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partie). Un jour, il lui fit allouer spontanément 50 millions par la Convention, Il y eut dans le comité une véritable explosion d’indignation contre les pratiques traditionnelles des dépenses secrètes, qui leur paraissaient une souillure pour la République, une honte des mœurs monarchiques. À la première occasion, ils motivèrent leur refus avec une simplicité pleine de grandeur : « Le comité de Salut public n’a personne à corrompre ni à tromper. Il combat les ennemis de la patrie et de la liberté à la lumière du soleil. Il ignore les dépenses secrètes. »

Le comité de Salut public occupait les appartements démeublés des Tuileries, à portée de la Convention ; les bureaux avaient été établis suivant les exigences du local, avec un nombre assez restreint d’employés (l’administration militaire en comptait seulement une vingtaine). Comment ce gouvernement suffisait-il à son œuvre colossale ? En travaillant toujours. Il avait supprimé le sommeil, il avait supprimé la table ; car souvent ses membres réparaient leurs forces à l’aide d’un morceau de pain rompu devant leur bureau. On ne sait, à proprement parler, quand ils prenaient quelque repos, car on les voit toujours en action. Le matin, délibération commune sur les affaires générales ; puis séance de la Convention, où le rapporteur et quelques-uns des membres étaient souvent appelés par quelque affaire ; ensuite, travail dans les bureaux, expéditions, correspondance ; enfin, le soir, nouvelle séance commune, qui se prolongeait souvent pendant la nuit entière.

Indépendamment des chefs, veut-on savoir quels hommes se sont formés à cette forte école ? Citons seulement quelques noms parmi les simples employés du comité de Salut public, et dont la plupart ont occupé depuis les plus hautes positions : Clarke et Dupont, tous deux ministres de la guerre ; Faypoult, Otto et Reinhard, ambassadeurs et ministres ; Bailly de Monthyon, aide-major général de la grande armée ; le général Caffarelli ; l’amiral Grivel ; Préville et Gau, conseillers d’État ; l’helléniste Boissonade ; Guibert de Pixérécourt, le fameux dramaturge ; Fain, secrétaire particulier de Napoléon, puis intendant de Louis-Philippe ; le chimiste Adet, ambassadeur, préfet et conseiller à la Cour des comptes ; d’Arçon, le célèbre ingénieur, etc.

Il serait superflu de rappeler ici tous les hommes de haute capacité que le comité mit en action, et dont il fit des coopérateurs actifs et dévoués de son œuvre, les Monge, les Berthollet, les Fourcroy, les Guyton-Morveau, les Lagrange et tant d’autres.

Le comité de Salut public n’exerçait le droit d’arrestation qu’à l’égard des fonctionnaires de l’ordre civil et militaire. Toute mesure de ce genre touchant les particuliers rentrait dans les attributions du comité de Sûreté générale, également seul chargé de ce qui concernait les prisons ; mais, comme nous l’avons dit plus haut, le bureau de police dirigé par ceux qu’on nommait, à tort ou à raison, les triumvirs, empiéta plus d’une fois sur les attributions de l’autre comité. En outre, le caractère soupçonneux de Robespierre, sa personnalité absorbante, causèrent plus dune fois des dissensions intérieures, dont rien d’ailleurs ne transpirait au dehors, pas même à la Convention. Divisés en partis bien dessinés, les membres du grand comité, avec une abnégation sans exemple, dissimulaient avec un soin patriotique leurs dissentiments, pour ne pas entraver la marche des affaires ni compromettre l’unité de direction. Ils acceptaient même en silence la responsabilité d’actes que souvent plusieurs d’entre eux désapprouvaient. Mais les discordes, longtemps étouffées, éclatèrent enfin au dehors pour le malheur de la République. Par sa fête de l’Être suprême, Robespierre blessa plusieurs de ses collègues, qui lui reprochèrent de réveiller le fanatisme et les prétentions cléricales. La loi du 22 prairial, présentée à la Convention par Robespierre et Couthon, à l’insu du comité, loi qui dépouillait l’Assemblée du droit exclusif de décréter ses membres d’accusation, et qui donnait ce droit au comité, c’est-à-dire aux triumvirs, directeurs du bureau de police générale, et en possession de lancer les mandats d’accusation, maîtres en outre du tribunal révolutionnaire, cette loi, disons-nous, acheva de rendre les inimitiés irréconciliables. Des scènes terribles eurent lieu dans l’intérieur du comité, Robespierre et ses amis furent accusés d’aspirer à la dictature, et de conspirer la proscription des représentants du peuple. À la Convention, les divisions n’étaient pas moins tranchées. Les députés menacés par Robespierre, et ils étaient nombreux, se liguèrent pour prévenir ce qu’ils nommaient les complots du tyran, qui affecta dès lors de ne plus paraître au comité. À la veille même du 9 thermidor, Saint-Just fut surpris rédigeant l’acte d’accusation de ses collègues. On connaît le dénoûment tragique de ces grandes luttes, qui sont d’ailleurs étrangères au sujet de cet article. Après la chute des triumvirs, les vides du comité de Salut public furent remplis par des thermidoriens, et la Convention décréta que le comité serait renouvelé par quart tous les mois. Les anciens membres disparurent successivement. Billaud et Collot, fatigués par les accusations auxquelles ils étaient en butte, donnèrent leur démission, en attendant qu’ils fussent, avec Barère, proscrits par les réactionnaires. Carnot se retira en ventôse de l’an III. Les grands dangers étaient d’ailleurs conjurés, et les comités de gouvernement, remplis de médiocrités réactionnaires, continuèrent à diriger les affaires, mais sous l’influence directe de la Convention. Le comité de Salut public prolongea son existence, désormais sans éclat, jusqu’à la fin de la session conventionnelle.

L’histoire du comité de Salut public se lie intimement à celle de la Convention et de la République : nous ne pouvons donc que présenter ici d’une manière succincte les résultats de son administration. Quand ces grands citoyens prirent le pouvoir, après la trahison de Dumouriez, notre frontière du Nord était ouverte, Mayence était rendue, ainsi que le Palatinat et le cours du Rhin ; Condé, Valenciennes, le Quesnoy étaient livrés à Cobourg ; Landrecies était menacé, Dunkerque convoité par le duc d’York ; Maubeuge et Cambrai étaient près d’être livrés par trahison. La Vendée se soulevait, le Midi préparait sa défection, Lyon se mettait en révolte ouverte ; les complots royalistes et fédéralistes éclataient de toutes parts ; nos années des Pyrénées n’essuyaient que des revers ; les arsenaux étaient vides, la marine désorganisée ; armes, munitions, subsistances, tout manquait à la fois ; le trésor était vide, le commerce et l’industrie presque anéantis, la République inondée de faux assignats, l’armée découragée par des trahisons multipliées ou par l’incurie des chefs.

Après une année de travaux surhumains, quatorze armées en pleine activité avaient repoussé l’ennemi et continuaient le cours de leurs glorieux succès ; les approvisionnements d’armes, de vivres, de munitions avaient été improvisés sous le feu de l’ennemi et au milieu de difficultés inouïes ; 20 millions de livres de salpêtre étaient sorties des caves pour foudroyer l’ennemi ; une série de victoires, dont on trouvera ailleurs l’énumération, avait sauvé la patrie et porté la gloire de la jeune République jusqu’aux extrémités du monde ; Lyon était rentré sous les lois du pays ; Toulon avait été repris ; le Midi était pacifié, la Vendée contenue ; les peuples se donnaient à nous dans les entraînements de l’enthousiasme ; des manufactures, des écoles, de grandes institutions avaient été créées ; les sciences et les arts industriels avaient pris un essor immense ; enfin, après avoir inscrit dans nos annales la plus belle page militaire de l’histoire moderne, le grand Comité, de concert avec la Convention et la nation entière, avait inauguré l’ère des grandes créations scientifiques et industrielles qui font la force et la gloire de notre époque.

Que ceux qui l’accusent relisent les glorieuses éphémérides de ce temps !


Comité de Sûreté générale, un des grands comités de la Convention, formait, avec le comité de Salut public, ce qu’on nommait les comités de gouvernement ; mais ses attributions étaient d’ailleurs bien moins importantes. L’Assemblée législative avait eu également son comité de surveillance et de sûreté générale. Celui de la Convention est beaucoup plus connu. C’était la grande agence de la police révolutionnaire, en possession de lancer les mandats d’amener, de faire opérer les perquisitions, les arrestations, de renvoyer devant le tribunal révolutionnaire, d’ordonner les mises en liberté, et de s’occuper enfin de tout ce qui était relatif à la sûreté publique. Sous la Terreur, il fut naturellement chargé de l’application de la loi des suspects. Il était alors composé des conventionnels suivants : Moyse Bayle, Élie Lacoste, Lavicomterie, Dubazzan, Jagot, Amar, Vadier, Vouland, David, Lebas, Louis (du Bas-Rhin). Les comités révolutionnaires (v. plus bas) fonctionnaient sous sa surveillance et sous sa direction, ce qui le mettait ainsi en communication avec toutes les parties de la République. En certaines circonstances particulières, il se réunissait au comité de Salut public pour délibérer en commun sur telle ou telle mesure. Un des principaux agents du comité de Sûreté générale était ce Héron, chargé des arrestations, et auquel on a reproché beaucoup d’excès. Il existait dans le comité de Salut public un bureau de haute police placé sous la direction de Robespierre, qui lui donna une grande extension et empiéta ainsi visiblement sur les attributions de l’autre comité. Il en résulta des tiraillements, des chocs journaliers. D’ailleurs, à l’exception de David et de Lebas, tous les membres de ce comité étaient opposés à Robespierre, auquel ils supposaient des projets de dictature. Aussi contribuèrent-ils à sa chute au 9 thermidor. Dans la réaction qui suivit, plusieurs d’entre eux furent attaqués pour leurs actes pendant la Terreur : Vouland, Amar, Vadier, ce dernier finit par être condamné (par décret) à la déportation, mais il put se dérober aux poursuites. À cette époque le comité avait été renouvelé, et il avait été décrété qu’il le serait par quart chaque mois. Il prolongea son existence jusqu’à la fin de la session conventionnelle.

    1. Comités révolutionnaires, créés par la Convention

le 21 mars 1793 ## Comités révolutionnaires, créés par la Convention le 21 mars 1793, sur la motion de Jean Debry, et investis le 17 septembre de la même année du droit de faire arrêter les suspects. Ils portèrent d’abord le nom de comités de surveillance, et étaient nommés par le peuple dans les sections. Leur nombre, d’après la loi, devait s’élever jusqu’à 45,000 dans toute la République, et c’est le chiffre que citent presque tous les historiens ; mais, en réalité, le nombre de ceux qui furent en activité ne dépassa point 21,500, d’après le relevé officiel fait au comité des finances. Ces comités, placés sous la direction du comité de Sûreté générale de la Convention, étaient autant d’agences révolutionnaires pour la surveillance et l’arrestation des suspects, pour les réquisitions, les approvisionnements, les taxes, etc. Un décret alloua à chacun de leurs membres une indemnité de 3 livres par jour. Fort utiles au moment des grands périls publics, les comités révolutionnaires dégénérèrent en beaucoup d’endroits en tyrannies locales. Chose curieuse, dans les départements, les royalistes parvinrent à s’y glisser en assez grand nombre, et surtout les spéculateurs qui agiotaient sur les biens nationaux. Après le 9 thermidor, leur nombre fut réduit à un par district, leurs pouvoirs diminués et leurs membres nommés par le comité de Sûreté ou par les représentants en mission. Enfin ils furent successivement supprimés, et un grand nombre de ceux qui en avaient fait partie compris, souvent très-injustement, dans les poursuites dirigées contre les terroristes. Le plus fameux est le comité révolutionnaire de Nantes, qui seconda Carrier dans sa terrible mission, et dont les membres furent traduits au tribunal révolutionnaire en octobre 1794 ; la plupart furent acquittés.

    1. Comité démocratique socialiste, formé au

commencement de 1849 ## Comité démocratique socialiste, formé au commencement de 1849, pour diriger les élections de Paris, et lutter contre les réactionnaires de l’Union électorale et du fameux comité de la rue de Poitiers. Chaque arrondissement de la Seine nommait dans des réunions publiques quinze délégués qui, sans négliger leurs fonctions de membres du comité, dirigeaient les réunions de leur arrondissement, formaient des sections électorales de manière à atteindre jusqu’aux derniers rameaux de la fibre démocratique, organisaient enfin et disciplinaient tous les éléments du parti. L’ensemble de tous ces délégués formait le comité, c’est-à-dire une sorte de chambre électorale qui discutait les candidatures et s’employait à les faire triompher. C’était une organisation très-puissante, plongeant dans toutes les couches de la population, avant à sa disposition tous les journaux républicains, et qui fut un moment à la tête de la Révolution.

Organisé pour l’élection de l’Assemblée législative, ce comité comprenait un grand nombre d’ouvriers intelligents et énergiques, des journalistes, des étudiants, des démocrates connus, et même des célébrités comme David (d’Angers), Toussenel, Henri Martin, d’Althon-Shée, etc., enfin tout ce que Paris renfermait d’éléments vivaces et de républicains ardents. Il représentait le radicalisme le plus pur, et les représentants montagnards eux-mêmes subissaient son ascendant ; enfin cette assemblée, extrêmement influente et populaire, n’était pas sans analogie avec l’ancienne Commune de Paris. Pour discuter et arrêter la liste des candidats, le comité se réunissait en conclave, c’est-à-dire qu’il siégeait nuit et jour jusqu’à la fin de son travail. Cette mesure avait pour but d’empêcher les influences du dehors. Après l’élection de la Législative, il nomma avant de se séparer une commission de vingt-cinq membres, chargés de conserver l’organisation des arrondissements et de convoquer les assemblées populaires pour nommer de nouveaux délégués dans le cas d’élections partielles. C’est cette commission des vingt-cinq, dont il est si souvent question dans les documents judiciaires de l’affaire du 13 juin, à laquelle elle prit en effet une part active.

Plusieurs élections complémentaires eurent lieu et ramenèrent sur la scène le comité démocratique socialiste, qui triompha par la nomination de Carnot, Vidal et de Flotte, puis par celle d’Eugène Sue, à la suite de laquelle fut préparée la loi du 31 mai, qui mutilait le suffrage universel.

Le comité voulait à cette occasion appeler le peuple à la résistance, mais il ne donna pas suite à cette résolution extrême, qui n’était appuyée ni par la presse ni par les représentants de la gauche. Il conserva en partie son organisation, mais ne joua plus dès lors aucun rôle important jusqu’à la fin de la République.

    1. Comité européen, association formée à Londres

en 1850 ## Comité européen, association formée à Londres en 1850, entre les hommes politiques exilés à la suite des mouvements révolutionnaires dont l’Europe fut le théâtre en 1848 et 184D. Elle avait pour but l’affranchissement des nationalités qui subissent lu domination étrangère, et l’établissement de la république universelle et de la solidarité des peuples. Elle comptait parmi ses principaux memores Kossuth, Struve, Mazzini et Ledru-Rollin.


Comité de la rue de Poitiers. V. POITIERS.


COMITIAL, ALE adj. V. COMICIAL.

COMITICULE s. m. (ko-mi-ti-ku-le — dimin. de comité). Petit comité. Ne se dit qu’en mauvaise part.

COMITIUM s. m. (ko-mi-si-omm — mot lat.). Antiq. rom. Endroit du Forum où se tenaient les comices.

— Encycl. Le Comitium était la partie du Forum romain située aux environs de la curie Julia, au pied du Capitole. Cette place, resserrée entre la Curie et le Grœcostase, était plus élevée que le Forum proprement dit ; on y arrivait du côté du nord par quelques marches, et il était de plain-pied avec la colline que l’on appelait le mont Capvtolin. Plusieurs

COMI

de ceux qui ont tenté de reconstituer pour nous l’aspect de la Home antique, et notamment M. Loveil, ont cru voir dans un passage de Titc-Live que le Comitium était couvert ; mais Becker a démontré qu’ils s’é’.aient trompés ; c’est, du reste, l’avis d’Ampère, qui dit dans son Histoire romaine à Home : « Le Comitium était découvert, car la pluie y pouvait tomber ; les rudes patriciens qui tenaient là leurs séances n’avaient pas peur de la pluie, bien qu’à Rome elle ne soit pas rare et dure souvent plusieurs semaines. »

Au fond du Comitium, près de la Curie, on voyait le figuier ruminai, et plus loin la fameuse statue en airain de la louve allaitant Ronnilus et Rémus, qui a été retrouvée pendant le xvi» siècle au pied du mont Palatin, et qui est maintenant au musée du Capitole. Le figuier ruminai, ainsi nommé du mot rumen, qui signifie mamelle, était, suivant la tradition, le même qui avait abrité la louve allaitant Homulus et Rémus ; il avait été transplanté miraculeusement par l’augure A. Naevius. Selon Pline, il avait poussé naturellement. En avant du Comitium était le lion de pierre qui, selon quelques-uns, indiquait le lieu de la sépulture de Romuliis, et, selon d’autres, celle de Faustnlus, le père adoptif des deux fondateurs de Rome. Quoi qu’il en soit, le tombeau de Romulus était dans lo Comitium ; pendant longtemps il fut indiqué par une pierre noire ; et nous voyons dans Déttys d’IIalicarnasse (I, 87) que, déjà du temps d’Auguste, cette opinion était généralement admise. À l’époque des guerres contre les Sainnites, on plaça aux deux angles du Comitium, et dominant le Forum, les statues de Pythagore et d’Alcibiade ; ces statues en bronze subsistèrent jusqu’au temps de Sylla.

Le Comitium était dominé, du côté du Capitole, c’est-à-dire h l’ouest, par une petite éminenec appelée le Vulcanal. Là était le tribumil du préteur ; c’était là, d’après la tradition, que Romulus avait siégé pour rendre la justice ; c’est du Vulcanal que les consuls consultaient les curies assemblées dans le Comitium.

Au temps de Romulus et de Tatius, lorsque le fondateur de Rome fut obligé de céder une partie de la ville aux Subins. le Comitium fut le lieu où s’assemblèrent les patriciens sabins. Le Comitium fût, du reste, dans l’origine, lo théâtre de toutes les délibérations que l’on place d’ordinaire au Forum. Le Forum n’était, en effet, qu’un marché dans lequel les plébéiens venaient assister aux débats. CefutTullusllostilius qui fit établir la première enceinto du Comitium. Dans le principe, le Comitium était spécialement le lieu d’assemblée des patriciens ; c’était là qu’ils te réunissaient poulie jugement des causes ; les plaideurs plébéiens n’y furent d’abord pas admis, et y étaient sans doute représentés par leur patron, car, à cette époque, les patriciens, seuls en possession de la science du droit, pouvaient seuls plaider.

La destination principale du Comitium, celle d’où lui vient son nom, était de recevoir les comices par curies, tandis que les comices par centuries se tenaient au Champ de Murs. Toutes les curies n’auraient pas pu tenir dans le Comitium ; il est probable que chacune d’elles y envoyait seulement le nombre de chefs de y entes nécessaire pour la représenter. Chacun d’eux venait tour à tour jeter son bulletin dans les corbeilles, et traversait une sorte de galerie couverte pour ressortir par la voie Neuve.

H y avait une grande différence entre le Forum et lo Comitium : l’un avait une tribune, l’autre n’en avait pas. ■ Aussi, dit M. Ampère, les comices aristocratiques par curies qui se tenaient dans le Comitium allèrent toujours perdant de leur importance, et les comices démocratiques par tribus, qui se tenaient dans le Forum, en acquirent toujours une nouvelle. Le triomphe graduel du Forum sur le Comitium, c’est toute l’histoire de la république romaine... Mais, à Rome, le respect des pouvoirs antiques était si grand, que jusqu’aux Gracques l’usage fut que tous ceux qui parlaient à la tribune se tournassent vers le Comitium et les curies patriciennes, bien qu’elles n’eussent plus aucune autorité. »

Les archéologues ne sont pas d’accord sur le lieu qu’occupait le Comitium ; il y en a qui l’ont placé à l’extrémité du Forum opposée à celle que nous avons indiquée ; mais c’est évidemment une erreur, car on ne peut pas séparer le Comitium du Vulcanal, ou était placé le siège du préteur. Nous voyons de plus dans Pline que la statue de l’augure Naevius, placée Sur les degrés du Comitium et au pied de la Curie, fut endommagée par l’incendie qui, au temps de Cicéron, consuma la Curie, ce qui détermine d’une façon précise la place du Comitium. D’un autre côté, les Rostres, qui étaient dans le Forum, à l’E. du Comitium, n’étaient séparés du Comitium que par un espace d’environ 5 pieds, ce que prouvent ces mots do Cicéron à propos de son frère : t Précipité de la tribune, il tomba dans le Comitium.

COMITLAN, ville du Mexique, dans l’État de Chiapa, à 83 kilom. S.-E. de Ciudad-de-las-Cases, sur la petite rivièra de son nom, affluent du Tabaseo ; 3, "00 hab. Commerce assez important de cochenille, sucre et coton.

COM1TOLO (Napoléon), prélat italien, né à Pérouse en 1544, mort en 1624. Il devint évêque de sa ville natale en 1591, y fonda un collège, et des communautés, et composa, entra