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PIERRE LASSERRE

le moins du monde. Il ne fait pas dire autre chose à Nietzsche que ce que Nietzsche a dit réellement. Mais il laisse de côté toute une partie des idées nietzschéennes, celle qui n’intéressait le moins. Je n’ai pas donné le coup de pouce à mon auteur. J’ai seulement dégagé ce que je trouvais chez lui de bon. Une analyse plus complète ne contredira pas la mienne ; elle juxtaposera de nouveaux éléments à ceux que j’ai voulu mettre en lumière ; peut-être montrera-t-elle aussi que ce que j’ai pris dans la philosophie de Nietzsche en constitue bien le principal, qu’il en forme le centre d’inspiration et comme le cœur.

Voilà pourquoi, ce petit livre, bien qu’inspiré par un dessein particulier, garde à mon sens une valeur historique et critique.

Quel était ce dessein ? Et méritait-il assez d’être approuvé, pour que, dans la maturité de l’âge, je publie à nouveau ce qu’il m’inspira ?



La matière de cet ouvrage, écrit en 1898, avait été publiée en 1899 par l’Action française, qui venait de naître sous la forme d’une petite revue.