Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/297

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que ce serait celui qui l’aurait achevé, et non celui qui l’aurait entrepris, qui jouirait du bonheur de voir son nom gravé dans la pierre.

Si jamais séjour dans un pays quelconque m’a paru maussade et fatigant, certes c’est bien celui de cette bonne ville. On dit communément que le pays aux environs est fort joli. Oui sans doute, j’ai bien vu des bois, des plaines, des collines et des champs, mais j’en suis fâché ; j'avais mes raisons pour trouver tout cela très-laid ; qui voudra les connaître, retourne se promener avec moi en Norvège.

Lyckeby cependant est un endroit charmant, c'était autrefois une ville : on y voit les restes d’un château royal ; il y a une forge assez importante ; il faudrait être de bien mauvaise humeur pour ne pas admirer le goût de celui qui a placé un banc au milieu de la rivière, sur une digue qui la traverse. Devant soi, est un beau pont d’une seule arche, et en dessous on voit dans le lointain la ville et le port de Carlscrona, comme dans une jolie miniature.

Je fis un détour assez considérable pour aller voir Christianopel ; c’était autrefois une ville, qui fut fortifiée en 1606, par les Danois ; on y distingue encore très-bien l’ancienne enceinte des murailles. — La ville fut prise d’assaut et sac-