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dans ces derniers temps ne lui ont sans doute pas laissé le temps de peindre pour l’exposition. C’est à lui qu’a été confiée la décoration du foyer du nouvel Opéra. Parmi les peintures décoratives qu’il a déjà exécutées, outre celles du salon de Mme la comtesse de Nadillac, nous citerons : les Douze dieux, avec des groupes d’enfants portant leurs attributs ; Venus et Diane (dessus de porte), dans l’hôtel de M. Achille Fould(1861) ; cinq tableaux pour dessus de portes : Rome, Venise, Gênes, Naples et Florence, dans le grand salon de l’hôtel du duc de Galliera (1S62) ; cinq tableauxcartons pour tapisseries, représentant les cinq sens, en voie d’exécution aux Gobelins, pour le palais de l’Élysée, etc.

BAUDRY D’ASSON (Antoine), théologien français, morte. Paris en 1668. Issu d’une très-ancienne famille du Poitou, il y possédait un prieuré, lorsque, entraîné par ses convictions jansénistes, il vint se retirer, en 1647, h Port-Royal-des-Champs. Après la suppression de ce monastère, en 1662, il alla demeurer près de Popincourt, où il termina sa vie. On lui attribue divers écrits, notamment : Placet pour les abbesse, prieure et religieuses de Port-Royal (1664) ; Lettre à la mère Dorothée (1667) ; Lettre au P. Annat, jésuite, etc. ; et une part de collaboration dans l’ouvrage intitulé Morale pratique des jésuites.

BAUDRY D’ASSON (Gabriel), chef vendéen, né près de la Châtaigneraie vers 1755, mort en 1793, appartenait à la famille du précédent. Il avait quitté le service militaire avant la Révolution, et vivait à sa terre de Bracham, lorsqu’il fut nommé, en 1789, commandant de la garde nationale de son canton. En 1792, lors des premiers mouvements insurrectionnels, il se mit à la tête des paysans, s’empara de Châtillon, attaqua Mortagne, mais fut défait, et vécut six mois caché dans un souterrain. Lors de la grande explosion vendéenne, en mars 1793, il reparut à la tête de nouvelles bandes, commanda une division de l’armée du centre, figura avec éclat dans plusieurs affaires, et fut tué à la bataille de Luçon. — Son frère, Esprit Baudry, servait dans les rangs républicains, et l’on prétend que les hasards de la guerre les mirent souvent en présence. Son fils fut tué à la bataille du Mans, et l’un de ses parents signa le traité de paix de la Jaunaye, en 1795.

BAUDRY DES LOZIERES (Louis-Narcisse), voyageur et littérateur français, né à Paris en 1761, mort en 184 !. Il fut successivement avocat, colonel inspecteur des dragons à Saint-Domingue, et conseiller au Port-au-Prince. À son’retour en-France, il entra dans les bureaux de la marine, et devint historiographe de ce ministère. Il fut grand admirateur de Napoléon, et il a publié plusieurs ouvrages dontle but était surtout d affirmer son admiration, notamment ; Aithès ou le Héros chéri des dieux, une des plus anciennes histoires imitées des Grecs, contenant les hauts faits d’un grand homme, son enfance, sesplaisirs, sa politique, son élévation et la récompense de ses vertus (Paris, 1804, 2 vol. in-12). Ainsi qu’on le devine, le héros de ce livre, était Napoléon. Baudry des Lozières, malgré ses intentions peu douteuses, fut moins heureux avec les Soirées d’hiver du faubourg Saint-Germain (Paris, 1809, in-S°), ouvrage qui fut saisi par la police impériale, à cause de la préface, où l’auteur n’avait pas craint de donner son opinion sur la conscription. Il a écrit aussi la relation de ses Voyages à la Louisiane..

Baudry (Jean), drame en quatre actes et en prose, par M. Auguste Vacquérie, représenté

f>our la première fois sur le Théâtre-Français e 19 octobre 1863. Jean Baudry, riche négociant du Havre, se trouvait un jour au milieu d’une foule, quand, en se retournant, il saisit une main qui laissa tomber son portefeuille. C’était la main d’un enfant en guenilles, maigre et chétif. Au lieu de livrer le voleur à la justice, Baudry l’emmena chez lui et se voua à la rédemption de cette âme si jeune et déjà pervertie. Il la purifia par l’affection, et l’ennoblit si bien par l’étude, que, onze ans après, le jeune Olivier était devenu un homme, un être moral, et qu’il put entrer dans la vie, l’âme entourée de cette triple armure qui s’appelle l’instruction. C’est à ce moment que s’engage l’action, et, dès le premier acte, qui se passe à Paris, nous connaissons déjà 1 amour d’Olivier pour Andrée, la fille d’un riche armateur du Havre, M. Bruel, intime ami de Jean Baudry. Mais Olivier s’irrite contre sa pauvreté, qui ne lui permet pas d’être heureux en épousant celle qu’il aime ; il lance des imprécations contre l’or, son rival, et il se décide à demander au jeu la fortune, que sa profession lui ferait attendre trop longtemps. En vain, Jean Baudry s’oppose de toutes les forces de son affection à un projet aussi insensé ; ni tendresse ni sévérité n’obtiennent rien de cette âme en proie à la tentation, et, le soir même, le malheureux doit jeter sur une carte ou sur un dé une somme de 20,000 francs qu’il a empruntée à un usurier. Mais une fatale nouvelle arrive à Bruel. Un sinistre maritime l’a complètement ruiné ; il faut qu’il retourne en toute hâte au Havre, car il ne s’agit de rien moins que d’une faillite. Heureusement, Jean Baudry est là, et propose à Bruel de partager sa fortune. Le négociant ne veut pas accepter un bienfait dont il ne peut espérer, désormais, de pouvoir jamais s’acquitter ; alors, Jean Baudry lui demande la main d’Andrée.

lia toujours aimé la fille de Bruel, mais il ne s’était jamais déclaré, par une sorte de pudeur naturelle à un homme de quarante-six ans envers une jeune fille : ce mariage forcera Bruel à accepter les moyens de parer aux désastres qui le menacent. Celui-ci accueille avec reconnaissance la demande que lui fait son ami ; quant à Andrée, bien que, dans son cœur, ce soit Olivier qu’elle aime, elle n’a pas le droit de repousser l’offre généreuse que lui fait unhomme loyal et sincère ; et d’ailleurs, le salut de son père en dépend ; elle n’hésite donc pas à accepter la main de Jean Baudry : « Il me semble que tous les jeunes gens vont être jaloux de moi, • s’écrie alors celui-ci, sacs se douter qu’en effet, il a déjà un rival auquel il devra disputer son bonheur, et que ce rival s’appelle Olivier. En effet, averti de la ruine d’Andrée, 01ivier-#st venu en toute hâte au Havre, sûr, désormais, d’obtenir ce que sa pauvreté lui eût fait refuser auparavant. Mais Andrée lui apprend ce qu’elle a fait au nom du bonheur de son père ; alors reparaît, dans toute son âpreté sauvage, la nature ingrate et encore mal redressée d’Olivier. Il s’indigne contre son bienfaiteur ; il le méconnaît, et ose blasphémer contre son nom. Cependant, il promet de se contenir ; mais un quiproquo révèle bientôt à Jean Baudry la rivalité de son fils adoptif. Quoi I celui qu’il a sauvé de l’abjectionet de la honte, alors qu’il voulait lui voler son or, a-t-il donc le droit de lui voler son bonheur ? Le pauvre homme se révolte à cette pensée, et enjoint à Olivier de retourner à Paris. « Ah ! l’on me chasse, ■ dit Olivier, en qui le naturel revient alors plus brutal que jamais 1 À l’instant même, son’parti est pris. Il s’en ira ; mais auparavant il veut voir encore Andrée et lui parler. Il lui ordonne de l’attendre chez elle à minuit, et de lui ouvrir sa porte ; mais Andrée, effrayée, confie ses pressentiments à Jean Baudry, et lorsque, la nuit venue, Olivier arrive, comme un voleur, frapper à la porte d’Andrée et la sommer de lui ouvrir, c’est Jean Baudry qui lui apparaît, pour l’accabler du souvenir des bienfaits dont il l’a comblé. Il lui reproche amèrement d’être venu le dépouiller, la nuit, de la seule joie qui souriait encore à son existence : « Misérable, lui dit-il, tu viens lutter avec ton protecteur. Soit ; luttons. Mais viens avec ta jeunesse toute seule ; commence par ôter cet habit qui m’appartient et par remettre tes guenilles ; et nous verrons si mes rides ne valent pas tes haillons. » À cette insulte/Olivier bondit sur son père adoptif : Jean Baudry, impassible, croise les bras et le regarde. Alors, cette nature abrupte se retourne brusquement vers le bien et s’humilie. Olivier n’implore pas son pardon ; il n’en veut pas. Ce qu’il lui faut, c’est une expiation, et il attend l’arrêt qui décidera de son sort. Mais Baudry n’a pas été sans s’apercevoir qu’Andrée aime Olivier, bien qu’elle se le cache à elle-même ; aussi son sacrifice est-il résolu. Il quittera cette maison, pour n’y plus rentrer jamais, et il ira traîner son cœur vide "dans le monde désert. Le paquebot va partir ; le moment des adieux est arrivé ; il veut prendre la main d’Andrée pour la mettre dans celle d’Olivier ; mais Olivier s’arrache par la fuite à un bienfait aussi écrasant.

Jean Baudry est la première victoire que M. Auguste Vacquérie ait remportée au théâtre, victoire d’autant plus éclatante que les précédents échecs avaient été plus bruyants. Ses.caractères sont tracés de main de maître, et l’écrivain a su les amener jusqu’à l’extrême limite de l’idéal, sans les faire tomber dans l’invraisemblance ou le surhumain. Certes, les Jean Baudry sont rares ; tant de vertu, d’amour, de dévouement et d’abnégation sont difficilement rassemblés dans un homme ; mais M. Vacquérie a eu soin de ne pas en faire un modèle d’infaillibilité impossible ; Jean Baudry n’est étranger à rien d’humain, et c’est précisément ce qui nous le fait aimer. Quant à Olivier, c’est le caractère le plus profondément fouillé qui soit dans la pièce. Il est vrai de tous points, et il faut savoir gré à M. Vacquerie d’un dénoûment qui laisse dans le cœur plus de pitié que de haine pour cet être sauvago, que l’éducation n’a pu amender complètement. Andrée et son père sont des ombres au tableau, qui le mettent en lumière et le font habilement ressortir II n’est pas enfin jusqu’à la vieille tante, dont les innocentes manies ne nous intéressent, en nous reposant des grandes passions qui agitent les autres personnages.

BAUDUEN, en latin Bauduenyium, village et commune de France (Var), canton d’Aups, arrond. et à 42 kil. N.-O. de Draguignan, sur la rive gauche du Verdon ; 772 nab. Ce village, autrefois station romaine, porte encore les traces de l’ancienne civilisation latine ; sur le territoire de la commune, on trouve des vestiges d’une voie romaine, qui allait deFréjus à Fiiez. Près de Bauduen, le Verdon coule dans une gorge étroite, coupée à pic, et sur laquelle on voit les restes d’un pont romain ; à peu de distance de ces ruines, naît la fontaine de l’Evêque, dont les eaux abondantes font mouvoir plusieurs moulins et vont se perdre dans le Verdon. Cette source débite près de 5 mètres cubes d’eau par seconde.

BAUDUER (Gilles-Arnaud), théologien français, né à Peyrusse-Massas, près d’Audi, en 1744, mort en 1787. Il étudia avec ardeur la langue hébraïque, et donna une version française des Psaumes (Paris, 1783, î vol. in-12).

Ce théologien entreprit aussi la traduction du Cantique des cantiques et de quelques autres livres du Nouveau et de l’Ancien Testament, travail qui resta inachevé. Il a laissé un curieux Traité, en forme de conférence, où l’on discute si l’Église pourrait aujourd’hui, sans inconvénient, faire l’office diuiu en langue vulgaire.

BAUDUIN (Dominique), prêtre de l’Oratoire, né à Liège en 1742, mort en 1809. Il fut longtemps professeur d’histoire à Maêstricht. Ses principaux ouvrages sont : Essai sur l’immortalité de l’âme (Dijon, 1781), réimprimé en 1805, à Liège, sous ce titre : De l’immortalité de l’homme, ou Essai’sur l’excellence de sa nature (Liège, 1805, in-12) ; la Religion chrétienne justifiée au tribunal de la politique et de la philosophie (Liège, 1788 et 1797, in-12) ; Discours sur l’importance du ministère pastoral, etc.

BAUDUINS (Adrien-François).V. Baudouin.

BAUDUS (Jean-Louis-Amable de), publiciste français, né à Cahors on 1761, mort à Paris en 1822. Avocat du roi au présidial de Cahors, lors de la publication des fameuses ordonnances de 1788, il se refusa à leur enregistrement et se prononça pour les parlements ; cette conduite lui valut, malgré sa jeunesse, dès les premiers jours de la Révolution, la place de procureur général syndic du département du Lot. Mais, ayant refusé d’appuyer l’obligation qu’on fit aux ecclésiastiques de prêter serment à la constitution civile du clergé, il donna sa démission et émigra en 1791. Baudus fit avec l’armée des princes la campagne de 1792, se fixa à Hambourg et y fonda le Spectateur du Nord, une des feuilles les plus réactionnaires du temps. Cependant, lorsque la puissance de Bonaparte sembla définitivement assise, malgré les articles plus que violents que Baudus avait écrits contre le premier consul, il demanda à rentrer en France, ce qu’on ne lui accorda qu’en 1802. Nommé archiviste du ministère des affaires étrangères, il fut appelé, en 1808, à Naples, par-le roi Murât, qui voulait lui confier l’éducation de son fils. On raconte, à ce sujet, que l’empereur, dont l’excellente mémoire conservait toujours le nom de ceux qui l’avaient offensé, ne voulut y consentir qu’à la condition expresse que Baudus ne prendrait pas le titre de gouverneur des enfants du roi de Naples. En apprenant la première abdication de Napoléon, en 1814, et le retour des Bourbons à Paris, Baudus s’empressa de s’y rendre. Lors de la seconde restauration, bien que royaliste exalté, il prit une part active à l’évasion de Lavalette, enfermé à la Conciergerie, en juillet 1815, et avec lequel il s’était lié en Allemagne. Ce fut lui qui, la veille du jour fixé pour l’exécution, attendit le fugitif au moment où il s’échappait de la prison, Te fit entrer dans sa chaise à porteurs, le conduisit jusqu’à un cabriolet, dont le cocher était un ami déguisé, et le remit, après une course rapide, entre les mains de Bresson, chef de division au ministère des affaires étrangères, qui le cacha dans le ministère même jusqu’au 9 janvier 1816, c’est-à-dire pendant dix-huit jours. Attaché quelque temps —après à ce même ministère, Baudus fut chargé d’une mission en Allemagne et en Suisse, puis mis à la tête d’un bureau établi pour exercer la censure sur les journaux étrangers et les nouvelles politiques extérieures, afin d’examiner s’il convenait de les laisser se répandre en France. Lorsque le duc de Richelieu reprit le ministère, après l’assassinat du duc de Berri, Baudus accepta une part dans la censure des écrits périodiques à l’intérieur ; mais, dans cette fonction si profondément antilibérale, il ne tarda pas à être violemment attaqué, et l’on prétend que les attaques dont il devint l’objet abrégèrent sa vie.

BAUER (Adolphe-Félix), général au service de la Russie, né dans le Holstein vers 1667, mort vers 1717. Il combattit d’abord avec distinction dans les rangs de l’armée suédoise, puis passa en 1700 dans celle de Pierre le Grand, à qui il rendit les plus signalés services dans la guerre que ce prince soutint contre Charles XII. Il contribua à la prise de Marienbourg, s’empara de Mittau en 1705, et, l’année suivante, de concert avec Mentschikoff, vainquit les Suédois à Kalisch, en Pologne. A Pultava (1709), il commanda l’aile gauche de l’armée. Il apporta de grands perfectionnements à la cavalerie russe.

BACER (Chrysostome), habile facteur d’orgues, qui vivait dans le Wurtemberg au commencement du xviite siècle. Il est connu par le perfectionnement qu’il apporta dans le mécanisme de l’orgue. Aux petits soufflets qu’on multipliait pour augmenter la sonorité, il substitua les grands soufflets. Son invention fut mise en pratique, pour la première fois, lorsque fut réparé l’orgue de la cathédrale d’Ulm, où il remplaça par huit soufflets de grande force les seize soufflets anciens, qui avaient toujours été insuffisants.

BAUER (Jean-Jacob), libraire allemand, né à Strasbourg en 1706, mort en 1772 à Nuremberg, où il exerça sa profession. On lui doit un ouvrage intéressant pour les bibliophiles : Bibliotheca librorum rariorum universalis (Nuremberg, 1770-1772), auquel Will et Humell ont ajouté deux ’volumes de supplément en 1778, augmentés d’un troisième en 1791.

BAUER (Charles-Louis), philologue allemand, né à Leipzig en 1730, mort en 1799. Élève du célèbre Ernesti, il étudia à fond les langues anciennes, surtout le latin ; professa la littérature classique, et devint, en 1766, recteur du gymnase de Hirschberg, en Silésie. On a de lui, outre un grand nombre de dissertations, des ouvrages de philologie estimés ; Glossarium Theodoreleurn (Halle, 1769) ; Excerpta £iuïana.(1801) ; Dictionnaire allemandlatin, etc.

BAUER (Ferdinand), peintre autrichien, nA à Feldsperg en 1744, mort en 1SÎ0, Porté par ses goûts vers l’étude de la nature, Bauer, tout jeune encore, se mit à dessiner et à peindre des fleurs et des plantes, dont l’ensemble formait, en 1782, soixante volumes in-folio, achetés par le prince de Lichtenstein. Ayant accompagné en Grèce le docteur Sibthorp, en 1787, il y dessina les magnifiques planches qui ornent la Flora grœca, publiée par Smith ; puis il fit partie de l’expédition en Australie du capitaine Flinders, expédition à la-5uelle on doit- le plus bel ouvrage de Bauer : llustraliones florœ Novœ Hollandiœ (Londres, 1813, in-fol.).

BAUER (Georges-Laurent), antiquaire allemand, né à Heidelberg en 1754, mort en 1806. Successivement professeur de morale et de littérature orientale à Altdorf, en Bavière, et de théologie à Heidelberg, Bauer se livra pendant toute sa vie à l’étude des antiquités bibliques. On a de cet infatigable travailleur un grand nombre d’ouvrages d’exégèse, de théologie, de grammaire, dont M. Mensel a donné la longue liste dans son Gelchrte Teutschland.

BAUER (Antoine), jurisconsulte allemand, né à Marbourg en 1772, mort en 1843. Après avoir été professeur de droit à Goettingue, il devint conseiller de justice. Après 1813, il fit partie de la commission chargée de rédiger les projets de code pénal et d’instruction criminelle. Il est auteur de plusieurs ouvrages de droit, et ; entre autres, d’un Manuel de droit naturel, ou les principes sont traités d’une manière toute philosophique.

BAUER (Bruno), critique, historien et philosophe allemand, né à Eisenberg dans le duché de Saxe-AItenbourg, le 6 septembre 1809. Après avoir fait ses études à l’université de Berlin, il fut reçu docteur en théologie en 1834. Disciple de Hegel, il sembla d’abord poursuivre la conciliation de la philosophie et de la théologie. C’est la pensée qu’on voit dominer dans ses premières œuvres : Critique de la Vie de Jésus de Strauss, publiée dans les Annales de critique scientifique de Berlin (1835-1836) ; Journal de théologie spéculative (1838) ; Exposé critique de la religion de l’Ancien Testament (1838). En 1839, il fut nommé professeur à Bonn (Prusse Rhénane). Ses études bibliques et la nature de ses doctrines et de son esprit, en l’engageant de plus en plus dans une voie qui aboutissait à la négation radicale de tout christianisme et de toute théologie, ne devaient pas tarder à amener la rupture de cette attache officielle. Devenu un des chefs de la jeune école hégélienne, il avait fait paraître successivement : le Docteur Hengstenberg (1839) ; l’Église évangélique de la Prusse, et la science (1S40) ; Critique des faits contenus dans l’Évangile de saint Jean (1840) ; Critique de l’histoire évangélique des synoptiques (1841), lorsque l’autorité, émue de la hardiesse de ses négations, lui interdit de faire son cours (1842). Il se retira alors à Berlin, et rompit d’une manière éclatante avec l’Église de son pays, en publiant : la Question de la liberté et ma propre affaire (1843). Le gouvernement suisse fit saisir, avant l’impression, son Christianisme dévoilé (Zurich, 1843), où il résumait ses opinions sur la religion, et qu’il avait fait précéder de deux pamphlets : Hegel l’athée et les trompettes du Jugement dernier, et la Théorie de Hegel sur l’art et la religion.

À partir de 1843, nous voyons M. Bruno Bauer aborder la politique et 1 histoire, en une suite d’ouvrages qui ne manquent ni de vigueur ni d’originalité : la Question juive (1Z4&), brochure où, se séparant de ses amis, il soutient que les juifs n’ont pas le droit de revendiquer leur émancipation politique s’ils ne commencent par s’émanciper eux-mêmes de leurs propres croyances ; Faits de l’histoire des temps modernes depuis la Révolution française (1843-1844) ; Histoire de la politique, de la civilisation et des lumières du xvme siècle (1843-1845) ; Histoire de l’Allemagne pendant la Révolution française et le règne de Napoléon (1846) ; Histoire de la Révolution française jusqu’à l’établissement de la République (1847) ; Histoire complète des agitations politiques de l’Allemagne de 1842 à 1845(1847) ;a Révolution nationale en Allemagne (1849) ; la Chuteduparlement de Francfort (1849) ; De la dictature occidentale (1855) : Situation actuelle de la Russie (1855) ; VAllemagne et la Russie (1855) ; la Russie et l’Angleterre (1855), De IS50 à 1852, M. Bauer est revenu à la critique théologique, et a donné les ouvrages suivants, qui forment une sorte de complément de ses premiers travaux : Critique des Évangiles et histoire de leur origine (1850-1851) ; Histoire des apôtres (1850) ; Critique desÉpîtres de saint Paul (1852).

Arrêtons-nous à examiner la situation particulière que M. Bruno Bauer a prise dans

l’exégèse allemande.

Strauss avait cherché à établir, d’abord, < ; ue la vie de Jésus-Christ, telle qu’elle est rappoi tée dans les Évangiles, en sa plus grande partie du moins, n’a rien d’historique, que c’est un