergent es lois. Ils sont nommés par la couronne. Une fois revêtus de leurs fonctions, ils ne peuvent être révoqués qu’à la suite d’une adresse votée par les deux chambres. Il est interdit à toute autorité autre que le parlement de s’occuper des plaintes relatives a la mauvaise conduite des juges. Ces garanties, communes du reste à toute la magistrature anglaise, sont d’origine relativement récente. Avant la révolution de 1688, les magistrats restaient en fonctions, tant que cela plaisait au roi, durante bene placito. Le statut de la douzième année du règne de Guillaume III décida que les juges conserveraient leurs titres tant qu’ils se conduiraient bien, quamdiu se bene gesserint, et associa le parlement à l’appréciation de cette question délicate. Ces garanties furent de nouveau confirmées par le premier statut de George III. Le préambule de cet acte législatif proclame que l’indépendance et l’élévation du caractère des juges sont des conditions essentielles d’une impartiale administration de la justice et de la liberté des sujets.

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Le traitement des juges, appelé compensation, est fixé par la loi. Le chief justice reçoit 8,000 liv. (200,000 fr.). Les juges puisnés 5,500 liv. (137,500 fr.). Aucun État du continent ne fait à sa première magistrature des conditions d’existence aussi larges.

Au civil, en dehors des questions où la couronne est engagée, la cour du banc du’roi juge toutes les contestations intéressant les corporations civiles : sa juridiction d’appel s’étend à tous les tribunaux inférieurs du royaume^ ceux de Londres et des cinq ports exceptés. Les contestations portant sur des faits passés à l’étranger doivent lui être déférées.

Au criminel, la cour est juge de toutes les affaires que la couronne croit a propos de lui soumettre, en dehors des accusations de haute trahison. En pareilles circonstances, la cour est toujours assistée d’un jury.

En matière civile, ses décisions ne sont pas souveraines, elles relèvent de la juridiction de la chambre de l’échiquier (V. échiquier), et do celle de la chambre des lords. C’est devant cette dernière autorité que doit être immédiatement porté l’appel de toutes les affaires dans lesquelles la couronne est partie. Toute introduction d’instance, à moins d’être faite par la couronne, doit être précédée de la présentation d’une requête, avec réponse favorable.

— Techn. Banc à tirer. Pour fabriquer un tuyau en-cuivre, on prend une bande de ce métal ; on en amincit les bords à la machine à raboter, à la fraise, au marteau, ou à la lime, si le cuivre est très-mince : on cintre au marteau en plaçant le métal dans une rigole semicirculaire ou matrice, puis sur un chevalet, de même diamètre que le tube à obtenir ; quand le tuyau est soudé, on lui dorme sa dimension exacte, au moyen du banc à tirer.

Cet outil se compose essentiellement d’une pince qui saisit l’extrémité du tuyau, et d’une filière, rondelle aeiérée, percée de trous de diverses grandeurs, à travers lesquels on fait passer le tube. On place b. l’intérieur du tube un mandrin de la grosseur qu’il doit acquérir. La pince est attachée à l’un des maillons d’une chaîne sans lin, à laquelle un système convenable d’engrenages à manivelle permet de donner le mouvement ; le tube, saisi par la pince, entraîné dans le mouvement de la chaîne, passe à travers les trous de plus en plus petits de la lilière, et acquiert le diamètre voulu. La pince habituellement employée se compose d’une plaque métallique percée d’un trou conique ; le fil à étirer est saisi entre deux mâchoires semi-coniques qui, placées dans l’ouverture de la plaque, s y entoncent d’autant plus et serrent d’autant mieux l’objet à étirer, que la traction est plus forte.

La filière est formée d’une rondelle aeiérée, généralement en acier sauvage, consolidée par une plaque de fer. On employait autrefois uniquement l’acier des forges catalanes à la fabrication des filières, ce qui explique le soin avec lequel l’Angleterre recherche les filières françaises. On fait aussi, mais principalement pour obtenirdes objets de forme déterminée, comme on pourrait en fabriquer au laminoir, des filières composées de plusieurs pièces d’acier taillées suivant la forme qu’on veut donner à la pièce étirée, et assujetties, au. moyen de fortes vis, dans un châssis métallique. U y aurait lieu de donner d’amples détails sur les diamètres des trous de filières, le nombre des passages pour les fils de fer, d’acier, etc., etc. ; on les trouvera à l’article tréfilerie, où ils seront mieux placés.

La vitesse d’étirage varie de 0 m. 02 à 0,03 par seconde, elle peut aller à 0,08 pour les petits tuyaux de cuivre. Pour les fils de fer, elle doit’être d’autant plus faible que le lil est plus dur et plus gros. Plus on augmente la vitesse, plus on aigrit le fer. Il faut, pendant l’opération, recuire le fer, d’autant plus qu’il est plus dur. C’est au moyen du banc à tirer qu’on peut obtenir des fils d’une ténuité extrême (On, 00125 de diamètre) pour les croisements des lunettes. Pour cela, on enferme un fil de platine dans une gaine d’argent. On étire le tout : les deux métaux, en s’allongeant, conservent à peu près la même proportion dans leurs diamètres. On n’a plus qu’à enlever l’argent au moyen de l’acide azotique ou du mercure, pour obtenir le fil de platine.

Pour les gros travaux de chaudronnerie, le banc à tirer.occupe beaucoup de place, puisqu’à la longueur du banc il tant ajouter celle du tube. M. Afazeline en a construit qui n’ont que la longueur du tuyau : ici le tube est immobile, et c’est une bague, mobile le long du tube et d’une vis sans fin qui lui communique un mouvement de translation, qui produit l’étirage ; seulement, l’appareil est plus compliqué.

Parmi les produits qu’on peut obtenir au banc à tirer, on peut citer les tubes fermés, pour manomètres et baromètres Bréguet, qui ont besoin d’être d’une épaisseur très-réduite, les tubes pour le moulage des bougies, etc., etc. On repousse le cuivre, comme d habitude, au balancier, puis, le tube une fois ainsi formé par emboutissage, on l’allonge au banc à tirer. Seulement ici, pour ne pas endommager le fond de la boîte à obtenir, après l’avoir munie à l’intérieur d’un mandrin du diamètre convenable, on la pousse, au lieu de la tirer, pour la faire passer à la filière ; on a ainsi un véritable Jianc à repousser. m

Donc do pierre (le), tableau de M. ErnM

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