Page:Latocnaye les causes de la révolution.djvu/145

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éxtrêmement cher, et pour encourager les habitais à les tenir en bon état, le gouvernement s’était engage à n’exiger d’eux, aucune imposition quelconque pendant cent ans. Ces cent ans expirerent la premiere année de la révolution, et on les chargea d’impositions comme ceux des pays voisins ; elles étaient réellement tres onéreuses, considérant que les frais de réparations des écluses et des digues, montaient au cinquieme du revenu.

Le paysan n’a pas pensé, que le tems de l’éxemption qu’on lui avait accordé était passé, mais seulement qu’il ne payait aucune imposition sous l’ancien gouvernement, qui au contraire venait à son aide, dans le cas que quelque grand désastre arrivat aux digues, tandis que le nouveau le taxait immodérément. Je ne prétends point donner cette raison comme la cause du soulévement général de la Vendée, mais je crois fermement qu’elle y a beaucoup contribuée.

Le pays, était tres peu visité par l’étranger, il n’y avait même pas de route de poste ; le paysan se suffisait à lui même : le haut marais, près de Luçon, qui était plus anciennement desséché, était extrêmement fertile ; ou y élevait, une quantité prodigieuse de bestiaux, la terre sans beaucoup de culture, payait au centuple les travaux du laboureur ; dans quelques endroits plus élevés, on cultivait les vignes ; le bois seul manquait, mais comme la terre n’avait pas besoin d’engrais, les habitais brulaient le fumier de leur bestiaux, et ceux du bocage venaient en chercher les cendres, et leur apportaient en retour du fagot, pour faire cuire le pain.