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feu roi Gustave III, qui s’est assis sur les pierres des députés.

Non loin de cet endroit est une manufacture d’alun. On tire la pierre de l’île d’Ö|and ; elle n’est pas à beaucoup près si pleine de bitume, que celle dont j’ai fait mention près d’Örebro : la pierre ne peut se brûler d’elle-même, on est obligé de se servir de bois. Après la quatrième cuisson, l’alun devient très-blanc et très-pur ; le résidu sert à faire de l’ocre.

Quoiqu’il n’y ait pas un soldat à Calmar c’est cependant la ville qui m’a semblé la mieux et la plus complétement fortifiée, de celles dans lesquelles j’avais passé. Un incendie arrivé depuis deux semaines avait réduit la moitié de la Ville en cendres : c’était vraiment un spectacle désolant ; la réflexion que tant de familles seraient sans asile pendant l’hiver qui approchait, en augmentait encore l’amertume. S’il y avait eu une faible garnison dans cette ville, le mal n’eût pas été si grand. C’était le temps de la récolte et tous les habitans étaient à la campagne. Une souscription avait été ouverte dans le royaume, en faveur des malheureux incendiés ; mais c’était la quatrième ville qui brûlait en Suède depuis un an ; et toutes les têtes occupées de la nouvelle taxe, que l’on croyait être plus considérable, ne