considérer tel ou tel débouché plus ou moins rapproché, mais de calculer la production en vue du marché universel ; et 3° par là même et à la suite de nouvelles divisions qui se produisent dans les opérations du travail, cette décomposition conduit encore à des progrès toujours plus grands dans la division du travail elle-même.
Grâce à cette série d’actions réciproques, s’est introduite peu à peu une transformation complète dans le travail social et de là dans toutes les conditions d’existence de la société.
Cette révolution peut très bien se résumer brièvement sous la forme de l’opposition suivante :
Au début du moyen âge, comme un très petit nombre de produits précieux pouvait seul supporter la cherté du transport, on produisait en vue des nécessités de la localité et de lieux de débouchés très restreints et peu éloignés, dont les besoins par cela même étaient connus, fixes et immuables. Les besoins et la demande étaient antérieurs à la production, à l’offre, et formaient ainsi le fil conducteur qu’elle suivait. En d’autres termes, la production sociale était pour la plus grande partie une production d’artisans. Car c’est là le caractère qui distingue la petite industrie, l’industrie de l’artisan de l’industrie de fabrication ou grande industrie. Dans la première, en effet, ou bien on attend la demande pour produire, le tailleur, par exemple, attend ma commande pour me faire un habit, le serrurier pour me fabriquer une serrure, ou bien encore, si des objets sont établis à l’avance, tout ce travail fait d’avance se limite au minimum de la demande de la localité ou du voisinage immédiat, que l’on connaît
