Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 33 —

nadiens-français ? C’est ce qui a été fait dans toute l’Amérique pour les Peaux-Rouges, les Iroquois, les Abénaquis, etc… Cette réserve canadienne-française serait la province de Québec.

Les promoteurs de cet étrange projet ont oublié que c’est Jacques Cartier qui a découvert le Canada, que ce sont les Français qui l’ont rendu habitable, qui l’ont fait prospérer, qui l’ont enrichi au prix de mille souffrances. Ils ont oublié que « légalement, » de par la Constitution, un Canadien-français est partout chez lui dans le Canada.

Voici à ce sujet une réflexion d’un journaliste de Montréal, un des meilleurs écrivains de notre langue : Omer Héroux. Quand fut créé le timbre d’épargne de guerre, l’impression, nous l’avons dit, en fut faite en anglais seulement. Les Canadiens-français réclamèrent (comme toujours) ! Alors, à Ottawa, siège du gouvernement, on fit annoncer que ces timbres seraient imprimés en français, mais pour la province de Québec seulement. C’était un acheminement vers la consécration du principe de la « Réserve, » le principe qui veut qu’on reconnaisse aux Canadiens-français du Québec des privilèges dont l’exercice s’arrêtera à la rivière Ottawa, frontière de la province. Et l’auteur ajoute :

« Ces petits carrés de papier, qui circulent par millions au pays et à l’étranger, parlent et prêchent tout le