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/’"lires. Fibres cellules. Fibres lamineuses. Fibres élastiques. Fibres du cristallin. Fibres de l’émail.

Tubes, Myolème. Périnèvre. Tubes nerveux. Capillaires. Substances homogènes creusées de cavités. Élément osseux. Ivoire.

Élément cartilagineux. — Historique. Gîisson (1650) est le premier observateur qui ait eu l’idée nette de l’existence des éléments anatomiques. À l’instar de Boerhuave, son contemporain, il supposait tous les éléments anatomiques semblables à des points dont l’agrégation constitue les cellules, les libres, etc. De 1680 à 1720, Leuvenhœk constata la forme d’éléments anatomiques réels et décrivit avec soin les globules du sang, les libres musculaires, les cellules épithéliales, etc. Ces notions restèrent stationnâmes jusqu’à Bichat. Ce grand homme, après avoir étudié les organes et vu qu’ils résultent de l’enchevêtrement d’un certain nombre de parties distinctes (tissus), remarqua que ces dernières sont formées de parties encore plus petites, auxquelles il-donna le nom ^’éléments anatomiques. 11 vérifia les assertions de Leuvenhœk ; mais les parties qu’il prenait, d’ailleurs, pour des éléments anatomiques, n’étaient encore, à vrai dire, que des assemblages d’éléments.

C’est M. de Mirbel qui le premier, en 1801, aperçut dans les plantes l’ensemble des principaux éléments anatomiques et les particularités de leur enchevêtrement réciproque. Hensinger, Grutthuisen et Treviranus tirent sur les tissus animaux les mêmes observations que M. de Mirbel avait faites sur les tissus végétaux, et posèrent les premières assises de Yhistologie animale, en marquant le nombre et la disproportion des éléments qui concourent à former un certain nombre des tissus du corps humain ; Schwann et Sehleiden vinrent ensuite, qui étudièrent avec une sagacité remarquable la génération et le développement des parties organiques dont 'élémentologie s’occupe. À une époque plus récente, Auguste Comte et Duorotay de Blainvillo ont insisté sur l’importance capitale d’une saine étude des éléments anatomiques et sur la pleine subordination des connaissances physiologiques aux connaissances histologiques. De nos jours, enfin, M. Ch. Robin a dé-Uni et reconnu méthodiquement la presque totalité de ces éléments, après en avoir découvert plusieurs nouveaux ; il a montré les propriétés physiologiques qui leur sont inhérentes et élucidé entièrement l’histoire des aberrations pathologiques qu’ils peuvent subir en diverses occurrences.

Rien de plus curieux, d’ailleurs, que ces aberrations, dont la connaissance a renouvelé la pathologie et réformera de plus en plus la thérapeutique. Jadis, on n’étudiait des maladies que les symptômes, et des organes altérés que la superiieie ou la contexture la plus apparente. Aujourd’hui, c’est jusqu’aux éléments qu’on remonte par le moyen du microscope qui les décèle ; on va jusqu’aux troubles les plus délicats, et si l’on ne parvient pas toujours à déterminer la cause des maladies, on se représente du moins a merveille ce qu’est la maladie, comment elle entre, comment elle avance et comment elle finit, au sein de ces masses, soit solides, soit liquides, soit demi-liquides, dont l’assemblage forme notre être fragile. La connaissance des tumeurs qui sont produites, par l’hypergénèse d’un élément anatomique accessoire, dans le sein d’une partie vivante, a gagné considérablement depuis que l’on connaît les éléments anatomiques. La thérapeutique n’y gagnera pas moins. Que sera, en effet, la thérapeutique de l’avenir, sinon la connaissance des effets qui résultent de la combinaison des principes immédiats étrangers avec ceux de l’organisme, effets parmi lesquels se trouvent tous les effets médicamenteux, c’est-à-dire ■ tous les effets de nature à provoquer le retour des parties malades à l’état sain ? Pour faire avancer l’art de guérir, il faut donc étudier les éléments anatomiques et leurs altérations sous l’influence des poisons, des remèdes, etc. Ils sont le siège cardinal des ç phénomènes physiologiques, pathologiques et thérapeutiques. La médecine légale profite de son côté des renseignements que lui donne la science élémentologique. Reconnaître des taches de sang, de méconium, de sperme, les distinguer, etc., tout cela implique l’habitude de voir ces formes de petits êtres jadis vivants, h’élémentotogie est donc, avec raison, considérée comme faisant partie de l’anato» mie générale, où elle prend rang entre la stœchiologie (science des principes immédiats) et l’histologie (science des tissus).

ÉLÉMI s. m. (é-lé-mi). Comm. Substance gommo-résineuse produite par des arbrisseaux du genre amyride, qu’on apporte de l’Inde, et que l’on appelle souvent élémi oriental. Il Elémi bâtard, Celui que l’on apporte du Brésil. Il Quelques-uns écrivent élemi. Adjectiv. : Gomme, résine élémi.

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— Encyel. La résine élémi est une matière résineuse, très-odorante, qui, après avoir été exclusivement employée en pharmacie, a été, dans ces dernières années, utilisée par l’industrie pour la fabrication’des vernis. On distinguait autrefois deux sortes à’élémi : Yélémi vrai ou élémi d’Ethiopie, et Yélémi faux ou élémi d’Amérique. Ces deux sortes à’élémi se trouvent toujours dans le commerce ; mais celui que l’on appelait faux est aujourd’hui le plus estimé ; de plus, l’Ethiopie n’exporte aucune sorte à’élémi, tous sont importés d’Amérique. L’erreur provenait de ce que l’on avait vu d’abord dans cette résine la gomme d’olivier des anciens, qui avait disparu du commerce. Quelques auteurs ont pensé même que c’était là l’origine du mot élémi, dont la racine serait O-alo ;, nom grec de l’olivier. On sait aujourd’hui que les différentes sortes que fournit le commerce sont produites par des plantes de la famille des térébinthacées. Les plus connues sont : la résine élémi du Brésil, la résine élémi du Mexique, et la résine élémi en pains. La résine élémi du Brésil est produite par un arbre décrit par Pison sous le nom à’iciçariba, Vicica icicariba de de Candolle ; des incisions faites au tronc laissent découler la résine en abondance ; on la récolte chaque jour, et on la livre au commerce dans des caisses. Elle est translucide, d’un blanc jaunâtre taché de vert, et semble formée de larmes accolées ; elle est molle, et se dessèche en vieillissant. Son odeur forte, rappelant celle du fenouil, est due a une huile essentielle, qui ; lui donne en même temps les propriétés qui la font employer en médecine. Traitée par l’alcool bouillant, elle se dissout ; il se dépose, par le refroidissement, une résine aiguillée, opaque, blanche, à laquelle on a donné le nom à’élémine, et qui représente environ le quart du poids de Yélémi dissous. Le commerce la falsifie parfois avec du galipot ou de la résine de sapin ; mais l’odeur suffit pour faire découvrir cette fraude. La résine élémi du Mexique nous vient de Mexico par l’intermédiaire de l’Angleterre. Elle arrive souillée de débris de la plante qui la

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produit, Yelaphinm elemiferum. Les indigènes l’appellent copal. Elle est très-molle, transparente, verdâtre, îmiis se dessèche bien plus rapidement que les autres espèces ; son odeur est plus forte aussi, elle rappelle assez celle des semences de cumin. Elle est d’ailleurs plus rare que les deux autres. Vélémi en pains se présente sous la forme de pains triangulaires aplatis, enveloppés de feuilles, pesant entre 500 et 1,000 grammes. 11(est plus homogène, plus transparent ^ et d’une. teinte verte plus uniforme que Yélémi du Brésil ; son odeur est la même- D’après Lémery, il viendrait du Mexique ; mais il semble plus probable qu’il vienne de la Colombie ; on pense qu’il est produit, comme celui du Brésil, par une variété d’icica.

On trouve parfois dans le commerce des envois de résine élémi différente des précédentes : on a signalé, par exemple, une résine élémi provenant de Manille, une autre i de la Nouvelle-Guinée, une autre, enfin, renfermée dans des tubes de bambou et rapportée du Bengale ; mais ces sortes ne sont pas uti- ; lisées. La résine élémi entre dans la confection d’un certain nombre de médicaments composés, entre autres dans celle de l’on- ;

fuent styrax, de l’onguent d’Arceus et du aume de Fioravanti ; elle est employée à cause des propriétés irritantes de son huile essentielle ; aussi doit-on la conserver clans des vases hermétiquement fermés qui l’empêchent de se dessécher.

ÉLÉMIFÈRE adj. (é-lé-mi-fè-re — du fr. élémi, et du lat. fero, je porte). Bot, Qui produit l’étémi : Amyride élémikerb. il On écrit aussi élemifere.

— s. f. Syn. d’amyride, genre d’arbrisseaux qui produisent l’élémi.

ÉLÉMINE s. f. (é-lé-mi-ne — rad. élémi). Chim. Résine cristallisable trouvée dans l’élémi bâtard ou élémi du Brésil.

ÉLÉMOSINAIRE s. m. (é-lé-mo-2i-nè-re — du lat. eleemosina, aumône). Hist. Officier du palais qui était chargé de la distribution des aumônes : Fra Angelo s’approcha de j’élémosinaire du palais avec autant de retenue et de discrétion que ses confrères y avaient mis d’ardeur et d’insistance. (G. Sand.)

ÉLEN s. m. (é-lènn — altér. du mot élyme). Bot. Nom vulgaire de l’élyme des sables et du roseau des sables.

ELEN (Jérôme), en latin Elenn», jurisconsulte belge, né à Baal, dans la Campine, mort a Anvers en 1576. Il professa le grec et le droit à Louvain, et exerça à Anvers la profession d’avocat. On a de lui : Lanceloti institutiones juris canonici (Anvers, 1566, in-8°) ; Diatribarum ad Jus civile libri très (Anvers, 1576, in-S°).

ELENA (SANTA-), ville de l’Amérique du Sud, dans la république de l’Equateur, prov. et à 85 kilom. O. de Guayaquil, sur le grand Océan, près du cap de son nom. Bon port assez fréquenté. Le cap Santa-Elena, situé par 2°9’ (le latitude S. et 83«6’ de longitude O., forme l’extrémité d’une langue de terre qui s’avance considérablement dans le grand Océan, et qui est renommée par la douceur de son climat, sa salubrité et la fécondité de son sol.

ÉLENCHE s. m. (é-lain-che — du gr. elegckos, argument). Abrégé, il Vieux mot employé autrefois comme titre d’ouvrage.

ÉLENCHIE s. f. (é-lain-chl — lat. elenchus, même sens). Antiq. Perle de forme oblongue ; pierre fine taillée en forme de poire. Il On dit mieux klenchos.

ÉLENCHOS s. m. (é-lain-koss — mdt gr.). Philos, scolast. Argument, principe fondamental de la question, il Ignorance de l’élenchos, Sophisme par lequel on prouve toute autre chose que ce qui est en question.

ELENCHUS s. m. (é-lain-kuss — du gr. elegehos, opprobre). Entom. Genre d’insectes rhipiptères, comprenant trois espèces : Les élbnchus ont les antennes grêles, pubescentes et rugueuses. (Duponchel.)

— Moll. Genre non adopté de mollusques

tastéropodes, à coquille univalve, formé aux épens des troques.

ÉLENCTIQUE adj. (é-lain-kti-ke — du gr. elegehos, argument, vérité à démontrer). Théo !. Qui concerne la controverse : Théologie élenctiquk ou scolastique.

ÉLEND s. m. (é-lan). Mamm. Syn. d’ÉLAN.

ELEND, village de Prusse, prov. de Hanovre, sur la Bode, au pied du Boerenberg ; 573 hab. Importantes usines de fer.

ÉLÉNOPHORE s. m. (é-lé-no-fo-re — du gr. elenê, flambeau ; photos, porteur). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des mélasornes, comprenant une seule espèce, oui habite le midi de l’Europe et le nord de 1 Afrique.

ÉLÉNOPHORIES s. f. pi. (é-lé-no-fo-rîdu gr. elenê, corbeille ; pherô, je porte). Antiq. gr. Fêtes de Diane, qui se célébraient à Athènes, et dans lesquelles on portait.de petites corbeilles d’osier.

ÉLÉO. V. ÉL/EO.

ÉLÉOCARPE s. m, (é-lé-o-kar-pe — du gr. elaion, huile ; karpos, fruit). Bot. Genre d’arbres, de la famille des tifiacées et type de la tribu des éléocarpées, comprenant une douzaine d’espèces de l’Asie tropicale : On cultive dans nos serres tempérées plusieurs espèces cTéléocarpes. (C. d’Orbigny.)

ÉLÉOCARPE ou ÉLffiOCARPÉ, ÉE adj. (élé-o-kar-pé). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre éléocarpe.

— s. f. pi. Tribu de la famille des tifiacées ayant pour type le genre éléocarpe, et considérée par plusieurs auteurs comme une famille distincte.

ÉLÉOCÉRATÉ s. in. (é-lé-o-sé-ra-tédu gr. elaion, huile, et de cérat). Pharm. Syn.

de CÉRAT.

ÉLÉOCÉRÉOLÉ s. m. (é-lé-o-sé-ré-o-lé

— du gr. elaion, huile, et du lat. cereus, de cire). Pharm. Cérat, médicament composé d’huile et de cire.

ÉLÉOCHAR1S s. m. (é-lé-o-ka-riss — du gr. elos, eleos, marais ; charis, grâce). Bot. Genre de piaules aquatiques.

ÉLÉOCOQUE ou ÉLfllOCOQUE s. f. (é-léo-ko-ke — du gr. elaion. huile ; koltkos,

f raine). Bot. Genre d’arbres, de la famille es euphorbiacées, comprenant deux espèces qui croissent dans l’Asie orientale. Encyel. Les éléocoques sont des arbres

à feuilles alternes, longuement pétiolées, munies de deux glandes à la base. Les fleurs, jaunâtres, monoïques ou dioïques, groupées en panicules terminales, ont un calice à deux ou trois pétales, et une corolle à cinq pétales dépassant de beaucoup le calice. Les fleurs mâles renferment de dix à douze étamines, soudées en colonne ; les femelles, un ovaire de trois à cinq loges uniovulées, surmonté d’autant de stigmates sessiles. simples ou bifides. Le fruit est une capsule, à enveloppe épaisse, fibreuse, se séparant a la maturité en autant de coques, dont chacune renferme une grosse graine à tégument épais et quelquefois verruqueux, portant à son sommet une caroncule.

Ce genre comprend deux espèces, qui habitent l’Asie orientale. La première, connue sous la nom vulgaire û’arbre d’huile, croit au Japon. Ses graines donnent une huile abondante, mais très-âcre, propriété qui se retrouve du reste dans toute la famille des eupfiorbiacées ; aussi ce produit, impropre à l’alimentation, n’est-il utilisé que dans l’industrie. La seconde espèce croit en Chine et en Cochinchine, où on l’appelle d’un terme qui signifie arbre du vernis, h cause de la substance qu’on en retire.

ÉLÉODE s. m. (é-lé-o-de — du gr. elaion, huile). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des mélasornes et de la tribu des blaps, comprenant une trentaine d’espèces de 1 Amérique centrale.

ÉLÉODÉ, ÉE adj. (é-lé-o-dé — du gr. elaion, huile). Onctueux.

— s. f. pi. Bot. Groupe de plantes, qui fournissent de l’huile.

ÉLÉODENDRÉ ou ÉLffiODENDRÉ, ÉE adj. (é-lé-o-dain-dré). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à l’éléodendron.

— s. f. pi. Tribu de la famille des célastrinées, ayant pour type le genre éléodendron.

ÉLÉODENDRON ou ÉLÉODENDRON s.

m. (é-lé-o-dain-dron — du gr. elaia, olivier ; dendron, arbre). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des célastrinées et type de la tribu des éléodeuarées, comprenant un petit nombre d’espèces, qui habitent le Cap ae Bonne-Espérance, l’île Maurice, l’Asie tropicale et l’Australie. Il On dit aussi éi.éodendrb

OU ÉLJEODENDRÉ.

—* Encyel. Ce genre de célastrinées renferme des arbres et des arbrisseaux a feuilles alternes ou opposées, coriaces, crénelées ou dentées ; les fleurs, disposées en cymes ou en fascicules axillaires ou terminaux, ont un calice à cinq divisions très-petites, une corolle à cinq pétales étalés, a onglet large, cinq étamines à filets courts, un ovaire à deux loges uniovulées, surmonté d’un style très-court, terminé par un stigmate bilobé. Le fruit est un drupe en forme d’olive, renfermant un noyau à deux loges monospermes. Les espèces nombreuses que comprend ce genre habitent le Cap de Bonne-Espérance, l’Ile Maurice, l’Asie tropicale et l’Australie. Les graines de plusieurs d’entre elles renferment une certaine quantité d’huile grasse. La plus remarquable est l’éléodendron oriental, ÉLÉODON s. m. (é-lé-o-don). Moll. Syn.

d’ÉLKDONE.

ÉLÉOGRAPHIE s. f. (é-lé-o-gra-ft — du gr. elaia, olivier ; graphô, j’écris). Bot. Monographie de l’olivier.

ÉLÉOLÉ ou ÉLJEOLÉ S. m. (é-lé-0

—lé —

du gr. elaion, huile). Pharm. Médicament qui a une huile pour excipient.

ÉLÉOLIQUE ou ÉLÉOLIQUE ad}, (é-lé-oli-que — rad. éléolé). Pharm. Qui a uno huile pour excipient : Médicament éi.éolique.

ÉLÉOLITHE OU ÉLJEOLITHE s. m. (é-lé-Oli-te — du gr. elaion, huile ; lithos, pierre). Miner. Minerai vitreux, d’un éclat gras, de couleur rougeâtre ou verdâtre. Il On l’appelle

aUSSi PIERRE GRASSE.

ÉLÉOME s. m. (é-lé-o-me). Entom. Syn.

de LITHOPHILE. " ÉLÉOMÉLI OU ÉLfllOMÉLIE s. m. (é-lé-0mé-li — du gr. elaion, huile ; meli, miel). Bot. Baume huileux et doux produit par un arbre de Syrie, il On dit aussi éleomèle ou bljjomèlb. — Encyel. On ignore l’origine de cette substance, dont le nom fait allusion a sa double analogie avec l’huile et avec le miel ; on sait seulement qu’elle découle du tronc, et qu’on la retire aussi des bourgeons d’un arbre qui croît en Syrie, aux environs de Tadmor (l’ancienne Palmyre), Véléoméli est un baume de nature huileuse, d’une saveur douce, d’une consistance plus épaisse que celle du miel ; il était déjà connu du temps de Dioscoride. t Cette drogue, prise dans l’eau, dit un auteur ancien, évacue par les selles les humeurs crues et bilieuses. » On a remarqué, chez les malades qui en prennent, un engourdissement et une perte de forces, symptômes qui d’ailleurs n’ont pas de suites fâcheuses,

ÉLÉOMÈTRE s. ni. (é-lé-o-mè-tre — du gr. elaion, huile ; metron, mesure). V. ot.eometre.

ÉLÉONÈME s. f. (é-lé-o-nè-me — du gr. elaia, olivier ; nêma, filament). Bot. Genre d’algues marines, qui paraît devoir être réuni aux arthrocladies.

ÉLÉONORE s. f. (é-lé-o-no-re — nom propre de femme). Entom. Nom vulgaire de la libellule déprimée.


ÉLÉONORE, nom d’une sainte qui fut martyrisée en Irlande et que l’Église honore le 29 novembre. Un grand nombre de princesses ont porté ce nom. Nous allons consacrer aux plus connues des notices biographiques en suivant l’ordre alphabétique.


ÉLÉONORE ou ALIÉNOR DE GUYENNE, reine de France, puis d’Angleterre, née en 1122, morte en 1204 au monastère de Fontevrault. Quelques jours avant qu’Éléonore vint au monde, un homme, un saint, se présenta, dit-on, devant le père et la mère de l’enfant qui allait naître et leur dit : « De vous il ne sortira rien de bon. » La prophétie ne devait que trop se réaliser. Éléonore est célèbre dans l’histoire, tristement célèbre par sa scandaleuse galanterie, ses adultères, ses incestes et son caractère aussi vindicatif que jaloux et passionné ; en dépit des éloges outrés, absurdement mensongers, que décernèrent à sa vertu quelques moines, ceux de Fontevrault, par exemple, pour la payer de ses largesses envers leur monastère ; malgré les couronnes de roses que jetèrent sur sa tête et à ses pieds les galants troubadours enthousiastes de son esprit, amoureux de sa beauté, touchés de la captivité que lui fit endurer son second mari ; malgré l’historien Larrey (Rotterdam, 1791, in-12), malgré Mme de Villedieu, Éléonore n’en est pas moins une des figures les plus antipathiques, les plus étranges, les plus criminelles du moyen âge, qui compte un si grand nombre de ces figures-là. Comme la légendaire comtesse d’Anjou, aïeule des Plantagenets, à la maison desquels elle devait s’allier, elle était moitié femme et moitié serpent. « La véritable Mélusine, dit l’historien Michelet, mêlée de natures contradictoires, mère et fille d’une génération diabolique, c’est Éléonore de Guyenne. »

Son père, le troubadour Guillaume IX,