Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/128

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applaudissaient à la fureur du peuple ; l’un d’eux. (Barnave) eut l’impudence de répondre, aux députés bien intentionés qui cherchaient à donner de la force aux lois, " le sang que le peuple a versé, est il donc si pur " .... des messagers fideles aux ordres qu’ils avaient reçus, parcourrurent les provinces, en faisant sonner le tocsin, dans les endroits où ils s’arrêtaient ; ils répendaient de l’argent et assuraient les paysans, que la noblesse avait armé des brigands pour venir les égorger ; on les exhortait à prévenir l’attaque, et on leur remmenait des lettres forgées au nom de l’assemblée nationale, et de prétendus edits du roy, qui leur enjoignaient de bruler les chateaux et les titres de la noblesse ; dans quelques cantons, les agens révolutionaires furent obligés de menacer et même de faire bruler quelques maisons de paysans, pour les engager à se prêter à incendier celle de leur seigneur.

La frayeur des brigands, fit prendre successivement les armes, à tous les habitans de la France, pour leur defense personelle, car c’est une fausseté de dire, que toute la France s’est armée à la fois *.


A Mets, où j’étais alors, le peuple n’avait pas pensé à prendre les armes, ni à se soulever le moins du monde, dix jours après la révolution de Paris ; à cette époque, on envoya douze où quinze messagers, qui commanderent pour une vingtaine de Louis de cocarde nationale, chez une marchande de mode ; ils se mirent chacun, dans un fiacre, et coururent les rues, à la suite les uns des autres, faisant monter dans leur voiture, les gens du peuple qu’ils rencontraient et distribuant des cocardes à tout le monde. Cc ne fut qu’après cette visite Parisienne, que le peuple de Mets prit les arme, et parut vouloir imiter la fureur de son modele.


La suite de cet armement général, qui semblait n’avoir été fait que pour protéger les propriétés, fut