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salut des âmes ; puis c’est le diable qui vient vendre l’art de tromper et de voler. Des paysans et des paysannes arrivent de tous côtés. Le diable leur offre sa marchandise ; mais une bonne femme s’écrie : « Jésus ! » et le diable s’évanouit. Le séraphin veut à son tour vendre les vertus ; mais les jeunes filles lui déclarent que la vertu est une dot que l’on ne recherche guère et qu’elles gardent leur argent. Une d’entre elles seulement déclare au séraphin qu’elle est venue avec plaisir à la foire de la Vierge, espérant que celle-ci lui donnera toutes les vertus par grâce. La pièce finit sur cette morale et par un cantique pieux. On voit que cet art est tout à fait primitif.

Foire. Iconogr. Il est peu de sujets plus animés, plus variés, plus pittoresques que les foires : les étalages des marchands forains, les baraques et les enseignes mirifiques des saltimbanques, les buvettes en plein vent, les accoutrements des villageois et des gens de tous pays accourus pour vendre ou pour acheter, les chevaux, les ânes, les bestiaux, les chiens, la volaille, les charrettes des paysans, les équipages des gentilshommes, les énormes voitures des comédiens, tout cela forme un spectacle étrange, bruyant, mouvementé, vraiment unique. Aussi conçoit-on que les artistes aient souvent représenté des scènes de ce genre. À une époque où l’art, voué à la peinture des sujets religieux, eût cru déroger en traitant des compositions du genre familier, quelques peintres s’avisèrent de mêler le profane au sacré, la réalité à l’idéal. En Italie, le Bassan traita de préférence celles des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament où il lui était permis de placer des animaux, des légumes, des ustensiles de cuivre et autres accessoires qu’il excellait a peindre : c’est ainsi qu’il représenta souvent l’Entrée et la Sortie de l’arche, les Vendeurs chassés du temple, l’Adoration des bergers, le Voyage d’Abraham, etc. Il peignit quelquefois aussi, au grand scandale des gens de style, des compositions toutes profanes, par exemple les Moissons et les Vendanges, qui sont au Louvre. Son fils, François Bassan, l’imita avec succès ; notre musée a de lui un Marché aux poissons.

Il était réservé aux peintres des écoles du Nord, habiles à grouper dans un tableau de nombreuses figures, de représenter des foires. Les premiers qui s’essayèrent en ce genre sacrifièrent au goût du temps, en introduisant dans leurs compositions un épisode religieux. C’est ainsi que Joachim Beuckelaer, d’Anvers, a placé, au beau milieu d’une Foire flamande, le Christ présenté au peuple devant le palais de Pilate ; ce tableau, daté de 1561, se voit au musée de Munich ; il est plein de vérité et de mouvement ; les costumes sont ceux du temps de l’artiste. Breughel le vieux, contemporain de Beuckelaer, a représenté de même le Christ portant sa croix à travers une foule innombrable de villageois wallons, sur une place entourée de boutiques et de spectacles forains.

Au xviie siècle, les peintres de genre renoncent à faire intervenir la divinité pour légitimer leurs tableaux familiers. Quand Callot, ans la magnifique estampe que nous décrivons ci-après, représente la Foire de la madonna dell’ Impruneta, il n’y introduit une procession religieuse que par respect pour la vérité locale. Cette même foire a été peinte par Teniers avec infiniment d’humour, Une autre Foire italienne est représentée dans un tableau du musée de Besançon, attribué au Hollandais G. Berckheyden. J.-Ph. Le Bas a gravé, d’après Ch. Parrocel, la Foire de Venise.

Daniel Marot a retracé, dans deux grandes estampes, la Foire de La Haye et la Foire d’Amsterdam. F. Janinet a gravé une Foire hollandaise d’après Adrien van Ostade. Le musée du Belvédère, à Vienne, possède une Foire, par Fr. van Valkenburg, datée de 1594 et où les figures sont très-nombreuses ; une Foire au milieu d’un paysage boisé, par Th. Michau, et d’autres compositions analogues par les Allemands Fr. Ferg et Ch. Aigen. Halle a gravé la Foire de Noël à Berlin, d’après J.-D. Schubert, et C.-F. Heinzmann a gravé la ivoire de Noël à Munich. On sait que, dans la plupart des villes d’Allemagne, les fêtes de Noël sont une occasion de grandes réjouissances : aux foires qui ont lieu à cette époque, se vendent en quantité des jouets pour les enfants et ces mille objets destinés, à titre de cadeaux, à entretenir l’amitié entre les personnages de tout âge et de toutes conditions.

La France a eu, de tout temps, des foires célèbres. La foire de Bezons a été représentée par Bonaventure de Bar dans un tableau qui est au Louvre (no 6), et par le graveur L. Leroux, qui florissait vers le milieu du xviie siècle. Un autre tableau du Louvre (no 383), par Fr. Octavien, nous montre la Foire de Vesoul ; ici, comme à Bezons, des paysans dansent au son de la musette. Des Foires de village ont été gravées par Cochin d’après Fr. Boucher, par Descourtis d’après Taunay, et par A.-F. Bargas. Boucher a peint une Foire en Chine (musée de Besançon). Demarne, de qui le Louvre a une Foire à la porte d’une auberge (no 330), a peint avec finesse une foire russe, la Foire de Macariev ; ce tableau, où l’on remarque des saltimbanques faisant la parade, a été payé 5,600 francs à la vente de la collection Demidoff (San-Donato), en 1870. À cette même vente figurait un autre tableau de Demarne représentant une Foire aux bestiaux en Normandie.

W. Hogarth a croqué, avec son humour ordinaire, la Foire de Southwark (1733) ; son estampe offre une foule de traits piquants qui touchent de près à la caricature. L’Espagnol Manuel de la Cruz, qui vivait au siècle dernier, a représenté la Foire de Madrid sur la place de Cebada ; son tableau est au Musée royal.

Parmi les nombreux tableaux de ce genre exécutés par les artistes contemporains, il nous suffira de citer : une Foire dans l’Oberland bernois, de M. Édouard Girardet ; une Foire aux chevaux en Bretagne, de M. Lalaisse, et le Champ de foire d Saint-Fargeau (Yonne), de M. Adolphe Leleux, qui ont figuré à l’Exposition universelle de 1855. La Foire aux servantes, à Bouxwiller (Alsace), de M. Charles Marchai, qui a pris place au musée du Luxembourg, après avoir été exposée au Salon de 1864, et au Champ-de-Mars en 1867, mérite une description spéciale (v. ci-après) ; elle représente les types d’une province qui nous est d’autant plus chère qu’elle a été violemment séparée de la mère patrie.

Foire aux servantes (la), tableau de Charles Marchal, musée du Luxembourg. La scène se passe en Alsace, à Bouxwiller. À une certaine époque de l’année, les filles de la campagne se réunissent sur la place de la petite ville et se rangent en file contre les maisons, parées de leurs plus beaux vêtements, leurs fortes gorges comprimées par la brassière à plaque de velours brodé en paillon de couleur, la tête enrubannée, les jambes moulées dans des bas blancs que laissent voir les courtes jupes alsaciennes, et portant devant elles le tablier blanc, emblème de la domesticité.

C’est cette scène de mœurs locales que M. Charles Marchai a représentée. « Toutes les filles de son tableau sont jeunes, a dit M. Th. Gautier ; il y en a de jolies et de belles. Elles se donnent le bras ou se tiennent par la main, et l’artiste a su composer avec ces paysannes, dont l’attitude est forcément la même, une gracieuse guirlande de rustiques fleurs humaines que l’œil contemple avec plaisir. Il a su varier le type des têtes sans sortir du caractère local. Ici c’est une blonde, là une rousse, plus loin une châtaine ; tantôt un profil, tantôt un trois-quarts ; une pâleur tendre ou de vives couleurs, la mélancolie et la gaieté, l’aplomb et l’embarras, la crainte et le désir, parfois l’indifférence, plus souvent une certaine coquetterie villageoise ; car les maîtres sont là en casquette de peau de renard, en longs gilets rouges, qui passent leur revue, pèsent le pour et le contre, méditent leur choix, prêts à se décider sur une mine engageante, et vraiment il est difficile de prendre un parti entre toutes ces belles filles. Elles sont si accortes, si gaies, si fraîches, si propres ! M. Marchal, sans les farder ni les flatter, — son talent sincère est incapable de mensonge, — les a présentées avec tant de bonheur sous leur beau jour, que le visiteur du musée s’attarde devant la Foire aux servantes comme s’il voulait lui-même en engager une. »

Cette composition offre des qualités d’exécution remarquables ; les figures sont groupées avec habileté : la couleur est harmonieuse. L’intérêt qu’offrait ce tableau a doublé depuis que la Foire aux servantes a lieu… à l’étranger. Pauvre chère Alsace !…

Foire de l’Impruneta (la), célèbre estampe de Callot. À 10 kilom. de Florence, sur le sommet d’une colline, s’élève le petit village d’Impruneta, dont le sanctuaire, dédié à la Vierge, est un des plus vénérés de l’Italie. On y voit une peinture de la Vierge, qui passe pour avoir été peinte par saint Luc. La fête de la Madonna dell’ Impruneta attire chaque année, le jour de la Saint-Luc, un grand concours de dévots, et était autrefois, comme beaucoup de solennités religieuses, l’occasion d’une foire renommée. C’est cette foire que notre Callot a immortalisée par une estampe qui est une de ses plus importantes et de ses plus spirituelles productions.

Par la grande porte de l’église rentre la procession solennelle des prêtres, des moines, des pèlerins. En avant, sur un vaste terrain, se dressent les boutiques des marchands forains et les baraques des saltimbanques. Une multitude d’acheteurs, de curieux, stationnent ou circulent. Toutes ces figurines, celles des plans les plus éloignés aussi bien que celles des premiers plans, sont dessinées avec une finesse admirable et une vérité des plus expressives.

Callot grava cette composition à Florence en 1620 et la dédia au grand-duc Côme de Médicis. Les épreuves du premier état, qui sont très-rares et atteignent par suite des prix très-élevés dans les ventes publiques, se reconnaissent à l’absence des mots in Firenza et de deux écussons qui se trouvent sur les épreuves du deuxième état. On lit dans Baldinucci : « J’ai connu dans mon enfance le docteur Hyacinthe-André Cicognini. C’était un ami intime de Callot, dont il vantait le génie inventif, la merveilleuse facilité de composition et l’habileté de main. Souvent, après avoir tiré l’épreuve d’une eau-forte, Callot découvrait qu’un groupe de petites figures remplissait bien un espace vide, et soudain il se mettait à le graver du premier jet. Je lui ai vu plusieurs fois exécuter ce tour de force, et, entre autres, sur la magnifique planche qui représente la Foire de l’Impruneta. » Une seconde édition de cette estampe a été publiée à Nancy par Callot ; elle porte cette incription : Fe. Florentæ et exe. Nanceij.

Le musée du Belvédère, à Vienne, et celui de l’Académie des beaux-arts, à Venise, possèdent deux tableaux attribués à Callot et représentant la Foire de l’Impruneta. Le tableau du Belvédère est la contre-partie de l’estampe, ce qui lui donne, jusqu’à un certain point, un caractère d’authenticité. M. Lavice (Musées d’Allemagne, p. 344) dit que c’est l’estampe mise en couleur : « Callot n’a employé pour repoussoirs que deux masses d’ombre et a ajouté le spectacle d’une pendaison. Les silhouettes du premier plan sont bien rendues ; mais le fond, d’une teinte uniforme, est vague. » M. Meaume, auteur d’une publication estimée sur la vie et les ouvrages de Callot, considère le tableau de Venise, qui est dans le même sens que la gravure, comme une copie de cette estampe par un artiste autre que Callot. Le même critique reproche à ce copiste inconnu d’avoir ajouté quelques détails de mauvais goût, indignes du maître de Nancy. « Nous avons vu récemment cette peinture, dit M. Marius Chaumelin, et nous avouons n’avoir été choqué par aucun détail. Nous avons bien aperçu une marchande d’œufs qui, culbutée par une vigoureuse gaillarde en jupe rouge, a laissé choir son panier et montre ses mollets ; mais son vêtement intime est ramené de façon à dissimuler ce qui eût pu offenser la pudeur d’un dévot. Il y a bien aussi des singes qui paraissent fort insouciants de la gravité de la fête… Mais, en somme, le tableau n’a rien de plus immoral que l’estampe : il est exécuté dans le style de Breughel, avec beaucoup de verve, de légèreté et de finesse. Si ce n’est pas Callot lui-même qui en est l’auteur, Callot pourrait être content de son copiste. »

Au musée de Munich est une grande et belle toile de David Teniers représentant la Foire de l’Impruneta. L’artiste flamand a égalé l’artiste lorrain par la verve, la fantaisie et la finesse des détails. Cette composition ne contient pas moins de 1,138 figures d’hommes et de femmes, 45 chevaux, 67 ânes et 37 chiens ; c’est le catalogue du musée par le docteur Margraff qui nous donne ce renseignement.

FOIRE s. f. (foi-re — lat. foria, même sens ; de foras, dehors). Pop. et bas. Excrément qu’on évacue à l’état liquide : Ne faire que de la foire. || Indisposition de ceux qui évacuent ainsi : Avoir la foire. Attraper la foire.

FOIRER v. n. ou intr. (foi-ré — rad. foire). Pop. et bas. Evacuer des excréments à l’état liquide.

— Fig. Défaillir, reculer, lâcher pied.

— Mar. Se séparer, se défaire, en parlant de la fourrure d’un cordage.

FOIREUX, EUSE adj. (foi-reu, eu-ze — rad. foire). Pop. et bas. Qui a souvent ou habituellement la foire : Un enfant foireux. Un chat FOIREUX.

— Fig. et bas. Poltron, à cause du flux de ventre que cause quelquefois la peur.

— Jeux. Soixante foireux, Au jeu de piquet, Soixante auquel on n’arrive pas juste et en perdant les cartes. || Coupe foireuse, Coupe mal faite, que l’on opère en laissant tomber quelques cartes. Ces deux expressions sont triviales.

— Substantiv. Personne qui a la foire : C’est un foireux.

FOIROLE ou FOIROLLE s. f. (foi-ro-le — rad.foire, dévoiement). Bot. Nom vulgaire de la mercuriale, à cause de ses propriétés légèrement purgatives.

FOIS s. f. (foi du latin vices, qui signifie proprement place, tour, changement, et répond exactement au gothique wiko et au sanscrit vicis, cours, qu’Eichhoff fait venir de la racine viç, éloigner, séparer). Ce mot, qui n’a pas de sens par lui-même, est une sorte d’intermédiaire, un substantif d’un sens vague, qui permet d’appliquer au verbe l’adjectif numéral, et d’indiquer ainsi la répétition de l’acte. Les Latins s’en passaient, parce qu’ils avaient des adverbes de nombre ; ils disaient : Bis cadere, tomber deux fois, exemple qui montre que le mot fois joint à l’adjectif numéral forme avec lui une locution adverbiale de nombre : On n’est avec dignité épouse et veuve qu’une fois. (J. Joubert.) Le cœur des petits enfants bat de 130 à 140 fois par minute. (J. Macé.)

Ciel, pavillon de l’homme, admirable nature,
Salut pour la dernière fois !
Gilbert.

— Ce mot, joint à un adjectif de nombre, indique encore l’intensité de l’action, par comparaison à l’action simple, qui est alors prise comme une espèce d’unité : Ce flambeau éclaire trois fois plus que l’autre. Il faut entreprendre quatre fois plus qu’on ne peut faire. (De Candolle.) || Il indique aussi la multiplication ou la répétition de la quantité qu’on ajoute à elle-même : Trois fois sept font vingt-un..

— Par exagér. Ce mot se joint à un adjectif de nombre excessif, et indique alors avec lui une répétition très-fréquente de l’action : Je vous ai dit vingt fois de venir ici. Un roi est mille fois plus malheureux qu’un particulier. (Frédéric II.)

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ;
Polissez-le sans cesse et le repolissez.
Boileau.

|| On ajoute à ces expressions les mots pour une, sans que le sens en soit modifié : Si je n’eusse pas eu l’esprit d’en agir ainsi, j’aurais été volé cent fois pour une. (Le Sage.)

— Ce mot entre dans un grand nombre de locutions : Cette fois, Dans cette circonstance, à ce coup : Je te tiens, cette fois.

D’autres fois, Dans d’autres circonstances : Je l’ai vu plus content d’autres fois.

Toutes les fois que, Dans toutes les circonstances où : Il sort toutes les fois que je vais chez lui. L’esprit est actif toutes les fois qu’ il pense. (V. Cousin.)

Une fois, Une bonne fois, Une fois pour toutes, Enfin, un beau moment : Une bonne fois je lui dirai ses vérités. Je veux, une fois pour toutes, qu’il s’en souvienne.

Donnez donc une fois le précepte et l’exemple.
C. Delavigne.

Une fois, Dans un temps passé ou futur, qu’on s’abstient de déterminer : Il y avait une fois un roi et une reine.

Si ma fille une fois met le pied dans l’Aulide,
Elle est morte………..
Racine.

|| À une époque à partir de laquelle commence une action ou un état : Une fois parti de Paris, je serai plus heureux. Bien des femmes plus fières que tendres, une fois trahies, n’aiment plus. (Rigault.)

Une fois que, Dès que, lorsque : Une fois que nous serons partis. Une fois w’il a parlé, il ne démord plus.

Des fois. Se dit populairement dans le sens de Parfois, dans certaines circonstances ; par hasard : Si ces fois il venait, dites lui qu’il m’attende.

Y regarder à deux, à plusieurs fois, Bien réfléchir avant de faire un acte déterminé : Il y regardera à deux fois avant de m’insulter.

— Ellipt. Encore une fois, Je vous le dis encore une fois : Encore une fois, vous ne deviez pas y aller. || Une fois, deux fois, Je vous le dis une et deux fois : Ah ça ! une fois, deux fois, voulez-vous reprendre votre médecin ? (Chamfort.) || Pour la dernière fois, Je vous le dis pour la dernière fois :

Pour la dernière fois, ôte-toi de ma vue.
Racine.

— Loc. adv. Par fois, Dans quelques circonstances, quelquefois : Il a par fois des airs de dogue.

A la fois, tout à la fois, Tout ensemble, en même temps, simultanément : Pour bien voir, on ne doit pas embrasser trop d’objets à la fois. (Dussault.) L’étude, bien dirigée, doit perfectionner tout à la fois l’intelligence et le cœur. (Maquel.)

Oh dame ! on ne court pas deux lièvres à la fois !
Racine.

Vu une fois, cru cent fois, Signifie que le monde est porté à croire qu’une personne qui a fait une mauvaise action en a l’habitude.

— Syn. Fois (à la), ensemble. V. ensemble.

FOÏSME s. f. (fo-i-sme — rad. Fo). Myth. chin. Culte de Fo. V. bouddhisme.

FOISON s. f. (foi-zon — Du latin fusionem, accusatif de fusto, flux, effusion, abondance ; de fusum, supin de fundere, fondre, que Delâtre rapporte à la racine sanscrite bundh, creuser, lancer au fond, précipiter, verser, répandre. La foison est ce qui se répand en abondance). Extrême abondance, très-grande quantité : Il y a eu cet hiver foison de débutants au grand Opéra. (H. Heine.)

— Loc. adv. A foison, A profusion, en quantité très-considérable : Avoir de l’argent à foison.

À peine ai-je senti cette liqueur traîtresse.
Que de ces vins mêlés j’ai reconnu l’adresse.
Toutefois, avec l’eau que j’y mis à foison.
J’espérais adoucir la force du poison.
Boileau.

Syn. Foison (à), abondamment, en abondance, amplement, beaucoup, bien, considérablement, copieusement, fort, largement. V. abondamment.

FOISONNEMENT s. m. (foi-zo-ne-man — rad. foisonner). Techn. Augmentation en volume d’un corps qui change d’état : Le foisonnement de la chaux vive, des terres de déblai.

Encycl. On emploie principalement ce mot pour désigner l’accroissement du volume de la chaux à l’extinction et de la terre au déblai. Dans le premier cas, le foisonnement varie avec la nature des chaux et le mode d’extinction employé. Dans le second cas, il dépend de la nature du sol à fouiller. L’expérience directe donne seule le foisonnement d’une chaux que l’on veut employer, ou d’une terre que l’on veut déblayer.

Foisonnement de la chaux. Le foisonnement des chaux éteintes à grande eau est en