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peine à gagner Port-Louis, où il arriva complètement démâté et ras comme un ponton.

DANYCAN (Joseph-Servan), sieur du Rocher, frère des précédents. Il reçut, à l’âge de vingt ans, le commandement du Succès, bâtiment corsaire appartenant à son frère aîné, passa ensuite sur le Diamant, vaisseau de 50 canons, avec lequel il s’empara du navire espagnol Ïe-San-Antonio, de 54 canons, et tint tête, pendant la même croisière, à deux vaisseaux hollandais, qu’il contraignit à fuir honteusement. En 1696, lors de l’expédition envoyée à Terre-Neuve par son frère aîné, il reprit le commandement du Diamant, à bord duquel il contribua pour une large part à la prise d’un grand nombre de vaisseaux anglais. En 1705, il fut envoyé au Pérou, sur le Falmouth. Ce vaisseau s’étant perdu près de Buenos-Ayres, Joseph Danycan prit part à l’expédition de Duguay-Trouin à Rio-de-Janeiro, sur le Chancelier, frégate corsaire de Saint-Malo, de 40 canons. Mais, comme son frère, il eut à son retour à lutter contre les vents contraires, et il ne put rentrera Saint-Malo, en 1712, qu avec son bâtiment complètement désemparé.

DANZ (Ferdinand - George), chirurgien allemand, né à Dachsenhausen en 1761, mort en 1793. Il se rit recevoir, en 1790, docteur à Giessen, puis devint professeur à l’université de cette ville. Bien qu’il ait été enlevé à la fleur de l’âge, Danz a laissé quelques écrits remarquables, notamment : Essai d’une histoire générale du catarrhe (Marbourg, 1791) ; Programma de arte obslelricia JEyyptiorum(1790 ; Principes de la formation du fœtus (1792 ;, et Séméiotique ou Manuel de séméioioyie (1793).

DANZ (Jean Traugott-Leberecht), théologien allemand, né à Weimar en 1769, mort en 1851. Après avoir étudié à Gœttingue, sous la direction d’Eichhorn, de Schteezer, d’Heyne, et de Spitler, il devint professeur au gymnase et à l’école normale d’instituteurs de sa ville natale, fut nommé en 1793 recteur de l’école secondaire d’Iéna, et plus tard professeur extraordinaire (1807), puis professeur titulaire (1809) de philologie et de théologie à l’université de la môme ville. En théologie, il adopta les idées du parti rationaliste avancé. Parmi ses ouvrages, il faut citer : Manuel d’histoire ecclésiastique (Iéna, 1818-1822, 2 vol.) ; Encyclopédie théologique (Weimar, 1832) ; Dictionnaire universel de littérature théologique, ecclésiastique, religieuse et historique (Leipzig, 1837-1S43) avec Supplément ; Histoire du concile de Trente (Iéna, 184 G). Vers ses dernières années, il s’était aussi occupé d’études philologiques, ainsi que le prouvent certains de ses ouvrages, notamment son Antilexilogus (léna, 1842).

DANZ (Henri-Emile-Auguste), jurisconsulte allemand, fils du précédent, né en 1806. Il étudia le droit sous la direction de Savigny, et fut appelé, en 1831, à la chaire de droit romain de la faculté d’Iéna, qu’il a depuis lors occupée avec beaucoup d’éclat. Il est aujourd’hui conseiller de la cour supérieure d’appel.de la même ville. Le plus important de ses ouvrages est son Manuel de l histoire du droit romain (Leipzig, 1842 ; 1846, 2" édition). On lui doit encore : les Asiles sacres duns la législation romaine (Iéna, 1857), ouvrage dans lequel il a exposé ses recherches sur les rapports de la religion avec le droit pendant les premiers siècles de Rome, et De t’influence des formes de codification sur le droit matériel (Leipzig, 18fil), essai écrit à l’occasion du projet de code civil soumis en 1861 aux états de Saxe.

DANZÉ s. m. (dan-zé). Techn. Masse de fer sur laquelle le glacier appuie le manche de l’outil qui lui sert à puiser sur l’âtre le verre mou.

DANZEL (Jérôme), graveur français du xvme siècle, né à Abbeville, était fils d’Eustache Danzel, mort à Paris en 1775, et qui était lui-même un graveur de talent. Jérôme reçut des leçons de Beauvarlet. Il a laissé plusieurs estampes estimées. Nous citerons : Vénus et Adonis, d’après Bethon ; le floi toit ! d’après Tilborg ; Vénus et Enée, -d’après Boizot, et le Sacrifice de Callithoé, d’après Fragonard.

DANZEL (Théodore-Guillaume), philosophe allemand, né à Hambourg en 1818, mort en 1850. Il étudia la philosophie aux universités de Leipzig, de Halle et de Berlin, et devint l’un des plus fervents adeptes de la philosophie hégélienne. Reçu docteur en 1841, il vécut quelques années dans sa ville natale, uniquement occupé de travaux philosophiques, obtint en 1845 le titre d’agrégé de 1 université de Leipzig, et mourut prématurément après avoir eu à lutter contre les difficultés matérielles que lui suscitait son manque de fortune. On a de lui plusieurs ouvrages, tous écrits en allemand ; ce sont les suivants : Du spinozisme de Gœthe (Hambourg, 1843) ; Esthétique de la philosophie d’Hegel (Hambourg, 1844) ; Études sur l’état de la philosophie de l’art à notre époque et sur sa mission à venir, publiées dans la Bévue de Fichte, tomes XII, XIV et XV ; Gottsched et son époque (Leipzig, 1848) ; Gotthold-Ephraïm Lessing, sa vie et ses œuvres (Leipzig, 1850-1853, 2 vol. : le second publié après sa mort par Gurhauer). Ces deux derniersouvragesdoiventétre mis au rang des

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meilleures études littéraires qu’ait produites la littérature allemande de notre temps, bien que l’auteur, tout en montrant dans ses appréciations les qualités d’un critique éclairé et impartial, se soit un peu perdu dans les nuages du spiritualisme objectif d’Hegel, et n’ait pas gardé assez de mesure dans ses attaques contre le subjectivisme de l’historicu Gervinus.

DANZER (Jean-Melchior), théologien et savant allemand, né à Ober-Aybach (Bavière) en 1739, mort en 1800. Il entra dans les ordres, mais consacra tous ses loisirs à l’étude des sciences physiques et mathématiques, qu’il professai Straubing et à Munich. Devenu membre de la direction des études et conseiller ecclésiastique, il s’appliqua d’une façon particulière à réformer l’instruction dans son pays. Il inventa des fourneaux économiques qui portent son nom. Nous citerons parmi ses écrits : Essai sur la théologie morale et pratique (1777) ; Premiers principes de droit naturel (177S), et Traité élémentaire suites mathématiques (1781).

DANZER (Jacques), théologien allemand, né à Langesfeld (Souabe) en 1743, mort à Burgau en 1796. Il devint, en 1784, professeur de théologie à Salzbourg, fut accusé d’adhérer aux idées de Pelage, et, malgré la protection de l’archevêque de Salzbourg, se vit en butte à de telles tracasseries qu’il dut quitter cette ville, en 1792, et se retirer à Burgau, où il possédait un canonicat. Ses principaux ouvrages sont : Influence de la morale sur le bonheur (1789) ; Idées sur la réforme de la théologie (1793) ; Esprit de Jésus-Christ et de sa doctrine (1793). Danzer montra un esprit de tolérance trop rare parmi les théologiens catholiques pour ne pas en faire honneur à sa mémoire.

DANZI (François), compositeur allemand, né à Manheim en 1763, mort en 1826, Il reçut les premières notions musicales de son père, premier violoncelliste de la chapelle de l’électeur palatin, puis prit quelques leçons d’harmonie du célèbre abbé Vogler. A l’âge de douze ans, il avait acquis sur le violoncelle un talent si remarquable qu’il fut admis dans la chapelle comme membre de l’orchestre. En 1778, cette chapelle ayant été transportée à Munich, Danzi se rendit dans cette ville, où, l’année suivante, il écrivit son premier opéra pour le théâtre de la cour. Vers 1791, il demanda et obtint un congé illimité pour lui et sa femme, cantatrice distinguée, et les deux époux parcoururent l’Allemagne et l’Italie. Le retour à Munich, Danzi perdit sa femme (1799), et en éprouva un tel chagrin qu’il s’empressa de quitter cette ville pour se rendre à Stuttgard, puis de là à Carlsruhe, qu’il habita jusqu’à sa mort. Danzi a dû sa réputation en Allemagne à ses compositions religieuses et instrumentales, car ses partitions dramatiques sont déparées par une foule de combinaisons harmoniques hasardées, et par des effets d’instrumentation plus bizarres que neufs, qui font ressembler quelques pages de ses compositions à des leçons d’harmonie. Il a écrit un grand nombre d’opéras, plusieurs messes et morceaux religieux, et une grande quantité de musique instrumentale et de musique de chambre. Parmi ses opéras, nous citerons : le Triomphe de la fidélité ; le Sylphe ; VMeure de minuit ; le Baiser, et Iphigénie en Aulide.

DAO ou DAMO, petite île de l’Océanie, dans la Malaisie néerlandaise, près de l’île de Timor, à l’extrémité S.-O. de l’île Rottie, par 11» 6’ de latit. S., et 120» 34’ de longit. E. Les habitants fabriquent de la bijouterie, qu’ils vendent aux îles voisines.

DAON (Roger-François), théologien français, né à Brique ville (Normandie) en 1679, mort à Sêez eu 1749. Il faisait partie de la congrégation des eudistes, et avait professé la théologie à Avranches lorsqu’il fut chargé de fonder à Rennes un petit séminaire. L’intelligence et le zèle dont il fit preuve dans cette mission lui valurent d’être successivement supérieur des séminaires de diverses villes. Daon a composé plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : la Conduite des confesseurs dans le tribunal de la pénitence (Paris, 1738) ; Méthode pour bien faire des conférences spirituelles, etc. (Caen, 1744) ; Règlements dévie pour unprêtre, etc. Ces livres sont écrits dans un stylo remarquable par sa simplicité et sa concision.

DAONES, ancien peuple de l’Inde au delà du Gange, au N. de la Chersonèse d’Or, sur le Daona (Iraouaddy).

DAOS s. f. (da-oss). Mar. Nom que l’on donne, dans les îles d’Anjouan, de Mayotte et de Comore, à des embarcations d’une chétive construction, d’une grande largeur pour leur longueur (15 à 18 m.), pontées, et a3’ant pour gréement un seul mât portant une voilo a antenne.

DAOUD, nom que les Arabes donnent au roi David. Les traditions musulmanes sur David ne s’écartent pas sensiblement des traditions Israélites. Hussein Vaez, cependant, confond dans un passage l’histoire de David avec celle de Gédéon. Dans la surate du Coran, intitulée Bakrat (la vache), Mahomet dit : « Daoud tua Djalout (Goliath). Dieu lui donna un royaume et la sagesse, et lui enseigna ce qu’il voulut savoir. » Les Arabes prétendent que les oiseaux et les pierres se montraient

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dociles aux volontés de David, que le fer s’amollissait sous sa main, qu’après son grand péché il pleura quarante jours sans s’arrêter, que ses larmes faisaient croître spontanément des plantes, etc. Ils croient aussi qu’Adam donna soixante ans de sa propre existence pour prolonger d’autant celle de David.

DAOUD-AL-ÀNTAGNY, médecin arabe, né à la Mecque en 1596, quelquefois désigné sous le nom de Dnvi<i d’Amioclic, à cause de la ville où il exerça son art et acquit une grande réputation. On a de lui plusieurs traités, entre autres : Système de médecine ; Cause des maladies ; Avis aux gens sages, dont la Bibliothèque impériale possède un manuscrit.

DAOUD-PACHA, homme d’État turc, né en Bosnie, mort en 1623. Beau-frère du sultan Mustapha, il était capitan pacha lorsque celui-ci, a la suite d’une révolte, fut remplacé par Othman. Daoud fut bientôt après l’âme d’une insurrection qui renversaOthman(lG22), et rétablit sur le trône le stupide Mustapha. Nommé grand vizir, Daoud, craignant le rétablissement du dernier sultan, le tua de sa propre main ; mais il ne tarda pas à recevoir le châtiment de son crime. Détesté du peuple et de l’armée, qui lui avaient donné le surnom de Katili padischa (régicide), le grand vizir essaya vainement de comprimer la fermentation des esprits. Le 22 janvier 1623, les janissaires entrèrent en révolte ouverte contre lui. Jeté dans le château des Sept-Tours et abandonné par le sultan, il fut jugé, condamné et étranglé dans le lieu même où il avait été le bourreau d’Othman.

DAOUD-PACHA, gouverneur du Liban, né à Constantinople en mars 1816. Il fit son éducation dans une maison française de Galata, et vint ensuite à Berlin, où il acheva avec éclat ses études. Revenu en Turquie, il fut placé dans les bureaux du ministère des affaires étrangères, puis attaché plus tard à l’ambassade ottomane, en Prusse. Ce nouveau séjour à Berlin lui permit d’étudier l’organisation germanique, et il écrivit même

à ce sujet un livre d’autant plus remarqué que les diplomates et les hommes politiques de la Turquie écrivent fort peu. Elu membre de l’Académie des sciences de Berlin, il devint plus tard consul général à Vienne. Rappelé à Constantinople, il entra à l’administration des affaires intérieures et, en 1857, il était chef du service de la censure. Il passa ensuite aux finances avec Fuad-Pacha, y traita plusieurs négociations importantes, puis fut nommé directeur du service télégraphique, qui était tout entier à organiser. |

En 18G0, l’expédition française ayant mis fin à la lutte des Druses et des Maronites, et une commission internationale ayant été chargée d’organiser le gouvernement du Liban, ce fut Daoud-Pacha qu’elle choisit pour caïmacan. Sous ce titre, il fut investi des pouvoirs de gouverneur pour trois ans, selon l’usage. Appartenant au rite catholique arménien, il remplissait la principale condition, puisque le gouverneur doit être chrétien. Il fut d’ailleurs désigné pour faire partie de la commission par l’influence anglaise, contrairement aux vœux de la

France. En 1861, aussitôt après ce choix, le gouvernement ottoman l’éleva au rang de mandir. Installé au mois de juillet, Daoud-Pacha apporta une grande activité dans ses nouvelles fonctions ; il nomma de nouveaux chefs de districts, établit des impôts, fit ouvrir des routes stratégiques, mais ne parvint pas à pacifier complètement le Liban, dont les populations restèrent fort agitées. On lui a beaucoup reproché d’être resté, depuis sa nomination, tout dévoué à la politique anglaise. À l’expiration de ses pouvoirs, en 1864, il fut néanmoins confirmé pour cinq autres années dans son gouvernement par une décision du sultan.

Depuis, Daoud-Pacha a beaucoup fait pour obtenir qu’on traçât définitivement les frontières du Liban, et que le programme adopté en 1860 y fût exécuté. Il s est acquis la sympathie des populations qu’il gouverne, et même celle des populations voisines qui sollicitent leur annexion au gouvernement do la Montagne. Cet état de choses a amené une discorde complète entre Daoud-Pacha et le gouverneur général de Syrie, très-hostile à une administration imposée par l’intervention occidentale. À la suite de ce différend, Daoud, au mois de décembre 1867, a envoyé sa démission au gouvernement de Constantinople, qui l’a refusée.

DAOULAGUIRI, montagne d’Asie. V. Dha-

•WALA.GIRI.

DAOULAS, bourg de France (Finistère), ch.-l. do canton, arrond. et à 20 kilom. E. de Brest ; pop. aggl. 923 hab.—pop. tôt. 1,315 hab. Fabrique de porcelaine. Ruines d’une abbaye célèbre dans les chroniques bretonnes, fondée au vie siècle et réédifiée presque en entier au xve siècle.

DAOULETABAD, la Déoghir des Indous, ville de l’Indoustan anglais, dans le Nizam, province et à 11 kilom. N.-O. d’Aurengabad. Ville forte, très-florissante au temps de la domination mongole, elle est aujourd hui bien déchue. Sa citadelle est bâtie sur un rocher de granit, haut de 180 m.

DAOUNGORPOUR, ville de l’Indoustan anglais, présidence de Bomba}-, pays des Radjepoutes, dans l’ancienne province de Guze DAPH

rate, à 149 kilom. N.-E. d’Ahinehabad, ch.-l. d’un petit État tributaire de l’Angleterre ; 4,500 hab.

DAOURIE, partie de la Sibérie, entre le lac Baïkal, la Lena et la Mongolie, ch.-l. Nerts-Chinsk. Comprise dans le gouvernement d’irkoutsk, la Daourie confine à l’E. À la Mandchourie, au S. au pays des Khalkhas, partie de la Mongolie. Elle est sillonnée en tous sens par des montagnes qui appartiennent au système altaïque et dont le point culminant est le Zokhondo, qui s’élève à 2,520 m. Toutes les rivières de la Daourie sont tributaires de l’Amour ; les principales sont : l’Ingoda et l’Onon, dont la réunion constitue la Chilka, laquelle, réunie à l’Argoun, forme l’Amour, à 1 extrémité N.-E. de la Daourie. Élève de bestiaux ; exploitation des mines et des forêts ; commerce actif avec te N. de la Chine. Au point de vue administratif, la Daourie forme, dans le gouvernement d’Irkoutsk, un district dont le chef-lieu est Nerts-Chinsk. Ajoutons qu’une faible partie de la Daourie, au S., dépend de la Chine et est enclavée dans la Mandchourie.

DAOURITE s. f. (da-ou-ri-te — de Daourie, nom de pays). Miner. Nom donné quelquefois à une variété rouge de tourmaline, larubellite, parce qu’on la trouve en abondance dans la Daourie.

— Encycl. Les analyses faites par différents chimistes sur des fragments de daourite, qui différaient seulement par la teinte, ont donné des résultats très-différents, par suite du remplacement partiel de certaines bases par des bases isomorphes. Voici une analyse qu’on peut regarder comme une moyenne ; silice, 38,33 ; acide borique, 9 ; alumine, 43,15 ; oxyde manganique, 1,12 ; magnésie, 1,02 ; soude, 2,60 ; lithine, 1,17 ; potasse, 0,68 ; fluor, 2,58 ; acide phosphorique, 0,27. La daourite se présente en cristaux cylindroïdes, ou en groupements plus ou moins réguliers. On 1 a d abord trouvée en Sibérie, dans une montagne granitique de la chaîne des monts Ourals, au milieu d’un filon composé de feldspath, de quartz, de mica et de tourmaline noire. Depuis, on l’a observée en cristaux cylindroïdes, engagés dans du quartz ou de la lépidolithe, à Ibradiskopies, en Moravie, et en masses aciculaires, à Ceylan et dans le royaume d’Ava. C’est de ce dernier pays que vient le plus beau spécimen connu de daourite. Il appartient au muséum Britannique, et atteint à peu près le volume de la tête. Le muséum de Paris en possède un fragment moins volumineux, mais encore très-remarquable ; il est gros coinm, e le poing, et sa couleur est le rouge foncé.

DAOUST (Jean-Marie et Eustache), personnages de la Révolution. V. Aoust (d’).

DAPÊCHE s. m. (da-pê-che). Miner. Substance bitumineuse, molle et élastique, qu’on trouve près de Castleton, en Angleterre, à Montrelais, en France, et à Woodburg, aux États-Unis. Syn. d’ÉLATÉRiTE.

DAPHNACÉ, ÉE adj. (da-fna-cé — rad. daphné). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte aux daphnés. il On dit aussi daphnoïde.

— s. f. pi. Famille de plantes, ayant pour type le genre daphné, et plu 5 connue sous le nom de thymélées : Les daphnacéiss abondent dans les régions extratropicales. (F. Hcefer.)

daphné s. m. (da-fné — gr. daphné, laurier, sans doute de la racine sanscrite dnmbh, brûler. Le laurier aurait ainsi tiré son nom, non pas de Daphné, la nymphe aimée d’Apollon, qui fut changée en laurier, mais tout simplement de l’éclat de ses feuilles, le double sens de briller et de brûler appartenant souvent aux mêmes racines). Bot. Genre do plantes, type de la famille des thymélées, comprenant plus de cinquante espèces, répandues dans toutes les régions du globe : Le daphné des Alpes nous ramène au milieu de ces montagnes, (F. Hœfer.)

— Moll. Nom donné à l’animal qui habite les coquilles des genres arche et pétoncle.

— Encycl. Bot. Ce genre est un des plus remarquables de la famille des thymélées, appelée aussi par quelques auteurs famille des daphnacées ou daphnoïdées. Son nom scientifique vient du grec daphné, laurier, à cause de la ressemblance que présentent la plupart de ses espèces avec cet arbre célèbre, et qu’exprime aussi son nom vulgaire de lauréole. Les daphnés sont des arbrisseaux ou des arbustes a feuilles alternes ou opposées, souvent persistantes ; les fleurs, solitaires ou terminales, quelquefois groupées en faisceaux, ont des couleurs très-variées et une odeur généralement agréable ; le fruit est une petite baie globuleuse, rouge ou noire. Ce genre comprend plus de cinquante espèces, disséminées dans presque toutes les régions du globe. Le daphné lauréole (daphné laureola), vulgairement appelé lauréole mâle ou commune, ou simplement lauréole, est un arbrisseau qui dépasse rarement la hauteur d’un mètre ; ses feuilles, sessiles, lancéolées, épaisses, coriaces, lisses et luisantes, sont ramassées au sommet des tiges et des rameaux ; ses fleurs, jaune verdâtre, disposées en petits bouquets, ont une odeur agréable, quoique faible, et s’épanouissent dans le courant de l’hiver ; ses fruits sont de petites baies, noires à la maturité. Cet arbrisseau est répandu dans toute l’Europe centrale, où il croît surtout à l’ombre des bois et dans les