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planches sont <îe Bartolij Deux lettres (en italien) sur la colonne d’Antonio le Pieux ; Pictural antiquoe cryptarum romanarum et sepulehri Nasonum, etc.

CHAUSSÉ, ÉE fehau-sé) part, passé du v. Chausser. Qui a des chaussures au pied, qui s’est mis une chaussure : Être chaussé d’une paire de bottes. Cette femme est toujours mat chaussée. Elle était chaussée de bas de soie violets. (G. Sand.) La femme la plus élégamment mise ressemblera toujours dune souillonelle est mal chaussée. (Boitard.)

Eschyle dans le chœur jeta les personnages. D’un masque plus honnête habilla leurs visages, Sur les aïs d’un théâtre en publie exhaussé Fit paraîtra l’aeteur d’un brodequin chaussé.

BOILEAB.

Connaissez-vous sur l’Hâllcon

L’une et l’autre Thalieî L’une est chaussée et l’autre non,

Mais c’est la plus jolie ; L’une a le rire de Vénus,

L’autre est froide et pincée : Honneur à la belle aux pieds nus, > Et fl de la chaussée !

Pikon, éjiigr. contre La Chaussée. Il À qui l’on fait des chaussures : Être chaussé par un bon cordonnier, il Qui possèdedes chaussures : Me voilà chaussé pour tout l’hiver. Qui ne peut se passer d’un valet importun Souvent est mal chaussé, plus souvent reste à jeun.

Préville. ^Parext. Couvert, enduit : Ces monuments, ces précieux restes de l’antiquité, ne devraientils pas être chaussés d’asphalte ?{L. Veuillot.)

— Fig. Embéguiné, coiffé, infatué, épris ; Chose étrange de voir comme avec passion

Un chacun est chaussé de son opinion !

Molière. Il Conformé, disposé ; Vous êtes

Tout ce que vous avez été durant vos jours, C’est-à-dire un esprit chaussé tout a rebours.

Molière.

— Loc. fam. Femme bien chaussée, Se dit d’une femme qui se fait remarquer par l’élégance et la distinction désa mise : Une femme des mieux chaussées. Ne courtiser que les mieux chaussées. Il ne s’adresse qu’aux mieoi chaussées ; ses moyens le lui permettent.

— Loc. prov. S’enfuir un pied chaussé et l’autre nu, Se sauver précipitamment, ne prenant pas, en quelque sorte, le temps de se vêtir complètement : Nous avons été contraints

de NOUS SAUVER UN PIED CHAUSSÉ EX L’aUTKB

mu, en l’équipage que vous nous voyez. (Scarron.) il Les cordonniers sont les plus’mal chaussés, On manque précisément de ce que, par sa position, on pourrait se procurer le plus facilement.

— Manég. Cheval tout chaussé, Celui dont les balzanes montent jusque vers le genou ou le jarret.

—Blas. Se dit de l’écuqui porte une chausse, c’est-à-dire qui est divisé par deux diagonales jointes au milieu de la pointe, et se terminant l’une à l’angle dextre du chef, et l’autre à l’angle senestre ; très-rare en Fiance : Popon, en Bourgogne : D’argent chaussé de gueules.r-Yvonne : De gueules au pal d’argent chaussé d’or.Lichienstein ; D’azur chaussé d’argent.

CHAUSSÉAGE s. m. (chô-sé-a-je — rad. chaussée). Féod. Droit de péage, de passage sur une chaussée.

CHAUSSÉE s. f. (chô-sé — rad. chausser, ou, selon d’autres, rad. chaux, par allusion aux routes des Romains élevées en chaussées et bâties en grande partie au mortier de chaux). Remblai, levée de terre qu’on fait au bord d’une rivière, d’un étang, pour contenir l’eau : La chaussée d’un étang. La chaussée d’une rivière, Il Levée qu’on fait dans les lieux bas et humides, pour servir de chemin : Construire une chaussée à travers un marais. |] Levée de terre servant de route : Les Humains ont fait la plupart des grands chemins dans les Gaules en manière de chaussées, et ils y employaient beaucoup de chaux, (Atiad.)

Les bandes de vaincus, par la peur entassées, De Bruxelle et d’Anvers inondent les chaussées,

BaRTHÉLËM’ï et MÉRY.

— Par ext. Partie bombée d’une route ou d’une rue, terminée de part et d’autre par un ruisseau ou une bordure : La chaussée v’t tes trottoirs. Les voilures passent sur la chaussée. (Acad.)

— Antiq. Chaussée de Brunehaut, Nom que l’on donne quelquefois aux voies romaines du nord de la France, qui furent réparées par les ordres de Brunehaut.

Hez-de-chaussée. V. ce mot à son ordre alphabétique.

Ponts et ehaussées. Administration publique qui veille à la confection et à l’entretien des routas, des ponts, des canaux, des dignes et autres constructions de ce genre : Directeur général, inspecteur, ingénieur des ponts et chaussées. Conducteur des ponts et chaussées, il École des ponts et chaussées, École spécialement destinée à former des ingénieurs pour cette partie de l’administration. V. Ponts

ET CHAUSSEES.

— Techn. Dans un moulin, Sorte de sac au travers duquel passe la farine. Il Pièce de la cadrature d’une montre qui porte l’aiguille des minutes.

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— Antonymes. Accotement, banquette, trottoir.

— Encycl. On donne le nom de chaussée h la partie centrale d’une route, généralement consolidée pour résister k l’action destructive des pieds des chevaux et des roues des voitures.

La largeur des chaussées varie avec l’importance des routes et leur classification, comme l’indique le tableau suivant :

Larg. des chaussées. Routes impériales des trois

classes 7 m. À 5 m.

Routes départementales.. 5 m. À 4 m. Chemins vicinaux de grande communication S m, à 3 m.

Leur profil transversal a la forme d’un arc de cercle, dont la flèche est ordinairement d’un cinquantième de la corde, ce qui leur, donne une pente suffisante pour l’écoulement de l’eau, sans cesser de permettre aux voitures de circuler sur toute leur largeur.

L’établissement de cette partie importante des routes comprend deux opérations qui demandent beaucoup de soin dans l’exécution ; ce sont : la construction de la forme et lapose des matériaux qui la composent, et dont elle prend le nom.

On distingue les chaussées pavées, les chaussées en empierrement et les chaussées en asphalte comprimé.

La construction de la forme dépend de la nature du sol sur lequel doit reposer la route ; si le terrain présente une consistance suffisante pour résister à la charge qu’il est appelé à supporter, on l’exécute par les moyens ordinaires employés dans les terrassements, en ayant soin d’en dresser le fond suivant la courbure adoptée pour le plan supérieur de la chaussée, ou horizontalement si celle-ci doit être empierrée ; si le terrain est peu résistant, on répand sur le fond de l’encaissement une couche de sable, de calcaires friables, ou bien on y place une assise de pierres plates sur lesquelles on en fait reposer d’autres ayant une forme conique ; cette fondation doit être comprimée avec soin ; enfin si le sol est tourbeux ou vaseux jusqu’à une certaine profondeur, on établit des fascines se Croisant diagonalement à angle droit, pour diminuer Tes chances d’enfoncement de la route, les affaissements partiels, et pour répartir la charge sur une plus grande surface. Pour assécher les chaussées et éviter les glissements inévitables dans cette espèce de terrain, on construit, de distance en distance, de petits canaux appelés pierres, auxquels on donne de 0 m. 10 à 0 m. 20 de largeur ; ils se composent de petites murettes en pierre sèche que l’on recouvre d’une large pierre pVate.

Chaussées pavées. Quand les chaussées doivent être pavées, on donne à. l’encaissement une profondeur égale à la hauteur des pavés et à l’épaisseur de la couche de Sable sur laquelle on les pose, afin de répartir la charge sur une surface plus grande que leur base, et par suite d’augmenter la stabilité delà chaussée.

Les pavés se placent sur la couche de sable par rangées perpendiculaires k l’axe de la route, de façon que les joints d’une rampe correspondent autântque possible au milieu des pavés des rampes voisines. Afin d’éviter que les matériaux ne se touchent et par suite ne se brisent en frottant les uns contre les autres, on introduit dans les joints une certaine quantité de sable, puis, avec un marteau pesant environ 17 kilogr., oa serre les pavés en bout et en rive.

Les cailloux roulés que l’on emploie pour la confection des chaussées se disposent comme les pavés cubiques, enjnettant le gros bout en bas, pour qu’ils ne s’enfoncent pas sous la charge qu’ils ont à supporter. Les vides qu’ils laissent entre eux demandent un très-grand volume de sable.’

Dans plusieurs villes, et notamment à Paris, on a essayé pour les chaussées un système de pavage en bois, qui, outre les inconvénients qu’il présente, augmente considérablement la dépense^ de premier établissement. Ce système, dû à M. Benjamin Ronkin, se compose de coins en bois assemblés à rainures et à languettes, et formant deux parties distinctes, l’une inférieure servant de hase, l’autre supérieure présentant aux pieds des chevaux la prise nécessaire. Les essais de ce mode de pavage ont été faits à l’École polytechnique. Un autre système, importé d’Angleterre par M. le. comte de Liste et appliqué au pavage d’une partie de la rua Neuve-des-Petits-Champs à Paris, consistait à cheviller entre eux des blocs de bois coupés en biais et carrés à leur surface supérieure et inférieure. Les bois qui ont paru les plus propres à la fabrication des blocs sont le sapin et le pin, d’abord à cause de leur faible prix de revient, ensuite à cause de la résine qu’ils contiennent, et qui les rend moins susceptibles que les autres de se détériorer à l’humidité..

—Chausséesen empierrement. Quand laforme de la chaussée a été préparée et dressée avec soin, on répand la pierre cassée par couches successives, que Ton comprime au fur et à mesure avec une Aie ou un rouleau en fonte dont on fait varier à volonté le poids depuis 3,000 kilogr. jusqu’à 9,000 kilogr. L’épaisseur des chaussées construites uniquement en petits matériaux varie de 0 m. 15 à 0 m. 30 ; celle des chaussées k un rang de pierres coniques,

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de 0 m. 30 à 0 m. 35, et celle des chaussées à deux assises de grosses pierres, de 0 m. 40 à 0 m, 45. Le premier système de chaussées s’emploie lorsque le sol de la forme est solide et non sujet à se délayer ; le deuxième et le troisième système s’appliquent en général lorsque le sol est peu résistant.

Chaussées en asphalte comprimé. Sur le sol de la forme, on applique une couche de béton que l’on recouvre ensuite de mortier hydraulique, pour en régler exactement la surface.

La roche asphaltique, cassée en morceaux de 0 m. 06 à 0 m. 08, est chauffée sur des plaques de tôle, où elle se réduit en poudre par le décrépitage et se purge d’eau. Cette poudre, portée h une température de H5<> a 120°, ou de 130O à 140°, selon qu’elle est préparée sur le lieu d’emploi ou à l’atelier, est étalée sur le béton parfaitement sec, par bandes de o m. 80 à t m-, sur une épaisseur de deux cinquièmes environ plusforteque l’épaisseurdénnitive. Cette coucha est dressée avec soin et pilonnée avec précaution, puis avec plus d’énergie, au moyen de pilons en fonte préalablement élevés à une température convenable dans des fourneaux portatifs, ou bien encore avec des rouleaux en fonte de 1,000 à 1,200 kilogr, que l’on promène sur la-surface jusqu’à son entier refroidissement. Les bandes sont soudées entre elles avec une spatule en fer chauffée à blanc, au moyen de laquelle on lisse fortementles joints.

Les asphaltes que l’on emploie à Paris proviennent des mines de Seyssel et du Val-de-Travers, près de Neufchâtel ; en général, on donne la préférence à ceux qui sont les plus chargés de goudron.

Ces chaussées coûtent environ 13 francs le mètre carré ; elles remplacent très-avantageusement le macadam, sous le rapport de la propreté ; elles sont peu sonores, moins glissantes que le pavé de porphyre, mais elles augmentent un peu le tirage pour les chevaux.

V. BOUTE, TROTTOIR, FA VASE, EMPIERREMENT, ASPHALTE.

CHAUSSÉE (la), ancien petit pays de France, dans la province de Picardie, compris aujourd’hui, partie dans le département de la Somme, partie dans celui de l Oise, etdont les lieux principaux étaient : Mons-en-Chaussée, Estrées-en-Chaussée, Fresnoy-en-Chaussée, Saint-Omer-en-Chaussée et Satnt-Just-enChaussée.

CHAUSSÉB (Pierre-Claude Nivelle de La), poète dramatique français. V. La Chaussée.

Chaucaêe-d’Anttn (QUARTIER et RUE DE LA), à

Paris. ■ Sous le nom de quartier de la Chaussée-d’Antin, lisons-nous dans le Dictionnaire de A. Girault de Saint-Fargeau, on désigne toute lu partie de Paris comprise entre l’ancien boulevard, au sud-est, et 1 enceinte des anciennes barrières, au nord et au nord-est, et-borné à l’est par les rues du Faubourg-Montmartre et des Martyrs, et à l’ouest par celles de l’Arcade et du Rocher. Toute cette vaste étendue de terrain était, il n’y a guère plus d’un siècle, occupée par des champs, des marais, des jardins, des maisons de campagne, par une voirie, par le cimetière de Saint-Eustache et par le village des Porcherons, par la chapelle Sainte-Anne et celle de Notre-Dame-de-Loreite, et par la ferme nommée la Grange-Batelière. »

En 1720, on commença k bâtir sur cet emplacement un quartier nouveau qui porta d’abord le nom de quartier Gaillon, puis celui. de Chaussée-d’Antin, du nom de la rue principale. Le quartier de la Chaussée-d’Antin fut nommé sous la République section du Mont-Blanc et ensuite section de la Grange-Batelière. Au xvii« siècle, la rue de la Chausséed’Antin était le, Chemin des Porcherons ; elle s’appela ensuite successivement YEgoût-Gailton, la Chaussëe-Gaitton, la Chaussée-de-laGrande-Pinte, la Chaussée-de-lHôtel-Dieu, avant de prendre le nom qu’elle porte actuellement. C est aujourd’hui une des plus belles voies de la capitale. Elle commence au boulevard des Italiens, en face la rue Louis-le-Grand, et aboutit à la rue Saint-Luzare. Comme nous venons de le dire, avant 1720, il y avait, entre les quartiers de la Grange-Batelière et de la Ville-l’Evèque, un marécage formé de lambeaux de prairies où poussaient des roseaux. Sur ce terrain vague foisonnaient les petites maisons, et ce lieu était aux roués de la Régence ce qu’avait été le Pré-aux-Clercs pour les raffinés de la Ligue : un théâtre de duels et de débauches. Au bout de ce marécage s’élevait le village des Porcherons, Le village de Clichy, voisin de celui des Porcherons, en partageait ta célébrité.

Les roués et les gens à la mode, financiers et grands seigneurs, prirent en quelque sorte sous leur protection la nouvelle rue de la Chaussée-d Antin. Les hôtels s’y élevèrent rapidement. La voie prit d’abord le nom de Chaussée-Gaillon, à cause de son point de départ, qui était le boulevard en face de la porte Gaillon ; elle s’appela ensuite rue de l’Hôtel-Dieu, parce qu’elle conduisait à une ferme dépendant de l’hôpital de ce nom ; enfin elle fut dénommée rue de la Chaussée-d’Antin, parce que son entrée était précisément en face de l’hôtel d|Antin, depuis hôtel Richelieu. Elle prit, en 1791, le nom de rue Mirabeau, le célèbre orateur étant mort dans un hôtel qui portait le no 42. En 1793, la rue Mirabeau prit celui de rue du Mont-Blanc, qui lui venait d’un nouveau département réuni à la République par décret du 27 novembre 1792.

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Elle garda ce nom jusqu’en 1815, où elle reprit celui de Chaussée-d’Antin, qu’elle porte encore de nos jours.

Parmi les hôtels qui s’élevèrent dans cette rue dès son origine, on ne saurait oublier la petite maison de Mlle Guimard, le fameux temple de Terpsichore, C’est au prince de Soubise que la Guimard dut cet hôtel, pour lequel elle quitta sa maison de Pantin, dont elle était lasse, malgré les grands seigneurs, les encyclopédistes, les beaux esprits du temps, qui en avaient fait un véritable cénacle. Une fête merveilleuse inaugura le temple de Terpsichore. Il contenait un théâtre de cinq cents places. Mais la diva fut forcée par le malheur de mettre, en 1786, son hôtel en loterie : un pharmacien en occupe aujourd’hui le rez-de-chaussée.

Le cardinal Fesch, oncle de Napoléon, eut aussi son hôtel rue de la Chaussée-d’Antin. Cet édifice a disparu récemment sous le marteau des démolisseurs, pour faire place à une nouvelle grande voie de communication débouchant rue Saint-Lazare en face de l’église de la Trinité. Cet hôtel n’offrait d’ailleurs rien de remarquable.

On essaya, sous le dernier règne, de faire revivre les souvenirs galants de la Chaussêed[ Antin : un entrepreneur imagina d’ouvrir des fêtes vénitiennes ou soi-disant telles, dans le casino Paganini. L’essai fut malheureux ; le casino Paganini, fondé dans un hôtel somptueux, possédait de riches salons et des jardins embaumés qui ne le sauvèrent pas de la ruine.

Aujourd’hui, la rue de la Chaussée-d’Antin est une des voies les plus brillantes de Paris. Placée comme elle l’est en plein mouvement, en pleine vie parisienne, elle reçoit du boulevard, ce foyer perpétuel, une activité et un éclat prodigieux. C’est à l’angle de la rue de la Chaussée-d’Antin et du boulevard des Italiens qu’est situé le café Foy, ce rendez-vous des heureux du jour, où la gentry parisienne ne saurait manquer de prendre au moins un repus par jour, sous peine de déroger à toutes les lois de la fashion. À l’angle opposé, on construit en ce moment le nouveau théâtre du Vaudeville. D’importants travaux de voirie s’accomplissent aussi aux abords de la rue de la Chaussée-d’Antin, car le voisinage du nouvel Opéra a nécessité l’ouverture de rues nouvelles.

La Chaussée-d’Antin a aujourd’hui entièrement perdu sa réputation galante ; elle est surtout le siège du commerce élégant et de l’aristocratie financière. Les bijoutiers, les maroquiniers, les papetiers de luxe y sont nombreux ; de vastes hôtels sont occupés par des banques, des bureaux de finance ou de grandes compagnies.

CHAUSSÉE DES GÉANTS (en anglais Giant’s Causeway), curiosité naturelle du nord de l’Irlande, dans le comté d’Antrim, en face de l’île Rathlin, ainsi appelée parce que, d’après une tradition populaire, ce turent les géants qui la construisirent pour relier, à travers le canal d’Irlande, l’Irlande à l’Écosse. Ce promontoire extraordinaire consiste en un vaste môle formé par des colonnes de basalte qui s’avancent k une grande distance dans la mer. Il se divise en trois parties distinctes : l’orientale, celle du milieu et l’occidentale, composées d’environ 40,000 colonnes polygonales de basalte, qui s’élèvent de 1 in. À 12 m. au-dessus du niveau de la mer, et s’enfoncent dans la terre à des profondeurs inconnues. Ces colonnes sont rapprochées les unes des autres de manière à ne laisser entre elles aucun interstice, et elles sont divisées en segments dont l’épuisseur varie de 0 m. 10 à 0 m. 20, et qui sont admirablement adaptés les uns aux autres. La Chaussée des Géants s’étend le long de la côte, sur une distance de plusieurs kilomètres, mais, pour bien la voir, il faut en faire le tour en bateau, et la contempler de la mer K une distance convenable.

Comme les volcans éteints de la France, de l’Italie et de l’Allemagne présentent, dans leurs environs, des phénomènes analogues à ceux qu’on observe sur cette côte de l’Irlande, quelques savants n’ont pas hésité à regarder la Chaussée des Géants comme une production de feux souterrains. Cependant, l’origine des basaltes n’étant pas suffisamment connue, les géologues ne sont pas tous d’accord à ce sujet : les uns rapportent aux feux des volcans les principales modifications éprouvées par la couche superficielle de la terre ; les autres veulent tout expliquer par le mouvement des eaux.

La France possède aussi sa Chaussée des Géants, loin des bords de l’océan, loin du ciel brumeux de l’Irlande, dans le département de l’Ardèche, au milieu d’une contrée tourmentée, volcanique, qui rivalise avec la Suisse pour le pittoresque, et avec la Provence pour la douceur du climat. Dans le canton de Vais, sur les bords de la Volane, des parois de prismes basultiques côtoient la rivière sur une étendue de plus de-10 kilom.

CHAUSSEMENT s. m. (chô-se-man — rnd. chausser). Vieux mot qui signifiait chaussdjîk.

CHAOSSE-PIED s. m. Instrument le plus ’ souvent de corne, ou bande de cuir dont on se sert pour mettre plus facilement sa chaussure. Il Plur. CHAUSSE-PIBDS.

— Fig. Instrument, moyen de réussite :