Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/324

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« Le besoin d’entretien ne doit pas se rapporter seulement à la durée du travail, mais aussi aux années d’enfance et de jeunesse, quand le futur travailleur ne peut pas encore gagner sa vie, et, en général, le salaire des travailleurs doit suffire à l’entretien de leurs familles. Si le salaire n’y suffisait pas, la classe travailleuse deviendrait moins nombreuse, et on commencerait à manquer de travailleurs, jusqu’à ce que l’offre de travail diminuée ait produit une hausse de salaires. Ceci est applicable, au moins, au travail salarié ordinaire qui est très insuffisamment rémunéré, et à une famille moyenne. Dans les branches de travail plus compliquées, il peut arriver que, suivant le genre de vie habituel, le salaire ne soit suffisant que pour le travailleur seul, sans famille, et que néanmoins le nombre des travailleurs, par l’affluence des classes inférieures, ne diminue pas. »

Ainsi M. le professeur Rau dans son écrit dit précisément la même chose que maintenant il fait semblant de combattre.

La combat-il réellement ? Dieu l’en préserve ! Ce ne sont que des finesses de style qui, moyennant le si et le mais, doivent produire le faux semblant d’une opposition.

Dans ma brochure (p. 15), j’ai expliqué aux travailleurs que l’entretien nécessaire usuel et conforme aux habitudes du peuple n’était nullement un point fixe du salaire de travail ; mais que ce dernier était compris dans une gravitation constante autour de ce point central ; qu’il peut très bien monter pour un temps par suite de la hausse de la demande, mais que par l’accroissement des mariages et du nombre des travailleurs, il retombe toujours à ce point central de l’entretien nécessaire en usage chez le peuple, ou bien, comme il arrive quelquefois, encore plus bas ; que, par conséquent, le salaire ne