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cet égard, repoussé toute idée de changement de l’ensemble ou des détails de l’édifice.

Quant à nous, nous avions déjà manifesté notre opinion à cet égard dans le projet d’archevêché que nous avons eu l’honneur de soumettre à Votre Excellence, en janvier 1842. À cette époque, comme aujourd’hui, nous avons cru devoir nous en tenir à l’emplacement actuel comme le seul possible.

En agissant ainsi, nous nous sommes appuyés sur les dispositions analogues des sacristies de Chartres, de la Sainte-Chapelle de Paris[1], de celle de Vincennes, et de tant d’autres, toujours placées sur le flanc du monument principal. Évidemment, ce parti est le seul qui soit réellement dans le caractère de l’architecture gothique. On a quelquefois parlé de déguiser, de masquer, autant que possible, cette annexe indispensable, tout cela pour éviter de nuire à la symétrie du monument ; mais cette idée est tout-à-fait contraire à celle des architectes gothiques, qui se sont toujours gardés de dissimuler un besoin. C’est même grâce à cette liberté dans la composition de leurs plans que ces artistes nous ont transmis des édifices aussi remarquables par la variété motivée de leurs constructions que par la beauté de leurs détails.

Au reste, la disposition que nous proposons est celle qui a existé de tout temps : et, pour construire la sacristie actuelle, Soufflot a démoli, de ce côté, un passage qui communiquait avec l’ancienne sacristie de la métropole, et tenait alors à l’évêché. La gravure que nous avons fait exécuter, d’après une ancienne tapisserie du XVe siècle, en donne la preuve, ainsi que plusieurs gravures d’Israël Sylvestre.

  1. Voir le fac-simile d’un ancien dessin représentant la sainte chapelle avec la sacristie, détruite sous Louis XVI.