Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un ruban national, pour mettre à la boutoniere, en outre de la cocarde : on le refusa ce jour là, mais le lendemain après que les nationaux les eurent énivrés à Arbois, les soldats le prierent si poliment, trois cents à la fois, de l’accépter, qu’il Ce crut obligé de le faire, et de le faire prendre aux officiers ; les soldats coururent ensuite les rues et danserent ce qu’ils appellaient la farandole, tirant les moines de leur couvent, et les forçant à danser, avec toutes les femmes qu’ils pouvaient trouver dans les rues. A Lons-le-sannier, ce fut encore plus fort, la garde nationale leur donna sur une des promenades, un repas de sept à huit cent couverts, à la suite duquel ils coururent les rues comme à l’ordinaire, pour danser leur farandole : étant entré dans un couvent de cordeliers, le pauvre pere prieur fut si éffrayé de les voir venir dans sa chambre, qu’il sauta par la fenêtre et se cassa la jambe ; le soir, ils se battirent entre eux, et quatre où cinq furent tués ; j’étais d’avant garde le lendemain matin, et de trente hommes que je devais avoir, le tambour fut le seul qui s’y trouva, et je fus obligé de partir avec lui.

Le regiment était composé de doute cent hommes, il n’y avait jamais sur la route plus de cent, où cent cinquante as drapeau, le reste était en avant, où en ariere ; je n’oublierai pas que les habitans, de Bourg-en-bresse, plus sages que les autres, furent si éffrayés de ces braves gens, qui allaient appaiser le désordre dans la grande ville de Lyons, qu’ils fermèrent les portes de la ville, et ne laisserent entrer personne qu’avec les drapeaux. Si nous fussions réstés là, un jour de plus, ils auraient pu se repentir de leur acceuil froid,