Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/85

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En général, cette classe de gens n’atteint pas un âge avancé, naturellement à cause du misérable genre de vie, du travail excessif et des soucis causés par le besoin. Leurs forces physiques baissent, en suite de la consommation prédominante de pommes de terre et en général d’une nourriture mauvaise et insuffisante.

Vous désirez peut-être des indications statistiques sur la situation des ouvriers industriels ? Prenez alors mon Manuel des Travailleurs (Discours de Francfort) et vous y verrez (p. 27-30) les compilations que j’ai faites d’après les meilleures sources statistiques et les plus incontestées, sur la moyenne de la durée de la vie dans la classe ouvrière industrielle. Vous y lirez, par exemple, les indications empruntées aux recherches du conseiller intime Engel, directeur du bureau statistique officiel de Berlin, qui vous prouvent qu’à Berlin les rentiers vivent en moyenne 66 ans et demi, les mécaniciens, 37 ans et demi, les relieurs, seulement 35 ans, et enfin les ouvriers en tabac et en cigares, 31 ans, ou, en d’autres termes, qu’en conséquence de leur mauvaise situation ils n’atteignent pas même la moitié de la durée naturelle de leur vie.

Ou voulez-vous plutôt voir dans quel rapport numérique se trouvent entre eux ceux dont les forces et les moyens dans la société dépassent de beaucoup leurs besoins, et avec ceux chez lesquels les forces et les moyens restent de beaucoup en arrière de leurs besoins ?

Voyez de nouveau mon livre : Les impôts indirects et la situation de la classe ouvrière, où (p. 55 et surtout à la table, p. 63) j’ai démontré par les indications officielles les plus exactes que la classe extrêmement pauvre de la société, celle qui paie