Page:Lasserre - La Morale de Nietzsche.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
PIERRE LASSERRE

rait point, et l’immobilise dans le souci de l’Éternel…

L’Éternel, l’Infini, l’Intemporel, l’Impersonnel, images grandioses et vides, que la philosophie servile fait miroiter sur le gouffre du rien. La révolution des esclaves soulève, par-dessus les palais de la civilisation, une poussière qui empêche d’en discerner les belles lignes. Dans cette poussière, la philosophie des esclaves dessine de monstrueux et fuyants fantômes, divinités gigantesques du néant [1].

  1. Il y a quelque chose de grand, de généreux, disons mieux, d’essentiellement vrai dans ce culte des belles civilisations et de tout ce qu’elles créent dans le domaine des arts. Mais l’effort du génie humain pour vaincre le temps ne s’expliquerait pas sans sa foi implicite a quelque chose d’absolu et d’éternel.